|
| Knockin' on Heaven's Door... or not... | |
| Auteur | Message |
---|
(#) Sujet: Knockin' on Heaven's Door... or not... Mar 18 Juin - 22:31 | |
| 1.1 | Knockin' on Heaven's Door... or not... Parfois, il vaudrait mieux s'abstenir de frapper... |
• Date : 5 juin 2919 • Statut du RP : Privé • Résumé : Peter s'est retrouvé sans bien savoir comment en train de prier sur le banc de ce qui pourrait ressembler à une église, un peu perdu. Un petit incident le sort de ses pensées, sans qu'il ne sache encore sur qui il va tomber. • Recensement : - Code:
-
• [b]5 juin 2919 :[/b] [url=http://starship-voyager.forumactif.com/t205-knockin-on-heaven-s-door-or-not]Knockin' on Heaven's Door... or not...[/url] - [i]Rhiannon Hughes & Peter Rosewood[/i] Peter s'est retrouvé sans bien savoir comment en train de prier sur le banc de ce qui pourrait ressembler à une église, un peu perdu. Un petit incident le sort de ses pensées, sans qu'il ne sache encore sur qui il va tomber.
Dernière édition par Peter Rosewood le Mar 18 Juin - 22:36, édité 1 fois |
| Invité | | | (#) Sujet: Re: Knockin' on Heaven's Door... or not... Mar 18 Juin - 22:32 | |
| « Dieu existe Peter. Et il a un projet pour chacun de nous. »
Je me souviens encore de mon regard incrédule quand il a dit ça. Pire encore, quand il m’a dit que c’était toujours le même, quel que soit son nom, quelles que soient ses croyances. Mon père qui ne levait que très rarement la voix, a pourtant dit à mon grand-père d’arrêter d’essayer de me farcir la tête avec ce genre de choses.
Alors, il a arrêté.
Et moi je n’ai jamais vraiment décidé si je croyais en quelque chose. J’aurais pu au final, à voir les horreurs dans le monde, pencher aussi bien que d’un coté que de l’autre. Je me suis décrété athée mais au final, j’étais peut-être plus agnostique qu’autre chose. Ou juste… incrédule ouais.
Et maintenant ? Maintenant que plusieurs milliards d’êtres humains ont disparu, que notre planète n’est plus qu’un lointain souvenir et que nous ne sommes plus qu’une poignée d’hommes et de femmes, est-ce qu’on peut croire en Dieu ? Est-ce qu’on peut réfléchir au foutu projet qu’il peut avoir pour nous ?
A dire vrai, je ne sais même pas ce que je fais là. Peut-être parce que mon grand-père disait qu’il n’y avait pas meilleur endroit qu’une église pour se remettre les idées en place. Et pour un juif, aller dans une église catholique était pour lui le comble de l’amusement. Ouais, il lui en fallait peu. Je me demande ce qu’il aurait pensé dans cet endroit, là où chacun peut prier le dieu de son choix sans vraiment avoir besoin de se décider. Après tout, pourquoi pas.
Je soupire alors qu’une fois de plus les pensées moroses se bousculent dans mon esprit sans que je n’arrive à vraiment les réfréner. C’est assez récurrent depuis mon réveil qui ne date que de quelques jours à peine. Le vaisseau semble prendre vie petit à petit même si me demande à quel moment cette vieille carcasse presque millénaire va bientôt partir en miettes. Oh, je ne dis pas que les ingénieurs n’ont pas bien travaillé.
Mais bon sang… 900 ans.
Et oui, ça ne rentre toujours pas.
Je suis presque sur le point de me demander à quel moment il serait totalement hors de propos de me mettre à prier quand j’entends des bips derrière moi. Je sursaute, pas encore totalement habitué à voir ces engins un peu partout. J’ai pourtant l’impression qu’ils sont plus nombreux et plus actifs que les humains. Je soupire longuement alors que je me laisse retomber en arrière, m’appuyant sur le dossier tout sauf confortable et mon attention captée par … c’est quoi déjà le nom de ces petits machins ? Des opérateurs. Ouais voilà.
Qui… fait quoi au juste ? ... j’ai bien entendu là ? Je lève un sourcil alors que je me demande s’il vient bien de jurer. Et je me penche dans l’allée pour mieux l’observer, un sourire incrédule devant la scène qui se déroule devant moi. Une trace d’huile qu’il essaie de nettoyer. Qui vient donc de sa propre fuite. Je me demande à quel moment il va s’en rendre alors qu’il commence à tourner en rond, les jurons se multipliant alors qu’il commence à se cogner à l’un des bancs. Je devrais probablement faire quelque chose non ? Mais j’avoue que je me contente de le fixer, non sans tousser un rire un peu nerveux. C’est un signe divin ou pas ? Je me rends pas compte. |
| Invité | | | (#) Sujet: Re: Knockin' on Heaven's Door... or not... Dim 23 Juin - 23:20 | |
| Passant la tête par la porte des locaux affectés à la religion chrétienne, dans le secteur des lieux de culte, Rhiannon suit sa proie à la trace – très littéralement d’ailleurs. De tache d’huile en tache d’huile, elle a traversé ainsi la moitié du vaisseau, sur la piste d’un de ses opérateurs endommagé. Endommagé bêtement, d’ailleurs : fixé sur le plot de mise à jour pour que la scientifique puisse lui implémenter l’IA prototype qu’elle venait de terminer, il a visiblement mal installé ladite mise à jour, et s’est enfui en s’arrachant littéralement de son support. Résultat des courses, un plot branlant à moitié cassé, et un opérateur dans la nature, semant de l’huile sur son chemin… un opérateur portant le tout premier essai d’intelligence artificielle programmée par l’homme pour ces machines. Son seul prédécesseur, le visseur fou, porte lui un prototype développé par Hécate, avec le succès que l’on sait.
Bon, Lady Di, au moins, n’a enfermé personne dans des endroits étroits ! Pour l’instant, en tout cas.
« Lady Diana? Come here, sweetie, I’m not gonna hurt you… » Lady Diana ? Viens par là, ma belle, je ne vais pas te faire de mal…
C’est de cette voix chantante utilisée normalement pour parler aux enfants en bas âge que Rhiannon s’adresse à son opérateur en détresse, tentant d’amadouer la conscience synthétique défaillante. Après tout, l’intelligence artificielle qu’elle a développée est très rudimentaire et ne répond qu’à des mécanismes primaires : la peur lui est inconnue, la méfiance également, mais elle sait identifier le danger, et si elle a associé cette donnée à Rhiannon, autant essayer de lui montrer que la rouquine armée d’un tournevis et d’un disque dur externe est inoffensive, non… ? Pour convaincre l’opérateur de revenir au laboratoire se faire réviser. Mentalement, la programmeuse prend note de penser à intégrer un mot de passe de sécurité pour désactiver les opérateurs si la situation devait se reproduire – ce qui sera forcément le cas, vu ses compétences encore limitées.
Un tintamarre en provenance de l’église catholique attire son attention – ah, oui, une tache d’huile près de la porte ! Lady Di est sûrement à l’intérieur. Un regard furtif jeté à l’intérieur, et oui, confirmation visuelle : la fuyarde tente apparemment de nettoyer ses propres traces, sans se rendre compte que ses mouvements génèrent de nouvelles taches. Bon, au moins, sa programmation de base a fonctionné, elle comprend sa tâche principale, youpi ! Le reste… C’est secondaire. Entrant d’un pas ferme mais… amical… dans le lieu de prière, elle se campe près de la machine contrariée, les mains sur les hanches, l’apostrophant avec le même ton enjoué.
« Come on, Your Highness, time to go back to the lab. Let’s go fix you up, okay? You cannot keep on swearing like that, that’s not ladylike at all. » Allez, Votre Grâce, c’est l’heure de rentrer au labo. On va te réparer, d’accord ? Tu peux pas continuer à jurer comme un charretier, on dirait pas du tout une lady.
L’opérateur émet un bip vaguement sceptique – et Rhiannon sursaute, lorsqu’elle se retourne, en apercevant un homme derrière elle, qui fixe la scène d’un air vaguement amusé.
« What the hell?! … Oh damn, I’m… No, no! Sorry! I’m sorry, Lord Jesus and all the saints… » Que diable?! … Oh putain, je… Non, non ! Pardon ! Je suis désolée, Seigneur Jésus et tous les saints…
Rouge comme une pivoine d’avoir juré dans un lieu saint, et d’avoir été prise sur le fait, Rhiannon ne peut que constater que Lady Diana a mis la diversion à profit pour s’en aller répandre son huile sous d’autres horizons. Tortillant nerveusement ses mains sous le regard de l’homme, qu’elle identifie comme un compatriote, si sa mémoire est bonne – ils ne sont pas nombreux, pour le moment, ce n’est pas trop compliqué de garder trace de qui est qui – elle esquisse un sourire gêné.
« I’m sorry if I interrupted your prayers, I was just trying to catch Lady Diana. She’s been spilling her oil everywhere, you see? » Je suis désolée d’avoir interrompu vos prières, j’essayais juste d’attraper Lady Diana. Elle a répandu son huile dans tous les coins, vous comprenez ? |
| Rhiannon Hughes Transmissions : 723 XP : 316 Date d'inscription : 16/01/2019 Age : 30 ans Rôle : Spécialiste de l'Intelligence Artificielle Nationalité : Britannique Pseudo Web : Aura· Avatar : Mary Wiseman Double Compte : /
| | | (#) Sujet: Re: Knockin' on Heaven's Door... or not... Mer 10 Juil - 13:51 | |
| A la réflexion, ça pourrait être pire non ? Je pourrais avoir été le seul réveillé, je pourrais ne pas être réveillé et ne rien savoir. Il y a tant de possibilités aussi farfelues les unes que les autres et, pourtant, j’ai tout de même du mal à relativiser, à me forcer à passer outre et à me dire qu’il faut continuer de vivre, avancer. Et même cet endroit, supposé répondre à nombre de questions, ne m’aime pas du tout.
Mais, à défaut d’avoir des réponses, voilà que le destin, le hasard ou que sais-je encore, met une espèce de robot détraqué sur mon chemin. Ou plutôt, il semblerait que je sois sur le sien. J’arque un sourcil, amusé par l’état de l’opérateur et quelque peu curieux de voir comment il va se dépêtrer de tout ça. Enfin ça, c’est avant de voir la rouquine, juste derrière. J’ai un rire que je ne cherche même pas à cacher quand je l’entends parler comme si elle s’adressait à une personne royale avant de lever les yeux vers elle, curieux.
Et je fais mine de lever les deux mains en l’air quand je la vois armée d’un tournevis. « Promis, je ne suis pas dangereux. Je ne dirais pas que vous avez blasphémé dans un lieu saint. » J’ai un sourire malicieux tout en parlant, pas vraiment dérangé des propos qu’elle a bien pu tenir. Par contre, je hausse un sourcil dubitatif quand elle reprend, non sans noter intérieurement son accent bien reconnaissable pour que je sois sûr qu’elle ne soit pas d’outre-Atlantique. « Lady Diana ? Vraiment ? Il va falloir rajouter outrage à une personnalité royale à l’ensemble de vos méfaits ou pas ? » Je me fends d’un sourire franchement amusé alors que je baisse les bras, fixant l’opérateur. « Pourquoi vous l’avez appelé comme ça ? Enfin, si c’est vous bien sûr. Parce que j’ai quand même un peu de mal à visualiser la chevelure blonde, le carré parfait ou les petites robes sages. » Pourtant, je suis quelqu’un de particulièrement imaginatif en temps normal, même si l’apocalypse m’a quelque peu freiné dans mon élan.
Je finis par reprendre, non sans un hochement de tête. « Et je l’ai vue à l’œuvre oui. Ce n’est pas sympa de se moquer des personnalités royales mais j’avoue que la voir tenter de réparer sa propre fuite a quelque chose d’assez… amusant ? Enfin, si tant est qu’on n’essaie pas de faire un parallèle avec ce que nous sommes en train de vivre, bien évidemment. » Et bien et bien Peter, te revoilà plein de bonne humeur et d’optimisme on dirait. Il va vraiment falloir que je me reprenne en main avant que je ne finisse vraiment pas déprimer. On ne peut pas se le permettre. Pas maintenant alors que les derniers morceaux épars de l’humanité ne savent pas ce qui va bien pouvoir leur tomber dessus. Et, sans trop m’avancer, j’ai comme l’impression que Dieu ou ses acolytes seront bien incapables de répondre à mes interrogations existentielles. |
| Invité | | | (#) Sujet: Re: Knockin' on Heaven's Door... or not... Lun 5 Aoû - 21:56 | |
| L’homme a l’air plus amusé que réellement contrarié, et Rhiannon s’autorise un soupir de soulagement intérieur. Il y a bien trop peu de passagers éveillés pour qu’elle puisse se permettre de se fâcher avec l’un de ses compatriotes, quels que puissent être son métier et son statut – l’humanité est en grave, très grave péril, et n’a pas besoin d’une rouquine trop bavarde pour semer la dissension dans les rangs. Mal à l’aise, elle se dandine d’un pied sur l’autre sous le regard scrutateur de l’inconnu, prise la main dans le sac et irrémédiablement coupable de lèse-majesté. Bon, la situation pourrait être pire, c’est sûr ! Elle aurait pu tomber sur un agent de sécurité mal aimable, armé jusqu’aux dents, et se prendre un coup de taser instinctif. Ou bien croiser le chemin d’un tueur en série complètement dérangé qui l’aurait découpée en tous petits morceaux avant de les cacher un peu partout à bord… ! Après tout, comment savoir si les tests de personnalité du recrutement étaient vraiment efficaces ? Tous ces gens, là, les professionnels du comportement, les pontes de la psychologie, les grands noms du profilage : avaient-ils prévu les conséquences d’un réveil en catastrophe, neuf siècles après la destruction totale de la vie sur Terre et la perte intégrale de tous les êtres chers de l’équipage ? Sûrement pas ! Qui sait quels psychopathes en puissance sont encore endormis dans leur caisson, et se changeront en machines à tuer une fois projetés dans la traumatisante réalité de Voyager ?
Frissonnant à cette idée somme toute pas si absurde que ça, la Britannique hésite un instant, ne sachant trop si elle doit dévoiler son projet top-secret à une tierce personne, fût-ce un compatriote. L’individu est-il fiable ? Et s’il allait tout répéter, comme ces grandes trahisons révoltantes des cours de récré ? Pire : si cette histoire arrivait jusqu’aux oreilles du chef Minaïev, est-ce qu’elle ne se ferait pas un peu taper sur les doigts ? Après tout, elle n’a rien fait de mal, elle essaie juste de programmer les opérateurs pour… améliorer leurs interactions avec l’équipage, mais est-ce qu’il ne considérerait pas ça comme une perte de temps… ? Partant du principe que mieux vaut demander pardon que permission, elle n’en a pas soufflé mot à son supérieur. À tort ou à raison… Maintenant, la question, c’est de savoir si cet homme-là est une balance… ? Oh, et puis tant pis ! Il faut bien qu’elle finisse par partager son plan ambitieux avec quelqu’un qui ne soit pas complètement acquis à sa cause par avance, pour voir si l’idée prend, et si l’ensemble est réalisable.
Se penchant en avant, elle se met donc à expliquer, dans son imitation de conspiratrice la plus fidèle. « Hé bien, voyez-vous, vu les circonstances actuelles, la perte irrémédiable de notre civilisation sur Terre, tout ce qui reste de l’histoire de l’Humanité ce sont les archives de Voyager. Et je me suis dit que peut-être, si j’arrivais à rassembler suffisamment de données comportementales d’une célébrité, je pourrais arriver à recréer une sorte de fac-similé de sa conscience ? Quelque chose d’artificiel, mais qui nous permette de conserver parmi nous des grands esprits du passé… ? Je me suis limitée aux gens déjà morts au moment où on a quitté la Terre, parce que sinon, brrrr hein… Donc j’ai cherché une personnalité contemporaine décédée populaire et bienveillante, et la première candidate c’était Lady Diana. Bon, je dois avouer que, pour le moment… le résultat laisse un peu à désirer, mais c’est encore un prototype ! » précise-t-elle en agitant les mains avec ampleur, comme pour démontrer la hauteur de ses ambitions. « Vous… vous en pensez quoi, de ce projet… ? » ajoute-t-elle, toute hésitante.
Dernière édition par Rhiannon Hughes le Jeu 22 Aoû - 23:37, édité 1 fois |
| Rhiannon Hughes Transmissions : 723 XP : 316 Date d'inscription : 16/01/2019 Age : 30 ans Rôle : Spécialiste de l'Intelligence Artificielle Nationalité : Britannique Pseudo Web : Aura· Avatar : Mary Wiseman Double Compte : /
| | | (#) Sujet: Re: Knockin' on Heaven's Door... or not... Lun 12 Aoû - 22:17 | |
| J’ai beau avoir l’air détendu, la jeune femme continue de me fixer comme si j’allais la dévorer ou, pire encore, lui passer un savon. J’avoue, c’est amusant. Pour un peu, j’aurais l’impression de me retrouver face à ces étudiants qui assistaient parfois à mes conférences et que je devais réprimander devant tout le monde parce qu’ils bavardaient. Je ne saurais pas trop dire pourquoi mais cette pensée me rend, l’espace d’un instant, profondément nostalgique. Je secoue la tête, me focalisant de nouveau sur la jeune femme dont le visage ne me dit absolument rien. En même temps, rien d’étonnant, au vu de ses occupations et des miennes, difficile de s’être croisés durant notre formation. Et je finis par souffler, avec un sourire plus doux. « Je vous assure, vous pouvez vous détendre. Tout ce qui se passera ici restera entre ces murs. Et celui ou ceux qui sont là-haut... » Je lève un index vers le plafond avant de tousser un rire. « Enfin, si tant est qu’il y a réellement quelque chose et qu’il est toujours là-haut, ce dont j’ai du mal à me persuader depuis notre réveil. Et vous ? »
Oui, parler religion peut être un peu hasardeux, surtout en ces temps d’apocalypse et de mise en péril du peu qui reste de l’humanité. Mais c’est toujours mieux que de la fixer en silence avec les yeux ronds non ? Enfin, toujours est-il que le comportement de la jeune femme reste quelque peu intriguant. Comme si elle avait quelque chose sur le bout de la langue et qu’elle ne voulait pas ou ne pouvait pas le dire. Du genre secret classé défense ? Je crois qu’à ce niveau-là, il n’y a plus grand-chose que l’on puisse taire au reste du vaisseau non ? Surtout au vu du peu de personnes qui sont éveillées. Finalement, elle décide de passer à table et me déballe son… projet donc.
Et je l’écoute, les yeux ronds, sentant mon coeur se serrer à mesure qu’elle parle, sans bien arriver à saisir pourquoi. Enfin si, je sais parfaitement mais il y a quelque chose d’autre, quelque chose de plus. Croiser quelqu’un qui semble avoir vu comme moi que notre humanité, notre histoire, ne résume plus qu’à un tas de données stockées dans nos ordinateurs, qu’elle est touchée et, mieux encore, qu’elle semble vouloir faire quelque chose à sa façon, autant dire que ça me fait du bien. Vraiment beaucoup de bien. Moi qui étais venu ici en espérant un signe divin, autant dire que celui-là me plaît bien davantage.
J’inspire longuement avant de réaliser que je n’ai rien répondu depuis quelques secondes. Et que je dois paraître un peu bizarre à la fixer comme ça, les yeux ronds. « … c’est quoi votre nom ? » J’ai parlé un peu trop brusquement. « Pardon… je… bon sang… je ne suis pas habitué à bafouiller mais là... » Je secoue la tête avant d’esquisser un sourire contrit. « Je m’appelle Peter. Rosewood. Je suis l’historien du vaisseau. Alors autant dire que votre projet me fascine et m’effraie tout à la fois. Que l’idée de pouvoir retranscrire ne serait-ce qu’une infime partie de ces esprits chez les opérateurs… ça permettrait aux prochaines générations, s’il y en a, de les connaître, d’avoir des morceaux d’histoire devant eux et de trouver ça normal. C’est complètement fou. » Je cille avant de la fixer longuement, me faisant plus sérieux. « C’est une excellente idée vous savez. Je sais bien qu’on vous dira que ce n’est pas dans les priorités mais nous ne devons pas oublier d’où nous venons, ce qui fait notre mémoire collective. Sans cela, nous perdrons notre humanité et nous contenter de survivre n’aura plus le moindre sens. » Je m’arrête et je grimace. « Désolé, j’ai tendance à m’enflammer et… Lady Di ? En opérateur de ménage ? Vraiment ? Et vous pouvez faire ça sur tous les opérateurs ? Avec toutes les personnalités ? Comment est-ce que ça fonctionne ? » Sans m’en rendre compte, je me suis penché vers elle, la mine curieuse, oubliant la morosité qui m’avait fait entrer dans ce lieu. |
| Invité | | | (#) Sujet: Re: Knockin' on Heaven's Door... or not... Ven 23 Aoû - 1:56 | |
| Il n’a pas l’air fâché. Alléluiah, il n’a pas l’air fâché du tout ! Rhiannon en battrait bien des mains de soulagement, mais elle sait que l’exubérance de ses réactions lui a déjà valu quelques remontrances, alors elle se contient de son mieux, se contentant difficilement d’un petit sourire reconnaissant. Elle a l’impression d’accumuler les bourdes, depuis sa sortie de caisson, et c’est parfois légèrement décourageant pour la petite perfectionniste qu’elle a toujours été. Elle a bien conscience des attentes de tout le monde, sait parfaitement combien les officiers de commandement comptent sur elle, et c’est dur de s’avouer qu’elle n’est pas à la hauteur…
« Je suis Rhiannon Hughes. Spécialiste Intelligence Artificielle. Je suis censée m’occuper d’Hécate, et de la programmation des opérateurs, du coup. Ils ne sont pas censés avoir des IA complexes, mais nous manquons tellement de personnel qu’il a fallu compenser, et on m’a laissée trifouill-hmm, améliorer leur programmation. » Petit rire gêné. Rougeur envahissante sur ses joues. Sursaut d’honnêteté. « Et visiblement, je suis vraiment en-dehors de mes compétences. » Autant qu’il sache tout de suite de quoi il retourne ! Il ne manquerait plus qu’il s’imagine discuter avec une pointure de la technologie, alors qu’elle n’est, en réalité, qu’un pis-aller de seconde zone. Laissant de côté cette pensée un peu déprimante, elle se concentre sur ce qu’il lui dit ensuite, enregistrant soigneusement son nom : Peter Rosewood. HISTORIEN. À croire que la divine Providence a permis de croiser leurs chemins de bon matin ! Ou après-midi – cette histoire de cycles est dure à suivre, hein ? Il a l’air tout aussi ravi qu’effrayé de son projet, et Rhiannon se mord la lèvre, inquiète soudain que quelqu’un avec l’autorité scientifique requise puisse se mettre en tête de lui interdire ses expérimentations, au nom du respect de l’Histoire ou tout autre motif absolument pas amusant. Elle reste suspendue à ses lèvres un instant, toute pâle d’angoisse, prête déjà à défendre son idée avec ses arguments les plus travaillés. Elle a besoin de créer, dans ce monde chaotique où elle s’est trouvée projetée sans crier gare ! De faire autre chose que lutter pour la survie de l’espèce en éprouvant la désagréable sensation d’être en train de combattre un raz-de-marée avec une boîte de trombones tordus.
Mais miracle ! Nul besoin de se défendre ! Il semble approuver sans réserve cette entreprise ambitieuse, et le visage de la rouquine s’illumine d’un sourire empli de la plus sincère allégresse. Il s’excuse, mais elle écarte sa contrition d’un revers de la main : étant elle-même un moulin à paroles invétéré, cette avalanche de mots ne la dérange absolument pas, au contraire : constater son enthousiasme est réellement rafraîchissant et elle sautille légèrement sur place, enchantée de sa bonne fortune. « Je pourrais faire ça sur tous les opérateurs, mais c’est long et compliqué, et comme vous l’avez vu les premiers essais ne sont pas vraiment concluants… Chaque opérateur aura une IA classique avec une personnalité distincte, mais pas calquée sur un personnage historique, c’est trop de travail pour le moment ! Il faut ajouter des traits de caractère un à un, vérifier qu’ils n’entrent pas en conflit, veiller à ce que les fonctions opérationnelles de base restent intactes, etc… C’est vraiment long. Mais avec un peu d’entraînement, d’ici quelques années, nous aurons peut-être quelques opérateurs historiques en fonction ! Si j’arrive à rattraper Lady Di et à la ramener à mon atelier. Ça me fait du bien, d’avoir un projet à réaliser… Vous avez entrepris quelque chose de particulier, depuis votre réveil, Peter ? Si vous êtes historien, on n’a pas dû vous mettre les mains dans le cambouis ? »
|
| Rhiannon Hughes Transmissions : 723 XP : 316 Date d'inscription : 16/01/2019 Age : 30 ans Rôle : Spécialiste de l'Intelligence Artificielle Nationalité : Britannique Pseudo Web : Aura· Avatar : Mary Wiseman Double Compte : /
| | | (#) Sujet: Re: Knockin' on Heaven's Door... or not... Dim 15 Sep - 13:13 | |
| Je ne pensais pas rencontrer qui que ce soit ici. Outre le fait que nous sommes encore peu nombreux à être réveillés, j’ai tendance à me dire que la religion et son culte ne sont pas les préoccupations premières des derniers humains sur … non pas sur terre, le terme n’est plus vraiment approprié, mais les derniers représentants de l’humanité. Voilà qui est mieux. Déprimant mais au moins, c’est la réalité. On se console comme on peut, même si c’est vraiment pas grand-chose. Enfin, toujours est-il que je ne m’attendais à être seul, que je le cherchais peut-être un peu, histoire de me remettre les idées en place. Mais au final, cette rencontre a quelque chose de rafraîchissant, même ce sourire intimidé qui me rappelle que nous serons tous cruellement, à un moment ou à un autre, en recherche de liens sociaux. Et j’avoue que je suis partagé entre l’inquiétude et la curiosité à l’idée de ce que ça va bien pouvoir donner, surtout maintenant que les cartes ont été sérieusement redistribuées et que nos existences sont totalement différentes.
Quand elle finit par se présenter à son tour, je laisse échapper un sifflement admiratif. « Vous occuper d’Hécate, rien que ça ? Je suis impressionné je vous avoue. C’est le moment où je vous demande comment vous vous êtes retrouvée assignée à une telle mission ou je suis supposé le savoir d’une façon ou d’une autre ? » J’ai un sourire que j’espère rassurant avant de lever un sourcil et de tousser un rire au reste de ses propos. « Trifouiller hein… mais en effet, nous manquons vraiment de monde, surtout de spécialistes capables de faire tenir bon ce tas de métal volant… on dit volant dans l’espace ? J’ai un doute. » Hum. Passons. « Et en quoi vous êtes en dehors de vos compétences ? Il faut bien compenser l’absence des autres non ? » Je pose probablement trop de questions mais, en vérité, je ne réalise qu’à peine à quel point je suis ravi de pouvoir discuter de façon presque normale, sans avoir à retourner sans cesse les mêmes questions dans ma tête.
D’autant que son idée a quelque chose de grisant, qui donnerait presque l’impression qu’on pourrait faire autre chose que survivre tant bien que mal en attendant que l’humanité finisse de s’éteindre pour de bon. Ce projet est une étincelle d’optimisme face à l’obscurité qui nous entoure de toutes parts, il nous permet d’imaginer l’avenir, d’imaginer d’autres personnes capables de découvrir qui étaient ces personnalités historiques sans avoir pu les voir du temps où nous étions sur terre. Oh, je sais, je m’enflamme un peu et je vois peut-être bien plus loin que ce que la jeune femme avait imaginé au départ. Mais c’est la première fois que je me sens optimiste depuis mon réveil. Alors, je ne vais pas me priver de savourer cette sensation, même si elle doit pas durer. « J’aime vraiment beaucoup cette idée Rhiannon… je peux vous appeler comme ça ? Il faut forcément une période de rodage et il faut bien faire des tests pour voir si tout cela peut vraiment fonctionner. Mais c’est le cas ? On pourra vraiment retrouver leur personnalité ? Il faudra bien réfléchir quel caractère donner à quel opérateur, histoire de ne pas s’emmêler les pinceaux et que ça reste cohérent, qu’on ne se retrouve pas avec la Reine Elisabeth qui passe le balai. Vous voyez ce que je veux dire ? Et puis, est-ce que leur personnalité va impacter sur leur façon d’agir ? Je veux dire, réellement ? » Je finis par tousser un rire de nouveau et par secouer la tête. « Désolé, je n’arrive pas à retenir toutes mes questions. » Au reste, je me frotte la nuque et j’ai un profond soupir, réalisant la vacuité de mes activités depuis mon réveil. Et je souffle, avec une sourire un peu désabusé. « Et bien, à dire vrai, j’étais trop occupé à déprimer depuis mon réveil. J’ai été assigné à la vérification des stocks au niveau des cuisines, pour voir ce qui était encore utilisable ou non. » Mon regard se perd un instant dans le vide et je reprends, à mi-voix. « … mais je me rend compte, à vous entendre, qu’il y a tellement de choses dont il faut s’assurer qu’elles ne disparaîtront pas avec la majorité de l’humanité. Nous avons des archives, mais ça ne vaut pas les vrais souvenirs, les vrais témoignages. Mais j’ai du mal à imaginer comment m’y prendre maintenant que j’y pense. » J’ai une moue songeuse, essayant de réfléchir à la façon dont je pourrais utiliser cette catastrophe pour me rendre vraiment utile. |
| Invité | | | (#) Sujet: Re: Knockin' on Heaven's Door... or not... Mar 8 Oct - 23:50 | |
| Et la voilà en bonne voie de copinage avec un historien visiblement fort compétent – Rhiannon n’arrive pas à vraiment croire à sa chance et hoche vigoureusement la tête lorsque Peter lui demande s’il peut l’appeler par son prénom. Chaque journée sur Voyager comporte décidément son propre lot d’inattendu – elle n’aurait jamais cru faire aussi rapidement la connaissance de quelqu’un qui s’y connaisse autant, précisément dans le champ d’expertise nécessaire à la réalisation de son petit projet ! Elle est un peu étonnée, d’ailleurs, que l’historien fasse partie de l’équipage éveillée ; mais sûrement Hécate a-t-elle répondu à une demande spécifique de la gouverneure Wang, pour documenter toute l’épopée de la station, depuis le réveil des premiers passagers jusqu’à… jusqu’à leur arrivée quelque part, suppose la rouquine avec un certain fatalisme stoïque tout britannique. C’est qu’il y en a, des choses à raconter – depuis sa propre sortie de crysommeil, parmi les tous premiers, chaque jour n’a été qu’un enchaînement ininterrompu de catastrophes, sur une échelle variable allant de modérée à désastreuse – normal, qu’elle s’émerveille de voir une rencontre tourner à la bénédiction ! À croire que, peut-être, le destin ne s’acharne pas trop sur Voyager, juste ce qu’il faut pour garder tout le monde concentré…
L’homme semble plus qu’enthousiaste, en tout cas, et cette attitude positive réconforte quelque peu Rhiannon. Pouvoir construire quelque chose de nouveau, au lieu de se contenter de réparer des urgences en courant d’un lieu à l’autre sans pouvoir souffler, c’est bien plus gratifiant – et bien plus dans ses cordes. Quant à Peter – l’état des réserves alimentaires ne doit pas être particulièrement réjouissant, et embarquer sur un tel projet, tout insensé et ambitieux qu’il puisse être, doit certainement l’intéresser plus que compter les kilos de fruits pourris à jeter. Concentrée, Rhiannon essaie de suivre ses questions – d’autres les lui poseront certainement également – mais il va un peu trop vite, et elle se retrouve à hocher mécaniquement la tête, tentant de garder trace des points les plus importants. Puis le silence retombe : Peter est apparemment en train de réfléchir, et la rouquine saisit sa chance au vol.
« Je vous avoue franchement que l’histoire n’a jamais été ma tasse de thé. Vous en savez forcément beaucoup plus que moi : est-ce que vous voudriez m’aider ? Pas dans la partie technique, hein, bien sûr, ça je m’en occupe ; mais il me faudra quelqu’un pour faire le tri parmi les personnalités décédées qu’il serait intéressant de modéliser, et pour rassembler toutes les données concernant ces gens : des livres qu’ils auraient écrit, des biographies, des interviews et des enregistrements pour les plus récents. Je rentrerai le tout dans la base de données dédiée à cette IA spécifique, et avec quelques ajustements au programme de test de Lady Di, cela devrait permettre à l’opérateur d’intégrer et reproduire le comportement de cette personne de son vivant. De professer les mêmes idées, d’avoir des réponses attendues à certains stimuli sociaux, des réflexes à certains déclencheurs langagiers… »
Et Rhiannon d’expliquer, pendant de longues minutes toutes emplies de détails techniques et d’un jargon scientifique abscons, de quelle manière elle pourra combiner toutes les données en croisant les différents médias, pour qu’une personnalité plus ou moins cohérente en émerge ; et comment elle devra ensuite, par un long processus d’encadrement et d’éducation, travailler sur la durée avec l’opérateur concerné pour que le caractère rudimentaire devienne de plus en plus sophistiqué et autonome. « C’est à peu près le même travail que lorsqu’on éduque un enfant, vous voyez ? Sauf que là, la personnalité est déjà adulte et majoritairement formée, il faut lui apprendre à tout concilier et faire en sorte que son comportement soit logique et crédible dans le rôle qu’on lui donne… Comme vous l’avez vu, ce n’est pas du tout gagné avec Lady Di, je dois encore perfectionner son code et m’assurer que tout l’aspect ‘bonnes manières’ soit bien intégré, mais ça commence à prendre forme. » C’est avec une certaine fierté qu’elle prononce les derniers mots : n’était-ce pas là la sujet de son travail d’études, pour lequel beaucoup lui riaient au nez ? Ils riraient moins, maintenant, s’ils voyaient le résultat de son travail !
|
| Rhiannon Hughes Transmissions : 723 XP : 316 Date d'inscription : 16/01/2019 Age : 30 ans Rôle : Spécialiste de l'Intelligence Artificielle Nationalité : Britannique Pseudo Web : Aura· Avatar : Mary Wiseman Double Compte : /
| | | (#) Sujet: Re: Knockin' on Heaven's Door... or not... | |
| |
| Contenu sponsorisé | | | | Knockin' on Heaven's Door... or not... | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |