Mackenzie Duhamel ~ La tête dans les étoiles

• 1985 - 2003 : Naissance et première tranche de vie. Je suis née à Toronto au sein de la famille Duhamel qui comptait déjà trois membres, mes parents, Everett et Mélanie, ainsi que mon frère ainé, Josh. Quatre membres si l’on compte Bounty, notre chien. Mes parents étaient contents d’avoir une fille et j’ai grandi dans un environnement calme et aimant. Si l’on excepte mon côté aventureux qui avait tendance à mettre les nerfs de mes parents à rude épreuve, il n’y a eu aucun incident notoire durant mon enfance. Quoique, j’ai bien une cicatrice sur le bras droite, témoignage d’une chute assez violente alors que j’escaladais un arbre du jardin.

C’est vers l’âge de dix ans que j’ai commencé à observer le ciel nocturne. Mon père m’a appris le nom des étoiles et des constellations, ainsi que les histoires qui s’y rapportaient. J’ai reçu mon premier télescope pour mes douze ans et je me rappelle avoir passé la soirée à le tester. Ce que j’appréciais également c’était les excursions dans les parcs nationaux qui étaient devenues une sorte de tradition familiale. Je prenais toujours mes jumelles avec moi, la qualité du ciel étant bien meilleure qu’en ville, et j’en profitais pour observer les étoiles mais aussi la faune. Durant ces journées, j’ai appris à reconnaître les dangers liés aux végétaux toxiques et quelques astuces pour me repérer et survivre si je venais à me perdre. Bien entendu, cela ne fait pas de moi une experte.

• 2003 – 2011/ 2011 - 2016. : Etudes et recherches. Lorsqu’il fut question du choix de mes études, je n’ai pas hésité, choisissant la filière qui me permettrait de devenir astronome. Je savais que c’était un parcours long mais cela ne me découragea pas, j’étais motivée et je fis en sorte d’acquérir les connaissances nécessaires pour obtenir mes diplômes. Même si je travaillais beaucoup, je profitai également des moments de détente à l’université tant que cela n’impactait pas mes résultats.

Une fois mon cursus terminé, j’ai postulé pour travailler dans l‘un des observatoires nationaux, une première étape avant de pouvoir prétendre rejoindre l’un des programmes d’observation internationaux. Je voulais acquérir de l’expérience, d’ailleurs je gardais un œil sur les dernières avancées technologiques en matière de moyens d’observation. Bien entendu, j’ai entendu parler de la campagne de recrutement pour l’expédition du Starship Voyager. J’ai hésité, tout simplement parce que j’avais fait la connaissance de Christopher avec qui j’avais entamé une relation. Explorer la Voie Lactée, un rêve pour une astronome, pourtant partir impliquait de laisser les siens derrière soi, de ne pas tous les revoir, sans être certaine de revenir…

• 2016 - 2017 : Campagne de recrutement. J’ai fini par intégrer le programme d’observation sur l’île d’Hawaï, une évolution dans ma carrière, néanmoins je continuais de suivre les avancées concernant le Starship Voyager. Ce qui m’a fait changer d’avis pour candidater ? Christopher. Il voyait que j’étais intéressée et c’est lui qui m’a poussé à me lancer. Nous en avions longuement discuté, je pensais qu’il s’opposerait mais ce fut tout le contraire. Alors j’ai posté ma candidature sur le site internet.

Lorsque le courrier est arrivé, je n’ai pas osé l‘ouvrir de suite, l’observant comme si j’allais pouvoir lire à travers l'enveloppe la réponse qu’il contenait. Quand Christopher fit mine de la prendre, je l’écartai et finis par déchirer l'enveloppe pour prendre connaissance du contenu. La réponse étant positive, j’ai laissé éclater ma joie même si ce n’était que la première étape. Je devais encore réussir l’entretien final. J’ai mis à profit le temps restant pour compléter mon panel de connaissances, je ne me voyais pas échouer.

• 2017 - 2018 : Entretien, formation et départ. Lors de l’entretien, les membres du jury ont décortiqué mon dossier et ma personnalité, poussant leurs questions pour voir si je correspondais bien au profil recherché. Je dois bien avouer qu’à l’issue de celui-ci j’étais lessivée d’autant qu’il restait la sélection pour la constitution de l’équipage. Rien n’était joué. Pourtant je fus retenue.
Pendant un an, j’ai suivi les entraînements spécifiques à notre mission, me familiarisant avec cet environnement bien particulier qui allait devenir notre quotidien et avec les instruments et sondes qui seront mis à notre disposition pour l’observation des astres qui allaient croiser notre route. Ce fut difficile mais je suis parvenue au bout.

L’heure des adieux finit par sonner et ce fut un déchirement de quitter ma famille et Christopher. En dépit de la fierté qu’ils éprouvaient pour moi, la tristesse se mêla à l’excitation. Un mélange de sentiments qui a perduré jusqu’à ma plongée en stase.