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 O partigiano, portami via

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Message(#) Sujet: O partigiano, portami via O partigiano, portami via EmptyVen 27 Sep - 22:08

Ô partisan, emporte-moi
Car je me sens mourir

Voyage #1, Phase #2 ☾ D'un sommeil sans rêve à un cauchemar éveillé

Hassan Jaafar
&
Leontina Tavares
• Date : 30 septembre 2919 (six heures après la fin de l'intrigue)
• Statut du RP : Privé
• Résumé : Tina et Hassan subissent le contrecoup de ce qu'ils ont chacun vécu après la collision de Cygnus avec la verrière de l'Arboretum.
• Recensement :
Code:
• [b]30 septembre 2919  :[/b] [url=http://starship-voyager.forumactif.com/t470-o-partigiano-portami-via#7915]O partigiano, portami via[/url] - [i]Hassan Jaafar & Leontina Tavares[/i]
Tina et Hassan subissent le contrecoup de ce qu'ils ont chacun vécu après la collision de Cygnus avec la verrière de l'Arboretum.
 
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Message(#) Sujet: Re: O partigiano, portami via O partigiano, portami via EmptyVen 27 Sep - 22:09

Ce brouillard confus, tu l’apprécies. Il t’enveloppe dans une épaisse couverture de brume et de coton, et chacune de tes pensées est si embrouillée qu’elle paraît durer plusieurs années. Tu vois des couleurs qui n’existent probablement pas – sans même ouvrir les yeux. Et même si tes membres semblent peser plusieurs tonnes chacun, ce n’est pas grave – tu n’éprouves aucunement le besoin de bouger. Tu es bien, à flotter sans attache aucune, dans une semi-conscience étourdie qui te convient parfaitement.
Mais il faut bien se réveiller un jour, Tina – peu à peu, le monde reprend ses formes, ta vue devient plus nette, et une vague nausée t’enserre l’estomac. Et pire que tout : les rouages grippés de ta mémoire se remettent à tourner, et tu te souviens. Tu te rappelles.
Vous allez tous mourir : les aliens ont infiltré la station, l’un d’eux s’est faufilé à votre suite.

Cela ne fait que quelques heures depuis ta chute dans le néant, t’apprend un soignant visiblement au bord de l’épuisement – et tu sens la fatigue lovée tout contre tes os, cet éreintement suprême qui te fait regretter que l’effet des calmants se sont dissipé. Que tu aimerais pouvoir dormir ! Mais tu te doutes parfaitement que dorénavant ton sommeil sera peuplé de cauchemars, de cette créature alien qui erre impunément dans Voyager sans que quiconque ne puisse y faire quoi que ce soit.
Terrifiante perspective.
Tu voudrais bien rester ici pour la nuit, mais on te fait comprendre sans grande subtilité que tu gênes, car il y a des cas plus graves à traiter. C’est le même soignant renfrogné qui te fait le check-up final et qui répond à tes questions par monosyllabes. Oui, Siya va bien. Non, elle n’est pas blessée. Oui, Veronica est en vie. Non, elle ne va pas mourir. Et ainsi de suite pendant tout l’examen, jusqu’à ce que finalement, tu te retrouves devant la porte menant à l’infirmerie, vêtue de ton uniforme de rechange et les idées encore embrouillées.

Ton premier réflexe est de te rendre à l’Arboretum, te planquer dans un buisson et pleurer toutes les larmes de ton corps ; mais la section endommagée n’est pas encore étanche et le bouclier magnétique encore en place attire beaucoup trop de curieux. Même les différentes plate-formes de l’observatoire sont dans la section exposée au vide !
Tu pourrais aller te réfugier dans ton dortoir et laisser libre cours à tes pleurs derrière le rideau métallique qui ferme ta couchette ; mais Siya sera certainement là et pourrait mal interpréter ta tentative d’isolement, d’autant plus qu’elle aura sûrement tout autant besoin de parler que tu as, toi, besoin de silence pour faire le point et ne pas t’effondrer. Où, alors ?
Pas le Bright Venture, tu y passes déjà tes journées ; pas l’église, d’autres y sont sans doute déjà en train de prier, et tu ne veux pas que d’autres soient témoins de ta faiblesse.
Alors tu pars à l’aveuglette, choisissant les couloirs sans opérateur, avançant de plus en plus au cœur de la station sans vraiment savoir où aller. Tu es dans une salle vide du secteur Recherche et Enseignement, visiblement dédiée à des tests de laboratoire, lorsque l’absurdité de ta démarche t’apparaît : tu es précisément en train de faire ce qu’il ne faut pas faire, à savoir errer sans but, ce qui te met à la merci de l’alien et de ses pattes-tentacules-appendices mortels. Bravo, Tina ! Excellent raisonnement !

Tu devrais fuir
Tu devrais rentrer.
Tu es trop fatiguée.
Tu n’es même pas sûre que cela serve encore à quelque chose.
Alors tu te laisses glisser le long de la paroi, assise contre la vitre d’observation d’une salle annexe, à peine éclairée par l’éclairage en veille, les genoux repliés devant toi et ton front posé dessus, les bras enserrant tes jambes, et tes mains tremblant un peu.
Et tu pleures, Tina – tu pleures sans bruit, sans sanglot, vaincue par l’épuisement et la peur, abattue par tout ce qui vient de t’arriver, et par la certitude criante que tu n’es pas à ta place à bord.
À quel moment les autres vont-ils s’en rendre compte ?
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Message(#) Sujet: Re: O partigiano, portami via O partigiano, portami via EmptyVen 27 Sep - 23:19

Il aurait voulu dormir, Hassan. Pour une fois, il aurait voulu laisser le temps à son corps d’encaisser le choc des événements, lui permettre de se reposer quelques légères heures bien insignifiantes pour mieux apprivoiser la suite incertaine. Pour une fois, il a voulu, vraiment, pouvoir fermer les yeux et se laisser glisser dans l’inconscience – jeter au loin ses responsabilités le temps d’un moment, rien de plus – pour au moins échapper quelques minutes, une heure, à l’horreur et à la culpabilité.
C’est psychologique, enfantin. c’est ancré en lui. Lorsqu’il dort, il n’a pas faim, il n’a pas peur, les hommes ne peuvent s’en prendre à lui. S’il dort, le monde en suspension arrête de se déchirer et d’hurler sa peine. Quand il dort, personne ne souffre, il peut être leur sauveur, leur frère, n’importe qui ; les yeux fermés, l’esprit ailleurs bien loin de la réalité, Hassan dans le sommeil trouve l’oubli.
Au moins, dans les rêves, le poids de ses erreurs ne vient pas s’ajouter sur ses épaules et le tirer vers le bas.

Il aurait voulu dormir, mais à défaut, après avoir du faire le point avec les autres gradés de cette mission détournée de sa route initiale, déviée de son objectif premier – catastrophe ensanglantée – le chef de la sécurité finit par se rendre à l’infirmerie. L’adrénaline et la rage au creux de son ventre l’avaient empêché jusque là de trop souffrir des secousses et contrecoups du crash : une fois en sûreté, le corps de l’ancien exobiologiste abandonné aux opérateurs compétents, le libanais a petit a petit perdu le contrôle sur son corps.
(Il a laissé la douleur s’installer. Lui rappeler qu’il ne contrôle plus rien. )

Ici, une sangle du harnais l’a violemment retenu et l’a comprimé, sa poitrine en gardant encore le stigmate léger ; là, le rebord de son casque l’a blessé à la nuque sans gravité. Globalement entier, face à un soigneur exténué, le directeur de bonne grâce se laisse examiner.
De bonne grâce, si l’on exclut les insultes qui filent entre ses dents quand la procédure prend plus de quelques minutes. Il va bien, juste un peu cabossé, pas besoin de lui prendre sa tension ou d’autres conneries du genre. Il va bien.
Il va bien. Il continue de se mentir, serre les dents quand on lui demande autre chose que le strict minimum.

C’est l’affaire de quelques minutes. Il ne veut rien, juste savoir qu’il est bien. Il décline les offres d’antidouleurs « filez-les à Veronica, aux autres. J’suis en pleine forme. », fuit aussi silencieusement qu’il est arrivé. Le regard sombre, l’uniforme désormais propre, impeccable, incongru, Hassan marche lentement dans les couloirs qu’il n’a plus l’habitude d’arpenter. Son pas résonne et résolument il se concentre sur le son qui se répercute contre les murs ; sur son souffle qui soulève sa cage thoracique ; sur les silhouettes des quelques personnes qu’il passe et ignore – jusqu’à ce qu’au détour d’un couloir, ombre fuyante, au tournant d’un secteur encore bien trop vide et d’un autre tout aussi inintéressant, la silhouette connue de Tina se mette à fuir.

Il aurait voulu dormir, Hassan. Mais il est long, le chemin jusqu’à sa cabine, et il n’est pas sûr que de compter ses pas et son souffle suffira à le distraire jusque là de la vision du corps de Sara. Il s’engage à la suite de celle qu’il a cru voir, discret, silencieux. C’est quelque chose de voir le grand homme se mouvoir presque sans bruit, fruit des années à marcher en silence dans des rues dévastées. Un tournant, un autre. Il n’a pas la moindre idée de ce qu’elle vient fiche ici. Dans une salle elle disparaît et instinctivement le directeur la suit, lorsqu’il parvient à hauteur de la porte.

« Tina», fait-il doucement en s’asseyant à côté d’elle, posant une main douce sur son épaule. Son coeur se serre de la voir en larmes, ainsi défaite. De ne pas comprendre, parce qu’il ne sait pas encore la totalité des horreurs. « J’suis là. T’es pas toute seule. »
Pas de regarde-moi, pas de raconte-moi. Pas de viens-là, de calme-toi – parce que ça fait tellement du bien, de pleurer. Qu’elle se lâche, qu’elle évacue.
Qu’elle ne soit pas toute seule.
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Message(#) Sujet: Re: O partigiano, portami via O partigiano, portami via EmptySam 28 Sep - 0:05

Faible, Tina, tu es faible – et vulnérable, terriblement, dans ta détresse qui hurle, désespérée, dans le silence le plus absolu, rompu seulement par ta respiration irrégulière. Les grandes douleurs sont muettes, et tu n’as jamais été de celles qui se donnent en spectacle – pour toi, point de cris dramatiques, pas quand ça compte vraiment : tu ne joues les divas que pour des futilités. Bien peu sont ceux à avoir approché le cœur de ton être, avec ses failles, ses cicatrices et ses lignes de fracture. Et tu te sens si fragile en cet instant, Tina, si misérable et insignifiante, si négligeable – que tu te caches pour souffrir, pour pleurer, pour mourir. Elle est là, la vérité si pénible : aujourd’hui, tu t’es sentie mourir, un peu plus à chaque heure, tu as senti tes chances de survie s’éteindre les unes après les autres, tu as senti faiblir l’étincelle de volonté qui te maintient debout depuis ton réveil. Tu es fatiguée, épuisée, au-delà de ce que ton endurance était capable de supporter : physiquement, mais surtout moralement. Tu es lessivée, usée jusqu’à la trame en quelques semaines, et tu as honte de toi. Honte de toi, Tina Tavares ! Et c’est presque agréable, avec une perversité désolante, de te vautrer comme ça dans ton propre dégoût de toi-même. Comme si, en le faisant la première, tu ôtais aux autres tout l’impact de leur jugement lorsqu’ils finiront par t’en faire part.

Tu perds un peu la tête.
Tu ne sais plus vraiment quelle direction prendre.

Tu ne t’attendais pas à ce qu’on te retrouve, retranchée là loin du monde, dans ta citadelle de deuil. Pourtant, une main se pose sur ton épaule, et une voix familière résonne dans la pièce, déserte il y a encore une minute. Tu ne sais pas comment Hassan est arrivé là – ce diable d’homme est plus silencieux que les aliens eux-mêmes, tu en mettrais ta main à couper – et tu ne sais pas non plus au nom de quoi il a préféré venir s’occuper de toi au lieu de gérer les deux cent quarante-huit priorités plus urgentes. Ta fierté, Tina ! Ta fierté obstinée, cette fierté sauvage que tu portes chevillée au corps, cette fierté bravache qui te fait mettre un pas devant l’autre sans flancher, cette fierté têtue qui te fait repousser systématiquement la pitié qu’on voudrait te manifester – cette fierté-là, tu la jettes aux oubliettes, juste pour une minute. Juste le temps de te déplier péniblement, pour te tourner vers Hassan et t’accrocher à lui avec l’énergie du désespoir. Que l’on rie de toi si l’on te voit, peu t’importe : tu es déjà vaincue, de toute manière, plus bas que terre, défaite et sans défense, à la merci du premier coup de vent un peu violent. Hassan ne se moquera pas, lui, tu en as l’intime conviction ; et dans le déferlement de détresse qui menace de te noyer, il est un roc contre l’adversité, et tu te raccroches à la solidité de sa présence. Tes larmes coulent de plus belle, mais tu parviens à hoqueter quelques mots, le souffle haché. « P-pardon. La j-journée a été… a été... » Il sait très bien. Il était là. À bord de Cygnus. « Voce voltou, » chuchotes-tu tant bien que mal, le nez contre sa combinaison, le front contre son épaule, « voce esta vivo. » Un peu de soulagement, dans cette journée noire. Toi aussi, tu es vivante.

À chaque jour son petit miracle.

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Message(#) Sujet: Re: O partigiano, portami via O partigiano, portami via EmptySam 28 Sep - 22:37

L’inaction fait peur à Hassan. Les longues marches dans les couloirs déserts, l’attente sans savoir quoi faire, le choix et la liberté de pouvoir ne rien accomplir. L’inaction le terrorise, la possibilité de n’avoir rien à faire le paralyse. De tourner en rond, d’agiter les mêmes mots et les mêmes papiers dans le vent des quelques climatiseurs qui font circuler l’air de la station, de fixer les écrans sans que rien n’y bouge. L’angoisse de ne pas avoir de quoi s’occuper les mains, de ne rien avoir dans l’esprit et de devoir juste attendre que la vie daigne nous faire signe d’avancer – l’inaction lui fait penser à une pause dans l’existence. Un trou, un moment de répit dans le flot ininterrompu des événements.
Certains le cherchent, ce répit – Hassan le fuit.  Quand il n’y a rien, alors le cerveau s’active. Quand il n’y a rien, l’esprit se rappelle. Ramène à la surface les cadavres et les êtres qui hurlent avant d’expirer, les personnes à qui l’on n’a jamais dit au revoir, les erreurs anodines qui deviennent dans l’esprit qui s’ennuie des montagnes.

Il a suivi Tina pour s’occuper, pour être utile quelque peu : il n’est pas assez proche de Veronica pour la veiller à l’infirmerie, malgré tout le souci qu’il se fait pour elle – n’a-t-il pas été aux premières loges des épreuves qu’elle vient de traverser ? – et se retrouver seul face à ses caméras, ce soir, ne lui semble pas assez.
(Le fantôme des militaires tombées ce jour-ci hante la salle plus qu’il ne voudra l’admettre. )

Sans vraiment savoir si elle était dans l’Arboretum à ce moment-là, le Libanais se doute bien vite qu’elle ne pleure pas pour rien et s’il y a une chose qu’il peut faire, c’est la réconforter. Les années passant, le contact régulier avec des personnes en détresse a su lui permettre de conserver sa capacité à les rassurer dans les pires des situations. Il est l’homme qui dans un sourire et une main tendue sait faire croire à la sécurité – illusoire. Celui qui offre du réconfort. Un soutien moral. Il est là quand il le faut.

Doucement il lui tapote le dos, à peine surpris qu’elle s’accroche à lui. Son esprit n’est pas capable dans la fatigue d’envisager, de penser plus loin que l’instant présent et l’action entreprise – sa mission est de s’assurer que Tina n’explose pas, rongée par ses peurs et le contrecoup de la journée, et ça lui suffit. Il se concentre, le quadragénaire, mais il n’a pas la moindre idée de ce qu’elle dit. Vivo ça ressemble à vivre. Vu les récents événements, vu les sanglots qui la parcourent (vu qu’il n’a jamais tenté de lui demander de traduire une phrase et qu’il ne parle pas portugais), il en vient  à déduire que c’est une histoire d’être en vie.

« On est tous là. Ç’a été une longue journée. » souffle-t-il dans leur langue commune.
L’alien, les aliens, qui foncent vers eux. Le crash de Cygnus, la verrière qui vole en éclats. La longue traversée silencieuse, éprouvante. Les corps abandonnés, désséchés, qui sourient de manière insolente --

L’instant présent, et sa voix qui continue de la rassurer, et le bruit de leurs respirations – elle hasardeuse, lui posée sans y croire – et son bras autour de ses épaules et sa main qui tapote doucement celle-ci. L’instant présent.
Les souvenirs refluent, l’angoisse diminue. « C’est terminé. Demain sera calme. » Il voudrait y croire, il semble y croire. Les mots sont là pour l’apaiser. Toujours, il ne demande rien, il ne veut rien savoir qu’elle ne voudrait lui permettre d’apprendre. « Tu veux parler ? Qu’on en parle ? M’en parler ? » Les phrases courtes qui le caractérisent, toujours.
(Il espère juste qu’elle ne va pas lui débiter son histoire en portugais. Il aurait l’air fin à répondre à côté de la plaque. )
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Message(#) Sujet: Re: O partigiano, portami via O partigiano, portami via EmptyMer 9 Oct - 16:14

Tu ne pourras plus jamais dormir. Plus jamais sourire, plus jamais danser – plus jamais vivre, pas alors que tu as vu la mort en face. Tu te pensais courageuse, Tina, mais la vérité c’est que tu es fatiguée, usée jusqu’à l’âme, par le stress continu que tu supportes depuis ton éveil. Tu peux essayer de dormir, oui, ton corps va se reposer – mais ton esprit n’oubliera jamais, ta conscience refusera de lâcher prise. Tu le sais. Elles sont là, gravées au fer rouge dans les couloirs de ta mémoire, ces images intolérables. Des flashs qui se succèdent, l’un après l’autre, qui s’entremêlent et se mélangent – un alien qui émerge de la trappe, Jerry qui charrie un corps désarticulé, la voix menaçante et inhumaine de l’autre côté de la paroi du couloir, la patte sinueuse qui essaie d’agresser Mar, l’odeur inimaginable du cadavre en décomposition, l’affolement de  la fuite – et la silhouette arachnéenne qui s’échappe, qui s’enfuit, qui disparaît au loin. Dans ton espace de vie. Vous allez tous mourir. L’un après l’autre, peu importent les forces et les faiblesses de chacun : ils vous trouveront, l’un après l’autre oui, et vous abattront tous autant que vous êtes.

Tu es foutue, Tina.
Regarde les choses en face.

Et les larmes t’étouffent, et la terreur te paralyse, et l’angoisse déjà voudrait te faire céder. Céder maintenant, capituler désormais, et ne plus espérer dorénavant. Abdiquer tout de suite, t’épargner la souffrance et la douleur plus tard – oui. Oh oui Tina, c’est si tentant, cette perspective d’abandon, cette certitude qu’abréger ta détresse dès à présent t’évitera une longue et terrible torture plus tard, tout autant dans ton corps malmené que dans ton âme en perdition. Le naufrage, Tina, te laisser couler et t’abandonner dans les bras de la mort… Sauf que le bras autour de tes épaules, là, c’est celui de Hassan – et que s’il croit suffisamment en toi pour prendre sur son temps précieux et s’assurer que tu ne voles pas en éclats, tu lui dois sûrement… quelque chose. Rien que le fait de ne pas t’effondrer, là, en petits fragments désespérés sur ses genoux. Alors, tu tentes de contrôler la complainte de ton chaos, et de faire taire les mille voix du désespoir qui hurlent à la mort en toi. Pas encore – pas aujourd’hui, dis-tu à la mort, pas tout de suite. Elle pourra te prendre, un jour, quand tu seras vieille et fatiguée peut-être, ou encore jeune et en pleine santé ; mais tu dois à ceux qui te prêtent leur force de ne pas profaner leur cadeau. Allez, Tina, reprends-toi, sèche tes larmes – et tant pis si ça coule quand même, tant pis si tu es fatiguée, si tu as l’âme en peine : tu es vivante.

Regarde la mort en face.
Et dis lui que c’est pas encore ton heure.

Tu fermes les yeux une minute. Juste le temps de reprendre ton souffle, de regagner le contrôle de ta respiration. Et tu poses la tête sur l’épaule de Hassan – tu espères qu’il ne t’en voudra pas, il est terriblement peu tactile, cet homme-là, et ce n’est pas un ami, mais tu as besoin de contact, de te sentir entourée. Et tu es à peu près certaine qu’il ne t’en jugera pas plus faible. « Yekaterina… est morte. » chuchotes-tu dans un souffle ténu. Pas vraiment une amie non plus, mais ça aurait pu. « Sara aussi. » Elle, tu la connaissais peu, mais elle travaillait pour vous garder en sécurité, et c’était important. « Veronica est – elle s’en est tirée, mais elle a tant de blessures… » Et tu la connais, Ronnie, toujours fourrée dans ton dortoir, à plaisanter avec Siya. Siya… « Et Siya, elle aurait pu… » Elle est revenue vivante, et plutôt indemne, Dieu seul sait par quel miracle. Tu aurais pu perdre beaucoup. Un soupir désabusé t’échappe, ta voix encore rauque de toutes ces larmes, mal assurée et hésitante. « Je suis fatiguée de tout ça. On survit, c’est tout, et encore, pas tous. Mais c’est pas ça, vivre ! Vivre, c’est tellement plus que ça, et moi j’en peux plus. » Tu ne sais pas exactement à quel moment tu as attrapé sa main libre. Mais tu t’y cramponnes, avec l’énergie du désespoir, poussée là par ton instinct de survie qui a sorti les crocs et qui gronde. « Comment on survit à ça, Hassan ? Est-ce qu’on va vraiment vivre, un jour… ? »


Dernière édition par Leontina Tavares le Lun 14 Oct - 23:10, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: O partigiano, portami via O partigiano, portami via EmptyMer 9 Oct - 17:22

Il se souvient trop bien de ce que ça fait d’être terrorisé au plus profond de son âme, cette terreur qui s’entend dans les sanglots et qui se ressent dans les tremblements incontrôlés ; cette peur panique qui monte et monte, emplit la gorge d’amer et d’une boule qui empêche de respirer, qui sème le doute et l’inconstance dans les pensées, efface tout esprit rationnel, piétine le comportement programmé, active en l’homme l’envie de fuir, de hurler, de rester prostré les mains sur les oreilles et le cœur aux battements incertains ; qui le réduit à ne plus vouloir que vivre à quémander auprès d’une puissance suprême de passer la minute, l’heure, la nuit, d’atteindre enfin un peu de calme – ou la mort.
Chez lui, la peur a l’odeur de la nuit et du souffre, de la poussière et de la poudre.
Il a appris à la contrôler jeune, il a appris à ne pas lui céder plus âgé. Son contrôle peut sembler inhumain, mais c’est juste que personne ne l’a jamais vu réellement craquer, pas même Idris lorsque celui-ci était encore en vie. On lui a appris à être un modèle, on lui a enseigné à ne pas laisser filer la moindre parcelle de cette angoisse qui tord le ventre pour mieux la dompter et vivre avec.

Il aura peur plus tard, quand il sera seul. Que personne ne pourra témoigner des tremblements qui l’agitent et de son incapacité totale à se calmer. Pour l’heure le directeur de la sécurité est là en soutien, en renfort : il accueille sans mot dire la tête de Tina sur son épaule, la garde contre lui. Malgré les épreuves de la journée, la fatigue qui le tord et qui l’appelle à lui aussi craquer, il sait qu’il ne peut pas. Il n’a pas le droit.
Il est là pour elle, pour qu’elle se sente juste un peu mieux quelques instants, qu’elle évacue ce qu’elle doit afin de ne pas sombrer – du moins, pas trop profondément. Il ne saurait faire de miracles. « Oui. » murmure-t-il en réponse à la liste des morts et des blessées. « Mais Siya s’en est sortie. J’étais là, on y a veillé. » un maigre moyen de la rassurer.
Hassan la laisse s’accrocher à ce qu’elle peut : sa main, ses mots dérisoires, une vaste blague, tout ce qu’il lui faudra pour ne pas se laisser couler dans la peur panique qui envahit bien trop souvent ceux confrontés de si près à la mort sans y avoir été préparés. « On va s’en sortir, Leontina, son prénom entier dans la phrase prononcée avec lenteur et conviction ne fait qu’apporter plus de poids. On évolue sur un terrain que nous connaissons, chaque jour, de nouveaux atouts se révèlent à notre connaissance. Nous nous organisons, petit à petit. C’est une résistance qui se construit doucement et avec prudence, mais qui se construit. J’ai foi en nous. » Calmement, il serre ses doigts comme il le peut.

Un silence léger se glisse et dure quelques respirations difficiles. « On survit en ayant foi en l’avenir. En ayant confiance en les autres et en soi. Si tu te reposes sur eux, si tu peux être aussi là pour eux, alors tu survis. Je peux pas te dire que tout ira bien, je peux juste te dire que tout ira mieux. »
Un jour. Un jour tout ira mieux. Il ne la berce pas, mais raffermit quelque peu son étreinte sur elle. Je suis là. Dans l’immensité du vaisseau, dans l’angoisse qui flotte et va les étouffer, c’est important de le lui rappeler.
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Message(#) Sujet: Re: O partigiano, portami via O partigiano, portami via EmptyVen 11 Oct - 0:17

Il a confiance, te dit-il. Il a foi en vos compétences, en vos capacités, en vos chances de survie. Toi, tu ne sais pas. Tu ne sais plus. Tu n’as jamais été préparée pour ça. Tu as rampé dans la poussière des bas-fonds, dans ta prime jeunesse, mais c’était différent, Tina. Tu n’as jamais été véritablement en danger. Tu n’as jamais vraiment eu faim. Tu n’as jamais frôlé la mort. C’était autre chose, c’était différent, et ce que tu vis là, c’est un traumatisme – et tu as honte, au fond de toi, de constater à quel point tu es fragile devant l’inconnu. C’était facile d’affronter le jugement des autres, de défier les probabilités, de conquérir la célérité et de porter devant les caméras le potentiel négligé de ces enfants des favelas, qui pourraient devenir des étoiles si on prenait la peine de leur tendre la main. Qui auraient pu. Qui ne pourront jamais plus. Et voilà, tu penses de nouveau à la Terre, à ce que tu as perdu, et la nasse impitoyable de ton désespoir t’enserre à nouveau dans ses mailles, et tu te sens étouffer dans son étreinte sans pitié. Alors tu t’accroches à la présence rassurante de Hassan, tu te cramponnes à sa main, avec cette énergie farouche que tu te découvres dans l’adversité et qui te surprend par son intensité. Pas seule – c’est ce que son geste signifie, tandis qu’il resserre légèrement sa prise sur toi, et tu te fies à ce bras passé sur tes épaules. Pas seule sur Voyager, pas seule devant l’inconnu, pas livrée en pâture à la menace sans nom qui flotte partout, invisible, impalpable, mais terriblement présente.

« Je sais pas si je saurai. Être là pour les autres. Je suis égoïste, Hassan, tout le monde te le dira : je pense qu’à moi, et si je pleure le soir c’est pour tout ce que j’ai perdu. Je suis pas généreuse. Je suis capricieuse. Je sais pas me faire des amis. Avant – avant, j’étais calme, j’étais digne. Je savais encaisser, et j’étais forte. Et là maintenant, je me reconnais pas, je suis… Je suis faible. Pitoyable. J’ai pas l’habitude de faire confiance. Mon métier… des sourires creux et des faux-semblants. J’ai confiance que dans les autres du groupe, et ils dorment, et je veux pas qu’ils se réveillent maintenant, pour voir tout ça. Personne me fera jamais confiance. Je… je sers à rien. Et comment je sais à qui faire confiance ? Comment tu sais, toi ? »

La fatigue a levé tes filtres habituels, et la vérité est sortie. La vérité toute nue, la vérité affreuse, la vérité abrupte qui raconte si bien, en quelques mots succincts, l’horrible petite personne que tu es. Et tu t’en fous. Presque. Le jugement de Hassan tient encore une certaine importance à tes yeux – mais tu es éreintée au-delà du possible, et tu n’es plus en état de formuler tes habituelles esquives verbales.
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Message(#) Sujet: Re: O partigiano, portami via O partigiano, portami via EmptySam 12 Oct - 0:13

Ca serait peut-être plus simple de lui dire barre-toi, petite, je peux rien pour toi. Plus simple de la renvoyer vers un médecin de garde ou vers un ami sur lequel elle pourrait se mettre à pleurer et se confier à coeur ouvert. Plus simple, si simple, trop simple de la déléguer autre part et de ne pas se foutre dans une merde noire à tenter de la soulager d’une peine qu’il ne peut pas porter à sa place. Plus simple, moins humain, tellement horrible sans doute. Il ne peut pas calmer ses angoisses entièrement, il ne saura pas la rassurer pour toujours, n’aura jamais vu ce qu’elle a vu. Chasser les démons qui désormais hanteront ses pensées et ses cauchemars, il ne sait pas faire.
Ca serait plus simple, mais alors il lui faudrait affronter ses propres souvenirs et sa conscience. Il lui faudrait affronter ses propres questionnements sans réponse et ses propres doutes, ses remords, ses peurs – celle qui lui bouffe le ventre en secret et qui n’a pas encore essayé de grimper pour s’instiller en son coeur. La présence de la jeune femme lui rappelle que d’autres comptent sur lui. Pas tous, mais certains. Beaucoup.
(Et il aime sa présence qui s’impose à sa vie avec délicatesse, qui fait part intégrante de son emploi du temps. Il n’arrivera juste jamais à expliquer pourquoi. )

Le militaire la regarde. Longtemps. Son visage fatigué, exténué pour qui le connaît trop, trahit à peine la douleur qu’il a de l’entendre ainsi se présenter dans toute sa vérité – mais l’on est toujours plus à même de jeter ses propres défauts en pleine lumière lorsque la fragilité émotionnelle nous prend. Elle se désarme et se déshabille, à ses yeux, elle laisse les failles qui la parcourent devenir des crevasses vulnérables, des blessures où d’autres pourront sans problème la poignarder. Est-ce mal de vouloir la protéger ? Pensée fugace.
Il la regarde mais il n’y a pas de dégoût ou de dépit dans son regard. Un peu de tristesse pour elle, de l’étonnement sans doute, mais il l’accepte.

« Dis pas de conneries*. Tu as cherché à aider depuis ton réveil. T’aurais pu te contenter de rester dans ton coin et faire ta diva, traîner des pieds pour aller travailler lorsqu’on t’aurait réassignée – si l’on t’avait réassignée. T’aurais pu jamais me demander de t’entraîner, t’aurais pu rester fermée dans ta cabine. T’aurais été égoïste de pas changer, de pas t’adapter. » Il relâche un peu la pression sur ses doigts en mordant sa lèvre. Il n’est pas sûr d’avoir les mots : il n’est pas doué pour tout ça. « Tu sers à rien dans ta tête car tu te crois pas légitime. Une imposture**. Un… Mensonge ? Je sais plus le terme. » murmure-t-il. « Je crois pas que tu le sois. Un mensonge. Ou égoïste. » Le libanais serre son épaule doucement, tente de lui sourire – mais rien, juste une pale ébauche de ce que ça devrait être. « Tu es forte d’être arrivée jusque là. Et tu vas continuer comme ça, parce que tu ne t’arrêteras pas en si bon chemin. » Il hoche la tête, si convaincu de ce qu’il dit ! Il en devient presque risible. « Aie confiance en qui tu voudras. Je peux rien te dire de plus. C’est… C’est tout une question de mental. Jsais pas comment je sais. » résume-t-il avec un léger haussement d’épaules.

La conversation a été compliquée : il n’aime pas parler, il ne savait pas quoi dire. Réconforter, il sait faire. S’expliquer, lui parler, vraiment, non. (Et il sait qu’il est loin d’être un modèle, bordel, si elle savait. ) Ses yeux se fixent sur le mur et refusent d’en bouger, alors. « J’sais pas avoir trop confiance en les gens, Tina. Y a des trucs qui font que. Des histoires. Des trucs vécus. Tu vis avec le regard des gens, et... Je veux dire, c’est qu’une question de temps avant qu’t’ai un con qui commence à hurler que je suis un infiltré d’ISIS là pour nous faire péter par-delà les étoiles. »

* fr
** arabe
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Message(#) Sujet: Re: O partigiano, portami via O partigiano, portami via EmptyLun 14 Oct - 23:17

Tu attends. Résignée, déjà, à l’inexorable instant – à cette seconde, où Hassan décidera que ce n’est pas à lui de gérer les états d’âme d’une potiche bien trop centrée sur son propre nombril pour valoir la moindre minute qu’il aurait l’idée saugrenue de lui accorder. Il y a tant de douleurs, sur ce bateau maudit qui tangue follement dans la tempête ! Tant d’autres larmes qui coulent sans oser se montrer, toute une collection de souffrances qui s’effleurent et se frôlent, mais ne se rencontrent jamais vraiment. Une infinie variété de détresses qui hurlent dans le silence des coursives, et c’est la laideur de ce monde en ruines qui t’effraie, Tina. Personne ne peut avoir la clé du succès, tant les cartes qui vous ont été données sont mauvaises – la destinée a pipé les dés, dès le départ, et l’ironie de votre situation ne t’échappe pas, pas à toi, l’inutile petite starlette qui aurait mieux fait de périr sur Terre au moment du cataclysme.

Tu as mal à l’âme, Tina. Maria te manque. Ana aussi. Tes tantes pleines de sollicitude, des mères bien meilleures que la tienne, leur regard bienveillant, leur franchise, leur soutien approbateur, leur inquiétude pudique. C’est ça qui te manque le plus, au final : pas l’admiration creuse d’un public qui n’idolâtre qu’une apparence, qu’un personnage – mais l’amour sincère de celles qui t’ont élevée, qui t’ont vu grandir et mûrir, qui t’ont acceptée telle que tu es ; et qui t’ont tout pardonné. Celles qui t’auraient prise dans leurs bras, et serrée fort, là tout contre leur cœur, pour apaiser un peu tes tourments. Même adulte, même célèbre, même adulée : rien jamais ne pourrait remplacer l’affection solide de tes deux tantes.
Réduites en cendres depuis neuf siècles.
Ta gorge se serre, et tu te raccroches à la voix de Hassan comme à une bouée – de temps en temps, quelques syllabes résonnent, qui ne sont pas de l’anglais, et qui donnent à son discours le même relief exotique, sincère et terriblement vrai que le portugais confère parfois au tien.
Tu te cramponnes au fil de ses mots qui s’égrènent, avec une pointe de conviction si tangible qu’une part de toi se prend à vouloir y croire. Est-ce que tu peux réellement te relever de tout ce désastre ? Es-tu vraiment si forte qu’il le prétend ? Tu es convaincue que ce n’est pas le genre d’homme à mentir – il te l’a déjà prouvé, avec une franchise un peu brute, mais constructive, lors de vos sessions d’entraînement.

Le regard des gens. Dieu sait combien tu connais le sujet, pour des raisons très différentes. Toi, tu as vécu ces dix dernières années avec la sensation de ne plus t’appartenir, que ton corps était devenu un bien public sur lequel chacun revendiquait un droit. Lui… Lui, c’est pire. Car il a dû vivre en portant le poids injuste des préjugés d’autrui. « Ce n’est pas des enfants aux rêves brisés que l’on doit se méfier. Ceux-là, ils veulent répandre la lumière – pas la détruire, ni se l’approprier. » C’est murmuré à mi-voix, comme une confession. Le souvenir des caïds de quartier qui tenaient les petits gens en coupe réglée. C’était rien, au final, comparé à ce qu’il a dû vivre, lui. Tu t’es renseignée sur le Liban, après vos premières sessions d’entraînement. Pour tenter de mieux comprendre Hassan, au moins juste un peu. Tu as eu le cœur serré, à chaque nouvel avènement de la guerre et du conflit, avec son cortège de deuil, de larmes et de misère – et la rivière du sang des innocents. Tu serres sa main entre tes doigts, silencieusement, comme un soutien muet. Tu te cales un peu mieux à ses côtés, la tête sur son épaule, et un profond soupir de lassitude suffit à dire toute ton impuissance devant la bêtise humaine.

« Je ne connais pas le Liban. Je sais ce que tout le monde sait, ce qu’il y a dans l’encyclopédie de Voyager. On y raconte beaucoup l’horreur et le mal que les hommes se font, les uns aux autres. Mais c’est ton pays, je me demande… tu veux bien me raconter ? Sa lumière. Ce que tu aimes là-bas. » Ce que l’on ne voit pas aux infos, ni dans les documentaires bien-pensants. Les trésors d’une vie vécue-là bas, de l’enfance dans les rues, de tous ces jolis moments qui ont su faire naître l’espoir dans le cœur d’un enfant.
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Message(#) Sujet: Re: O partigiano, portami via O partigiano, portami via EmptyMar 15 Oct - 1:05

Hassan ne sait pas s’il a réussi à la calmer. Il l’espère. Expliquer sa confiance en les autres, expliquer comment, pourquoi, ce n’est pas son fort. Parler de cette sensation diffuse qui vous envahit lorsque vous vous rapprochez de quelqu’un et qu’instinctivement vos dents se serrent et votre esprit se met en alerte, il ne saurait pas. Lui expliquer la confiance prendrait du temps – un temps que jamais ils n’auront. Involontairement c’est une part de ses doutes et de ses peurs qui s’échappe dans le vain espoir de justifier sa pauvre explication : cette peur qu’il tient en laisse d’ordinaire, enfouie au fond de lui. Loin d’être paranoïaque, le Libanais, il sait combien celle-ci est justifiée : n’a-t-il pas embarqué à peine juste avant le départ ? Ils ont beau être la fine fleur de l’humanité, chacun dans leur domaine respectif, c’est pas parce qu’ils ont embarqué les meilleurs qu’ils n’ont pas embarqué les racistes.
Il est réaliste, l’homme qui a vécu ça toute sa vie, à chaque sortie du territoire et même au sein de son pays. C’est beau de vouloir la différence, et on aura beau croire que personne ne va s’attaquer à l’autre pour une raison religieuse ou pour son pays, maintenant qu’ils sont tous dans la même galère… Il attend de voir.
(Parce que si les hommes ne se déchirent pas sur leurs croyances, ils le feront sur leur département, sur leur uniforme. Sur l’agencement de leurs cycles. Ainsi se forment les communautés. )

Il n’ose pas la regarder, les yeux vides et embrumés qui se fixent sur le mur et tentent avec désespoir de ne plus rien voir pour s’échapper juste quelques instants. Hassan n’est pas homme à se confier, surtout quand cela ne sert à rien. Un directeur, surtout en des temps pareils, ne doit pas se montrer faible. Même si Tina semble apaisée à ses côtés, un peu – son corps ne s’agite plus de sanglots, sa voix tremble un peu moins, sans la voir il devine que le calme n’est pas loin – il ne peut, lui, se permettre de juste se briser. Ce n’est pas de la fierté, c’est n’est pas de l’orgueil : c’est la volonté d’offrir une épaule sur laquelle s’épancher, un soutien inébranlable même quand au fond de lui il est totalement détruit.
Sa main serre la sienne en retour, réponse automatique. Les rôles changeraient presque s’il se laissait berner. « J’ai jamais regardé ce qu’ils ont mis dans l’encyclopédie – j’sais pas si j’aurais le courage. » La peur de voir des noms s’y étaler et de savoir avoir combattu pour eux – lire les massacres qu’il n’a pas su empêcher et les conflits auxquels, au contraire, il a du participer. Lire les bilans et lire les faits dans des mots dénués de vie, couchés froids sur le papier tels les cadavres abandonnés là. Le Libanais pousse un léger soupir pour calmer le rythme de ses pensées. Il ne saurait pas par où commencer.

« Je sais pas quoi te dire, tu sais. » Il secoue un peu la tête, visiblement pris de court. Non, décidément, parler n’est pas son fort – encore moins lorsque ça le touche. « Je… C’est un pays qui veut la paix. C’est un pays de paix, dans le sang qui a coulé. Aujourd’hui, les gamins dans les rues de Beyrouth vont prendre des photos des blessures du passé pour les comprendre. Ils franchissent la ligne verte, comme vous l’appelez, comme si c’était rien. » Il lui a fallu des années, à lui, pour s’aventurer de l’autre côté de la route de Damas sans craindre. « Quand j’étais petit, même après, on pouvait pas en approcher. C’était sacré. Et dangereux. »
Il laisse le silence planer un peu, incertain de ce qu’il voudrait vraiment lui dire. Il est fatigué, Hassan – les souvenirs remontent, futurs rêves prêts à le happer lorsqu’il fermera les yeux. Mais c’est si beau. « Sa lumière, elle vient des gens. T’es jamais seul, tu apprends vite la communauté autour de toi – et tu sais que tu peux compter sur eux. Qu’ils pensent comme toi. Tu vis entouré de gens qui ont dans leur coeur les mêmes envies que toi. On est les enfants, les petits-enfants d’une balafre, d’un schisme et on veut juste se retrouver.» La réponse est vague mais vraie. C'est ce qu'il emporte, de son pays : cette communauté qui chaque jour un peu plus toujours s'unit. « Sa lumière, c’est quand tu rencontres des gamins au Sud-Liban et qu’ils s’accrochent à toi pour jouer sans t’avoir jamais vu et malgré l’arme que tu portes. C’est de pouvoir profiter du soleil sur la fin des jours d’été, à marcher dans les rues de ces villes où j’aurais jamais pensé pouvoir mettre le pied. C’est… C’est pas oublier que quand on était petits, on jouait à cache-cache dans des baraques en ruine, mais plus… Faire de ces ruines le départ d’un bâtiment que, cette fois, on saurait pas effondrer. »
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Message(#) Sujet: Re: O partigiano, portami via O partigiano, portami via EmptyMer 16 Oct - 21:33

Le silence s’étire, dans le laboratoire plongé dans la pénombre, et tu ressens le calme qui lentement s’infuse en toi. Ça a commencé par ta paume, à l’endroit où elle touche la sienne. Par ces doigts accrochés aux siens. Et de ces mains jointes, le calme doucement remonte, le long de ton bras – effleure ton coude, puis ton épaule. De là, il irradie vers ton cœur, envahit peu à peu ta poitrine, ton autre bras, apaisant ton souffle, et ce rythme désordonnée du sang dans tes veines. Il est tranquille, ce calme – pas le calme surnaturel qui précède la tempête, mais le calme confortable d’un silence empli… de confiance. Comme l’écho de votre conversation. Tu ne t’étais même pas posé la question, en fait : implicitement, tu lui fais confiance, à lui. L’homme aux armes. L’homme aux caméras. Un professeur. Avec juste les mots qu’il faut pour te secouer quand tu t’apitoies sur ton propre sort. Et les encouragements discrets qui te sont nécessaires pour t’accrocher encore, et persévérer. Tu es quasiment certaine qu’il ne le ressent pas, lui, ce calme qui t’envahit – pas lui, pas avec cette hyper vigilance permanente qui lui permet de savoir tout ce qui se fait à bord de Voyager.

Et le silence s’étire, avant qu’il ne se mette à parler. Hassan raconte, à phrases lentes, à mots choisis – à mots prudents, comme si raviver ces souvenirs d’un temps perdu était périlleux, quelque part, et qu’il préférait ne pas trop s’y aventurer. Mais il décrit, et tu as beau percevoir comme une certaine réticence dans le ton de sa voix, il dessine pour toi les traits des paysages de son enfance. Tu parles peu de ton enfance, Tina, de l’enfant négligée et de l’adolescente sauvage qui a grandi en échappant de peu à l’illettrisme ; et tu reconnais dans sa réserve la même pudeur qui scelle par-devers toi le souvenir de tes jeunes années. Tu respectes trop cette dignité-là pour insister, alors tu gardes le silence et tu ravales tes questions, le regard dans le vague devant toi, écoutant simplement les petits détails qu’il consent à te livrer, tâchant de te représenter mentalement ce qu'il te décrit. Tu voudrais lui demander de te parler de sa famille – du petit garçon qu’il était. S’il a toujours voulu entrer dans l’armée. Ses parents, ses amis, son quartier ; les rêves de l’enfant qui a grandi pour s’intéresser à Voyager. Tu ne sais même pas ce qu’il a laissé derrière lui. Une épouse ? Des enfants ? Mais ces questions-là, tu ne les poses ça, ça ne se fait pas ; à la place, tu t’endors contre son épaule, terrassée par une fatigue intense, éreintée par la journée qui vient de s’écouler, la tête pleine de baraques un peu branlantes maintenues debout par les rires d'une nuée d'enfants.
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Message(#) Sujet: Re: O partigiano, portami via O partigiano, portami via EmptyJeu 17 Oct - 20:39

Le directeur de la sécurité n’est pas connu pour ses longues phrases ou pour ses mots, surtout pas dans une autre langue que la sienne. Il maîtrise l’anglais, là n’est pas le problème, mais elle est pour lui une langue d’adulte et de responsabilités : elle est le parler du Voyager, le dialecte d’un officier ; elle est froide, efficace, rapide, un pont ténu entre les milliers d’humains qui vivent au cœur de la station et dont beaucoup trop dorment encore. Elle n’est pas vraiment Hassan : il n’arrivera jamais, le Libanais, à y faire passer toutes les intentions, toutes les idées qu’il veut transmettre – alors il se cantonne à la brièveté et aux phrases qui ne lui ressemblent pas tellement. Il ne veut pas salir le Liban auprès de Tina en lui renvoyant une image fausse de ce pays qu’il aime tant – qu’il a tant aimé, disparu désormais – alors il ne dit que le flou et que ce qu’il sait dire, aussi vague et aussi insatisfaisant cela soit-il. Il n’y a pas de poésie dans ce que décrit le quadragénaire puisqu’il ne sait pas comment l’employer dans une langue dont il n’a pas toutes les subtilités. Il doute de jamais pouvoir lui rendre justice.

Ses mots semblent apaiser la jeune barmaid, chanteuse, petite paumée qu’il a inconsciemment prise sous son aile – et la voilà qui quand il se tait respire aussi paisiblement que si la tempête de ses larmes et l’ouragan de la peur lui vrillant le ventre n’étaient jamais arrivés. Le silence entre eux est content. Repu de confidences qui n’en sont pas, satisfait d’un passé trop voilé encore, il emplit l’espace et étire le temps, le confond avec les respirations qui s’entremêlent et se perdent.
Il n’a toujours pas jeté un œil sur elle, appuyée comme elle l’est contre lui. Elle ne dit rien, mais il devine aisément qu’elle a glissé dans cette fatigue laissant son empreinte sur le corps quand l’esprit n’en peut plus : elle dort, pour quelques minutes, quelques instants, de ce sommeil des gens que la vie a exténué et soumis à des épreuves trop intenses – elle dort pour se permettre de ne pas sombrer trop bas.

Une quinzaine de minutes défilent. Hassan ne pense à rien. Ses yeux se forcent à regarder les minutes défiler, à identifier là dans un coin une de ses caméras dont l’oeil sombre est fixé sur eux – personne ne les regarde, c’était supposé être lui, à cette heure-là –. Dans la lueur douce de l’éclairage quasiment blafard du lieu, jetant sur eux des ombres qui pourraient les effrayer au sortir du sommeil, il s’efforce de ne pas penser. De trouver le repos les yeux grands ouverts, malgré les responsabilités qui l’attendent sitôt qu’il aura quitté cette bulle, malgré le remords au fond de son esprit et sa conscience qui hurle qu’il devrait déjà retourner chercher Sara, malgré tout ce qu’il y a à organiser : mettre en place des patrouilles plus efficaces, nuit et jour garder un œil sur les caméras – si Hécate veut bien lui réveiller un agent ou deux de plus –… Ecouter, jour après jour, les signalements d’alien ici et là. Il veut savoir, être au courant de ce que voit chacun.

Le militaire secoue doucement la jeune femme à son côté afin de la tirer de sa torpeur avec quelque douceur. Pas suffisamment, espère-t-il, pour la réveiller entièrement : elle a besoin de rester dans cet état second – entre deux mondes – pour réussir ensuite à se rendormir malgré l’horreur de ce qu’elle vient de vivre. « Viens, Tina. Je te ramène à ton dortoir. Il faut que tu dormes. » Ses mots sont un murmure, son bras glisse de ses épaules pour l’aider à se relever – il la saisit doucement, ensuite, la supporte dans les couloirs vides où leurs pas résonnent. Ils ne disent rien : pour ne pas briser le moment presque irréel où le silence revêt autour d’eux des allures de calme. Pour le moment, ils savent encore le supporter.
Il l’abandonne à la porte de son dortoir, la laisse y entrer et y disparaître avant de repartir de lui-même, hésitant sur le chemin à emprunter une fois hors de vue : se noyer dans le travail, encore et toujours, ou grappiller lui aussi quelques bienheureuses heures qui lui manquent cruellement ?
Hassan prendra la direction de sa cabine. Quelques heures, rien de plus.
Le restant de l’humanité peut se passer d’un Libanais rongé par le remords et les souvenirs juste pour quelques heures, qui a placé sa confiance en une petite chanteuse plus forte qu’elle n’en a l’air.
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