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 Collaboration houleuse

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Message(#) Sujet: Collaboration houleuse Collaboration houleuse EmptyJeu 24 Oct - 21:37

1.3
 
Collaboration houleuse
Où franchement on attend que ça pète.
• Date : 1er octobre 2919
• Statut du RP : Privé
• Résumé : Un point plus que nécessaire à propos de la mission passée, de certains différents et de la sécurité à venir... Une réunion de crise dont la communication sera rendue plus que difficile par leurs caractères respectifs.
• Recensement :
Code:
• [b]1er octobre 2919 :[/b] [url=http://starship-voyager.forumactif.com/t518-collaboration-houleuse]Collaboration houleuse[/url] - [i]Alejandra Vargas & Hassan Jaafar[/i]
Un point plus que nécessaire à propos de la mission passée, de certains différents et de la sécurité à venir... Une réunion de crise dont la communication sera rendue plus que difficile par leurs caractères respectifs.
     


Dernière édition par Hassan Jaafar le Jeu 24 Oct - 21:42, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: Collaboration houleuse Collaboration houleuse EmptyJeu 24 Oct - 21:41

Le couloir est sombre, uniquement éclairé par quelques néons grésillants ici et là, jetant un éclairage malsain qui inconsciemment guide toujours plus avant vers les ténèbres. Sur les côtés de la coursive, des portes entrebâillées laissent deviner des salles vides – puits de noirceur plus que des pièces, comme si celle-ci en cassait les murs. Les pas d’Hassan résonnent lourdement, sa respiration encore plus : celle-ci, dans son casque, l’isole du silence du couloir. Il n’y a rien.
C’est juste un couloir, parcouru ici et là d’ombres. Un couloir vide de vie, où la lumière tremblotante fait s’agiter les formes inconnues. Il avance toujours le long de ce boyau interminable, une arme à la main qu’il ne reconnaît que trop bien.
C’est juste un couloir, parcouru ici et là d’ombres. Un couloir où résonne des glissements et des chuchotis, des grincements qu’on ne saurait qu’attribuer aux portes – s’il y avait un courant d’air.
Hassan ne doit pas se retourner, ne doit pas s’arrêter. Il doit continuer d’avancer encore, mettre un pied devant l’autre, ignorer les crépitements et froissements en provenance des alcôves sur ses côtés que même la lourdeur de son souffle ne peut désormais plus cacher. Il avance, s’enfonce le long de ce chemin qui paraîtrait presque infini. Les formes sur le sol commencent à onduler.
Il avance. Il voit la porte entrouverte, au bout du couloir, entend qu’on l’appelle – qu’on lui dit que les autres vont bien, qu’ils sont sauvés.
Il avance. Les crissements jouent jusque dans ses oreilles.
Les néons sont presque éteints.
Autour de lui, les ombres sont multitudes, s’échappent tel un magma noirâtre des portes entrouvertes.
Il avance jusqu’à ce qu’elles se jettent à sa gorge.

Hassan se jette hors de son lit, une main autour de son cou essayant d’arracher ce qui n’est pas, l’autre cherchant instinctivement sous l’oreiller quelque chose qui ne s’y trouve certainement plus – pas ici, pas dans cette chambre. Son souffle est court, son corps trempé d’une sueur qui ne trompe pas. Sa bouche semble emplie de bile, tout du moins est-ce l’arrière-goût qui y reste. Il crache dans la poubelle la plus proche, mais rien. Un coup d’oeil à son comlink lui apprend qu’il a quitté Leontina il y a plus de quatre heures et en a donc dormi plus de trois.
Dormir, c’est rien que des conneries.
(Son corps supplie de le garder éveillé, désormais. )

Les souvenirs du debriefing reviennent le frapper ensuite, alors qu’il se dirige d’un pas mal assuré vers sa douche pour au moins nettoyer les restes du sommeil. Sous l’eau glacée, il fait le lien. L’alien évadé est désormais la pire menace au sein de leur zone habitée. La gouverneure compte faire une annonce dans quelques heures, donnant le temps à tous de se remettre de leurs émotions. Annoncer la mort de deux autres humains. Annoncer des mesures de sécurité supplémentaires dont ils ont brièvement discuté, elle, Seagers, Vargas et lui.
De longues journées et d’aussi longues « nuits » attendent les têtes pensantes des départements.

Point sécurité et mission en salle de réunion à la fin de ton cycle de travail, aujourd’hui. Ca ne sera pas long. On a à discuter.

Le message qui part en mail prioritaire est bref. Froid. Hassan dans toute sa splendeur littéraire. (Une invitation à un duel, une confrontation. ) La chose est officielle sans l’être : officielle dans l’organisation, du moins.
Si elle avait prévu des choses, il s’en fiche quelque peu : Alejandra n’est pas stupide, elle sait sur quoi cette rencontre va porter. Il l’attendra, alors, dans une des salles les plus éloignées du département sécurité – terrain neutre –, repassant sur son pad les quelques images qu’il a pu grappiller, des rapports sur l’autopsie en cours d’Ellias… Et d’autres messages. Il se prépare, mentalement, à essuyer et à riposter. .
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Message(#) Sujet: Re: Collaboration houleuse Collaboration houleuse EmptyDim 27 Oct - 19:46

Il y avait tant à faire… Je me massai les tempes, à tenter vainement de faire disparaître cette migraine persistante depuis la veille. Je n’avais pas réussi à dormir correctement, pas avec la menace latente au-dessus de nos têtes, et encore moins après ce que j’avais vu. Nous avions été aux premières loges pour voir ce que nous encourions, si un alien parvenait à nous sauter au visage… Et le rapport de Naël était plus inquiétant encore. Un alien qui pouvait se métamorphoser en chaise ? Je me penchai pour observer celle sur laquelle j’étais installée, avec une certaine crainte. Non, ridicule. J’avais seulement besoin de dormir un peu.

Mais c’était impossible, pas après ce que nous venions de voir, de vivre même. Je repassai en boucle les enregistrements des différents rapports qui nous étaient parvenus, dans l’espoir qu’ils me révéleraient un nouvel élément propre à m’informer de la meilleure méthode pour retrouver cet intrus dans la zone sécurisée. Mais rien… Rien ! Je frappai le clavier, dans un éclat de colère, avant de songer à prendre une pause. J’avais besoin de café, en espérant que des pattes ne pousseraient pas subitement à mon mug.

La priorité pour les pilotes était de renforcer la sécurité dans la zone sécurisée, tant que nous n’aurions pas retrouvé cet alien. De toute façon, toute expédition était exclue dans l’immédiat. Les risques encourus étaient trop grands, après ce que nous venions de découvrir. Je me prenais à me demander quel sort était plus enviable, entre ceux morts sur terre, et nous perdus dans l’espace. Je poussai un profond soupir, prête à couper l’Ipad pour un repos bien mérité, quand un message froid et lapidaire me parvint. Bien entendu, je reconnus sans mal son auteur avant même de voir la signature… Hassan avait dû se lever de mauvais poil pour débuter son propre service. Nous étions tous les deux dans un tel état de nerfs qu’il n’était peut-être pas très judicieux de nous voir maintenant, mais il avait sans doute autant à cœur que moi de régler au plus vite certaines questions de sécurité.

Je répondis par l’affirmative, malgré son ton impérieux employé, par un message encore plus court et concis que le sien. Quand il fut l’heure de le rejoindre en salle de réunion, je me rendis compte à quel point il avait tout prévu. Cette salle-là était assez éloignée de mon secteur et du sien pour s’assurer un échange dynamique – voir houleux – loin des oreilles indiscrètes. Comme souvent, Hassan se préparait pour une confrontation ouverte avec moi… A raison.

J’attendis que le sas se referme derrière moi pour reposer mon Ipad sur la table de réunion et y appuyer mes deux mains. Yeux dans les yeux, je me rendis rapidement compte qu’il avait l’air aussi épuisé que moi, ce qui ne nous aiderait peut-être pas à y voir plus clair mais… Il y avait urgence. Je surpris rapidement les rapports de l’autopsie d’Ellias sur son propre Ipad, décidant de sautant les deux pieds joints. « Alors ? Qu’est-ce que ça donne ? » Je relevai le regard vers lui. « Est-ce que ça valait vraiment le coup de nous mettre tous en danger ? »
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Message(#) Sujet: Re: Collaboration houleuse Collaboration houleuse EmptyVen 1 Nov - 21:45

Les rapports ont été faits et pensés pour des médecins, des chirurgiens, des analystes biologistes et exobiologistes – ironie, lorsque l’on sait que c’est précisément des restes desséchés de l’un des leurs que proviennent ces données – et autres personnes bien plus aptes à comprendre le corps d’Ellias Jackman qu’un chef de la sécurité qui ne connaît que le sien et ne bite que dalle à toutes les conventions scientifiques. L’étude du vivant ne l’a jamais intéressé, réellement : il n’était pas si bon en maths que ça, pas assez rigoureux bien que sa prudence joue en sa faveur. Il n’a jamais eu l’inclinaison quelque peu incongrue et presque angoissante d’Idris pour les bizarreries de leur être. Là où Hassan s’est toujours contenté de se soigner et de vivre comme il le pouvait en paix avec son propre corps, Idris a cherché à le comprendre avec les moyens du bord – et s’il n’avait pas eu comme son jumeau ce besoin de paix, et s’il avait pu faire des études, le benjamin aurait fait un excellent médecin.

Les courbes et les acronymes accrocheurs s’affichent sur l’écran lisse du pad sans que le directeur de la sécurité n’y comprenne la moindre chose. Il suppose que le fait que certaines valeurs soient en rouge indique un taux alarmant, une constante quelque peu dangereuse et certainement pas humaine. Aller plus loin n’est pas dans ses cordes : il n’est pas scientifique, il n’est pas soigneur. Pourquoi alors s’acharner à lire ces rapports avant de se pencher sur le compte-rendu temporaire transmis par le légiste – rédigé, heureusement, dans une langue compréhensible au commun des mortels – ? Comme pour la construction du simulateur, comme pour la réhabilitation des opérateurs militaires, comme pour toute action le concernant de près ou de loin : Hassan veut tout avoir en sa possession, quitte à n’y rien comprendre. Il veut les documents, les accès, les moindres petites actions effectuées.

Et ça lui permet aussi d’avoir secrètement l’air occupé à tout moment par quelque chose de plus intelligent qu’un simple mail récapitulatif. C’est de ce rapport qu’il lève les yeux et se raidit dans sa chaise lorsqu’Alejandra arrive. La porte se refermant derrière elle enferme deux fauves prêts à se bondir dessus dans une cage ; il faut dire que la Dominicaine s’impose – tente de s’imposer, de jeter sur lui une ombre qui se voudrait menaçante mais que la fatigue creusant son regard rend pitoyable.
Hassan ne bouge pas. Pose le pad bien à plat sur la table entre eux, les mains aux doigts ouverts et la paume contre le matériau de celle-ci tandis que lui-même se redresse. Il ne cille pas, tout juste serre-t-il les dents : ce n’est que de l’irritation qui joue entre eux, encore, le ressentiment se cache encore, même si déjà l’air entre eux pourrait crépiter.
Il l’affrontera debout, juste parce qu’il ne supporte pas qu’elle le fixe ainsi de haut.
« Le risque était évalué et calculé, répond Hassan en contrôlant sa voix. C’était pas plus risqué que ton spécialiste qui s’amuse à les repousser à coups de table, ou ton pilote qui s’arrête en plein milieu. »

Le Libanais pousse un soupir pour s’aider à se contrôler, relâcher la pression. Sa voix est restée égale – à peine a-t-on pu sentir les reproches dans le fond. « Mais oui. Les analyses en cours servent aux personnes du département médical, et probablement aux autres gus de la biologie ou je sais pas quel clampin est chargé de noter les dégâts de ces saloperies sur nos organismes. Surtout maintenant qu’on en a une dans la zone habitable. »
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Message(#) Sujet: Re: Collaboration houleuse Collaboration houleuse EmptyVen 22 Nov - 22:31

Hassan s’était raidi, dès que nos regards s’étaient croisés, comme un prédateur en jaugerait un autre venant fraîchement de débarquer sur son territoire… Je ne savais pas ce qui venait de le mettre à cran. Ma petite pique incisive ? Ou peut-être que ma présence seule suffisait. Dans les deux cas, je n’en prenais pas ombrage. Je m’en félicitais même.

Je le suivis du regard, tandis qu’il se redressait dans une lenteur délibérée. S’il pensait pouvoir m’intimider parce qu’il me dépassait d’une tête, il était bien loin du compte. Sa mâchoire se crispa, presque imperceptiblement. Sa première remarque m’arracha un soupir agacé, levant les yeux au ciel. La seconde, par contre, me figea sur place tandis que je le foudroyai du regard. « Ah, c’est du beau. Ca se dit Directeur de la Sécurité, et à la première occasion, te voilà à rejeter la faute sur mes hommes. » Je levai un doigt accusateur vers lui, en faisant rapidement le tour de la table pour réduire la distance qui nous séparait par de grands pas véhéments. « Ils ont risqué leur vie car ils refusaient de t’abandonner en arrière ! Et voilà comment tu les remercies ? J’aurais mieux fait de te fermer la porte du sas au nez… J’étais à rien de le faire ! »

Mais je ne l’avais pas fait. Moi non plus, je n’avais pas pu me résoudre à le laisser derrière, malgré le risque qui nous avait tous fait encourir… Et tout ça pour quels résultats ? Je m’appuyai contre la table, les bras croisés. « Mais après tout le mal qu’on s’est donné, une de ses choses a quand même réussi à entrer dans la zone sécurisée. » Je baissai le regard sur les comptes-rendus qui défilaient sur l’écran de son Ipad. « Laisse-moi deviner, tu ne comprends pas un traître mot de ces comptes-rendus médicaux… Alors pourquoi tu essaies de lire ça ? Laisse-les faire leur boulot. On doit se concentrer sur ce qu’on sait faire. Tu as un plan, pour retrouver cet alien ? »

Car s’il n’en avait pas, j’étais vraiment venue ici pour rien. Il ne lui avait fallu que quelques paroles pour réussir à me faire sortir de mes gonds. Aucun autre que lui n’était capable d’arriver si vite à bout de ma patience, même si elle était loin d’être infinie. J’avais envie de le secouer. Pitié, qu’il ne me dise pas que nous devrions être patients maintenant que la situation était définitivement devenue hors de contrôle !
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Message(#) Sujet: Re: Collaboration houleuse Collaboration houleuse EmptySam 30 Nov - 20:25

Le directeur de la sécurité en vient à se demander qui est le plus dangereux d’entre eux, là, de suite. Est-ce la fière pilote au sang chaud, toujours superbe et certaine de ses commandes, à l’accent qui lui écorche les oreilles (parce qu’il ressemble en certains points à d’autres sans qu’il ne veuille l’avouer, que ça le perturbe) et aux commandements fous qui se décident sur des coups de tête selon lui ? La Dominicaine impose sa présence et son ombre bien au-delà de la baie des quelques navettes, son avis là où elle ne devrait pas : s’il respecte ses semblables, le militaire a pour elle quelque aversion totalement injustifiée selon certains. Mais peut-être n’est-ce pas, parmi eux, elle qui est la plus à craindre en cet instant précis ; le regard dur et les traits tirés par la fatigue, les doigts crispés et la bouche sèche, la prudence mise en berne le temps de cette réunion et ses retenues sur le point de céder. Egal en toute chose, d’un caractère qui dans la plupart des cas est tempéré par son sang-froid et le retient d’exploser, il est à cet instant prêt à déjà lui sauter dessus. A exploser.
Et ça ne fait même pas cinq minutes.

« Je rejette aucune faute, je dis ce qui est. Tu vas pas me dire que tu aimes avoir des pilotes aux fraises prêts à cueillir des pâquerettes devant les bestioles ? Si ? Fin je sais pas, c’est sans doute vot’ formation... » Railleur, une pointe de sarcasme perçant en arrière-fond et les yeux fixés dans les siens. (Elle a quelque chose qui le met en rage, dans la manière dont elle parle de lui, dont elle prononce son titre, ses mots, dont elle respire, quelque chose qu’il hait sur lequel il n’arrive pas à mettre le doigt. )
« Pour la centième fois, ce foutu risque était calculé ! » Un rugissement retenu dans le calme qui se craquelle. Oh, il va l’encastrer dans un mur si elle ne sait pas se retenir. « C’est grâce à ton spécialiste que j’pouvais me permettre de ramener Ellias, car contre Vakarian l’homme n’a rien. Je suis pas du genre à jeter mes camarades dans un danger inconsidéré, Alejandra, ni à les abandonner. » Camarades et non hommes – ils étaient les siens, non ceux de la sécurité. Reliés d’une certaine manière, mais il n’avait et n’aurait jamais sur eux aucune autorité comme la sienne.

Le Libanais ne relève pas ce que la femme lui dit sur les notes, se contente d’éteindre le pad et de le reposer un peu violemment – juste un peu – sur la table. « J’te demande pas ton avis sur c’que tu regardes quand tu fais… Peu importe c’que tu branles. » Il pourrait retenir un peu son langage, tenter de rendre cette réunion un temps soit peu cadrée… Un rendez-vous tel que l’on s’attendrait à avoir entre deux membres de l’élite dirigeante du vaisseau. Il pourrait mettre les formes et lui présenter les faits, tenter d’avoir quelque chose de propre, si la colère ne venait pas éclater en son regard et brouiller sa vision.
Respire. Focalise-toi sur les mots. Forme des choses cohérentes et ne pense pas à elle. C’est un peu la voix d’Idriss résonnant au fond de son crâne qui sait le faire revenir – Idriss qui a toujours été si calme… « Ouais,  finit par sortir. Ouais, j’ai un plan. Maintenant si tu peux reculer et arrêter d’empiéter sur mon espace vital**, ma zone de vie, j’t’en serai reconnaissant. »
(Qu’est-ce qu’elle en a à foutre, de sa reconnaissance ? )

La colère et l’amertume au bord des lèvres, l’homme se passe par automatisme une main sur la courbe de son visage. Lisse. Comme le reste de ce qu’il laisse voir au monde. « J’vais avoir besoin de tes hommes et de toi. Vous aurez accès au matériel de la sécurité et aux armes normalement sous clé lorsque vous agirez pour cette division. J’me doute que vous avez pas que ça à foutre, continue-t-il en levant la main – comme s’il anticipait la remarque. De toute manière, elle aura forcément une remarque. Mais j’ai pas les effectifs suffisants pour couvrir tout le vaisseau seul. On est trois réveillés à fouiller cette carlingue, c’est pas assez. T’as des militaires, j’ai besoin d’hommes. J’suis pas dédoublable... » Ca se dit, dédoublable ? Hassan a comme un doute.
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Message(#) Sujet: Re: Collaboration houleuse Collaboration houleuse EmptyLun 23 Déc - 19:16

Hassan voulait réellement parler des compétences de mes propres hommes, là, maintenant ? Je vis rouge, le fusillant du regard. « Pense ce que tu veux, mais eux, au moins, sont encore en vie. » J’étais sans doute allée trop loin, reflet d’une réalité bien triste. Si on avait bien failli perdre le Directeur de la Sécurité, c’était à cause de la culpabilité qui le rongeait. Il avait déjà perdu deux de ses hommes dans la zone non sécurisée. On devait tous être préparé à cette éventualité, mais le vivre… C’était différent. Nos ennemis n’avaient rien de conventionnel, nous étions dépassés par les circonstances.

Si je m’en étais voulue d’avoir appuyé là où ça faisait mal, ce ne fut qu’une poignée de secondes. Bien vite, l’agacement reprit le dessus, alors que le calme apparent d’Hassan se brisait. Je ne cillai pas, ne bougeai pas d’un iota, alors qu’il me hurlait dessus. J’avais sans doute enfin obtenu ce que je désirais ardemment depuis le début… Sa colère. Il eut le bon sens de cesser les sarcasmes, de céder un peu de terrain, suffisamment pour que je ne trouve plus rien à répondre. Je ne cautionnai toujours pas son comportement, mais nous avions tellement de désaccords qu’il était inutile de les rabâcher en permanence. Lui comme moi n’étions pas du genre à revenir aisément sur nos propres positions.

J’aurais pu avoir un peu de compassion pour le Libanais, si seulement il s’était montré un peu moins désobligeant envers moi. Je lui rendis un regard surpris, alors qu’il se permettait vraiment de dire n’importe quoi. « Je te demande pardon ? » Je lâchai un rire ironique, sidérée par son comportement, avant de revenir subitement mortellement sérieuse. « Va te défouler à la salle de sport ou ailleurs, si ça te démange, mais pas de ça avec moi. » Il commençait à me sortir par les yeux, comme systématiquement quand nous nous retrouvions dans la même pièce. Hassan dépassait les bornes… Et si je n’avais pas eu une certaine fierté mal placée, je l’aurais laissé en plan pour revenir plus tard. Qu’il se lève et aille s’installer plus loin, si ça lui chantait, il était hors de question que je bouge.

Il s’était sans doute rendu compte par lui-même qu’il était allé trop loin, à son tour, car il redescendit d’un cran. Me demander de l’aide devait lui arracher la bouche, mais il n’avait pas vraiment le choix. « Non, on n’a clairement pas que ça à foutre, mais la priorité est d’assurer la sécurité de tous. On t’aidera, si tu nous donnes tous les accès et équipements dont nous avons besoin pour agir au mieux. Ca comprend des armes, oui, mais aussi l’accès aux caméras d’enregistrement. Que tu le veuilles ou non, on est tous dans la même merde, alors il va falloir qu’on se serre les coudes. »
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Message(#) Sujet: Re: Collaboration houleuse Collaboration houleuse EmptyVen 27 Déc - 22:12

Il lui faut avoir désespérément besoin d’aide et besoin d’elle pour ainsi s’adresser, courber l’échine face à une personne qu’il tient si peu en estime personnellement. Le directeur reconnaîtrait volontiers son talent de meneuse, ses capacités, son travail, si la Vargas n’était pas une tête brûlée finie doublée d’une imbécile qui n’est pas foutue de comprendre que ses hommes ont été un danger plus que lui. Qu’il était prudent, bordel de raclure de bidet. Le sujet se clôt bien assez vite, juste assez vite pour qu’Hassan ne finisse pas par l’étrangler alors qu’ils n’en sont qu’aux prémisses de leur rendez-vous. Ca commence si bien, voyez-vous, pourquoi se gâcher le plaisir d’une longue discussion sans jamais tomber d’accord ?

Il lui faut sacrément être dans la merde pour oser ainsi se retenir de l’égorger. Ca serait rapide, elle se tairait enfin, putain, elle arrêterait d’empiéter et de s’imposer si proche de lui. Le geste dans son esprit est clair, porté par l’agacement dans ces fantasmes qui jamais ne seront assouvis : rêveries de mort envers ces gens qui si souvent nous horripilent. Il sait, il pourrait. Jamais n’ont-elles été aussi virulentes et sombres que depuis qu’il la connaît : il a beaucoup haï dans sa vie, Hassan, même en croyant en la paix et la rédemption – mais jamais n’a-t-il eu autant d’envies de faire taire quelqu’un que face à la Dominicaine.
Dommage qu’il ait encore de la morale et une forme de respect pour ce qui leur tient lieu de loi.

N’empêche que c’était elle qui était venue se coller trop près de lui, fureter à son côté. « Les femmes... *» soupire-t-il en réprimant la fin de sa phrase – bien trop aisée à deviner. Sont de sacrées emmerdeuses et surtout toi. « Je me défoule autrement qu’en faisant le hamster en salle de sport, ça va. »
Il n’y va pour ainsi dire jamais, le Libanais : l’ambiance qu’il y trouve est désagréable au possible. Il préfère s’improviser de quoi se maintenir en forme en parcourant Voyager à la recherche des caméras défectueuses quand les techniciens ne peuvent se déplacer. Et vous n’imaginez même pas le poids des opérateurs militaires qui de temps à autre dégringolent, privés de gravité.

Il fait comme il peut, avec ce qu’il a, comme tout le monde. Il fait des concessions. Mais tout de même ! Face à une proposition honnête de collaboration, d’heures sup’ sur leurs heures creuses, il faut toujours que les personnes avides cherchent à obtenir ce qu’on ne leur offre pas, note Hassan avec un sourcil froncé. Il ravale avec difficulté un « moi qui pensais que vous passiez vos journées à vous branler dans un coin en attendant la fin de vos heures de service » qui aurait été mal placé. « Vous aurez les accès et le matériel jugé nécessaire, promet-il après une courte réflexion. Mais je me réserve le droit de refuser l’assignation que tu leur donnera, si je juge qu’ils n’ont pas à accéder à mes caméras. » Les mots courent sur Voyager, et il sait que certains pilotes sont de vrais bavards. « Honnêtement, j’en aurais plus besoin sur le terrain en patrouilleurs que derrière un écran. Ca, je gère. Mais j'prendrai ce que tu me donnes. »

Dans ces moments-là Hassan a quasiment l’air calme : il parle avec concentration, son front est légèrement plissé dans la réflexion. Il ne s’emporte pas contre elle. Il ne cherche pas à lui dire non ; le directeur tâtonne pour trouver un terrain d’entente car il y a une certaine sécurité dans le nombre. Il a besoin de l’appui de tout ceux qu’il peut trouver, pour une fois il est même d’accord avec elle : ils sont dans la même merde, va falloir se serrer les coudes. « Et j’aurais besoin qu’ils me signent ce que mes autres gars ont supposément signé en finissant surveillants. Une clause de confidentialité, secret professionnel, t’appelles ça comme tu veux. Ce qu’on voit n’doit pas fuiter. »
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Message(#) Sujet: Re: Collaboration houleuse Collaboration houleuse EmptySam 28 Déc - 20:18

« J’avais bien remarqué que tu te défoulais autrement. » Il appréciait tout particulièrement le faire avec moi, en pleine réunion professionnelle. Pour ma part, je préférais placarder sa tête sur un punching-ball pour me donner une bonne motivation (et m’éviter de céder à la tentation de le faire pour de vrai). Je ne compris pas les deux mots qu’il souffla en retour, mais le ton employé suffisait à m’agacer. « C’est trop compliqué pour toi de parler en anglais, peut-être ? » Je me fichais pas mal de ce qu’il avait pu dire, des conneries comme d’habitude, mais je comptais bien lui rappeler le sens du mot respect, et surtout, c’était trop tentant de sauter sur la moindre raison de le rappeler à l’ordre.

Je pouvais encore m’attendre à ce qu’un miracle arrive, car le Directeur de la Sécurité semblait  – enfin – se montrer un peu raisonnable. Sa proposition d’accès et d’armements était honnête, même s’il gardait bien jalousement ses informations, comme si cela pouvait lui donner un quelconque pouvoir sur ce rafiot en perdition. « Et ne me donne pas de simples pistolets à impulsion électrique pour combattre des aliens aux compétences multiples et encore inconnues. » Je balayai d’un geste de la main désinvolte ses maigres protestations. « Soit. Tu auras davantage de patrouilleurs. On s’organisera pour combler les trous et vous venir en renfort, et tu auras un droit de regard sur les assignations que j’effectuerais si ça peut te faire plaisir, mais tu devras justifier tes refus, car je doute fortement de ton objectivité me concernant. »

Je le fixai sans détour. Je ne cherchais même pas à cacher les raisons de ma méfiance, elles étaient connues de tous, y compris d’Hassan lui-même. Il venait encore de me prouver qu’il était incapable de prendre les décisions qui s’imposaient, et surtout, je savais qu’il ne s’entendait pas avec une poignée de mes pilotes. Nous n’étions pas là pour lui faire plaisir et répondre aux petites exigences de ce cher directeur. Il était sans doute persuadé que nous n’avons rien de mieux à faire, mais le travail ne manquait pas non plus sur les baies.

Je poussai un soupir lourd de sens, avant de lâcher entre mes dents : « De la paperasse juridique… » Comme si nous en avions encore besoin ! La Terre n’était plus, et tout gouvernement avait disparu avec elle. Nous étions seuls, livrés à nous-mêmes, et Hassan voulait assurer ses arrières avec des bouts de papier sans valeur ? « S’il n’y a que ça pour te faire plaisir. » Je cédai du terrain. Inutile de me battre pour des batailles qui n’en valaient pas la peine, c’était une perte de temps et d’énergie considérable pour rien avec lui. Il aurait sa signature sur un bout de papier. S’il doutait de l’honnêteté de mes gars, ceux-ci allaient pouvoir le détromper durant les prochaines patrouilles à venir et lui rappeler que nous étions des professionnels. « Nous savons tous, Hassan, qu’il est inutile d’inquiéter les civils. Ils ont simplement besoin de savoir que nous assurons leur sécurité, et quand nous aurons réussi à mettre cet alien en pièces. Rien de plus, rien de moins. » Nous étions bien d’accord avec ça ?
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Message(#) Sujet: Re: Collaboration houleuse Collaboration houleuse EmptyMar 31 Déc - 23:23

Quel dommage que les hublots ne puissent s’ouvrir, il la foutrait volontiers par la fenêtre. A peine tente-t-il de se calmer qu’elle l’asticote et lui rappelle les erreurs du passé. Lui rappelle la première mission désastreuse où, inconscients, ils s’étaient aventurés avec de simples tasers. De foutus tasers contre les ombres dansantes qu’au final ils n’avaient même pas touchées. Peut-être Seth avait-il pu y faire quelque chose… Et son corps mutilé, déséché, dévoré par une forme sans consistance et infinie qui rampe vers lui en le suppliant de le regarder, de voir ce qu’il est advenu de lui. Les doigts d’Hassan se crispent un instant sur son pad. Au pire, Alejandra prendra ça pour une vaine tentative de se calmer. « Je vous filerai ce que j’ai, dans la limite du raisonnable. Tirer à balles réelles reste trop dangereux, jpeux pas laisser faire ça. Je peux par contre… On a les opérateurs. Le directeur Minaiev les a rendus opérationnels. Tout en réfléchissant à toute allure, le chef de la sécurité enchaîne. Je peux les envoyer assister tes gars. Mais pareil, pas de balles réelles, ça a été désactivé. » Vaguement, Hassan a l’image de balles ricochant sur les murs avant de crever un hublot, une paroi, d’ouvrir à jamais un trou qu’on ne saurait réparer dans la coque pourtant si solide de Voyager. (Mais ça c’était il y a neuf cent ans. )

Un haussement d’épaules tempère l’homme sanguin. Plus ou moins. Peut-on vraiment tempérer Hassan, ou sa colère reste-t-elle dormante et discrète sous le masque qu’il arbore désormais – un masque si concentré, embêté mais conciliant. Un masque qu’il n’a pas l’habitude, le libanais, d’afficher en la présence de celle qu’il exècre sans doute le plus sur ce vaisseau parmi les passagers réveillés. Oui, de la paperasse. Oui, des foutues formalités qui, à lui aussi, lui donnent de l’urticaire. Les papiers qui s’entassent à demi-pliés dans son bureau, les documents électroniques qui patientent dans sa boîte mail, les post-its « merci  de compléter le plus rapidement possible » ou « à signer svp » qui se collent sur des dossiers et qu’il ignore sciemment sont la preuve que comme beaucoup ces conneries lui sortent pas les yeux. Néanmoins…
Néanmoins, elles sont obligatoires. Nécessaires. Une part de l’ordre qu’il faudrait conserver quoi qu’il advienne, même si remplir des pages et des pages revient à un moment à tellement disséquer la situation que ça ne veut plus rien dire. Un garde-fou sécurisant prouvant un engagement, la preuve qu’une personne s’engage. « C’est plus que de la paperasse. C’est la preuve sur l’honneur que tes hommes vont pas aller raconter qu’ils ont vu machine et truc se bécoter ou un spécialiste envoyer des images dénudées à son être cher sur le réseau privé. Hassan explique d’un air vaguement agacé. Elle le prendra mal.
De toute manière, elle prend toujours tout mal. C’est leur nom, leur engagement. Ils signent, et c’est l’enfer qui se déverse sur eux s’ils se font chopper à briser ce contrat. S’tu veux donc, c’est moins d’avoir un papelard que d’engager la responsabilité des gars. Sinon je prendrais n’importe lequel des pékins qui parcourent les couloirs en cherchant quoi faire de sa vie et je le foutrais sur un siège. »
Le quadragénaire n’aime pas la tournure de leur conversation. En même temps, personne ne faisant d’efforts… Ils tentent – du moins lui – mais quelque chose entre eux semble empêcher la communication. Ce qu’elle dit, il doit le reformuler au mot près… Juste pour que sa version soit la bonne.

C’est pour ça que les mots suivants semblent mettre sa bouche en sang.
« Je suis d’accord avec toi. »

En s’appuyant contre son siège Hassan laisse son regard dériver loin d’elle. Son esprit reste présent mais il ne voit plus. Il pense. « Les civils n’ont pas à se mêler de tout ça. Je veux éviter la casse. On a déjà perdu bien assez. Pour ça que... » Il agite la main en direction d’elle : la demande d’aide a été faite, il ne répétera pas qu’il l’a appelée à l’aide. « Autre chose. En parlant de casse. »
Inspiration. Hassan est curieusement calme. « S’il advenait que j’sois incapacité ou qu’une merde arrive, jusqu’à ce qu’on nomme quelqu’un d’autre à ma place pour gérer les trois clampins réveillés, t’es la mieux placée pour avoir les codes pour les accès à l’armurerie. »
Ils doivent prévoir toutes les éventualités.
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Message(#) Sujet: Re: Collaboration houleuse Collaboration houleuse EmptyDim 12 Jan - 14:24

Je baissai les yeux sur ses mains crispées sur son pad. J’avais touché un point sensible, on dirait. L’énerver de la sorte ne devrait pas me donner autant de satisfaction… Mais c’était toujours aussi tentant de lui rappeler à quel point sa méthode d’approche n’était pas la bonne, et qu’il serait temps qu’il essaie plutôt mes méthodes. Jusqu’à maintenant, mon équipe avait remporté un plus franc succès que la sienne sur le terrain… Inutile de lui rappeler encore, n’est-ce pas ?

Je levai les yeux au ciel, tandis qu’il me bassinait sur les opérateurs. « Sérieusement, tu veux qu’on se fie à des droïdes aux IA parfois défectueuses ? Tu peux faire mieux que ça. » Je poussai un soupir agacé, alors qu’il persiste et signe concernant les tirs à balles réelles. Comme si des tasers et des opérateurs feraient la différence, face à la menace inconnue qui planait sur nous ! « Bordel, Hassan. File-moi des lance-flammes et on les passe aux feux, ces foutus arachnides métalliques. Contre des ennemis aussi peu conventionnels, il nous faut des moyens moins conventionnels également. » Dans le doute, mieux valait y foutre le feu.

Sauf que le Directeur de la Sécurité ne faisait confiance, ni à mes hommes, ni à moi, pour faire le nécessaire. Il s’en cachait à peine, alors même que mon équipe s’était révélée plus efficace que la sienne sur le terrain. J’avais vraiment envie de l’étrangler, ou plutôt de l’étouffer avec sa satanée paperasse. « On est des professionnels, des militaires. Pour qui tu nous prends, au juste ? » Je levai une main devant moi, avant toute protestation. « Non, je préfère que tu ne répondes même pas à cette question. On va les signer, tes papiers, s’il n’y a que ça pour éviter certains de tes élans paranoïaques… Mais il serait temps d’apprendre à faire confiance. On a tous un même objectif en tête, ne l’oublie pas. »

Je n’avais pas plus envie de me battre avec lui à ce sujet. Lui et moi étions constamment en désaccord. Sur tout. Sans arrêt. Je fus donc la première surprise de l’entendre prononcer ces mots de sa bouche. Je relevai le regard vers lui, quelque peu sidérée. « J’aurais dû t’enregistrer. » Je me fendis d’un sourire en coin, qui l’énerverait sans doute un peu. Je m’attendais à ce qu’il regrette aussitôt ses paroles, mais il s’épancha même un peu, en reconnaissant à demi-mots que mon aide serait précieuse et… Qu’il était prêt à me confier les accès de l’armurerie. Il allait neiger dans l’espace, bientôt. Hassan me faisait assez confiance pour me laisser prendre sa suite, provisoirement, en cas de problèmes. « Voilà un petit pas pour l’homme, et un grand pas pour l’humanité. »
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Message(#) Sujet: Re: Collaboration houleuse Collaboration houleuse EmptySam 18 Jan - 19:41

La prochaine fois, il proposera juste un échange par mail. Mieux, même, il lui imposera  ses directives par mail, prendra éventuellement ses conseils et ses idées mais voilà tout. Pas de face à face, pas de voix à affronter qui lui vrille le crâne pour enfoncer d’une voix honnie des idées claires et presque intelligentes. La prochaine fois, se promet-il, ce sera un véritable point : une liste claire de sujets, quatre nouvelles directives à appliquer. Pas de discussion, une remarque à laquelle il aurait sans doute même pas l’obligeance de répondre et le tout plié en quinze minutes montre en main. La prochaine fois… La prochaine fois, ça sera le même merdier, mais le même merdier nécessaire. Ils sont ainsi faits, tous les deux. Pour avancer efficacement, il leur faut s’affronter et confronter leur vision diamétralement opposée de cette invasion nouvelle.
S’il n’était pas si buté, si elle n’était pas aussi exaspérante à toujours l’attaquer quand lui-même tente de calmer le ton – et qu’inconsciemment il jette de l’huile sur le feu – peut-être, alors, leur collaboration serait-elle des plus profitables. Mais ce sont là des hypothèses aussi incongrues et farfelues que bien des histoires pour enfant, des chimères, des murmures. La nature humaine ne sait changer aussi profondément.

En tout cas, chiante au naturel, Alejandra lui file un mal de tête à se frapper le crâne contre les murs pour le faire passer. « T’as raison, fous le feu, ça craint rien et surtout pas de faire un trou dans la coque…. » maugrée-t-il en se massant les tempes. Elle est stupide ou bien ? « Putain, c’est pas seulement pour faire confiance aux machines, j’déteste ces trucs-là, c’est juste pour éviter des trucs qu’on saurait pas réparer. Je t’apprends rien sur l’état de la carlingue, t’es aussi bien placée que moi voire mieux pour savoir que c’est la merde. Pareil pour ces foutus papelards. Tu signes, ils signent, on est réglos et personne vient nous faire chier quand les foutus bureaucrates se réveilleront. » S’ils se réveillent. Si leur AI daigne un jour être plus productive que de fournir en masse couturières, canards et souris.

Sa langue claque contre son palais dans un son exaspéré, il croise les bras sur son torse avant de la toiser dans son agacement grandissant. Il essaye de faire un pas vers elle, le Libanais, et non seulement a-t-il l’impression de marcher sur du verre pilé mais en plus elle se fout de sa gueule un peu à l’arrivée. Ca lui apprendra. « C’est de la logique, Alejandra. T’es la plus gradée la plus apte de réveillée. J’vais pas aller filer mes codes d’accès au premier clampin venu, et Castel... » Il hausse les épaules. « Castel reste Castel. Elle a ses ordres. Vaut mieux que tu récupères en cas de pépin. Je transmettrai la décision à la gouverneure, histoire d’officialiser tout ça. » Ce 'tout ça' qui au fond reste une décision officielle.

Après un profond soupir, empreint d’une fatigue que des mots ne sauraient décrire, Hassan ferme les yeux quelques secondes. « Je veux juste que ça se passe bien, pour une fois. C’est trop demander ? On enchaîne merde sur merde, la situation est sous contrôle mais plus les gens se réveillent et plus on court le risque que tout se casse la figure. Si on se bouffe le nez au lieu de collaborer, on va pas aller loin. »
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Message(#) Sujet: Re: Collaboration houleuse Collaboration houleuse EmptySam 22 Fév - 12:19

J’avais la nette impression de lui filer la migraine. Enfin… Etait-ce encore une impression, à ce stade ? Il se massait les tempes, en me répondant une réponse vaguement cohérente dans la barbe qu’il n’avait pas. Faire un trou dans la coque avec des lance-flammes ? C’était aussi ridicule que de s’imaginer qu’on allait faire rebondir des balles sur les parois du vaisseau avec des armes réelles, ou de faire un impact sur les hublots. Il nous prenait définitivement pour des amateurs. Je me contentais de lever les yeux au ciel. C’était peine perdue, avec lui. Il n’était pas partisan du aux grands maux les grands remèdes. On allait avoir des victimes supplémentaires avant qu’il se décide d’agir comme il convenait de le faire face à cette menace croissante.

Il n’avait pas complètement tort sur un point. Le Starship Voyager était dans un état lamentable… A peine pouvait-on le diriger convenablement vers une direction ou une autre. L’humanité entière ne se résumait plus qu’à nous, et nous étions coincés sur une épave perdue au milieu de l’espace. On ne pouvait pas se permettre la moindre erreur de jugement, au risque de tous nous condamner. « D’accord... Pas de lance-flammes. J’ai déjà dit qu’on allait signer tes foutus papiers. Tu pourras rester irréprochable auprès de nos chers amis les bureaucrates. Ca te va ? Franchement, ils nous mettent plus des bâtons dans les roues qu’ils nous aident ceux-là. On devrait appliquer la loi martiale, ou quelque chose du genre. L’affaire serait réglée. » Je venais de le dire à voix haute ça ? Tant pis. On ne se refaisait pas.

J’aurais dû me douter qu’il n’apprécierait pas mes petites piques, même sur le ton de l’humour. Je commençais à connaître ses tiques, quand l’agacement le gagnait. Il fallait dire que c’était souvent l’attitude à laquelle j’avais le droit, quand nous étions tous les deux dans une même pièce. J’hochai la tête, sans rien ajouter de plus. C’était bien qu’il couvre ses arrières, surtout après avoir manqué d’être enfermé de l’autre côté, avec des aliens tueurs. Hassan avait toujours été le plus prévoyant de nous deux. Ne lui en déplaise, mais je ne lui rendais pas la pareille. J’avais la chance, contrairement à lui, d’avoir un spécialiste tactique éveillé. Frye Vakarian récupérerait automatiquement mes attributions en cas de problèmes.

Et voilà que, pour la première fois depuis le début de cette réunion, le Directeur de la Sécurité se ralliait à ce que je me tuais à lui dire. Nous avions même un objectif en tête, et si nous souhaitions que ça fonctionne, il allait falloir se serrer les coudes. « C’est ce que je souhaite également, Hassan. » Je me fis moins formelle en réponse. « On a un terrain d’entente, on dirait. Continuons de faire de notre mieux, et tout se passera bien. A défaut d’arriver à s’entendre, on doit au moins pouvoir se faire confiance. » Je cessais de m’appuyer contre la table de réunion, estimant qu’il valait mieux partir sur un accord tacite que de relancer une nouvelle fois le débat sur les sujets de désaccord. Nous aurions bien d’autres occasions de les évoquer ensemble… Je n’en doutais pas un seul instant. « Nous en avons terminé pour aujourd’hui ? » J’avais vraiment besoin d’aller me détendre, de préférence, en boxant un sac de sables pendant une bonne heure en salle de sport.
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Message(#) Sujet: Re: Collaboration houleuse Collaboration houleuse EmptyVen 28 Fév - 21:28

Au moins ne se sont-ils pas foutus sur la gueule pour rien, c’est déjà bien ça de gagné. Ca et l’abandon du lance-flammes pour contrer les saloperies, autre petite victoire – bien que l’idée folle ait pu être immensément cathartique, il n’y a pas à dire… Si l’on était dans un jeu vidéo ou dans un film ne se souciant pas des lois du monde réel. Elle a abandonné le lance-flammes, il peut bien faire un effort et ne pas en remettre une couche…

Il pourrait. Ses mains se crispent sur le bureau alors que son visage se ferme. Le pouvoir à une armée dépassée qui déferle dans les rues, qui commet le pire car ailleurs d’autres l’y forcent. Le peuple qui s’arme et se déchire. Les rues d’une capitale resplendissant de ses ruines, une enfance dans les gravats et la peur de ces déchirures-là. Le pouvoir à ceux qui ont les armes. Un gouvernement sans pouvoir.


Il est curieusement silencieux pendant un temps. Le visage assombri, le regard d’acier brisé, Hassan retient ses mots alourdis par des souvenirs d’un monde n’existant plus. L’homme qui a grandi dans un monde déchiré se raccroche à l’ordre sous sa moindre forme et ce depuis toujours. Les coups d’une crosse de fusil contre sa porte. Les rires des miliciens qui la font tomber. Le monde impuissant à sauver l’est de l’ouest, à sauver le Liban du Liban. Sans bureaucratie, aussi exaspérante soit-elle, l’ordre fragile s’écroule. La baraque tient à peine debout. Le souffle de l’explosion fait trembler la terre. Il n’y a plus de lois, plus de pouvoir assez fort pour retenir un semblant de vie. Les armes font la loi, la dictature de la terreur et la toute-puissance de ceux qui pensent pouvoir tout régler d’une balle dans la tête.

Là, sans doute, réalise le Libanais, est toute la différence entre elle et lui. Malgré cette alliance qu’elle accepte à sa proposition, ils ne sauront jamais réellement s’accorder. Elle porte les armes et la violence en elle là où le chef de la sécurité intérieure les honnit. Là est leur principal désaccord, et il sait que lorsque la violence s’insinue dans le coeur d’une personne on ne peut l’en déloger.

Il fera avec.

« Je te ferai modifier tes accès, ainsi que ceux de tes pilotes, de manière à ce que tout soit opérationnel rapidement. A plusieurs, nous serons bien plus efficaces. » Sa voix, neutre et égale, un peu monocorde comme les français ont le don de l’être, trahit qu’il veut tout autant mettre fin à cet entretien qu’elle. «On en a fini. »  

En fait, ce ne sont pas leurs colères et leurs désaccords que les hommes de Voyager devraient craindre – ces hurlements et ces piques qui font trembler les murs d’acier, ces insultes qui à peine voilées reflètent leurs esprits diamétralement et fondamentalement opposés  - mais bel et bien leur entente. Oui, leur collaboration est digne des pires cauchemars : les derniers représentations d’une espèce autrement disparue dans l’Univers ne savent pas encore à quoi s’attendre, n’ont aucune idée de ce qu’il adviendra de l’alliance des deux têtes pensantes de la Sécurité. Plus d’un s’attendrait à une explosion flamboyante née de la friction de caractères incompatibles ; ceux qui regarderont plus loin que de simples griefs stupides et engueulades infimes sauront voir et trembler devant le brasier dévorant de leurs volontés conjointes, réduisant en cendres toute opposition.
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