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 Sleepless nights [Tina]

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Message(#) Sujet: Sleepless nights [Tina] Sleepless nights [Tina] EmptyVen 19 Juin - 22:00

1.5
 
Sleepless nights
Où on peut être mignons en temps de crise
• Date : 29 juillet 2920
• Statut du RP : Privé
• Résumé : Trop de nuits sans sommeil ont mené Hassan au bord d'un gouffre où il a failli sombrer... Ce qu'il refuse très clairement de voir. Consigné dans sa chambre tous les "soirs", il peut tout de même compter sur la présence de Tina à ses côtés. S'ensuivent des discussions plus ou moins sérieuses sur le passé, le futur - de la station, en un état inquiétant, ou le leur.
• Recensement :
Code:
• [b]29 juillet 2920:[/b] [url=http://starship-voyager.forumactif.com/t711-sleepless-nights-tina]Sleepless nights[/url] - [i]Leontina Tavares & Hassan Jaafar[/i]
Trop de nuits sans sommeil ont mené Hassan au bord d'un gouffre où il a failli sombrer... Ce qu'il refuse très clairement de voir. Consigné dans sa chambre tous les "soirs", il peut tout de même compter sur la présence de Tina à ses côtés. S'ensuivent des discussions plus ou moins sérieuses sur le passé, le futur - de la station, en un état inquiétant, ou le leur.
     


Dernière édition par Hassan Jaafar le Ven 19 Juin - 22:01, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: Sleepless nights [Tina] Sleepless nights [Tina] EmptyVen 19 Juin - 22:01

Allongé dans son lit, le regard fixé au plafond, Hassan oscille entre le dégoût et la frustration. Dans sept heures, très exactement, il sera autorisé à aller reprendre le travail… Et l’attente le tue. Le bouffe au coeur, creuse un trou dangereux là au milieu des battements déjà bien aléatoires. Depuis son petit souci, il est coincé dans son coin du vaisseau pour son cycle de sommeil. Ce n’est qu’un repos forcé, un foutu cycle entier – deux – où il se trouve obligé d’être consigné dans sa cabine, sous peine de voir débarquer à toute allure un bon nombre de médecins déjà surchargés de travail.
La prochaine fois, il y réfléchira à deux fois avant de tenter les soixante-douze heures sans sommeil sous haute pression.

Il est tombé il y a une semaine.
C’est arrivé comme ça. Une conversation dans la salle des caméras avec un de ses surveillants amateurs, une remarque après l’autre. Il se souvient distinctement d’avoir lu les mots « error » sur un moniteur, d’avoir retenu un juron sur la fiabilité des caméras du couloir des cabines A-20 et compagnie. Il se souvient de la légèreté de sa tête, le nuage qui le prend aux tempes et à l’arrière du crâne, le brouillard vibrant et éclatant derrière ses paupières. Le directeur se rappelle du sol sous ses doigts, de son crâne qui pulse, de l’envie de vomir dans sa bouche et de la voix qui résonne en bourdonnant dans son oreille. Ce n’est pas son premier évanouissement, au libanais. Juste le seul dont il se souvient. (Oh, de douleur, il a déjà perdu connaissance, quand sa jambe s’est brisée plus jeune ! Au lieu de pleurer et de geindre, sous la violence du choc, son esprit a simplement quitté. Ca doit bien faire vingt ans et neuf cents années. )
Il est tombé.

Sa main frotte son crâne, distraitement, trouve la bosse qui doucement se résorbe. Il a refusé qu’on y fasse quoi que ce soit, ou même qu’on lui donne une forme de traitement sommaire. Il a juste besoin de sommeil. De se poser et de se reposer, enfin. Du coup, Hécate a bien compris le message : le vaisseau part en couilles – encore plus que d’habitude, un peu de sa faute – et lui, il est assigné à résidence huit heures sur vingt-quatre. A respirer l’air qui de plus en plus sent le filtre encrassé, l’odeur violente de la poussière que rien n’arrive à dégager, le plastique fatigué.  
Il est crevé.
Vraiment crevé. Ses yeux semblent secs et lourds dans leurs orbites, mais lorsqu’il les ferme il n’arrive plus à invoquer le bienheureux coma du sommeil. Ca fait quoi six, huit mois ? (Douze, Hassan, Douze.) qu’il n’est pas foutu de dormir correctement.  
Ca fait vraiment trop. A trop vouloir en faire, il perd de la productivité, de l’efficacité. Il s’est approché d’une forme de burn-out, heureusement évité.

Il est juste prisonnier de sa cabine, heure après heure, chaque « nuit ». Interdit de sortir, coincé entre les quatre murs qui le verront sans doute crever, il rumine des pensées fades la tête sur son oreiller. Au moins, certains soirs, sait-il qu’il a la compagnie de Tina. Toujours à l’improviste, toujours acceptée. Dans cette fin du monde qui dure depuis bientôt un an, cette urgence bien trop longue, c’est une forme de repères que de la savoir à ses côtés.
Il s’est fait à sa présence. Même dans le brouillard de la fatigue qu’il combat difficilement, il sait qu’il ne trouve le repos que quand elle s’endort à ses côtés.
Bon, par contre, il n’aurait jamais du la tenir au courant de sa chute. Il aurait juste du prétendre avoir envie de rentrer chaque fin de cycle. Ca ne l’aurait pas inutilement inquiétée.
Il n’a pas hésité à lui envoyer un message plus tôt, pour lui demander de venir. Le libanais sait qu’elle dort mieux ici, et que lui trouve une certaine paix à la savoir dormir vers lui. Autant s’accorder.
(Et elle lui manque.)
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Message(#) Sujet: Re: Sleepless nights [Tina] Sleepless nights [Tina] EmptyMer 1 Juil - 23:26

C’est pas la joie ce soir, Tina. Ça fait des semaines que c’est pas la joie, même – et voilà que ça empire encore. Plus d’eau, plus d’air, qu’est-ce qui va disparaître ensuite ? La chaleur ? À chaque fois où tu te dis que, non, ça ne peut pas être pire, vous avez définitivement touché le fond, Dieu te montre que tu avais tort de douter de l’étendue de son bras. Rien que de penser à la litanie de tuiles qui ont parsemé ces deux derniers mois, la tête te tourne. Et c’est pas l’alcool, hein – ton bar est fermé depuis des lustres pour économiser l’eau. C’est peut-être plutôt la fatigue. Tu t’es portée volontaire pour filer un coup de main à l’Arboretum ; plus spécifiquement, pour aider à encadrer les animaux rendus nerveux par les privations. Après tout, tu as grandi dans un milieu plutôt rural, petite, et tu n’as pas peur de mettre la main à la pâte ! Et puis, Theodore est gentil. Un vrai de vrai, celui-là : même dans ces conditions plus qu’éprouvantes, il reste envers toi impeccablement poli. Même quand tu es mal coiffée. Même quand tu pues le fennec. Encore que, sur ce point-là, tu n’es pas si mal lotie : avec quelques autres, tu as fait main basse sans vergogne sur les bagages des personnes en caisson pour te constituer une garde-robe de rechange (et un stock de déodorant que tu troques au marché noir sans vergogne). Ça reste absolument critique, mais c’est quand même un peu moins pire que certains.

Cela ne t’empêche pas de te demander comment Hassan peut te supporter dans son lit, contre lui, dans cet état affligeant. Tu es sale, tu répands le fumet évocateur de celle qui a pelleté la paille pendant des heures, tu as abandonné toute idée de te maquiller, et tous les poils du Brésil poussent en liberté à différents endroits pourtant stratégiques de ton anatomie. La star toujours impeccable que tu étais se serait évanouie à la simple idée que tu puisses un jour te laisser aller à ce point. Tu ressembles à pas grand-chose, Tina, et tu ne comprends vraiment pas comment il peut te trouver attirante ainsi, mais bon. Peut-être a-t-il une passion secrète pour les souillons velues ? Les souillons velues amochées, d’ailleurs. Tu arbores un superbe œil au beurre noir depuis l’émeute à l’Arboretum, où une partie des passagers a tenté de s’infiltrer pour tuer les animaux innocents. Tu as pris part à la défense acharnée du personnel local, tu t’es comportée en héroïne – de ton point de vue personnel, vu que Hassan ne t’a toujours pas confié de vraie arme – et tu as pris un magnifique crochet du droit en pleine face. Ton nez a été épargné, mais ton œil a joliment enflé et tu présentes un bleu magistral. C’était avant-hier, et tu as toujours l’air d’une femme battue. Hassan n’a pas apprécié. Visiblement, sur sa liste des choses impardonnables, taper sur les filles figure en bonne position. Il a essayé de te convaincre de ne pas retourner à l’Arboretum ; tu as proposé de rester confinée s’il restait enfermé avec toi, et la discussion s’est arrêtée là.

Ça lui ferait du bien, pourtant ! Il est épuisé, au point d’en avoir fait un malaise – mais refuse encore de se reposer. Il est plus régulièrement dans ses quartiers, par contre, ce que tu approuves. Les directives officielles interdisent toute activité physique pour économiser l’oxygène, mais qui a dit que les câlins devaient être bâclés ? On prend bien son réconfort où l’on peut, et même si la fatigue vous terrasse de plus en plus considérablement l’un et l’autre, t’endormir dans ses bras te permet des nuits plus apaisées. Il t’a envoyé un message tout à l’heure, te demandant de passer, et tu as répondu sans même réfléchir. Bien sûr, que tu vas y aller. Tu te fous même pas mal qu’on t’aperçoive en route. Il y a des problèmes plus importants à gérer que les coucheries du bord.

Une fois à destination, tu passes la main dans tes cheveux, et tu refais ta queue de cheval, extrayant un brin de paille qui n’a rien à faire là. Puis tu scannes ton comlink, et tu entres dans la cabine d’Hassan. La migraine te vrille les temps, mais tu trouves quand même un sourire sincère pour lui. Ça te fait toujours quelque chose, de savoir qu’il t’attend. Qu’il est content de te voir revenir, soir après soir. Même avec ton parfum de poulailler. Tu te penches sur le lit, et d’une main légère, tu passes les doigts sur son crâne, effleurant délicatement la bosse qui s’y résorbe lentement depuis son accident la semaine passée, y déposant un baiser plein de tendresse. « Salut, chef. Comment ça va, ce soir ? » Tu n’oses pas lui demander s’il y a eu d’autres suicidés. La vague du début du mois reste désagréablement présente dans ta mémoire, comme le rappel constant de ce qui vous guette. Tu refuses d’y penser. L’instant présent, Tina, concentre-toi.
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Message(#) Sujet: Re: Sleepless nights [Tina] Sleepless nights [Tina] EmptyMer 15 Juil - 18:54

S’il ferme les yeux, Hassan peut presque imaginer qu’il est de retour dans sa chambre au Liban. Le matelas sous lui est à peine plus confortable, juste plus large et plus épais, la lumière des néons est la même que l’on soit sur Terre ou en plus milieu d’un désert interstellaire. Le silence d’une pièce close, où seuls ronronnent quelques appareils électriques – climatiseur ou système de ventilation, ordinateur, réveil brisé, pad désactivé – ne change pas d’une localisation à l’autre. S’il ferme les yeux et qu’il se concentre un peu, qu’il lâche prise sur cette réalité tenant plus du cauchemar, il peut croire que l’air circulant dans ses poumons n’a pas le goût du filtre encrassé par lequel il passe et repasse ; il sait que leurs réserves doucement s'amenuisent.
En tout.

Il voudrait être de retour au Liban. Sentir à nouveau le soleil sur lui, le béton sous ses doigts, le bitume sous ses pieds, le sable dans sa gorge, la chaleur de l’humanité dans les voix des hommes. Il voudrait se défaire un instant de ces foutues responsabilités et sortir de son esprit, enfin, les images de ses échecs à bord qui le tourmentent tant. Les suicides de ce début de mois ont été dévastateurs pour le Libanais : il sait qu’on ne peut pas se protéger de soi-même et a déploré, longtemps, de ne pas pouvoir donner suffisamment d’espoir aux hommes – à ses hommes – pour leur permettre de continuer à se battre. Parce que demain, il faudra vivre encore, les gars. Un monceau de conneries.
Parce que demain, il faudra attendre la mort.
Il n’a jamais cru au suicide. C’est un attentat personnel, une offensive inarêtable vouée au succès qui, si elle n’est pas entièrement glorieuse, a toujours le mérite de réussir sur un point au moins. Ce n’est pas l’arme des lâches, mais celle des plus courageux ; ce n’est pas une porte de sortie, c’est une porte ouverte à la douleur. C’est un bordel monstre pour les âmes et les coeurs de ceux qui restent.

Et encore, ils sont morts il y a trois semaines.
Avant-hier encore le directeur de la Sécurité a du dépêcher ses hommes et lui-même dans l’Arboretum, pour repousser les civils qui n’ont rien trouvé de mieux à faire que la révolution pour passer le temps. Heureusement pour eux et pour l’Arboretum, s’il y a bien une situation dans laquelle Hassan a encore tout son sens commun, c’est bien ce genre de situation de crise.  Même épuisé. Même fourbu au point de vouloir s’effondrer – la tête lourde de ne pas boire, les dents serrées qui lui tendent les mâchoires au point de presque les briser.
Il voudrait être de retour au Liban, mais dans le vaisseau c’est la merde pire qu’au pays du cèdre.

Le directeur entrouvre à peine les yeux lorsque sa porte coulisse pour laisser entrer Tina. Qui d’autre ? Son regard la suit vaguement sans qu’il ne trouve la force de s’asseoir. Doucement le quadragénaire sourit, fatigué, bouffé par la vie. Heureusement, elle n’en a plus pour longtemps – il est lucide. « J’me fais chier et j’ai trois tonnes de trucs qui m’attendent, mais si je bouge de cette chambre Hécate fait péter les sirènes. » Répond sincèrement le Libanais en tournant ses yeux vers elle. Avec un soupir et un grognement léger, ses articulations font mal, il prend sur lui pour s’assoir sur son matelas. Ses doigts trouvent ceux de Tina, les serrent délicatement avant de l’attirer vers lui au moins pour la rapprocher. « Tout va bien ? Y a pas d’imbécile qui est venu t’emmerder ? Tu as pu marcher sans encombre ? » Son inquiétude est plus que sincère et résonne d’une peur connue.  Il sait ce que ça fait, d’arpenter des coursives sans savoir si derrière la porte il n’y a pas un timbré prêt à vous dézinguer en pensant la fin du monde arrivée.
Elle est si proche. « Ils s’agitent dans les couloirs. J’ai eu peur qu’on t’arrête, ou que… Je vois pas, quand je suis ici. »
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Message(#) Sujet: Re: Sleepless nights [Tina] Sleepless nights [Tina] EmptyDim 26 Juil - 1:54

Ton sourire se fige un peu. Il a l’air si… Si abattu, Tina. Cela fait plus d’un an que vous vous côtoyez, quelques mois que vous vous fréquentez assidûment dans le plus grand secret – jamais tu ne l’avais vu si près de baisser les bras. Même s’il ne t’en parle pas. Tu le sens, dans l’intonation de sa voix, dans la ligne de ses épaules quand il ne sait pas que tu l’observes. Dans son regard qui se perd, parfois, si loin de toi que tu en ressens son absence jusqu’au creux de tes os. Il n’a plus la foi, et tu ne sais pas, toi, si tu en as encore assez pour deux. Tu refuses d’abandonner, tu repousses fermement la moindre idée qui voudrait te suggérer de baisser les bras – tu n’es pas venue si loin pour crever aussi bêtement, merde, à la fin ! Tina Tavares ne rend pas les armes aussi facilement, et ta nature féminine est tissée tout autant de l’obstination la plus irrationnelle que de l’entêtement le plus vindicatif que l’on puisse imaginer. Tu refuses d’attendre la mort. C’est pour ça aussi que tu t’es portée volontaire aux côtés de Theodore, à l’Arboretum : pour agir. Pour compter. Pour faire la différence, aussi ténue soit-elle. Tu as ce besoin viscéral de te sentir exister, Tina, que ce soit dans les enclos du poulailler en pelletant la paille, ou dans les bras de Hassan en lui prouvant que dans cette apocalypse vicieuse tu as encore de la tendresse à lui offrir. Tu ne t’arrêteras d’essayer que lorsqu’il n’y aura plus un seul atome d’oxygène à respirer – que lorsque la toute dernière goutte d’eau aura été épuisée.
Jusqu’à la fin.

Hassan se plaint de son inactivité forcée, et un petit rire amusé est ta seule réaction. Hécate a pris les choses en main et enchaîné ton Libanais à l’horloge de son comlink : huit heures de repos par jour, sinon les alarmes lui vrillent les tympans en continu. Méthode efficace : le redoutable directeur de la sécurité s’est plié de mauvaise grâce à la consigne, et s’y tient pour le moment. Tu aimes à penser que tes visites lui changent un peu les idées. Que, peut-être, ta présence l’aide à supporter l’atmosphère pernicieuse qui suinte par toutes les écoutilles de la station. Il t’attire vers lui, et tu t’installes sur ses genoux, les bras autour de sa taille et la tête sur son épaule, évitant soigneusement d’appuyer sur l’hématome violacé tendant vers le noir qui te défigure, laissant la fatigue de la journée imprégner tes membres fourbus. « Ça va. Les opérateurs militaires sécurisent tous les déplacements. Tu sais que je ne les aime pas, mais jusqu’ici, ils m’ont escortée sans encombre. » Euphémisme : tu abhorres ces abominations sans âme qui hantent les couloirs de Voyager, mais force t’est de reconnaître leur utilité dans des moments pareils. « Je préfère ta compagnie, mais tu dois absolument te reposer. Si les astronomes arrivent à trouver une planète, on aura besoin de toi en pleine forme, capable de déployer tes troupes sur le terrain. » D’une main, tu caresses doucement son dos, ses épaules, tentant d’insuffler un peu de réconfort dans ce simple geste.
Tu te doutes bien qu’il s’inquiète.
Tu sais qu’il déteste ça.
Tu ne lui parleras pas du mécanicien aux abois qui t’a mis un cutter sous la gorge pour tenter te voler ton eau ce matin, avant que les opérateurs ne le mettent en fuite.
Tu l’as désarmé sans ciller, et tu as gardé ton eau.
Il n’y a rien à raconter.

« Je sais prendre soin de moi. Même si tu refuses encore que je porte une arme – et le rire dans ta voix illumine un instant la pièce – Theodore me garde près de lui quand je suis à l’Arboretum, personne ne peut m’approcher sans franchir les sécurités ; et dans les couloirs, tout est étroitement surveillé maintenant. Tu ne peux pas être partout, tu sais ? Même toi, tu n’es pas indestructible. Et si tu veux prendre soin de nous – il faut prendre soin de toi. » achèves-tu dans un souffle fatigué, étirant le cou pour déposer un baiser sur sa joue.
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Message(#) Sujet: Re: Sleepless nights [Tina] Sleepless nights [Tina] EmptyLun 10 Aoû - 17:28

La lourdeur de sa langue, au fond de sa bouche, le goût sec du manque d'eau et de la fatigue mêlés sont devenus son état quotidien. Le bourdonnement diffus et constant à ses tempes, signe des limites qu'il repousse toujours un peu plus. Son corps a dit stop mais toujours il se refuse à l'écouter : il n'a jamais été capable de contrôler son besoin de contrôle sur lui-même, jamais été capable de s'écouter ou de se dire stop. Il ne connaît pas ses limites. Il ne sait rien de lui, si ce n’est qu’il a sur son organisme un contrôle presqu’effrayant. Pour s’empêcher de dériver. S’empêcher de dévier, de devenir ce qu’il ne devrait pas être.

Ses yeux le piquent. L’arrière de ses mâchoires l’élance. Il a sacrifié la moitié de sa ration aujourd’hui pour la garder, au cas où Tina en aurait besoin. Personne n’emmerderait le directeur de la sécurité lorsqu’il va la récupérer, de toute manière. Certains ont essayé : il y a eu un de ses subalternes, gros bras français aux lacets noirs qui plus d’une fois lui a fait part de son dédain d’être dirigé par un terroriste. Un gars qui a cru bon d’essayer de l’attaquer, pensant pouvoir défaire aisément le chef qui, après tout, ne fait que passer sa journée derrière des caméras, pas vrai ? C’est simple de le mettre au tapis.

Hassan a réagi sans réfléchir. L’homme était désarmé, un peu fou, pensant que sa force face au directeur serait suffisante.
Il a fallu moins de deux minutes au libanais pour maîtriser l’homme sans même que son coeur ne rate un battement. Réaction instinctive, entraînement impeccable – ils ont embarqué les meilleurs, après tout, sauf erreur.  
C’était peu avant son effondrement, un jour ou deux, juste avant.
Depuis, il est en isolement. Instable. Terrifié. Hassan refuse de le relâcher, de toute manière ils vont crever. Et oui, c’est horrible, et oui, c’est dégueulasse, et non il n’est pas une bonne personne. Mais il ne l’a jamais été.
Y a juste Tina, pour l’ignorer.

« Je fais pas confiance à ces merdes non plus. » murmure le Libanais en passant délicatement ses bras autour de sa taille. Il serre avec douceur. Sa tête va exploser – dormir, boire, peu importe. Il ne sait pas ce dont il a besoin pour que cela cesse. De la mort, peut-être.

Il ne sera jamais en forme. Il ne sera jamais complet. Il fonctionne depuis un an comme il le peut et comme il le doit, parce que la situation l’exige et qu’il a pour eux de l’espoir. Tant d’espoir. Même dans ces derniers jours. Même jusqu’à la fin, car il est un connard d’optimiste qui sait que de rien surgit la vie. Que du rire de sa compagne renaît, un instant, l’impression que tout va bien dans ce monde à la dérive.  Elle arrive à faire naître un sourire pâle sur son visage. Tout va bien dans ce monde pendant quelques secondes. Ses lèvres trouvent les siennes pour un timide et délicat baiser. « Tu me rassurerais pas, avec une arme. Mais si tu peux accéder à la réserve, ton pistolet à balles en mousse peut faire des dégâts d’assez près… Et son port est autorisé pour les civils. C’est supposément un jouet. Tu as le droit. »

Un soupir suit. Un mouvement de tête, un haussement d’épaules – son corps qui semble ne même plus vouloir. Ses yeux se ferment. « Je survis. C’est tout ce qu’on me demande. Prendre soin de moi, ça sera quand on aura un peu plus de chance. »
Son coeur pèse lourd dans sa poitrine. Ses bras se referment un peu plus autour d’elle, ses mains s’agrippent à ses hanches par habitude. Reste. Point d’ancrage. « J’y crois encore, Tina, et si fort. Qu’on va s’en sortir et que cette merde va passer si on bosse tous ensemble. On en est capables, on est plus forts que ça, putain. » L’émotion qui perce dans sa voix mêle la colère et le dépit de celui qui ne comprend pas, ne veut plus comprendre. « Et chaque jour j’dois m’occuper de ces mecs qui perdent la boule et se montent les uns contre les autres, qui détruisent le peu d’unité qu’on a dans la vie. Chaque jour j’ai l’impression que tout, que tu, qu’ils… » La boule dans sa gorge est d’émotion pure, les mots finissent par manquer. Il est en colère, Hassan.
Il est désespéré.
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Message(#) Sujet: Re: Sleepless nights [Tina] Sleepless nights [Tina] EmptyDim 23 Aoû - 17:55

La tension qui parcourt son corps est intense – tu la perçois qui vibre contre toi, alors que tu poses la tête sur son épaule. Elle te semble si lourde à porter, ces jours-ci ! Surtout quand la journée est finie, et que tu n’as pas le travail pour t’occuper. C’est une bonne chose, ce volontariat à l’Arboretum : cela monopolise tes facultés mentales dans un abrutissement monotone d’un geste répétitif, et tu passes des heures à pelleter sans réfléchir, focalisée sur les poules et les canards qui cancanent et qui caquètent autour de tes pieds. Teddy est un superviseur idéal : silencieux mais plein de sollicitude, il sait te laisser œuvrer dans le calme. C’est le remède parfait à l’angoisse et au désespoir : tes pensées sont agréablement anesthésiées et tu peux avancer un jour de plus. Et quand la journée se termine, c’est Hassan qui prend le relais – avec ce frémissement acharné de survie qui vibre en lui et qui résonne de mille échos en toi, souvenir de la gosse des favelas qui vivait intensément chaque seconde, chaque instant.
(Si on t’avait prédit au moment du départ que tu finirais par occuper une place de choix dans le cœur du terrifiant directeur de la sécurité, tu aurais ri au nez de la personne concernée.)
(Et si on t’avait annoncé que tu finirais par l’aimer avec une sincère sérénité, tu te serais sûrement vexée.)
(Merveilleuse leçon que Dieu met toujours sur ton chemin non pas ce que tu veux, mais ce dont tu as besoin, grâce Lui en soit rendue.)

« Le monde est devenu fou, mais ça fait un moment que c’est comme ça. Par curiosité, hier, et aussi pour me changer les idées, j’ai consulté les dernières mises à jour d’actualités reçues de la Terre avant l’interruption des communications. Hécate a eu du mal à me trouver des fichiers exploitables, je ne suis pas sûre que quelqu’un d’autre s’y soit penché avant moi. » Tu te racles la gorge, ta voix rauque de s’élever dans un univers aussi desséché. Tu ne sais pas ce qui t’a pris, de vouloir consulter les rapports, de vouloir regarder les vidéos. La panique généralisée quand la nouvelle de la prochaine extinction est arrivée. Les attentats. Les mouvements de foule. Le pillage généralisé dans certains pays. Et tout cela date d’au moins 2 ans avant la catastrophe : les fichiers les plus récents sont trop endommagés en l’état pour être consultés avant qu’un spécialiste ne rafistole tout ça.
La nature humaine est bien laide, lorsqu’elle se trouve confrontée au danger.
« Je me dis qu’au moins, on a échappé à ça. » Les bandes de rapineurs. La violence, le crime, la torture. La loi du plus fort. Qu’il s’agisse de ton Brésil ou de son Liban, les deux pays ont flambé dans une anarchie sanglante bien avant l’extinction. La cupidité des politiques, l’appât du gain alors même que tout était vain, les plus riches barricadés dans leurs enceintes sécurisées avec les ressources volées aux plus pauvres. « Et je suis d’accord avec toi : je refuse de baisser les bras. Ça fait un an qu’on enchaîne les désastres… ça va forcément s’arranger. On va bien trouver un endroit viable… »

C’est tout autant une prière qu’une affirmation, mais pour le moment tu n’as rien de mieux à lui offrir. Il faut essayer de penser à autre chose. Tu as bien une idée, mais voudra-t-il se plier au jeu de l'imagination avec toi ? « Raconte-moi. Si on trouve une planète pour nous installer, raconte-moi comment serait ta maison. »
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Message(#) Sujet: Re: Sleepless nights [Tina] Sleepless nights [Tina] EmptyVen 18 Sep - 19:12

Regarder ses rêves partir en cendres et pouvoir les goûter sur le bord de ses lèvres d’un coup de langue, n’est-ce pas là leur seule récompense, à eux qui ont cru pouvoir trouver au sein du cosmos originel une échappatoire à la condition humaine ? A eux qui ont cru pouvoir se jouer du monde ordonné, donné par le Créateur, eux qui ont voulu en explorer les confis et ont souhaité croire en la science plus qu’en le divin ? A eux, qui doucement s’asphyxient, loin des leurs, loin de leur monde explosé, loin de leur vie détruite, à des années, des siècles de ceux qu’ils ont un jour aimés ?

N’est-ce pas là l’amer prix à payer pour se jouer du temps et des règles du vivant ? Ne faut-il pas être prêt à voir ses espoirs être réduits à néant, à les savoir se briser sur la grève de la réalité telles des vagues inconséquentes qui ne laisseront derrière qu’une écume de rêveries se dissolvant doucement ?
Il n’a plus la force.
Il pourrait en chialer, il pourrait en hurler – mais il n’a plus d’eau, il n’a plus d’air, il a tout donné, ça tambourine dans son crâne et ça ne va pas s’arrêter.
Il n’a même plus envie d’ouvrir les yeux.

Est-ce que Tina y croit autant que lui ? Il ne sait pas. « On les a laissés se démerder, qu’il constate sans même regretter un instant les paroles. C’est la vérité. On aurait pu les aider, mais on – on s’est barrés. » Et on aurait pu les sauver. Douloureuse impression qu’il aurait du agir, pu agir, que sa présence à bord n’est qu’une perte de temps et une profonde connerie. Peu importe ce que lui dira la Brésilienne, aujourd’hui, ce soir – ne parlons pas de demain car qui sait s’ils respireront encore : Hassan est là par erreur. Ce trop-plein, cette fatigue, cet épuisement, lui a juste montré. « J’ai jamais été me renseigner sur ce qu’on a raté du monde d’avant. Et je veux pas savoir. »

La détermination de ses mots fait pale figure par rapport à la détresse de ses aveux.Il ne veut pas savoir, parce qu’alors il sait qu’il n’aurait plus la force d’avancer. La fin d’Idriss, la fin du Liban, la fin du monde, il n’a pas envie d’en entendre parler : c’est un deuil qu’il a fait il y a un an, un trait qu’il a tiré. Il ne veut pas de détails pour ne pas s’effondrer. Regarder devant et jamais en arrière.

Occuper ses pensées.  « J’rêve juste qu’on y arrive. Qu’on soit libres, que… Que j’ai plus à devoir les séparer, qu’on ait plus à attendre la mort. » Il la serre un peu plus alors, ne veut pas qu’elle le laisse. «Mais si...Si on vit assez longtemps pour trouver. Si on se bouffe pas le nez au point d’en crever. J’voudrais construire un truc qui ne tremble pas. Solide. De vraies fenêtres, ouvertes en grand tout le temps. » Il a du mal à inventer, mais si ça peut soulager la chanteuse, son cerveau fatigué veut bien se prêter à l’exercice. C’est un faible sourire, bien amer et asséché, sur les lèvres du Libanais. « Avec assez de place pour voir des gens, qu’on puisse avoir une vraie vie de communauté. Une vraie chambre aussi, pas un matelas dans un coin de salon. » Après un temps, il ajoute, hésitant. « Une chambre pour toi, aussi. Ta place à toi… Si jamais tu veux passer. Un peu. Souvent. »
Parce qu’il a encore un peu d’hésitation, parce qu’il ne veut pas faire des plans qui pourraient lui faire peur à elle. Elle a dit ta maison, elle n’a pas parlé d’eux. Il ne sait pas – ce n’est pas la même chose que de venir s’installer dans sa cabine en secret. C’est loin d’être la même chose que de voler des étreintes et des baisers dans l’ombre des caméras, dans son bureau, là où il sait que personne ne sait ou ne les voit.
(Arrête d’avoir peur, Hassan. )
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Message(#) Sujet: Re: Sleepless nights [Tina] Sleepless nights [Tina] EmptyDim 11 Oct - 21:07

Imaginer tes proches en proie au chaos sur Terre, avant l’extinction de l’espèce toute entière, est une torture maniaque qui occupe tes nuits d’insomnie, quand même la fatigue de tes membres abrutis de travail ne suffit pas à éteindre ton esprit épuisé, qui continue à tourner follement comme si s’arrêter un seul instant ouvrirait les portes à la mort. Tu comprends très bien que Hassan ne tienne pas particulièrement à s’y attarder. Il t’a livré quelques parcelles de son monde à lui, ces derniers mois – il t’a parlé de son frère, de sa vie au Liban, de l’armée, du farouche combat pour la liberté des êtres. Un jour, quand vous aurez surmonté cette crise, tu l’emmèneras à l’Imaginarium, pour voir le carnaval de Rio.

Pour l’instant, tu l’écoutes te raconter sa maison idéale, pourvu que vous trouviez une planète capable d’accueillir la vie, et qu’elle réunisse les conditions nécessaires à l’installation d’une colonie. Tu as posé la tête sur son épaule, fermé les yeux pour mieux voir les images que sa description évoque, et tu écoutes sans l’interrompre. Tu entends la fatigue, dans sa voix, la lassitude d’un homme qui n’avait pas signé pour ça et qui se force à avancer encore, pour continuer à se prouver qu’il mérite d’être vivant. Ou est-ce toi qui lutte dans ce but ? Peu importe, au fond, tant que vous persistez à vous battre un jour de plus, encore et encore. Tant que vous êtes encore là tous les deux, et qu’il reste un espoir pour l’équipage. Pour Siya, pour Ronnie, pour Cieran, pour tous les autres. Pour Sunrise qui dort encore dans sa baie de caissons, pour tes copains d’avant plongés dans une bienheureuse ignorance.

Hassan continue à raconter, et tu perçois l’hésitation qui vient se glisser dans sa narration. Les yeux toujours clos, tu lèves une main pour caresser doucement sa joue, et tu prends la suite, sans répondre. « La planète aurait un ciel perpétuellement orangé, de cette couleur un peu rosée quand les rayons du soleil caressent l’atmosphère. Il y aurait un soleil chaud, mais pas trop, la température serait agréable sans être excessive. La pluie serait parfumée par les fleurs tropicales. On entendrait perpétuellement des chants d’oiseaux, et la nuit, la lumière des lunes et des étoiles serait suffisante pour se promener sans avoir besoin de s’éclairer. » Un sourire tendre se glisse sur tes lèvres, et tu murmures la suite contre Hassan, resserrant légèrement ta prise sur lui. « La maison serait un peu à l’écart des autres, mais pas isolée. Les fenêtres seraient ouvertes tout le temps, et l’air sentirait le miel et la mer. On aurait un grand lit, et on pourrait y passer des heures sans qu’on n’ait besoin de sauver le monde ou de chasser des aliens. Et on serait bien, tous les deux. »

Et peut-être qu'il y aurait des enfants.
Peut-être ? Ou peut-être pas.
Peut-être qu'ils seraient élevés en communauté, pour le bien de l'humanité.

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Message(#) Sujet: Re: Sleepless nights [Tina] Sleepless nights [Tina] EmptySam 17 Oct - 21:24

Les rêves n’apportent pas la sérénité. Les illusions non plus. Aux yeux d’Hassan, rien depuis leur réveil n’est digne d’être appelé « calme », rien n’a su lui porter une once de répit, un souffle bienvenu dans ce qui lui sert depuis un an maintenant de dernière demeure – au sens littéral comme figuré.
Pourtant, ça ne fait pas tant de mal que ça, de se laisser aller quelques temps à imaginer. Il peut entendre dans la voix de Tina que ses conneries de maison auxquelles il ne croit qu’à moitié lui font du bien. (Ils n’auront pas de fin ailleurs que dans le ventre gargantuesque du vaisseau, cette fatalité lui semble de plus en plus claire et certaine de jour en jour. ) Ses élucubrations à propos d’une planète où, enfin, ils pourraient tous se poser et mener une vie de rêve loin du monde décharné, à bout de souffle, souillé, qu’ils ont quitté comme des voleurs en abandonnant les leurs.
La tristesse d’un optimiste à la con, d’un gars qui croyait en eux et doucement voit son espoir se faire bouffer. La douloureuse descente d’un gars qui en a assez de croire. Assez d’exister, de se démener jusqu’à en perdre la raison.
La douleur d’un con, qui au final se sait murmuré, moqué de tous, haï sans doute.

« T’es trop poète pour moi, là. » Sourit le Libanais en essayant de calmer son coeur hésitant. Oui, définitivement, elle est bien trop pour elle sur ce point-là : il ne sait pas pousser ses mensonges aussi loin. Quand on a la vérité à coeur, on est souvent un piètre conteur.  Ca serait nous les aliens, là-bas.  qu’il pense, un peu désarçonné par la véracité qui suinte de son chuchottis. Ils sont les aliens, où qu’ils aillent se balader dans le cosmos, l’univers. Ils n’ont plus de terre natale. Naufragés d’une existence.

Lentement, Hassan finit par relâcher sa poigne sur Tina. Ses yeux se font lourds et secs. Sa bouche ne veut plus parler, juste respirer presque en paix. Il a l’impression d’avoir trouvé, pour quelques minuscules heures, un faux semblant de paix. Si le poids entre ses tempes et sur ses épaules ne s’appaisera jamais, il a à peu près la certitude, désormais, que pour quelques heures tout peut aller un peu mieux. « Hey, Tina. » Le silence ne fait pas bon ménage avec eux, même complice et satisfait. « Ca te dit… Juste de se reposer un peu ? Tous les deux ? » La demande l’écorche à peine. Elle est bien la seule personne qu’il autorisera jamais à le surprendre dans son sommeil. A le rejoindre dans son sommeil.
De toute manière, ils n’ont rien de mieux à faire, dans le vaisseau qui lentement dérive. Enfermés dans la cabine du directeur de la sécurité, dont les paupières, enfin, semblent se faire lourdes.
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