(#) Sujet: Siya Chavan Lun 3 Juin - 23:39 | |
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Mab | CIVILS Siya Chavan • Mithila Palkar • Née le 10 février 1992 (28 ans) à Bombay (actuellement Mumbai), Inde • Scénariste-réalisatrice de films (Service & Divertissement) • Sa famille est hindoue vishnouite mais Siya, elle, est athée • Classe moyenne
« Même une branche coupée repousse, même la lune disparue croît à nouveau : le sage qui considère ceci ne se ronge pas dans l'adversité. » Bhartrhari |
Tempérament
• Qualités : créative, travailleuse, sensible, sociable, curieuse, énergique, bienveillante • Défauts : facilement déconcentrée, impulsive, susceptible, immature, envahissante, manque de confiance en elle, têtue | Anecdote
Non contente d’écrire des scénarios, Siya se fait des films. En permanence. Elle a toujours adoré imaginer la vie des gens qui croisent son chemin et les rapports que ces inconnus coincés tous ensemble un instant de leur vie dans le bus, l’ascenseur, la salle d’attente du médecin, le vaisseau spatial, entretiennent les uns avec les autres. Quand elle n’est pas à l’aise ou qu’elle s’ennuie, elle peut toujours s’accrocher à ses histoires. Et les écrire, ces histoires. Coming soon, la fanfiction du Voyager. |
Évaluation des compétences PHYSIQUE• Technologie (4) ○○○○○○○○○○ Armes à feu ○○○○○○○○○○ Armes blanches ○○○○○○○○○○ Explosifs ●●●○○○○○○○ Informatique ●○○○○○○○○○ Électronique ○○○○○○○○○○ Piratage
• Endurance (2) ○○○○○○○○○○ Combat ○○○○○○○○○○ Résistance ●●○○○○○○○○ Athlétisme ○○○○○○○○○○ Force ○○○○○○○○○○ Vitesse
• Survie (5) ●○○○○○○○○○ Exploration ○○○○○○○○○○ Orientation ●●●○○○○○○○ Observation ●○○○○○○○○○ Adaptation
• Furtivité (0) ○○○○○○○○○○ Espionnage ○○○○○○○○○○ Détection ○○○○○○○○○○ Discrétion ○○○○○○○○○○ Dissimulation ○○○○○○○○○○ Vol
• Artisanat (3) ●●○○○○○○○○ Fabrication ○○○○○○○○○○ Réparation ●○○○○○○○○○ Transformation
| MENTAL• Éloquence (6) ○○○○○○○○○○ Discours ○○○○○○○○○○ Intimidation ●○○○○○○○○○ Argumentation ●●●●●○○○○○ Langues
• Volonté (0) ○○○○○○○○○○ Valeurs ○○○○○○○○○○ Courage ○○○○○○○○○○ Sang-froid ○○○○○○○○○○ Réceptivité ○○○○○○○○○○ Conviction
• Social (5) ○○○○○○○○○○ Éducation ●○○○○○○○○○ Empathie ●●●●○○○○○○ Réputation ○○○○○○○○○○ Coopération
• Intellect (0) ○○○○○○○○○○ Mémoire ○○○○○○○○○○ Logique ○○○○○○○○○○ Sciences ○○○○○○○○○○ Didactique
• Créativité (14) ●●○○○○○○○○ Astuce ●○○○○○○○○○ Improvisation ●●●●○○○○○○ Innovation ●●●●●●●○○○ Arts |
Histoire • 10 février 1992 : Nouvelle naissance dans un appartement surpeuplé d’une des villes les plus peuplées du monde. Le bébé sera nommé une dizaine de jours plus tard, conformément à la tradition hindoue. Coutume et modernité cohabitent dans le foyer, la religion est importante mais pas centrale, l’autel domestique à l’effigie de Vishnou et aussi Lakshmi cohabite avec le téléviseur dernier cri. Les parents Rama et Madhuri ne se sont pas choisis mais se sont bien trouvés. Quatre enfants plus tard, ils se félicitent de parcourir ce chemin main dans la main, de pousser sans arrêt leurs aînés vers la réussite et de parvenir à canaliser leurs derniers.
Rama Chavan répare des appareils électroménagers et audiovisuels dans un atelier qu’il a créé de toute pièce. Sa femme a eu une fois le rôle de « danseuse n°34 » dans un Bollywood à gros succès, ce qui lui sert à présent à promouvoir sa propre école de danse. Sa mère, Deeta, vit avec eux et fait office de (grand-)mère au foyer. C’est elle qui s’occupe des enfants quand ils travaillent, ainsi que de la cuisine. Lakshmi (la sœur, pas la déesse) a douze ans et porte toutes les attentes de ses parents sur les épaules avec une aisance magistrale. Meilleure élève, meilleure danseuse, sérieuse, souriante, serviable, elle sait également plier les serviettes en forme de lotus. Les deux autres frères Pranav – huit ans dans deux mois – et Rihaan – sept ans depuis peu – sont aussi proches en âge qu’éloignés en caractère. Le premier est destiné à prendre la suite de son père alors que le dernier tire profit de la liberté qu’on lui laisse et pose déjà des questions qui dérangent. Ils sont cependant d’accord sur un point : ils ne veulent pas d’un bébé dans une chambre qui est déjà trop étroite pour eux trois.
En effet, ils sont désormais sept à se partager deux chambres et un salon, mais ils ne manquent de rien et pour cette raison ils sont reconnaissants de ce qu’ils ont.
• Décembre 1992 – mars 1993 : Les émeutes, puis les attentats de Bombay choquent profondément les parents de Siya qui sont révulsés par les actes des extrémistes religieux. Eux sont certes hindous mais ils prônent le pacifisme et la tolérance, un avis qui n’est pas partagé par la grand-mère, terrifiée par les musulmans. Elle essaie de pousser Rama et Madhuri à quitter la ville pour protéger leur famille, mais ils lui tiennent tête, car ils sont attachés à leurs entreprises respectives et persuadés d’être accablés par la pauvreté s’ils reprennent de zéro ailleurs.
• Juin 1996 : A quatre ans presque et demi, Siya a l’âge requis pour intégrer le cours de danse traditionnelle pour enfants, dans l’école de Madhuri. Sa sœur et son frère Pranav y sont déjà inscrits depuis plusieurs années et elle a pu observer et tenter de reproduire quelques pas auparavant, depuis qu’elle est assez vieille pour bouger dans tous les sens. Au spectacle de fin des grandes vacances, Lakshmi est acclamée par sa famille, prise en photo, couverte de fleurs… Ce qui laisse à Siya une impression d’abandon. Vexée, blessée, en colère, elle prend deux décisions : sa sœur est à présent son ennemie jurée et elle continuera la danse juste pour devenir meilleure qu’elle et que tout le monde oublie cette voleuse de parents.
• Juillet 1998 : A la suite de ses frères et sœur, Siya est scolarisée dans une école internationale privée. Ses parents ont toujours donné une grande importance à l’éducation, quitte à s’endetter pour offrir une scolarité de qualité à leurs quatre enfants dans un pays où le service public n’est pas satisfaisant. En contrepartie, ils sont très exigeants. A la maison, on parle anglais, marathi et hindi, les trois langues qui sont étudiées à l’école.
Lakshmi poursuit son parcours sans faute à l’université de droit cette année. Pranav passant tout son temps libre à apprendre le métier de son père, c’est Rihaan qui écope de la tâche d’accompagner Siya jusqu’à leur école (qui va du primaire à la fin du lycée) et de la ramener. Entre eux, c’est compliqué : comme tout garçon de treize ans, il a mieux à faire que de se coltiner sa petite sœur mais elle, est très affligée par son manque d’enthousiasme et par conséquent, elle s’emploie à être le plus pénible possible.
A l’école, elle est une élève moyenne. Trop distraite et s’impliquant seulement dans les matières qui l’intéressent – notamment l’expression artistique – elle fait l’objet de beaucoup de réprimandes, dont l’éternel « Prends exemple sur ta sœur » qui est le moyen le plus efficace de la faire enrager.
• Année scolaire 1999 – 2000 : Grâce au prestige grandissant de l’école de danse de Madhuri et aux efforts de cette dernière pour faire marcher ses relations dans le milieu de l’industrie du spectacle, Siya et ses camarades de sept à douze ans se préparent à tourner une scène dansante d’un film qui sortira en fin d’année 2000. Le niveau est monté d’un cran, les élèves sont mis en compétition les uns avec les autres, seuls les meilleurs seront sélectionnés, et le planning des cours se renforce pour tous car la directrice exige une performance à la hauteur de l’image qu’elle veut donner. Malheureusement et malgré la pression qu’elle se met pour correspondre aux attentes de sa mère, Siya n’est pas sélectionnée. Elle assiste malgré tout au tournage en mai et cette expérience la marque profondément. Alors qu’elle n’a jamais tellement prêté attention au cinéma, le jeu des lumières et des caméras l’éblouit, elle ne veut plus être de ceux qui paraissent mais de ceux qui fabriquent.
• Année scolaire 2000 – 2001 : A la rentrée, elle s’inscrit au club d’audiovisuel de son école. Déçue par son côté purement passif (les élèves se contentent de regarder des films et d’en discuter, ce qui contribue à élargir sa culture et lui fait découvrir quelques chefs d'œuvre internationaux, mais reste très éloigné de ce qu'elle avait en tête en s'engageant), elle commence à monter un projet de court-métrage de son côté et parvient à convaincre quelques personnes parmi élèves et professeurs Après les vacances de Noël, le projet est accepté et le club évolue officiellement pour inclure un côté pratique et attire de nombreux autres élèves.
En février, pour ses neuf ans, Siya reçoit son premier caméscope (un appareil d’occasion remis à neuf par Rama et jamais réclamé). Elle ne le lâche plus jamais et économise le moindre centime d’argent de poche pour s’acheter de nouvelles cassettes. Cette nouvelle passion n’entame en rien sa détermination à devenir danseuse, au contraire, elle est sûre de pouvoir mêler les deux : créer ses propres films et danser dedans.
En mai, pour la fin d’année, le club diffuse sa création devant les parents. C’est un peu brouillon, réalisé en peu de temps et avec aucune personne ne s’y connaissant, mais cette œuvre permet à l’activité d’être reconduite l’année suivante (et par la suite, toutes celles qui viendront, avec plus de moyens).
• Juin - juillet 2001 : La santé de Mamie Deeta se détériore. Elle ne peut plus supporter l’énergie débordante de Siya, qu’elle a pour habitude de garder pendant les grandes vacances. Alors que Lakshmi divise ses journées entre le chevet de sa grand-mère et les livres de cours et que Pranav travaille à l’atelier de son père comme un employé, c’est à nouveau sur Rihaan que retombe la charge de Siya.
Les deux passent un pacte : elle le laisse tranquille et en échange elle peut faire ce qu’elle veut de ses vacances, tant qu’ils se retrouvent à temps pour s’accorder sur leurs versions de la « journée banale au parc, oh on a juste joué au ballon et mangé une glace ». Si l’intention de Rihaan est de se débarrasser de sa petite sœur, elle le perçoit tout autrement et fait en sorte de se montrer à la hauteur de la confiance qu’il lui accorde, tout en profitant de cette liberté nouvelle. Siya ne s’aventure pas trop loin, n’ayant pas envie de se perdre ou qu’on lui pose des questions. Pour autant, redécouvrir les endroits familiers sans surveillance et sans contrainte lui semble comme une aventure. Une aventure qu’elle ne peut partager qu’avec Rihaan et étrangement, ce nouvel échange adoucit leur relation. Personne à part les concernés n’en saura jamais rien.
En réalité, tous avaient des préoccupations bien plus importantes. Une semaine après la rentrée, Mamie Deeta décède des suites de sa maladie. Pendant les préparatifs de la cérémonie funéraire, Siya se pose des questions qu’elle ne s’est jamais posées, sur la mort, la réincarnation, la religion, les rites…
Pourquoi y accorder tant d’importance si elle n’a plus sa mamie avec elle ?
• Années scolaires 2001 - 2003 : Pranav est un grand garçon qui sera bientôt majeur et aura bientôt son diplôme et un vrai travail. Par conséquent, il hérite de l’ancienne chambre de Mamie Deeta. Une chambre. A lui tout seul. Et il ne cesse de s’en féliciter. Ce nouvel arrangement crée un fort sentiment d’injustice chez les trois autres frère et sœurs et en particulier Lakshmi, qui en devient insupportable et animée par le seul désir de trouver un mari pour partir de cette maison d’ingrats.
Siya rentre toujours de l’école avec Rihaan mais cette année, leurs rapports ont changé. Que ce soit grâce à leur complicité des vacances ou à leur alliance face à leurs aînés et leurs débordements, ils discutent plus souvent et de beaucoup de choses. Les histoires de famille laissent la place à la philosophie, la religion, la politique… Il semble avoir un avis sur tout et surtout sur ce dont personne ne veut lui parler car ils n’ont pas le temps d’expliquer à une enfant. Lui il ne prend pas la peine de rendre son discours accessible et elle en comprendra un peu plus tout le long de sa vie.
A l’âge de dix ans, elle réalise qu’elle ne croit pas en Dieu. A l’âge de onze ans, elle choisit de rester végétarienne par conviction écologique et non plus religieuse.
A la fin de l'année universitaire 2002-2003, Lakshmi quitte l'université de droit, diplôme en poche, et présente à ses parents son futur mari.
• Rentrée 2003 : Rihaan entre en école de médecine, désormais Siya (onze ans) fera le chemin toute seule. Elle commence le cycle élémentaire supérieur dans la médiocrité à laquelle elle a habitué ses professeurs (à l’exception des domaines artistiques et linguistiques). Sur insistance – ou plutôt chantage et menace de la désinscrire de ses activités extra-scolaires – de ses parents, elle entre dans le programme de soutien à l’école pour combler ses lacunes dans les autres matières. Ce qui fonctionne. Un peu.
• Février 2004 : Lakshmi se marie, les festivités ne sont pas à la hauteur de ses rêves, mais plutôt le compromis habituel entre respect des traditions et budget limité. Malgré tout, elle en est ravie et profite pleinement d’être à nouveau le centre de l’attention, pile à la période des anniversaires de Pranav et Siya (une date qu’elle a nié avoir choisi sciemment). Cette dernière se retrouve à filmer les cinq plus beaux jours de la vie de son aînée et se délecte de ce rôle. Puisqu’à présent elle a quelques années de pratique et toujours plus d’idées, elle ne se contentera pas de livrer l’insipide compte-rendu mal cadré, non. Elle, elle a une vision. Et quitte à se repasser le mariage de sa sœur en boucle à chaque repas de fête et qu’à chaque fois on dise que c’est son œuvre à elle, Siya Chavan, autant qu’elle donne le meilleur d’elle-même. Qu’elle n’en fasse pas une simple cassette familiale mais une œuvre d’art. Et tout le monde se dira « tout de même, elle est talentueuse cette petite »…
…ou pas.
Apparemment, les plans gracieux de bougies qui font onduler leurs flammes, les plans colorés de saris pailletés qui volent et se mélangent, les plans animés des pieds des danseuses et des mains des musiciens, cela ne plaît pas. Pire, pour Lakshmi, son mariage est ruiné. Ce n’est pas son ombre qu’elle voulait voir tourner sept fois autour du feu, ce ne sont pas ses bracelets qu’elle voulait entendre rythmer ses vœux. Siya en est outrée, une fois de plus, elle dénigre son travail de qualité. Mais personne ne prend son parti : tout le monde est d’accord (sauf Rihaan, Rihaan pense que tout ceci est stupide et qu’il y a des causes qui méritent plus de s’insurger qu’un stupide mariage), elle a été égoïste, immature et négligente. Et plus jamais on ne lui donnera de tâche d’une telle importance. Ah, et elle est punie. Jusqu'à nouvel ordre.
Dans la foulée, Madhuri désinscrit Siya de son cours de danse. Elle n’a plus aucun scrupule à lui avouer qu’elle n’a pas le niveau du reste des élèves. La seule raison pour laquelle elle la gardait, c’était pour lui faire plaisir, mais après ce qu’elle a fait à sa sœur, la petite n’a plus aucune raison d’être favorisée.
• Mars – mai 2004 : Persuadée que ses parents vont également cesser de financer son école privée, Siya s’investit corps et âme dans son travail scolaire, dans l’espoir de décrocher la bourse des bons élèves pour l’année prochaine. Poussée par la peur de devoir changer d’école et quitter son club d’audiovisuel, et n’ayant aucune envie de rentrer chez elle pour se confronter à sa famille, elle reste étudier le plus longtemps possible à l’école ou à la bibliothèque (et l’absence de cours de danses lui laisse un nouveau temps libre à exploiter). Ainsi, elle parvient à rattraper son retard dans les matières scientifiques et à augmenter spectaculairement ses résultats. Sa demande de bourse est refusée à cause de son début d’année instable, mais ses professeurs l’encouragent à poursuivre ses efforts.
Pour ses parents, il n’a jamais été question de la scolariser dans le public. Cependant, ils laissent planer le doute dans l’espoir qu’elle atteigne le sommet du classement les prochaines années.
• Année scolaire 2004 - 2005 : Siya s’inscrit dans le club de danse de son école. Le style est plus moderne mais le niveau moins élevé que ce à quoi sa mère l’a habituée. Pour la première fois depuis longtemps, elle s’y défoule et elle s’y amuse. Elle n’est plus sûre de pouvoir faire de la danse son métier, mais elle continue à pratiquer par pur plaisir. Elle s’y fait aussi quelques amies, elle qui s’entendait avec tout le monde sans être proche de personne. Son frère l’a éduquée à n’exister que par elle-même et pourtant, à l’âge de douze ans, faire partie d’un groupe de filles populaires et se décoller de son image d’intello-geek-du-club-vidéo lui fait du bien. Elle maintient cependant ses excellents résultats et finit par décrocher cette fichue bourse.
• Année scolaire 2005 - 2006 : Rihaan fait une pause dans ses études. Cela fait deux ans qu’il est engagé dans une association et qu’il s’occupe des pauvres des bidonvilles de Mumbai en parallèle de ses études. Mais cette année, il décide de s’y consacrer entièrement, ce qui lui vaut d’être envoyé dans le nord du pays.
Pranav se marie et sa femme Anji emménage dans sa chambre. Elle n’est pas très éveillée, mais elle est plutôt discrète et gentille. Elle tombe enceinte dans la foulée.
A l’école, Siya décide de faire rencontrer ses deux clubs et propose d’inclure une ou deux chorégraphies avec ses copines dans le film de cette année. Etant dans sa période fantastique, elle veut représenter la magie par des passages dansés en costumes. Si les danseuses sont partantes, les réalisateurs en herbe beaucoup moins. Ne parvenant à convaincre personne, Siya décide de créer son propre court-métrage. D’autres prennent exemple sur elle (« Ah on a le droit de faire ça ? ») et ainsi, après cinq ans de projets communs, le club d’audiovisuel se retrouve non pas avec un film de fin d’année mais quatre.
Et ainsi naît le concours de films de l’école (Siya finit troisième).
• Années scolaires 2006 - 2008 : Siya et ses camarades reprennent l’école sous le choc des attentats à la bombe du 11 juillet 2006. Les élèves qui le souhaitent sont invités à rendre hommage aux victimes et à leurs familles. En tant que bon élève, Siya est encouragée par ses professeurs à créer quelque chose et c’est sous la forme d’une nouvelle qu’elle s’exprime cette fois-ci. Le texte est publié avec les autres travaux d’élèves sur le site internet de l’école, dont le nombre de visites explose. Devant un tel succès et connaissant l’implication de Siya dans le club d’audiovisuel, le proviseur lui propose de transformer sa nouvelle en scénario et d’en faire un film qui pourra être présenté à un concours inter-écoles.
Le projet prend de l’ampleur et nécessite plus d’un an pour en devenir un film de qualité. L’école finit première du concours visé et remporte quelques distinctions dans d’autres compétitions scolaires et même à l'international. Siya réussit haut la main ses examens de fin de secondaire et se voit proposer une place dans un lycée new-yorkais partenaire spécialisé dans les arts pour y finir les deux années restantes de sa scolarité.
L’espace d’un instant, elle devient la star de sa famille. C’est ce moment-là que choisit Lakshmi pour annoncer sa grossesse (une fille, Aarya, qui naîtra en novembre 2008). Quant à Rihaan, revenu depuis, il trouve ça dégueulasse que le proviseur se fasse du profit sur le dos de centaines de victimes. Car oui, c’est une histoire de profit, c’est une école privée, Siya, ne l’oublie pas (et toi tu es gonflée de bâtir ton succès là-dessus, c'est tellement pas ton style en plus, et de partir vivre dans CE pays en plus du reste). Malgré tout, ses parents sont très fiers. Et elle, heureuse de s'en aller loin, très loin d'eux.
• Années scolaires 2008 - 2010 : Changer de décor, se séparer de sa famille, voilà ce dont Siya avait besoin. Repartir de zéro, être immergée dans une nouvelle culture attise sa curiosité et sa créativité. Mais au milieu de sa classe d’apprentis cinéastes, photographes, écrivains, peintres… qui ont tout comme elle fait leurs preuves pour en arriver là, elle n’est qu’une artiste moyenne et se retrouver entourée de jeunes aussi talentueux détruit sa confiance en elle. Pour autant, elle ne baisse pas les bras et travaille d’autant plus qu’elle a l’opportunité d'étoffer sa culture et de s’essayer à une multitude d’activités artistiques qui l’aident dans la confection de ses films.
C’est avec Ivy, sa camarade de chambre à l’internat, qu’elle lance sa chaîne YouTube, en diffusant des petites scènes qu’elles tournent pour s’amuser. Si cette fille devient une vraie amie pour Siya, le reste de sa vie sociale au lycée est un désastre. Confrontée à l’ego démesuré d’une bande d’adolescents aux ambitions tout aussi conséquentes mis sans cesse en compétition, elle peine à trouver sa place. Sa situation empire durant sa dernière année, lorsque les vidéos qu’elle fait sans prétention sur son temps libre deviennent l’objet de critiques et de moqueries.
Motivée à la frustration, la jeune Indienne écrit et tourne d'autant plus et ce, sans se censurer sous prétexte que beaucoup dénigrent son travail. Le soutien d’Ivy est à ce moment-là indispensable (ainsi que les petits mots d’amour qu’elle laisse dans les toilettes à l'attention de ceux qui se complaisent dans la médisance).
Elle finit par obtenir son diplôme de justesse, avec cependant une note plus appréciable pour son projet cinématographique. Cependant, ses candidatures dans les universités américaines n’aboutissent pas : sa meilleure performance est 61ème sur une liste d’attente (60 seront pris). Obligée de rentrer à Mumbai, Siya fait ses adieux à sa seule amie et retourne dans son ancienne chambre qu’elle partage désormais avec sa nièce de quatre ans.
• Décembre 2010 : Un semestre à crouler sous les jouets de sa nièce, la pression de ses parents et l’ennui de ses études en art à l’Université de Mumbai (parce qu’il lui « fallait un diplôme ») poussent Siya à tout quitter avec un simple post-it « J’ai pris l’avion pour Canberra. A dans un an. Bisous. (Je vous rembourserai). » collé sur la télé.
• Décembre 2010 – octobre 2012 : « Un an » se transforme en deux.
Deux ans à parcourir les cinq continents de la Terre. Du Noël en plein été de Canberra à la grande muraille de Chine habillée des arbres de l’automne, en passant par une multitude de villes, de villages, de savanes, de glaciers, de déserts, Siya parcourt les cinq continents de la Terre en presque deux ans avec son sac-à-dos, sa caméra et son ordinateur. Elle n’est alors pas seule, elle a des millions de lecteurs et de spectateurs tout autour du monde qui suivent ses aventures. Et elle n’est pas seule car elle rencontre toujours quelqu’un, parfois qui ne parle pas avec les mêmes mots mais avec qui elle parle alors le langage des images et des gestes. Elle partage sa danse avec des enfants et ces extraits sont ceux qui sont le plus partagés sur les réseaux sociaux. On dit que son blog fait du bien, que ses textes émeuvent et que ses vidéos inspirent, elle est contactée par la presse écrite et même quelques journaux télévisés à qui elle dit toujours « Je voulais juste voir autre chose et montrer autre chose ».
Parfois, elle communique avec sa famille. Ses parents estiment qu’elle gâche sa vie et son potentiel, Rihaan estime qu’elle est hypocrite et narcissique, Pranav n’estime rien car il est toujours aussi indifférent. Seule Lakshmi est enthousiaste, ce qui est une première. Elle suit assidûment ses publications, les vidéos d’enfants qui dansent la touchent beaucoup.
• Novembre 2012 – juin 2014 : A peine se pose-t-elle à Mumbai à la fin de son aventure, qu’elle repart vers d'autres endroits, cette fois avec les moyens et la petite équipe que lui fournissent une chaîne indienne pour adapter son concept de films de voyage à la télévision et en tourner de nouveaux. Son tour du monde se prolonge alors d'un an et sept mois avant qu’elle ne rentre en Inde pour de bon (avec les revenus nécessaires pour louer son propre appartement en ville).
• Juin 2014 – mai 2015 : Après s'être réadaptée à la vie de Mumbai et avoir multiplié les entretiens pour relater son expérience, Siya se remet à créer. Cette fois elle veut faire de la fiction, ce qui lui a toujours plu depuis son enfance. N’ayant aucune opportunité dans le domaine (et aucune envie de reprendre des études), elle fait ce qu’elle sait faire de mieux : être sa propre équipe, fabriquer ses courts-métrages toute seule et les diffuser sur internet.
Les parents de Siya, eux, sont inquiets. Elle a 22 ans et elle a profité de sa jeunesse, mais à présent elle « ne fait rien de sa vie » et surtout elle ne leur a jamais présenté aucun garçon. Ils se mettent en tête de lui donner un coup de pouce et lui arrangent de nombreux rendez-vous pour qu’elle ait le choix. Cette série de rencontres toujours un peu gênantes et absurdes – et dont elle ne retiendra aucun prétendant – lui donne la matière pour recommencer l’écriture, cette fois des nouvelles légères et ironiques qui mêlent fiction et réalité dans un mélange qui n’est pas du tout au goût de ses parents. Ne leur en déplaise, elle profite de la popularité grandissante de ce nouveau blog pour en publier un livre (avec 30 pages inédites !) en mai 2015.
Devant l’obstination de leur benjamine à les humilier et les défier, ils décident tout bonnement de couper les ponts. Pranav et même Lakshmi se rangent de leur côté. Rihaan a déjà cessé tout contact depuis un bon moment.
Un soir d’ennui et de solitude, Siya envoie sa candidature pour rejoindre l’équipe de tournage à bord du Starship Voyager. Puis passe à autre chose, de toute façon elle ne sera jamais retenue.
• Août 2015 – janvier 2016 : Le blog était très populaire, le livre est un succès (d’après internet, « une histoire d’amour meilleure que celle d’un best-seller avec des vampires »). En conséquence, Netflix propose à Siya d’en adapter une mini-série afin d’appuyer leur lancement en Inde début 2016. La jeune femme rejoint l’équipe de scénaristes et participe à l’écriture de dix épisodes sur le même ton léger que celui de l’œuvre originale (dont un musical avec de la danse). Une fois sortie, la série trouve son public, même si les vrais fans préfèrent le livre.
• 2016 : Année creuse pour Siya qui n’a pas beaucoup d’idées et plus de contact avec sa famille. Elle en profite pour reprendre la danse dans des cours d’adultes et alimente sa chaîne YouTube de contenu moins inspiré. De « la fois où j’ai failli mourir au Kenya » à « comment j’ai fabriqué mon costume avec une vieille paire de rideaux », ses vidéos sont divertissantes mais sans plus et le besoin d’un nouveau gros projet se fait ressentir.
• 2017 : C’est à la mi-avril de cette nouvelle année que les choses bougent, lorsqu’elle passe l’entretien donnant suite à ce dossier qu’elle avait presque oublié avoir déposé. Ayant l’habitude de raconter son tour du monde, c’est par cette expérience que Siya se met en avant. A l’époque elle a tourné et monté des passages de vie dans des dizaines de pays différents, dans le futur elle saura rendre compte de ceux au-delà de la Terre. Ses compétences et sa polyvalence intéressent particulièrement ses recruteurs, elle est retenue parmi les finalistes.
En décembre elle apprend qu’elle est sur liste complémentaire et qu’elle suivra la formation, comme si elle était sélectionnée. Ce qu’elle ne sera jamais, elle en est sûre.
• 2018 : Cette formation est l’occasion pour Siya d’apprendre un tas de nouvelles choses. Outre les connaissances rudimentaires que tous se doivent d’avoir, elle suit également les cours de chinois, car pourquoi pas, autant profiter. Sur son temps libre, elle tourne de nouveaux vlogs qu’elle se fait un plaisir de promouvoir en annonçant son potentiel départ pour l’espace (auquel elle ne croit toujours pas).
Lakshmi reprend alors contact avec elle en lui faisant part de son appréhension. Elle ne veut pas qu’elle s’en aille, ce n’est pas parce qu’elles n’ont pas toujours été très proches que sa petite sœur doit disparaître pendant des dizaines d’années. Peut-être pour toujours. Et puis Rihaan dirait que des milliards sont dépensés pour cette expédition spatiale alors qu’il y a de vrais problèmes sur Terre. Et puis elle aussi sait fabriquer des habits avec des rideaux, et même des bougeoirs avec des bouteilles d’eau. Si elle abandonne son voyage, Siya pourra la filmer elle, elle danse encore très bien et elle a plein d’idées.
En apprenant grossesse, maladie ou désistement des principaux sélectionnés pour son poste, elle réalise que son engagement est plus concret qu’elle ne le pensait. Nous sommes en décembre 2018 et dans deux jours, elle se fait cryogéniser. Elle fait alors ses adieux officiels à Lakshmi et à ses enfants et mari, mais pas au reste de sa famille (qui même à cette occasion refuse de lui adresser la parole).
Dans ses bagages, entre saris pailletés et disques durs et carnets contenant toute sa vie créative, il y a une serviette pliée en forme de lotus. Test RP [ Hey, wake up ! ]
Sur Terre, mon identité est Laura et j'ai 27 ans. Sur Internet, on m'appelle plutôt Mabenta ou Mab tout court. J'ai été recrutée par deux certaines personnes hum hum (mais j’ai pas trop lutté) et voici ce que j'en pense : tellement de bien !
Pour les inventés : Je vous autorise à faire de mon personnage un scénario si mon compte était supprimé.
| Mab |
Dernière édition par Siya Chavan le Ven 13 Mar - 7:52, édité 68 fois |
| Siya Chavan Transmissions : 102 XP : 75 Date d'inscription : 02/06/2019 Age : 28 ans Rôle : Scénariste-réalisatrice de films Nationalité : Indienne Pseudo Web : Mab Avatar : Mithila Palkar
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