La paix... C'est si fragile

Les choses étaient si difficile en ce moment à bord... La vie commençait à devenir un Enfer et personne ne pourra le nier, même pas Frye. C'est un homme résistant, un dur comme on dit dans le métier. Mais la situation devient de plus en plus critique. Le manque d'eau se fait sentir. Ne plus se doucher était un sacrifice provisoire, mais ça commence à faire beaucoup. Ne pas se laver pendant une semaine, même si c'est "crade", ça passe. Mais imaginez plusieurs longues semaines sans sentir l'eau ruisseler sur votre corps et un bon savon la laver pour la décrasser. A bord, on peut carrément dire que ça sentait mauvais. Supporter sa propre odeur corporel devient une sorte de défi pour tous. Ce manque d'hygiène notable finira par créer des maladies que ce soit de peau, ou de type virus. Personne ne s'en alarme pour le moment, car de toute manière, qu'est-ce qu'ils peuvent faire contre ça ? S'ils se lavent, ça baissera la quantité d'eau et ne plus en boire signera leur mort pour toujours. Du coup, tout le monde prend son mal en patience... où pas.

Le rationnement de l'eau est aussi très dur, tout le monde étant passé bien en dessous de ce qui est conseillé de boire chaque jour pour le bon fonctionnement de l'organisme. Tout ceci se ressent en passant dans les couloirs. L'ambiance est au plus bas, les gens se traînent, les efforts physiques sont difficiles et même oxygène vient à manquer. Est-ce ainsi qu'ils vont tous finir ? Mourir à petit feu par manque de ressource ? Ça serait triste quand même. A croire que ceux qui sont morts tués par les aliens on peut-être eu plus de chance. Sincèrement, Vakarian ne s'imagine pas mourir allongé sur son lit, car incapable de se lever et bouger car son corps n'aura pas bu une goute d'eau depuis des jours.

Son pad indiqua un nouveau message. Qu'est-ce qu'il se passe encore ? Il était sur le point de faire un somme, car il avait des heures de sommeil en retard. Le message indiquait qu'il devait se rendre à l'Arboretum, un début d'émeute était possible et ça pourrait être dangereux que ça éclate. Un soupire lui échappa et il prit place, assit sur son lit. Morphée n'est pas prêt de le voir aujourd'hui. Rapidement, il mit ses vêtements, qui ne pouvait pas cacher l'odeur de son corps, comme pour tout le monde. En quelques minutes, il arriva sur les lieux et il y avait pas mal de monde. Eh merde... il est censé calmer toutes ces personnes seul ?

Le monde se regroupe devant l'arboretum, d'une petite dizaine, il passe à plus d'une trentaine et ça risque de continuer à arriver. Tout les mécontents sont là, ils ont l'espoir de faire bouger les choses, de gagner du répits, mais à quoi bon ? Tuer les animaux et après ? Ceci ne fera qu'aggraver leur cas dans quelques mois quand ils auraient dû avoir besoin d'eux. En fait, ils veulent résoudre un problème sans se préoccuper des nombreux autres problèmes qu'ils vont créer. Frye ne sait pas s'il y a une vraie solution à tout ce merdier, mais ce n'est surement pas en agissant de la sorte que ça va aider qui que ce soit. Les scientifiques travaillent d’arrache-pied pour essayer de trouver une solution, pour avoir de l'eau et de oxygène. Sauf que ça ne se trouve pas sous le sabot d'un cheval et dans l'espace, il faut trouver la bonne planète en espérant que la composition des éléments souhaités corresponde. En gros, c'est un gros coup de poker, mais ce coup prend du temps.

Cieran arriva à ses côtés, il était là pour l'aider et ça ne sera pas de refus vu la foule agitée. Sans trop faire de détour, il demanda s'il allait leur parler. C'est une bonne question en effet. Leur parler serait logique, mais vu l'état psychologique, il pourrait bien dire n'importe quoi que ça ne les feras surement pas changer d'avis. Tous sont bien trop à cran et risque de partir au quart de tour, c'est bien ça le souci. Il faudra qu'il pèse chaque mots pour ne pas mettre le feu au poudre, c'est bien ça qui lui fait peur. "Encore faut-il savoir quoi dire... Personne ne m'écoutera, qu'importe ce que je vais dire." Bien qu'il tienne le choc, Frye était comme presque tout le monde à bord, il fatiguait et il ressentait le manque d'eau et d'oxygène. Mais il devait faire avec sans se plaindre. "S'il vous plait ! Du calme ! Messieurs, Dames, je vais vous demander de rejoindre vos cabines dans le calme." Son ton n'était pas autoritaire, c'était volontaire, il voulait tenter une approche simple et "amicale". Donner des ordres donnerait une idée de répression bien trop totalitaire. La jouer cool peut apaiser les esprits. "Nous travaillons à la recherche de solution et vous devez tous vous montrer patient et coopératif, il n'y a que dans ces conditions là, que nous pourrons nous en sortir. Je sais que les conditions actuelles sont éprouvantes, mais nous devons rester soudé !" Le militaire espérait être convainquant et rassurant, que ça éveillerait le bon sens de chacun. Mais rien n'est sûr. Il suffirait d'une personne, d'une seule ! Quelqu'un qui ne veut rien entendre et qui commence à aller à l'encontre de son discours pour convaincre les plus faibles et ça sera le début de la fin. Il se tourna vers Cieran, ça discutait dans les rangs civils, peut-être qu'ils vont partir. "Vous pensez que ça suffira ?"

Bien que Frye ne soit pas du genre pessimiste, il n'aime pas trop cette situation. Le désespoir pousse souvent les gens à faire des choses stupides et là c'est justement le cas. Tous veulent faire des choses qu'ils finiront pas regretter par la suite. Mais comment leur faire entendre raison ? Car dans ce genre de situation, la colère et le mécontentement à tendance à rendre tout le monde sourd. Il tente bien de les raisonner, mais ce petit discours ne semble avoir aucun effet. Il y a peut-être une où deux personnes qui ont hoché la tête, comme pour dire qu'ils comprenaient les paroles du militaire, mais la grosse majorité s'en fichait totalement. Il eut même une sorte de mouvement, comme si certain voulait avancer pour forcer le passage. Ceci fit tomber une personne et un peu après c'est Cieran qui se retrouva contre un mur. Bordel, ces gens sont vraiment tous cons où quoi ? Frye s'interposa et l'arrivé de deux nouvelles personnes sembla calmer la foule, du moins pour le moment.

Vakarian profita de cette petite "pause" pour aller voir si son soldat allait bien. Il semblait un peu secoué, mais ça peut se comprendre avec les évènements et le manque d'oxygène. Tout va bien O'Reilly ?" demande t-il pour être sûr. Le jeune homme remettait doucement, le manque d'air semblait l'affecter. Chaque personne n'est pas touché de la même manière. Frye se porte encore bien, même si ressent que les efforts deviennent beaucoup plus laborieux à faire. C'est son mental qui pour le moment l'aide à tenir et résister. Il sait qu'il a un rôle important et qu'il ne peut pas flancher pour le moment. "J'aimerais éviter d'utiliser la force !" assure t-il après de son collègue. Mais comment faire quand les gens ne veulent rien entendre ?

Une fois de plus, il s'avance un peu pour parler une fois de plus, peut-être qu'il faut des paroles plus percutante pour que ça réagisse dans le sens qu'il veut. "Écoutez tous ! Je doute que venir ici, gesticuler dans tout les sens, crier et j'en passe déverse à qui que ce soit ! Je sais que la situation est compliqué et que ça semble "critique" pour beaucoup d'entre vous. Mais les responsables du Voyager savent ce qu'ils font. N'oubliez pas que nous sommes tous dans le même panier. Alors, si nous devons un jour arriver au point d'éliminer les animaux présent, nous prendrons cette lourde décision. Mais si nous ne le prenons pas encore, c'est qu'il y a encore de l'espoir. Alors, évitons d'utiliser de manière inapproprié les réserves d'air. Retournez tous à vos dortoirs ou vos activités dans le calme. C'est ça qui nous aideras tous !" Frye avait parlé d'une voix forte pour se faire entendre et on l'avait écouté cette fois. Il ne le montre pas, mais ça lui avait demandé un effort considérable de parler vu l'oxygène actuelle. Un certain essoufflement se faisait sentir à présent et il prenait son temps pour reprendre son souffle. La foule était calme et il remarqua que quelques personnes partaient. Putain, il avait réussi !

Puis, quelque chose percuta sa tête, en plein sur la tempe. Ceci le fit reculer et chanceler un peu. C'était quoi ça bordel ? Il n'avait pas la moindre idée de ce que c'était, mais ça devait être assez lourd. Ceci avait ouvert sa peau et du sang coulait le long de son visage. Pourquoi les gens sont aussi con ? Une voix s'éleva dans la foule, mais il était quelque peu sonné pour comprendre. L'agitation était de retour, c'était vraiment la merde. La violence ne va pas pouvoir être mise de côté. Le seule moyen de maitriser une foule énervée, c'est hélas de faire pire qu'elle.

C'était peine perdue, à les voir agir de la sorte, comment pourrait-il croire que les choses puissent s'améliorer. L'espoir est bien faible quand la peur est présente. Ici, chacune des personnes qui se trouvent devant l'arboretum transpirent la peur. A quoi bon les convaincre avec de belles paroles ? Personne... personne ne l'écoute et quand bien même il croit avoir réussir, il suffit d'une voix, une seule, pour tout faire basculer vers le chaos. Au moment ou il a reçu le projectile au visage, il a compris le poids de son échec. Personne ne pourra être raisonné. La situation est bien trop grave et avancé pour convaincre qui que ce soit qu'attendre un peu pourra apporter du positif. L'agitation monte et il lui faut quelques secondes pour reprendre ses esprits. Frye n'aime pas échouer, il voulait vraiment agir sans violence, mais c'est trop tard, elle est déjà là, en témoigne son visage ensanglanté. Le seul moyen de répondre à la violence, c'est par la violence hélas. Car s'il ne riposte pas, la foule pensera avoir le dessus et n'abandonnera pas.

O'Reilly a tout de suite réagit, se mettant devant son supérieur pour le protéger et menacer la foule agitée. Ceci ne les tiendra pas longtemps au calme. Ils savent que c'est du bluff et que tant que personne n'aura tiré, que personne ne sera blessé, ils auront le dessus sur l'autorité. "Ça va, c'est bon, c'est pas grand chose." Assure t-il le militaire en essayant un peu le sang qui continuait de couler.  Cieran somme la foule de reculer, mais aucun ne semblent vouloir le faire, au contraire, ils avancent plus menaçant que jamais, obligeant le duo à reculer. Non, ça ne se passera pas comme ça. Si c'est ça qu'ils veulent, la violence alors ils l'auront. La violence par la violence, il ne reste plus que ça et il sait que ça va dégénérer, mais vu la tension actuelle à bord du Voyager, tant que ça n'aura pas éclaté, rien ne sera comme avant. Il faut crever l’abcès pour réussir à guérir, c'est tout.

"C'est la dernière fois qu'on vous le dit, reculez !" ordonna Frye d'une voix plus forte et dure à présent. Quelques personnes écoutèrent, surement intimidé mais ce ne fut pas suffisant pour tout le monde. S'il faut aller jusque là... Il tira avec son taser sur la personne la plus proche, un mec costaud qui s'en remettra vite. Le type tomba au sol, alors que la foule recula d'un bon pas, choqué de cet acte et voyant que Vakarian était à prendre au sérieux. "C'est vraiment ça que vous voulez ? Nous forcez à vous faire du mal ? Notre boulot c'est de vous protéger. Alors oui, la situation est compliquée, mais ce n'est pas en créant une révolution que vous allez trouver la solution. Tout le monde ici travaille dur pour trouver un moyen de nous sauver. Et vous... vous vous en fichez royalement, préférant créer la panique et la chaos à bord. On a besoin de votre aide, de votre soutient, pas de ce genre de réaction qui n'a pas du tout sa place à bord.  Partez si vous voulez tous nous sauvez. Ceux qui restent... j'hésiterais pas à agir." Frye n'aime pas devoir jouer le mauvais rôle, mais là, il y a urgence et si jouer les dictateurs peut sauver la situation, autant le faire. Les plus sages quittèrent la zone, visiblement trop apeuré ou convaincu. Mais il restait encore pas mal de monde en colère n'ayant aucune envie d'écouter.

Spoiler:

On ne viendra pas les aider, du moins pas tout de suite. Tout le monde doit être trop occupé à faire ceci ou cela et tout le monde s'en fout de la cohue devant l'arboretum. Il n'y a que Frye et Cieran pour faire barrière. C'est un peu à l'image de "300", sauf que là ils ne font que 2 face à bien plus nombreux. Si on fait le calcul, le duo n'a aucune chance de gagner. Cependant, ils peuvent gagner du temps, les repousser et peut être en faite tomber certain, encore faudrait-il savoir si son coéquipier sait bien se battre ou pas ?

Frye a décidé de tirer, histoire de faire peur, de faire reculer la foule et ça l'a fait reculer, un peu, mais c'est loin d'être suffisant pour espérer gagner de manière définitive. Le chaos n'était pas loin et s'il doit arriver, il finira par arriver c'est sûr et certain. Ça serait bien que ça arrive après l'arrivée des renforts. Mais ça se bouscule, il peut percevoir de l'agitation dans le fond et quelque chose lui dit que ça va finir par péter, c'est inévitable. Il tourner la tête une fraction de seconde pour observer le pilote, il n'y a qu'eux comme défense, c'est bien maigre pour empêcher une foule en colère de faire ce qu'elle veut faire. Les gens se rapprochent et cette fois, c'est O'Reilly qui tir, mais comme pour Frye ce n'est pas suffisant, ça n'a plus l'air de faire reculer tout le monde. Ils se sont arrêté un instant, regardant le pauvre type à terre, mais ils n'avaient pas l'air d'avoir de pitié. En gros, s'ils doivent tomber un à un pour que les autres puissent passer, ils le feront. Une fois de plus, Vakarian tir et un autre gars tombe au sol totalement dans les vapes. "On ne laissera passer personne, reculait. On veut faire de mal à personne !" Est-ce que ce genre de mots peut vraiment atteindre tous ces gens ? Il en doute. Une fois de plus, il tir, mais la batterie n'est pas fait pour tenir très longtemps et les charges sont moins fortes. A présent, il ne lui reste plus que ses poings. Dans un premier temps, il repousse la première personne, plus il se met à frapper car on commencer à être agressif avec lui. C'est un bon combattant, mais du un contre il ne sait combien c'est compliqué. Des coups, il en prend mais il en donne également, il en rend autant, mais la fatigue arrive rapidement, le manque d'oxygène et la fatigue n'aide pas. C'est ça pour tout le monde, mais ils sont tellement nombreux que n'importe qui peut prendre la place du premier qui est fatigué. Vite des renforts ! Car là, il commence à avoir du mal à lever les bras et les quelques coups qu'ils s'est prit ne l'aide pas.

Spoiler:

Difficile de résister contre une foule aussi nombreuse, même épuisé par le manque d'eau et d'oxygène. Parler ne sert à rien, personne n'écoute. Il pourrait bien annoncer un miracle que ça rentrerait par une oreille pour ressortir par l'autre. Tout le monde est obstiné par une seule idée et ne veut plus rien entendre. C'est triste mais c'est ainsi, la peur et la panique s'est emparé d'eux, sans compter la colère qui les animes en même temps. Avec les forces qui lui reste, Frye se bat, mais c'est en vain. C'est un très bon combattant, mais vu son état physique actuel et le nombre d'adversaire, il sait que c'est perdu d'avance. Pourtant, il continue, il s'efforce de remplir son boulot, il se prend des coups qu'il encaisse en silence. Cieran doit faire de même et il est sûr qu'ils ne tiendront pas bien longtemps.

Un opérateur est arrivé, mais c'est pas ce bidule qui va les sauver, loin de là. Il faudrait d'autres soldats, des membres de la sécurité pour réussir à maintenir les portes fermées et les empêcher d'entrer. Cieran indique les secours arrivent. Si seulement cela pouvait être vrai ! Le temps semble suspendu, comme s'il ne voulait pas s'arrêter. Le visage de Frye a déjà pris assez cher, plusieurs coups qu'il a encaissé et il a un œil qui commence à gonfler. La tête lui tourne, il sent qu'il faiblit et les coups qu'il donne ont de moins en moins de force. Ce qui est sûr c'est qu'il ne tiendra pas longtemps. Quelques minutes tout au plus avant de tomber.

Il ne sait pas si c'est l'opérateur ou juste le hasard, mais des renforts arrivent. Ça s'agite de l'autre côté de la foule, peut-être qu'ils sont sortit d'affaire ? Le militaire campe pourtant sur sa position, ce n'est pas le moment de flancher. "Cieran, tenez bon ! Je crois qu'ils sont là !" dit-il en parlant des renforts. Quelques coups pleuvent encore, c'est loin d'être finit, mais ça serait bien que ça ne tarde pas, car il est à de doigt de s’effondrer. Il a de plus en plus de mal à reprendre son souffle, sa tête tourne et ses forces sont amoindris. Bon sang, pourquoi n'a t'il pas fait de stage d'alpinisme pour apprendre à gérer un effort avec peu d'oxygène...