Hello ! Bonjour ! Hallo ! Hola ! Halló

Le travail… Il n’y avait plus que ça pour éviter de devenir fou à bord. Alec s’était enfermé dans une sorte de routine bien sécurisante. Son travail à bord était long, mais il arrivait à s’occuper avec. Ceci l’aidait à oublier un moment la menace qui planait sur la tête de tout le monde. Aliens, saboteurs et meurtrier… Cette histoire n’avait pas le moindre sens depuis qu’il était éveillé comme s’il… Dormait encore. Mais les jours se sont succéder, ainsi que les semaines, et jamais le linguiste ne s’est réveillé de ce cauchemar.

Au moins, il y avait les pitreries de Cieran qui aiguayaient un peu l’ambiance. Même si Alec eut peur plus d’une fois de finir dans une cellule ou éjecter dans l’espace à cause de son compagnon irlandais, le fait de repenser à ses farces l’amusait bien avec le recul. C’était pendant qu’il tapait un énième rapport sur son écran tactile qu’un petit rire s’échappa de sa gorge en repensant à la décoration dans le couloir. Le pilote avait très bien réussi son coup.
Mais il y avait aussi autre chose qui pouvait réjouir l’expert. Il y a peu, il venait de recevoir un message, envoyé par une certaine Abbygaëlle Bjarndottir. Ce nom ne lui disait rien, mais il eut l’agréable surprise d’apprendre qu’il s’agissait d’une nouvelle éveillée, qui plus est faisant partie du même département que lui. Et dire qu’Alec pensait faire tout le voyage comme le seul linguiste à bord. Enfin, le statut de la jeune femme ne lui paraissait pas très clair au départ, mais il était curieux de la rencontrer.

Il oublia par contre la date du rendez-vous, du moins l’heure, se laissant absorber par la cascade de mot qu’il retranscrivait sur son ordinateur dans les bureaux. Des pages entières virtuels qui se remplissaient de notes, d’observations et de quelques spéculations ici et là. L’allemand fut tellement absorbé que quand quelqu’un entra derrière lui, qu’il eut un léger sursaut tout en se retournant pour voir de qui, il s’agissait. Il voyait entrer une jeune femme, ne devant pas avoir la trentaine ou tout juste, brune et portant le même uniforme que lui entrée. Elle était apparemment à la recherche de notre expert, écorchant son nom.

"FreismuTH." La corrigea tout sourire l’allemand. "Vous devez être fräulein Bjarndottir. Soyez la bienvenue à bord."

Alec s’était levé de son siège pour aller la saluer, mains tendues. Il pensa qu’au dernier moment à son odeur. Le pauvre, lui comme tout le reste de l’équipage, fut privé de douche depuis un bon moment. Pour minimiser les dégâts, le linguiste ne pratiquait que des activités physiques nécessaires, aller d’un point A à un point B pour le travail, ne pas trop bouger sinon et ne pas trop manger non plus. Jusqu’ici il tenait bon et il pria que cela soit le cas jusqu’à ce que leur situation vienne à s’arranger.

"Je suis heureux de rencontrer un confrère. Enfin, une consœur plutôt."

Magdalena et Freiszmuth venaient de déchiffrer une écrite extra-terrestre. Hécate aurait-elle réveillée cette linguiste pour les aider ? Si oui, toute aide était bonne à prendre et Alec ne pouvait que s’en réjouir. Pour le moment, on attendait encore la confirmation des premières interprétations, mais qui sait, ces pictogrammes pouvaient bien cacher d’autres mystères. Avant de parler travail, l’allemand resta lui-même en ménageant toujours celui ou celle qui lui était en face.

"Vous êtes réveillé depuis un moment déjà ? J’imagine qu’on vous a déjà fais un petit topo de la situation."

Freiszmuth était plutôt content de savoir l’arrivée d’une nouvelle collègue.
Cela lui fit tout de même une étrange sensation, difficile à d’écrire. Pendant plusieurs mois, il était le seul de sa profession, se débrouillant comme il le pouvait avec ses coéquipiers de bord. Il était content du travail fournit, mais la charge en retour mental lui paraissait souvent lourde. Un petit coup de main ne serait pas de refus. Enfin, tout dépendait de ce que désirait faire l’islandaise. Peut-être aspirait-elle à quelque chose en particulier. Alec sourit à sa nouvelle coéquipière linguistique :

"Ce n'est pas grave. Il n'est pas évident je le conçois, aussi je ne me fâcherais pas si vous l'écorchiez encore."

Il fallait être allemand pour bien prononcer un nom allemand, logique. Encore que certains membres d’équipages y arrivassent plutôt bien à la surprise du germain. Pendant ses voyages à travers divers pays, Alec fut plutôt amusé de voir comment les autochtones se débrouillaient pour dire « Freiszmuth ». Des lettes manquantes, remplacés etc. C’était amusant à voir. Et non, l’allemand ne s’offusquait pas en cas d’erreur car lui-même, pouvait en faire autant avec des noms étrangers. Il était linguiste, il était bien au courant que chaque peuple avec ses propres facilités phonétiques. Mais ne nous arrêtons pas sur un sujet aussi banal.

"Très bien Abbygaëlle. Si de votre côté, vous me nommez Alec." Ce sera sans doute plus simple pour tout le monde. Et puis à bord, on pouvait se passer de quelques usages protocolaires comme les monsieur et madame sans doute.

Alec aurait bien aimé aussi faire sa rencontre, mais avec d’autres également, dans d’autres circonstance. Tout le monde devait faire le même vœu sans doute. Mais ce qui fut fait, ne pouvait être défait. La Terre était morte avec tous ses habitants et l’allemand n’avait pas encore fini de les pleurer.
Changeant donc de sujet, on parlait déjà boulot. Quelque chose d’assez efficace pour chasser els idées noires et les tristes souvenirs. Le linguiste se sentit tout de même prit de cours. Il fut alerté il n’y a que peu de temps du réveil de l’islandaise et ne savait trop s’il devait lui préparer quelque chose ou non. Il se retourna pour regarder un peu bêtement son ordinateur, comme s’il s’attendait à voir l’écran lui annoncer une réponse de secours.

"Et bien je ne sais pas si vous avez une spécialité… Mais je peux vous montrer sur quoi je travail et vous voyez si vous voulez vous y impliquer ou non."

Guidant Abbygaëlle jusqu’à son pc, il dévoila quelques pages d’écritures dont il s’agit d’un compte rendu.

"Ca c’est mon travail initiale, quand on m’a envoyé sur le Starship Voyager. Je le poursuis non seulement pour m’occuper, mais aussi qui sait, cela pourra servir pour les générations futures. J’étudies l’évolution du langage à bord du vaisseau."

Optimiste, Alec croyait que l’équipage trouvera rapidement un coin où refaire vivre l’humanité, avoir des enfants et tout rebâtir. Son travail pouvait servir de journal, retraçant un peu les échanges à bords, faire connaitre les mentalités de l’époques ainsi les différentes langues, au cas où une seule venait à subsister à l’avenir. On voyait sur le pc de l’allemand, de nombreuses notes sur les langues employés, que pour l’instant, malgré que chacun avait sa propre langue maternelle, une seule faisait loi.

"Mais peut-être que vous serrez plus intéressé par ceci."

Réduisant les fenêtres où se trouvait le grand travail du linguiste, Freiszmuth montra tout autre chose. Des photos montrant d’étranges symboles géométriques. Sous chacun, un nom standard fut donner avec une probable signification, comme si Alec décodait un alphabet antique.

"Ce sont des pictogrammes, découvert l’or d’une exploration sur une planète. La paroi d’un vaisseau en fut gravée. Avec l’aide d’une collègue astronome, nous les avons étudiés et pensant en avoir déchiffré quelques-uns. Apparemment chaque symbole correspondrait à un élément, du moins une bonne partie d’entre eux, décrivant probablement des mondes envoisinant."

Alec exprima la surprise à travers un petit sifflement quand il entendit la spécialité de sa collègue linguiste. Il trouva sa surprenant et surtout, fortement intéressant.

"On peut dire que vous tombez à pic alors."

Dans un voyage spatial, une experte en signaux extra-terrestre était utile, surtout avec ce qui fut découvert et dont l’allemand ne tarda pas à le lui montrer.

"On peut dire ça." Répondit-il à sa question concernant son étude.

Il était vrai qu’observer le langage c’était observer une communauté, sa mentalité collective, son fonctionnement. C’était de l’étude de masse, pas individuel, donc on ne pouvait se prétendre par derrière psychologue, mais comprendre un peuple ou un groupe donné. Sans doute que l’utilité de tels travaux se verra par de petites subtilités. Mais pour le moment, c’était bien trop tôt pour en dire quoi que ce soit.

Quand on parle d’écriture alien, n’importe qui se montrerait intéressé, et un linguiste plus que d’autre. Abbygaëlle n’y échappa et étudia avec des yeux bien rond ce que l’allemand lui montrait sur l’écran. Il se souvenait de la première fois qu’on lui avait montrer ces symboles. Freiszmuth les avait dévorés avec une curiosité enfantine. C’était comme être dans un cirque ou au zoo, où on découvrait un animal dont on en avait tant entendu parler, mais jamais vue en vrai. Une vie extra-terrestre, on y était un peu habitué à travers la télévision et les livres, mais en découvrir une, du moins des signes d’intelligence alien, cela faisait un petit quelque chose.

Alec se massa le coup comme s’il s’était attraper un torticolis pour ne pas avoir bouger depuis des jours. Cela l’aidait à se détendre et remettre en ordre ses idées. Il fallait bien avouer qu’il était un rien fatigué, son travail demandait tellement de concentration que le linguiste avait le sentiment d’avoir fait un exploit physique.

"C’est à partir d’une étude faite et étudier à l’université que l’idée fut venue. Une idée assez partagée en réalité, serait que partout sur la Terre, chaque peuple voulant représenter quelque chose, à travers des symboles, utiliserait une imagerie similaire avec des détails en plus ou en moins. Par exemple des formes de vagues ou d’ondulations pour l’eau. Des traits verticaux ou ondulait pour le feu etc. Pourquoi ce serait différends pour un peuple venu de l’espace et ayant les mêmes éléments ? Alors une analyse comparative fut lancé et grâce à Hécate, nous avons pu identifier nos premiers symboles."

Pour Alec, ce fut un véritable coup de chance. Car cela pouvait vouloir dire autre chose, des lettres, des mots laissés à l’attention des voyageurs comme dernière parole ? Visiblement non, l’allemand eut un pressentiment en examinant ces pictogrammes et fut bien heureux de constater qu’il n’avait pas fait fausse route.

"Ils ont étaient découvert gravé sur l’épave d’un vaisseau échouer sur Amazonia, si je ne me trompe pas. Le rapport de mission est accessible si vous le désirez."

Malgré ses petits voyages, Alec enviait ses compagnons ayant vue ce vaisseau et découvert ces symboles qui représentaient le salut pour tous. Mais vue ce qu’il s’était passé, il se rassura égoïstement d’avoir était en sécurité dans son caisson à cette époque, même s’il plaignait ce qui était arrivé à certains de ses amis.

"Vous êtes expertes en signaux extra-terrestre vous dites. Voilà qui tombe bien justement, Hécate vous a peut-être réveillé pour nous aider à approfondir nos connaissances dessus. Enfin… Si vous le désirez."

Si étudier une langue alien était tentant, la jeune femme pouvait avoir d’autres objectifs. Elle voulait savoir quoi faire, comment aider, mais peut-être que ce travail ne l’intéressait pas. Alec ne lui forçait pas la main.