Collaborer à l'ensemble du cosmos

Son premier tiers de travail, Theodore l’a passé surtout à ne rien faire. À regarder les serres, les jardins et l’élevage avec un air stupéfait. À ne rien faire sauf s’étonner et regarder tout le travail accumulé, après neuf cent ans d’inactivité. Lui s’est endormi avec la certitude de s’éveiller simple éleveur auprès du cheptel, près de ces bêtes qu’il affectionne tant, sans se douter un seul instant que quelque chose puisse dérailler. Le message de la gouverneure a été un choc, encore plus lorsque celle-ci est venue le rencontrer dans son dortoir attitré pour le mener à ses nouveaux quartiers personnels, accompagnés de cette promotion aussi express qu’inattendue.
Et qu’indésirable, mais l’Américain n’a rien dit. Il a accepté la mission confiée avec sérieux et ce travail immense de Directeur de l’Approvisionnement, il a promis de s’en acquitter avec dévouement, jusqu’à ce qu’une personne plus légitime prenne le poste (rapidement, si possible).

Depuis, l’homme oscille entre la surcharge de travail et des instants de détente un peu hallucinés, perdu sur cette station. Il n’y a bien que l’ensemble des tâches à exécuter et des choses à découvrir qui l’empêche de vraiment se pencher sur l’idée qu’ils sont en 2919 et que tout ce qu’il a laissé sur la Terre n’est plus. La perte de sa mère, et de toute sa famille, est étrange, ses émotions engourdies face à cette idée si floue, si vague, si lointaine. Le deuil de son père avait été rude, mais toutefois bien réel, tangible. Ils ont mis un cercueil dans la terre, il y avait une tombe sur laquelle se recueillir, et lui, bien vivant, comme preuve qu’Henry Campbell existait encore un peu.
Ses émotions engourdies se font plus vives, brûlantes, lorsqu’il pense à la disparition de tous les animaux.
De tous les chevaux, surtout.

Il en est à son quatrième, ou cinquième, ou sixième ?, tiers de travail, et à ses premières véritables rencontres avec les autres départements. Le sien est encore peu garni, comme si Hécate avait la certitude que le monde pouvait se passer d’éleveurs et de jardiniers. Theodore s’occupe donc, avec les rares éveillés, de… tout, ma foi, pratiquement tout. Il attend le directeur de l’Ingénierie et de l’Informatique à l’entrée des jardins médicinaux, comme indiqué dans leurs communications. Le décryogénisation des animaux a été vérifiée et approuvée - par un impromptu caneton test, certes, mais un caneton test victorieux - et un rationnement des vivres plus cohérent mis en place, mais Theodore est surtout inquiet de la maintenance des serres médicinales. L’avenir de l’Arche tient beaucoup à ces plantes et s’il doit choisir un endroit où assurer un fonctionnement parfait de la technologie, c’est bien là.

Uniforme orange, badge doré : l’homme qu’il attend, très certainement. « M. Minaïev ? Theodore Campbell, directeur de l’Approvisionnement. » Fake it ‘til you make it, lui a déjà dit son père, alors qu’il venait à peine de lui léguer le ranch et qu’au lieu d’un sexagénaire assuré, les acheteurs se retrouvaient face à un jeune homme aux dix-huit années à peine sonnées. À force de prononcer son titre, à force d’assumer le badge doré qui tranche sur le marron de son uniforme, il y croira… et les autres également. C’est bien tout ce qu’il lui reste à souhaiter. Une poignée de main ferme, pour accueillir le Russe aux traits découpés au couteau, et un sourire aimable. « Merci de vous être déplacé. Vous ne manquez certainement pas de travail, depuis votre réveil. » L'approvisionnement, c'est une chose, mais être face à la vétusté de cette station colossale... ça en est une autre.

Une coursive éteinte ou une porte bloquée.

Voici les principaux dysfonctionnements réglés par le département de l’Ingénierie et Maintenance, par faute de personnel et de moyens. Ce n’était pas comme si, depuis plus d’un mois, le vaisseau avait percuté quelque chose et que la coque était endommagée. Et ce n’était pas comme si la technologie qu’ils avaient à bord datait de plus de 900 ans. Non. Presque aucun problème de plus urgent que ces foutues coursives éteinte, ces portes bloquées ou ces caissons de cryosommeil défaillants. Si peu de priorité pour lui, Vassili Minaïev, directeur du département par la force des choses et éveillé depuis un peu plus d’un mois désormais. Croulant sous des tâches qui ne cessaient de s’accumuler, non sans l’inquiéter sincèrement. L’état de Voyager était préoccupant, mais même s’il avait déjà commencé à consulter les plans et systèmes utilisés pour construire cette merveille, il n’était pas un pur ingénieur de métier. Et sans douter de ses capacités, force lui était de constater qu’avec assez peu de personnel dans son équipe, la traversée – mise à mal depuis déjà longtemps – risquait de ne pas aller en s’améliorant. Heureusement que la nourriture n’en venait pas manquer. Pas encore en tout cas.

Son pad à la main, les yeux rivés sur l’écran qui fait défiler plans et instructions, Vassili avançait vers l’Arboretum où l’attendait son rendez-vous de la journée. Déjà, les mails s’entassaient sur les rapports des quelques membres de son équipe qu’il avait soit envoyé en reconnaissance sur les zones tranquilles du vaisseau. Oui, certaines choses ne changeaient pas, même dans l’espace, comme le temps qui manquait. Mais il tenait à rencontrer son interlocuteur en face, qui comme lui arborait l’écusson doré des chefs de département sur son uniforme. L’homme l’attend déjà à l’entrée de la zone, et c’est avec la même assurance et fermeté qu’il rend la poignée de main, non sans penser, l’espace d’un instant, que la personne en face de lui est bien jeune. Pas de commentaire, juste un salut approbateur accompagné d’un sourire poli : « Enchanté. Je vous en prie, appelez-moi Vassili. Dans la situation où nous nous trouvons, ne perdons pas de temps avec trop de politesse. »

S’il ne cache pas aimer un certain respect de la hiérarchie, le Russe n’est pas non plus contre les familiarités dont il s’accommode très bien si elles ne gâchent rien au respect. Il est toujours plus simple de s’attirer quelques sympathies ainsi, plutôt qu’en feignant une attitude hautaine et froide.

« Pensez-vous, j’ai tout le temps pour ce genre de petites entrevues. » Il se moque un peu, il est vrai, mais son sourire, sur ce visage très carré, se fait néanmoins amusé : « Ah je vous taquine. Non nous ne manquons pas de travail, mais s’assurer que les systèmes de l’Arbortum et des jardins sont toujours bien opérationnels après tout ce temps est aussi important. » Si seulement il y avait plus de main d’œuvre compétente à l’ouvrage…

« Bien, et si nous commencions l’état des lieux ? Je vous laisse me guider, je n’ai pas encore eu la chance de vraiment visiter l’endroit. » Comme s’il avait le temps de se perdre dans la nature artificielle de Voyager ? En réalité, il admirait sincèrement la technologie à l’œuvre, mais son temps libre, depuis son réveil, se résumait à beaucoup de lecture sur les manuels qu’ils avaient pu récupérer des archives de la Terre. Pas grand chose de très palpitant hélas.

« Enchanté. Je vous en prie, appelez-moi Vassili. Dans la situation où nous nous trouvons, ne perdons pas de temps avec trop de politesse. Appelez-moi Theodore, dans ce cas. » Suivre le mouvement. Laisser l’interlocuteur apprécier la politesse et ensuite décider ce qu’il préfère. Une technique comme une autre, pour mettre en confiance. Teddy a bien de la difficulté à se considérer comme la personne la plus apte à diriger son département, mais il sait certainement agir comme si c’était naturel.

« Pensez-vous, j’ai tout le temps pour ce genre de petites entrevues. » Un instant interdit, l’Américain n’ose rien ajouter. Il n’ose même pas s’excuser, stupéfait par les paroles du Russe, figé dans son sourire… jusqu’à ce que l’homme rapidement balaie son propre trait d’humour : « Ah je vous taquine. Non nous ne manquons pas de travail, mais s’assurer que les systèmes de l’Arbortum et des jardins sont toujours bien opérationnels après tout ce temps est aussi important. Une taquinerie. Rien de plus. Il doit apprendre à avoir davantage d’humour. Bien, et si nous commencions l’état des lieux ? Je vous laisse me guider, je n’ai pas encore eu la chance de vraiment visiter l’endroit. Suivez-moi, et profitez-en, tant que ce n’est pas encore une tâche. »
L’Arboretum n’a étrangement pas la même saveur, quand il se fait fardeau.
Theodore a fait le choix d’écarter une visite des enclos de leur programme touristique. Il prend tout de même le temps de préciser la situation de l’endroit à son homologue, afin qu’il soit au courant autant que possible de la réalité : « Nous n’avons heureusement pas trop soufferts du long voyage, du côté de notre cheptel. Les animaux sont encore pratiquement tous en cryosommeil et j’ai vérifié leurs installations moi-même, considérant le manque de main-d’oeuvre. Elles sont certes vétustes, mais fonctionnelles. Les rations réservées au bétail sont… rances, mais suffisamment propres à la consommation pour l’instant. » Certaines choses ont dû être jetées, écartées, alors que certains contenants hermétiques ont failli à leur tâche, mais ce n’est heureusement pas la majorité du foin, des graines, de la moulée et des insectes séchés qui est rancie. Il devra uniquement surveiller de près le ratio bêtes-nourriture.

Son comlink ouvre l’accès aux serres médicinales, section ô combien interdite aux visites extérieures non supervisées. Faire visiter la mare aux canarads à Rhiannon est une chose bénigne : jamais il ne l’aurait emmenée ici, inoffensive ou pas. « Nos serres m’inquiètent davantage. La culture végétale n’est pas mon expertise, bien humblement, et vu l’importance de ces plantes… je ne voudrais pas qu’elles soient négligées. » Une grimace équivoque, un geste du bras vers la végétation luxuriante, cryogénisée du moment de leur départ et sortie de son sommeil dès la collision mystérieuse. Certains systèmes se sont mis en marche, d’autres non, et à travers des buissons touffus et des bosquets fleuris, des tales jaunâtres, sèches et mornes se dévoilent tristement à leurs yeux. Il y a tant de variétés, devant eux ! Tant de choses que Teddy ne connaît pas, n’a même jamais entendu parler, et qui sont toutes essentielles à leur survie.

Si son trait d’humour n’a certainement pas pour but de mettre mal à l’aise son interlocuteur, il est vrai que le Russe savoure quelque peu l’effet qu’il a sur celui-ci. Son air interdit voire même circonspect à la suite de sa remarque n’a pas de prix et de toute évidence, le jeune Théodore n’a pas l’habitude de ces petites piques bon enfant. Ou alors est-ce lui qui n’a pas l’humour adéquat ? Surtout dans ce que l’on identifie sans mal comme une situation assez dramatique aux confins de l’espace ? Bah, les petites moqueries n’ont jamais tué personne, et sans arrière pensées, Vassili balaie les doutes de son homologue quant à l’avis qu’il peut bien porter sur lui. Juste un trait d’humour, rien de plus. Les voilà qui doivent retourner au travail, avec tout le sérieux qu’il peut être possible de donner. Bien rapidement, le directeur Campbell prend la main sur ce qui est son département, et c’est certes avec la même gravité que le directeur de l’Ingénierie se met à suivre son guide. Pad en main, il ouvre les fiches des installations en activité dans le secteur, et se connecte au réseau de celles encore actives. Rien à dire pour l’instant, tout semble en état.

Une chance en effet que les caissons de cryosommeil spécifiques aux animaux soient encore tous activés. Gérer ceux-ci, dans une situation aussi précaire que la leur n’aurait auguré rien de bon, surtout avec le manque de personnel conséquent. Un manque qui est commun à tous les départements, sans aucun doute. « Bon, voilà au moins une bonne nouvelle. Je ne travaille pas au niveau des stocks, mais je sais que beaucoup de nourriture destinée à notre utilisation n’a pas survécu au voyage de 900 ans. Rien de très surprenant cela dit. » Si les stocks pour le bétail, eux, sont encore en état, c’est une chose de moins à s’occuper. Un détail cependant le chiffonne : « Pratiquement tous encore en cryosommeil vous dites ? Il y a eu des ratés ? » Des animaux réveillés actuellement ? Si tel est le cas, il ne peut pas dire être surpris. Depuis un mois qu’il est réveillé, Vassili a déjà eu l’occasion de vérifier maintes fois les caissons, et la plupart fonctionnent encore très bien, il a déjà pu notifier que certains, hélas, n’avaient pas supportés le choc du Voyager. Provoquant des réveils inattendus d’un côté, et des pertes de l’autre… Des dysfonctionnements tragiques, qui semblent être partout dans ce vaisseau.

Comme ici, au coeur de l’Arboretum, dans cette serre destinée à… il ne sait quoi. La nature et les plantes n’ont jamais été le fort du Russe, et c’est en regardant le plan sur son pad qu’il devine le secteur dans lequel ils viennent de pénétrer. Une place agréable, bien entendue, mais dans laquelle il ne sera pas d’une grande utilité. En tout cas pas pour prendre soin des cultures lui même. Levant les yeux de son écran, il observe les alentours, cette serre magnifique coincée dans l’espace, merveille de technologie qui rappelle un peu tristement tout ce qui a été perdu sur Terre. Mais ce n’est pas tant les plantes que Vassili observe que les systèmes qui servent à l’irrigation, la protection, la chaleur ou le maintien de bonnes conditions. Et en effet, si certaines semblent encore en activité, ce n’est pas le cas de nombreuses autres. Approchant d’un station opérationnelle, il se branche à celle-ci pour avoir un meilleur état des lieux. Le visage aux traits imperturbables, il pianote quelques instants avant de s’adresser à Theodore.

« Nous avons de la chance, la plupart des systèmes ici semblent pouvoir être réparés. Il manque quelques ressources au niveau des systèmes de ventilation, climatisation et chauffage, rien qui ne soit irremplaçable, et il semble que la plupart des structures lumineuses imitant le soleil soient toujours opérationnelles. Je vois cela dit quelques problèmes de tuyauterie et d'électricité, principalement pour l’irrigation et son activation, qui pourront prendre un peu de temps à vérifier et régler vu le manque de main d’oeuvre dans ce domaine. En attendant, cela devrait pouvoir être remplacé par l’utilisation d’opérateurs qui agiront manuellement pour l’arrosage. » Même si certains avaient encore des soucis de programmation, les opérateurs dévoués aux tâches manuels devraient pouvoir exécuter cette tâche sans souci. En tout cas temporairement. A nouveau, le Russe se met à pianoter sur son pad, curieux de voir une certaine donnée : « Je vois que les systèmes se sont réactivés immédiatement après notre collision. Malheureusement vous êtes le premier du secteur à avoir été réveillé je crois, et personne n’a réellement fait attention à cet endroit avant. Maintenant que c’est fait, peut-être va-t-il falloir demander à Hecate de réveiller quelques membres de votre personnel pour vous assister ? » Même s’il aurait préféré évidemment des gens de son département, Vassili se doute bien que seul, il serait difficile à son homologue de gérer. « Par curiosité, quelle est votre spécialité ? » Les mots sont vrais, c'est bien de la pure curiosité, même s'il devine que si il n'est pas à l'aise avec les plantes, alors doit sans doute s'agir des animaux. Mais là aussi, c'est une catégorie bien vaste.

Le triste état de leurs stocks de nourriture n’est pas un secret, ni une surprise, mais chaque rappel à leur misérable condition (toutes proportions gardées : ils sont vivants, eux) est désagréable. Impossible d’oublier le goût fadasse, aux relents de poussière, de la bouillie protéinée qu’ils doivent consommer, en attente d’une culture fonctionnelle. Il reste seulement à se dire qu’en effet, au moins, il n’a pas ce soucis pour les bêtes. « Pratiquement tous encore en cryosommeil vous dites ? Il y a eu des ratés ? Un seul. Un caneton a été sorti de cryosommeil, suite à un raté d’Hécate lors d’une demande d’éveil d’un technicien. » Il a reçu des explications très personnelles à ce sujet, il y a trois (quatre ?) jours, lorsque la spécialiste IA est venue elle-même lui confier le caneton en question, tout en duvet et en cancanements curieux. Un seul caneton, cela dit, c’est plus que gérable : il aurait été embêté, si l’entièreté de leurs vaches avaient été sorties de cryo.

L’attention et le regard de Vassili alternent entre son pad, la végétation et Theodore, alors qu’il explique que la majorité des systèmes endommagés est réparable. Rien de trop dramatique, si ce n’est ce problème d’irrigation qui ne peut pas immédiatement être pris en charge, faute de personnel qualifié. L’option des opérateurs est encore la meilleure, même si certains d’entre eux sont… défectueux, pour être poli. Et évidemment, il y a toute la question d’avoir davantage de personnel dans son département, afin que Teddy ne passe pas tout son temps de travail à arroser des plantes médicinales et à éliminer les mauvaises herbes, sans savoir s’il arrache les bonnes choses. Cette seule idée le stresse un peu plus. Non, décidément, il ne peut pas s’occuper de ça seul ! « Par curiosité, quelle est votre spécialité ? L’élevage. Équestre, sur Terre, je possédais un ranch. Sa bouche a tremblé un peu, en évoquant leur planète perdue, si lointaine, en évoquant son ranch au Tennessee, mais son ton n’a pas bougé de celui de la conversation. Je vais placer une requête, afin que d’autres membres de l’Approvisionnement soient éveillés, mais Hécate n’est pas très coopérative, pour ce genre de chose. Je crains qu’elle termine de réveiller tous mes canetons. Mes. Ses canetons. Ses bêtes. Ses enclos. Son Arboretum. Son ranch. Il n’a pas conscience de cette façon de parler. Ce n’est pas malicieux. Ce poste est trop, pour lui, mais il s’y fera : il l’a déjà fait, bien plus jeune et inexpérimenté que maintenant. Et sinon, probablement envoyer un message à tous, afin de recruter des bénévoles des autres secteurs. Pour l’instant, si des opérateurs peuvent être détachés, ce serait génial. J’ai rencontré la spécialiste I.A., miss Hughes, donc je pourrai faire le suivi directement avec elle, si vous désirez. » Ça évitera à Vassili de se charger de toutes les communications, puis de venir à l’Arboretum, en cas de pépins. Pépins inévitables, s’il faut être honnête. Theodore a tout à fait confiance en les capacités de la Galloise, elle n’a pas été prise sur ce vaisseau par hasard, mais la technologie est vieille et c’est ce qu’il craint le plus.

« Je vous retourne la curiosité : que faisiez-vous, sur Terre, Vassili ? » Chef de quelque chose, forcément. Il inspire l’autorité et le respect, le directeur Minaïev, l’homme qui a l’habitude d’être à la tête des autres. Normal, naturel, qu’à son éveil, il ait été nommé directeur par intérim de son département. La conversation se poursuit, au fur et à mesure de l'inspection et de l'évaluation des besoins, et Teddy développe... enfin, pas de l'aisance, mais disons une nette appréciation de Vassili. Être directeur sans s'y attendre est difficile, mais avec le Russe comme collègue, il est persuadé qu'ils sauront accomplir tout ce qu'il faut pour que l'humanité survive. Encore 900 ans, au moins.