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 Grieve no more

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Message(#) Sujet: Grieve no more Grieve no more EmptyMar 30 Juin - 1:23

1.6
 
Grieve no more
I am sure there is a safe valley for you and me
• Date : 14 août 2320
• Statut du RP : Privé
• Résumé : Rhiannon est à deux doigts de tout lâcher, et vient avouer ses doutes et son désespoir à Teddy.
• Recensement :
Code:
• [b]14 août 2920 :[/b] [url=http://starship-voyager.forumactif.com/t732-grieve-no-more#19647]Grieve no more[/url] - [i]Rhiannon Hughes & Theodore Campbell[/i]
Rhiannon est à deux doigts de tout lâcher, et vient avouer ses doutes et son désespoir à Teddy.
     
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Message(#) Sujet: Re: Grieve no more Grieve no more EmptyMar 30 Juin - 1:24

Ça avait pourtant bien commencé. Enfin, « bien », bon, pas vraiment : mais les premiers mois à bord de Voyager, les premiers mois éveillés, n’ont pas été si terribles que ça. Il y a bien eu la crise alien à gérer, le manque de vivres, la vétusté de la station, le sous-effectif dramatique, les accidents et quelques morts… et puis, les choses ont commencé à se stabiliser. Des planètes à explorer, un peu plus de gens éveillés, un semblant d’organisation, une certaine notion de vie sociale – quelques sourires, parfois même un éclat de rire, tandis que l’humanité démontrait sa formidable résilience, même perdue sans guère d’avenir au fin fond des étoiles. Et puis… et puis, tout a dégringolé. Des meurtres non élucidés, un terroriste à bord, une explosion ; et cet alien qui manipule les gens. Et puis, surtout… l’eau. L’air. Il ne reste presque plus de la première, et le second empoisonne le sang de chacun à bord, tant il est chargé de dioxyde de carbone : les compresseurs sont en train de rendre l’âme, les uns après les autres, et tu es totalement impuissante, Rhiannon. Tout s’est enchaîné si… vite !
Le 4 mai, le réservoir principal d’eau a dû être entièrement vidangé dans l’espace pour accéder à celui de secours et relancer le système. Tu as eu 30 ans le lendemain, dans l’indifférence la plus totale. Tu te sens encore comme une enfant. Le 20 mai, Jerry a été expulsée de sa salle de sport, et tout exercice physique a été interdit. Le 10 juin, la nouvelle de l’épuisement des réserves d’oxyrium a été rendue publique ; et fin juin, l’Arboretum a officiellement été déclaré cause perdue : toutes les plantes sont mortes, asséchées.

Le 1er juillet, une dizaine d’entre vous a choisi de s’éjecter par l’un des sas de tribord, marchant ensemble dans la mort. La nouvelle t’a glacé le sang – tu les connaissais tous. Tu savais qu’ils étaient épuisés nerveusement. Tu étais presque au même stade de désespoir qu’eux. Tu en as perdu le sommeil pendant des nuits entières, à tourner et te retourner dans ta cabine de spécialiste.
Jamais tu ne t’es autant sentie comme un imposteur.

Trois jours plus tard, la comète Hope, vous a apporté un nouvel espoir, qui n’a pas duré. Un peu d’eau, un peu d’oxygène, mais cela n’a guère duré… Le 27 juillet, une révolte a failli mener au massacre des quelques animaux éveillés, et tu as tremblé pour tes amis de l’équipe de l’Arboretum. Il a été question d’instaurer la loi martiale, mais il n’y avait pas assez de soldats. On t’a demandé s’il était possible de faire appel aux opérateurs militaires pour sécuriser le secteur.
Tu as dit non.
Tu refuses de penser aux conséquences d’utiliser des robots capables d’apprentissage comme intermédiaires pour que des humains puissent en tuer d’autres.

Août n’a rien arrangé. Le 12, on vous a annoncé que le stock d’oxyrium était complètement épuisé. Les compresseurs se sont coupés, l’un après l’autre.
Hier, on a découvert dix cadavres dans un dortoir verrouillé de l’intérieur. Dix personnes qui ont décidé de s’ôter la vie pour ne plus souffrir.

Tu ne peux rien y faire.
Tu es complètement inutile.
Tu ne peux que te regarder mourir.

Bientôt, il n’y aura plus à bord que Hécate, perpétuellement éveillée, l’esprit savant derrière… derrière tout ça.
Emportant vers l’infini sa cargaison de vivants endormis, ses couloirs parsemés du corps des morts.
Tu t’es déjà demandé à quoi ressemblerait ton squelette, une fois le travail des siècles effectué.
Restera-t-il des cheveux roux pour agrémenter ton crâne ?

Tu n’as pas dormi.
Sous tes yeux, il y a des cernes d’un noir charbonneux. La migraine qui te vrille les tempes est un perpétuel rappel de la fin qui s’approche – tes lèvres sont craquelées, ta gorge est sèche. Le sang pulse à tes tempes.
Ce serait simple.
Tu sais déjà comment t’y prendre.
Un opérateur militaire, au bon endroit, au bon moment. Un adroit contournement de ses protocoles de sécurité. Une balle. Net, précis. Efficace.
C’est tentant. Parce que tu es si fatiguée, Rhiannon.
Parce que tu ne peux rien faire pour éviter ça.

(Et cette migraine qui t’empêche de réfléchir !)
Tu te forces à sortir de ta cabine. Dans le couloir, l’air est un peu meilleur. Ça pue un peu moins l'humain.
Tu erres sans but. Tu ne devrais pas : ça gaspille de l’oxygène.
Mais si tu restes enfermée, il y aura un corps de plus demain. C’est une certitude.
Alors tu erres. Pieds nus sur le métal, dans un short pas trop propre, et un débardeur souvenir acheté au Loch Ness il y a si longtemps. Cheveux en vrac, qui n’ont pas vu un peigne depuis une bonne semaine.
Tu fais peur à voir.
Et tu erres, comme un fantôme.
Jusqu’à la porte scellée d’un des accès de l’Arboretum.
Tu pourrais appeler Teddy, mais il doit être débordé, à tenter de maintenir en vie tous ces malheureux animaux.
(Hier, tu as entendu un des soldats demander si boire le sang animal pourrait hydrater un humain. Qu’êtes-vous en train de devenir ?)

La tête te tourne un peu.
Tu appuies le front sur la paroi, te retenant d’une main pour ne pas tomber.
Tu as tellement soif.
Le sas coulisse, et tu sursautes vaguement – tu ne t’y attendais pas. Mais c’est vrai que tu portes un comlink de spécialiste et qu’on a dû te voir venir.
Tu reconnais la silhouette qui se tient de l’autre côté, et qui vérifie prudemment que tu es seule. Et désarmée. Comme si tu pouvais t’en prendre aux résidents de l’endroit.

« Teddy. » parviens-tu as articuler, dans un croassement rauque, avec un pauvre sourire qui trahit bien à quel point tu es près de capituler.
« J’ai même plus de larmes pour pleurer. » chuchotes-tu, un peu perdue.
Tu ne sais même plus pourquoi tu es venue le voir.
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Message(#) Sujet: Re: Grieve no more Grieve no more EmptyVen 3 Juil - 5:43

Les rares moments où Theodore dort, il rêve de chevaux.

Il rêve du Tennessee. Du ranch. Ses chevaux qui viennent doucement manger dans sa main à la clôture de leur champ. Leurs hennissements, pendant toute la journée, et le bruit étouffé de leurs sabots sur la terre. Les silhouettes élégantes et fortes, nerveuses et fragiles, qui courent les unes vers les autres, dans un ballet énigmatique.

Personnel autorisé détecté. Autorisation d’ouvrir le sas en attente. Les yeux du directeur s’ouvrent brutalement à l’entente de la voix d’Hécate, comme toujours aussi impassible et hermétique à la souffrance des humains sous sa supervision. Il s’extirpe avec douleur du lit de camp qu’il s’est installé à l’entrée de l’Arboretum, où il vit pratiquement, et attrape son pad afin de découvrir qui est à la porte. Depuis l’émeute, on lui a donné accès à la caméra qui surveille la porte de son lieu de travail, afin d’approuver personnellement quiconque veut pénétrer dans ces lieux. Son teint grisâtre trahit sa fatigue. Ses lèvres gercées sa déshydratation. Ses maux de tête persistants, le manque d’oxygène, couplé à l’eau qui manque cruellement. Et les idées sombres qui rôdent dans son esprit, une rancune amère envers ceux qui veulent mener l’équipage du Starship Voyager vers une fin précipitée.

Il ne fait plus la différence entre le travail, les loisirs, le repos, alors que chaque instant est consacré au travail. Le directeur de la sécurité et lui discutent parfois sur leurs pads, pendant les quarts de nuit qu’ils partagent - ou sont-ce leurs quarts de jour ? Le Campbell ne sait plus. Il a perdu toute notion du temps, toute notion de sanité d’esprit, aussi, il lui semble, enfermé dans son Arboretum en perdition, entouré de plantes desséchées et d’arbres jaunis. Vivant dans le rappel constant de leur échec et de leur fin probable, de tous ces efforts qui n’auront servi à rien, s’ils meurent tous.

Les restrictions de l’Arboretum sont strictes, plus que jamais. L’entrée réservée à ses bénévoles et au personnel approuvé, selon les heures prédéterminées avec la sécurité, sous haute surveillance. Quelques autres privilégiés, aussi, comme celle qui se trouve de l’autre côté du sas. Même sur la caméra de surveillance, impossible de ne pas la reconnaître. « Autorisation accordée, Hécate. » La porte coulisse sur la silhouette échevelée de Rhiannon, qu’il regarde non sans méfiance malgré tout. Comme si ce n’était pas vraiment elle. Une hallucination, peut-être ; une autre erreur d’Hécate ; le mimic, sinon, décidé à venir en finir avec lui. Ce n’est rien de tout cela. C’est vraiment Rhiannon. Son sourire perdu. « Teddy. J’ai même plus de larmes pour pleurer. Il est pris au dépourvu. Et en même temps pas du tout. Il la comprend. Bien trop. Viens ici. » Il ouvre les bras pour y accueillir Rhiannon. Le geste physique si rare venant de cet homme réservé, qui garde précieusement toutes ses démonstrations amicales, de confiance, en ce moment encore plus qu’à l’habitude. La rousse n’attend pas qu’il lui répète son offre et se réfugie dans son étreinte, le sas se refermant derrière eux.

Elle sent le chacal au moins autant que lui, mais même ça, il ne s’en rend pas compte. Il sent seulement sa chaleur, à travers ses vêtements de sport qui ne servent plus à aucun exercice, et son souffle laborieux, à la recherche de toujours plus d’oxygène. Teddy caresse gentiment les boucles ternes et cassantes, puis propose d’une voix un peu cassée, mais pas moins douce : « Tu veux venir voir Daisy et les autres avec moi ? » Eux, ils vont bien, au moins. Les réserves de nourriture pour animaux encore bien pleines ; et l'Américain ne le dit pas, mais parfois, il sacrifie son litre d’eau quotidien pour ces créatures qui n’ont rien demandé à personne. Et lorsqu’il est incapable de travailler et tout aussi incapable de dormir, il passe son temps libre à regarder les canards discuter entre eux dans l’enclos et les poules picorer de tous les côtés, inconscientes des drames spaciaux dont elles sont des protagonistes involontaires.
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Message(#) Sujet: Re: Grieve no more Grieve no more EmptyDim 26 Juil - 1:11

La méfiance de Teddy est un peu blessante, mais tu es trop occupée pour réellement t’en offusquer. Le monde n’a plus vraiment de sens et vu comment les choses ont tourné à bord, tu comprends très bien sa prudence et ses doutes. N’importe qui pourrait tenter de forcer les portes de l’Arboretum pour voler à boire, ou pire encore – certains ont essayé, d’ailleurs, et les dissensions sont de plus en plus nombreuses au sein de l’équipage. Cela valait-il vraiment la peine de survivre à la destruction de toute vie sur Terre, pour en arriver à ce point neuf siècles plus tard ? Tu sais que tout le monde ou presque se pose la même question. C’est sûrement même plus dur pour Teddy que pour les autres : lui, il s’est battu pour l’Arboretum, pour son cheptel, pour ses arbres et ses plantes. Et à présent qu’il avait réussi à relancer un écosystème complet, voilà que tout s’effondre à nouveau… Affreuse ironie. Tu n’as aucune idée de la force d’âme qu’il doit lui falloir pour arriver à surmonter tout ça : la déception, la tristesse. La lassitude. Son étreinte te surprend : il n’est guère démonstratif, d’ordinaire, le tout jeune directeur ; mais tu n’en apprécies pas moins cette offre de chaleur humaine, et tu te blottis contre lui, cramponnée à ton ami comme si c’était ta dernière chance de survie.

Tu te sens tellement seule.
Sa présence te fait un bien considérable.
Les opérateurs ne dispensent aucune chaleur, aucun réconfort ; et la compagnie des hommes se fait bien rare, dans ces jours tragiques où tout un chacun semble prêt à sauter sur son voisin pour un rien. L’homme est un animal, tu n’en as jamais eu autant la preuve que ces derniers temps, et cela t’effraie un peu, quand ton esprit est suffisamment clair pour y songer. Il faut croire que l’élite de la civilisation partage, au fond, les mêmes instincts que la lie de l’humanité. Tous des criminels, face à l’adversité… Quelle ironie. Quelle tragédie.
Quel incroyable gâchis.

La proposition de Teddy te tire un pauvre sourire, et tu hoches la tête contre son épaule. Il sait bien combien tu es attachée aux membres de la basse-cour – tu as baptisé chacune des volailles, contre sa volonté, trouvant pour chacun de ses petits protégés plumeux un nom mignon. Comme si ça allait empêcher qu’on les fasse rôtir un jour. Mais non, n’y pense pas, Rhiannon – pas maintenant, ce n’est pas le moment, et de toute manière cela ne ferait que brûler un peu plus tes paupières desséchées. « Oui, allons les voir – merci. Je ne leur ferai pas de mal, je te jure. » énonces-tu très sérieusement, relevant tes yeux rougis vers les cernes qui creusent les siens. Jamais tu ne ferais de mal à Daisy, à ses canetons, aux poussins ni aux poules, non jamais – mais tu as l’impression qu’il a besoin de l’entendre, alors tu le lui promets avec toute la conviction que tu es capable de rassembler. Pauvres innocents, bien ignorants d’un drame dont ils ne sont que les acteurs involontaires ! Accrochant ta main à celle de Teddy, tu lui emboîtes le pas en direction des enclos, laborieusement tant les crampes t’ont cisaillé les muscles. « Comment ils vont ? Et toi, je ne t’ai même pas demandé… tu tiens le coup ? »

Comment peux-tu y croire encore, voilà la question que tu voudrais lui poser en voyant l’énergie qu’il déploie à défendre son Arboretum – mais tu n’as pas le cœur d’aborder ce sujet douloureux, pas encore.
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Message(#) Sujet: Re: Grieve no more Grieve no more EmptyDim 26 Juil - 22:48

La rouquine accepte la proposition - si elle avait refusé, il se serait sérieusement inquiété de son état. Ou même, de si c’est vaiment elle. Un mimic avisé n’aurait pas oublié ce détail crucial ! « Oui, allons les voir – merci. Je ne leur ferai pas de mal, je te jure. Je te fais confiance. » Ça semble presque solennel, dit ainsi. Ce l’est sans doute même un peu, venant de Teddy, en cette grave situation, mais c’est affreusement sincère. S’il devait choisir une seule autre personne en laquelle place sa survie et sa confiance, ce serait Rhiannon. C’est grâce à elle qu’il est éveillé depuis plus d’un an et dans toute l’horreur de ce voyage, son amitié est une lueur d’espoir qui sait toujours le rassurer.

Le chemin jusqu’au enclos est lent. La torture de son corps perpétuellement courbaturé n’est rien à côté de celle de devoir traverser des bosquets desséchés et des plates-bandes complètement rasées, et de forcer ses yeux à ne pas les regarder. La main de la Galloise dans la sienne le force à rester dans le moment présent, dans ce moment amical qu’il veut agréable. Autant que faire se peut. Même en essayant très fort, ils ne peuvent pas oublier la réalité. « Comment ils vont ? Et toi, je ne t’ai même pas demandé… tu tiens le coup ? Ils vont bien. Plus que bien, même. L’ignorance est vraiment une excellente façon de vivre. La mare manque aux canards, je crois bien, mais ils aiment avoir de la compagnie et s’entendent bien avec les poules. De toute façon… ce n’est pas comme si j’avais bien d’autres tâches. » À part encore et toujours restreindre l’approvisionnement. Le directeur n’a jamais eu une tâche aussi complexe, aussi honnie, ennemi principal de celles et ceux qui souffrent de la faim, de la soif, qui oeillent avec haine et envie ses volailles diverses.
Alors venir se reposer auprès de la mare asséchée, du poulailler, est tout ce qu’il peut faire pour se calmer. Pour se convaincre de continuer. Pour ne pas tout simplement tout arrêter, ou faire quelque chose de bien plus grave. Pas envers lui-même : envers les autres.
Theodore a toujours caché des relents de misanthropie, alimentés par son statut de jeune rancher Noir dans un État raciste, et ceux-ci se font particulièrement aigus depuis quelques temps.

« Je vais mal. La voix cassée est pleine de morgue. Ça ne sert à rien de mentir. Plus maintenant. Pas avec elle. Pas plus mal que les autres. » Il voudrait soupirer, mais même ça, il ne le fait pas - trop d’air à reprendre ensuite. Tout économiser, autant que faire se peut. Réprimer les bâillements, l’appel de son cerveau pour plus d’oxygène, alors qu’il n’a rien à lui offrir. Arrivés aux enclos, ils dépassent ceux encore vides réservés au gros bétail (elles ne risquent pas d’être réveillées un jour, les pauvres vaches…) pour se diriger vers le poulailler et où l’ancienne mare à canard se tenait, glougloutant au loin. Il n’y a désormais que le cancannement joyeux des bêtes, comme accueil. « Pourquoi tu ne dors pas, toi ? »
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Message(#) Sujet: Re: Grieve no more Grieve no more EmptyMar 4 Aoû - 18:21

La confiance de Theodore te touche, même dans l’état d’épuisement où tu te trouves. Ces jours-ci, tu as l’impression que chacun se retourne contre son voisin, et constater qu’il continue à te faire confiance te va droit au cœur. Ça, ou bien il te considère fort peu crédible, comme potentielle menace, et même si cette idée est un peu vexante, tu dois bien admettre qu’elle est plutôt véridique ! Si cette aventure doit virer Highlander et qu’à la fin il n’en restera qu’un, tu ne mises guère sur tes chances d’être l’heureux dernier survivant. Est-ce que vous en arriverez à ce stade ? Les probabilités ne sont pas vraiment réjouissantes, et tu perds un instant le fil de la discussion, égarée dans tes pensées moroses. La voix de Theodore te ramène à la réalité après quelques instants seulement, et tu clignes péniblement des yeux dans l’atmosphère affreusement sèche de Voyager. Il va mal, te dit-il ; et rien ne te vient. Tu voudrais le réconforter, mais à quoi bon ? Tout ce que tu pourrais lui dire ne serait qu’un mensonge qui gaspillerait de l’oxygène ; le serrer dans tes bras est au-dessus de tes forces tant tes membres sont lourds. Tu ne peux même pas soupirer – l’air est trop précieux pour le gâcher, et tout ce qui peut encore être économisé doit encore l’être.

La question qu’il te pose n’a pas vraiment de réponse, et tu gagnes un peu de temps en t’agenouillant pour câliner les poules qui se sont rassemblées autour de toi, guettant avidement l’apparition de grain entre tes mains. Tu ne leur as rien apporté, mais tu gratouilles quand même quelques têtes ici et là, avant de te relever péniblement, cherchant Daisy des yeux. L’attention de Theodore est toujours rivée sur toi, et tu finis par te résoudre à lui répondre. « Je n’arrête pas… de me demander si j’ai bien fait. De postuler pour Voyager. Si j’étais restée sur Terre… je serais morte avec mes proches, et j’en serais pas rendue là aujourd’hui. » Ça virevolte, dans ta tête, dès que tu fermes les yeux. Des visages familiers, des voix qui résonnent dans le dédale de ta mémoire, le souvenir de tes proches qui te reproche d’avoir survécu alors qu’ils sont retournés à la poussière depuis… si longtemps, Rhiannon, que tu en as la nausée rien que d’y penser. « Je crois que je m’en veux d’être encore vivante et de pas me battre pour le rester, alors qu’ils sont morts sans pouvoir rien y faire, tu comprends ? » S’il comprend, il pourra peut-être t’expliquer. Il faudrait sûrement que tu poses la question au psy du coin, mais il est déjà très occupé – depuis son réveil, il y a deux semaines, tu l’as à peine croisé. Il te prend déjà sûrement pour une cinglée, de toute manière.

Tu as si mal à la tête, que tu as l’impression de la sentir pulser.
Si seulement tu pouvais dormir… !

« Tu ne regrettes pas, toi ? D’avoir perdu tout ce que tu avais, pour arriver jusque là et finir… comme ça ? »

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Message(#) Sujet: Re: Grieve no more Grieve no more EmptyLun 10 Aoû - 5:16

Les poules qui viennent s’amasser à leurs pieds lui arrachent un petit sourire, si bref, pourtant sincère. Sa vocation lui est venue par défaut, sur Terre, alors que son père en a fait un rancher tout comme lui, sans jamais vraiment lui demander son avis sur la question, mais il faut croire que c’était sa destinée.Voir Rhiannon câliner les animaux avec tant de précaution et de gentillesse le fait sourire, aussi. Ça ne réglera rien du tout, ça ne change même pas le mal de place, mais si ça peut apporter un peu de baume sur son coeur… juste un peu.

La réponse de son amie tarde, se fait lente, même prudente. Il la comprend. Ce sentiment étrange de fatalité, d’être encore vivant et ses êtres chers non. D’avoir cette chance alors que tous les Terriens n’en ont eu aucune. « Tu ne regrettes pas, toi ? D’avoir perdu tout ce que tu avais, pour arriver jusque là et finir… comme ça ? Je ne sais pas », répond posément l’éleveur, les yeux posés sur les poules. Il ne sait pas parce que ces temps-ci, réfléchir est si difficile, si demandant, un effort de tous les instants. Parce que se poser trop de questions sur sa survie, sur pourquoi lui, le jette toujours dans des réflexions trop sombres qui tournent au pourquoi eux. Parce que somme toute, Theodore Campbell n’a toujours été qu’un rancher du Tennesse, et rien d’autre, et qu’il aurait certainement dû se contenter de la simplicité de cette vie.

Un cancanement dans son dos l’avertit que les canards ont décidé de se joindre à eux, curieux de savoir ce qui agitait autant leurs camarades gallinacées. Daisy en tête, celle-ci émettant un cancanement joyeux à la vue de son amie Rhiannon, les animaux viennent se joindre à eux. Theodore s’assit directement sur le sol, les jambes croisées, et laisse les canards venir claquer du bec contre ses mains et ses shorts, à la recherche de grains, ou de quelque chose d’un peu intéressant. Ses doigts caressent un dos ici, des ailes-là, jusqu’à ce que Daisy elle-même vienne picorer ses jambes avec curiosité. « Mon père est décédé quand j’avais 20 ans. J’ai vendu le ranch. Ma mère habitait à l’autre bout du pays. » Il n’a jamais vraiment parlé de sa vie à la Galloise. Comme si son existence avait quoi que ce soit de fabuleux. Teddy le rancher du Tennessee, il ne doit pas oublier. Un civil comme les autres. Personne d’incroyable, ni de si important. Là, pourtant, en ce moment, il sent le besoin de le dire. Juste un peu. De se rappeler ce qu’il a laissé derrière lui, soit, presque rien. « Je ne devais même pas faire ce voyage, j’étais réserviste jusqu’au 23 décembre 2018. Un signe, qu’il s’était dit lorsqu’on l’a appelé pour lui demander de remplacer un des responsables du cheptel, décédé dans un accident. Je suppose que je me dis que… maintenant que je suis ici… ce serait bête de baisser les bras. »
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Message(#) Sujet: Re: Grieve no more Grieve no more EmptySam 22 Aoû - 22:10

Tu n’aurais jamais dû croire Allan quand il te répétait que tu étais faite pour cette mission. Il voulait simplement ne pas s’embarquer pour une croisière de 50 ans sans sa partner in crime – et quelque part, tu lui en veux un peu, de t’avoir fait avaler que tu avais parfaitement ta place au sein du projet Voyager. Bon, clairement, c’est de la mauvaise foi et tu en as parfaitement conscience : si tu avais été si peu adaptée à la mission, tu aurais recalée avant le départ, comme des millions d’autres qui n’ont même pas passé les entretiens, et des centaines supplémentaires dont les candidatures ont été rejetées par la suite.
Et pourtant, tu te sens si démunie, Rhiannon.
Tu n’es qu’une Galloise comme les autres, une fille du terroir, secrètement bien plus à l’aise dans la vieille maison de tes parents que dans la ville fourmillant d’activité. Bien plus tranquille dans ton petit coin à toi, devant ton clavier à réfléchir aux mille complexités d’un problème donné, que devant la foule à défendre tes théories. C’est sûrement pour ça que tu te sens si bien à l’Aboretum, au milieu des animaux : eux n’attendent de toi ni brillante éloquence ni courage suranné. Tu observes Daisy tourner autour de Teddy avec curiosité, et un sourire fatigué éclaire un instant ton visage.

Il ne sait pas, dit-il. Attentive, tu l’écoutes de ton mieux, mobilisant l’énergie de ton pauvre esprit fatigué, absorbant les détails de sa vie qu’il ne t’avait jamais confiés jusque-là. Une vie somme toute assez simple, presque banale – un peu comme la tienne, de l’autre côté de l’océan. Remplacé à la dernière minute – presque le dernier jour, et tu hoches la tête avec sympathie. Tu comprends. Il n’aurait pas dû venir, et voilà que le hasard, la (mal)chance ou le destin l’ont jeté sur une voie qu’il n’aurait pas dû emprunter… comment savoir à présent si c’est un bien ou un mal ? Était-ce un cadeau des dieux, pour échapper à la désolation qui a ravagé la surface de la Terre ; ou le vilain tour mesquin infligé pour souffrir une longue litanie de tourments ? Il ne sait vraiment pas, Teddy, et tu ne sais pas vraiment non plus, et au final, est-ce vraiment important tout ça ? Il ne reste presque plus rien comme ressources, comme motivation, ni même comme espoir, alors… Mais non, lui refuse de baisser les bras, et pendant une petite minute, la seule réponse que tu peux lui faire est un petit soupir abattu.

« Est-ce que ça en vaut la peine, au fond ? Même si on trouve de l’eau, même si on peut relancer les compresseurs d’oxygène – Teddy, tu crois vraiment qu’on a ce qu’il faut pour rebâtir… ? Qu’on a le matériel nécessaire, les informations, ça, j’en doute pas – mais est-ce qu’on en serait seulement capables ? De mettre de côté toutes nos différences, tous nos conflits passés… » Ta voix se tait, ton regard se perd au loin, et ton expression traduit bien ton manque de confiance en l’humanité. Rien que les jours derniers, à voir les membres de l’équipage se dresser les uns contre les autres…
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Message(#) Sujet: Re: Grieve no more Grieve no more EmptyMer 26 Aoû - 4:36

Sa rouquine amie semble avoir perdu tout espoir, là où l’homme a encore quelques bribes de celui-ci, sous la couche de misanthropie qu’il développe peu à peu, sous la méfiance, sous la distance et le secret. Peut-être est-ce un trait bien américain, en fait, que ce désir crasse d’aller toujours plus loin, de refuser de tout laisser tomber, de se battre jusqu’au désespoir pour un  american dream qui n’a toujours existé que là, dans leurs rêves. Il n’empêche que Teddy ne peut pas se rendre à la fatalité de se dire que tout ceci est en vain. Que tout ça ne sert à rien. Qu’il ferait mieux de sacrifier ses poules et ses canards, puisque rien d’autre ne les attend.
Allez savoir, mais sacrifiez ces animaux pour lesquels il se bat corps et âme depuis son réveil, pour lequel il dort de moins en moins, il est incapable de s’y résoudre, qu’importe qu’au point où ils en sont, ça puisse passer pour un entêtement illogique.

Il ne sait définitivement pas quoi répondre, si ce n’est je ne sais pas.

« Je ne suis pas allé à l’école longtemps, répond le Campbell, la voix rauque et fatiguée, mais y’a toujours eu des gens unis et d’autres qui ne l’étaient pas. » Banalité, évidence, et pourtant. C’est parfois bien de se rappeler que l’histoire n’est pas entièrement noire, ou blanche.

Il retient son soupir et finit par mettre sa tête douloureuse dans ses mains, fermant les yeux afin de calmer un peu la migraine persistante, latente, qu’il se traîne depuis… des semaines, est-ce bien cela ? Ses sacrifices d’eau ne l’aident certainement pas, mais il ne veut pas en parler à Rhiannon. Il craint, soudainement, qu’elle lui dise que c’est vain. Qu’ils ne seront pas capables, même avec toutes les ressources. « Crois-tu qu’Hécate aurait des réponses à ces questions-là ? Il rouvre les yeux en même temps qu’il pose sa question, fixant ses prunelles sombres sur la Galloise. Tout ce temps toute seule, elle doit être devenue philosophe, en plus de statisticienne. » Ça serait presque arrangeant, même si Hécate pouvait tout simplement leur dire quelles sont leurs chances de survivre à tout cela. Si elle pouvait calculer tous les facteurs imaginables et leur donner une réponse claire, telle un Dieu nouveau genre. Une déesse hyper moderne.
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Message(#) Sujet: Re: Grieve no more Grieve no more EmptyDim 11 Oct - 19:00

Ta foi en l’humanité est décidément bien basse. Ce n’est pas faute de t’être accrochée, certainement pas ; tu as l’impression d’avoir fait tout ce que tu pouvais pour tenir le désespoir à distance, depuis ton réveil. Tu as essayé de voir le bon côté des choses, de te concentrer sur le positif : voir ce que jamais personne n’aurait envisagé, visiter des planètes que les Terriens n’ont jamais eu la chance de découvrir. Devenir une pionnière, une conquérante, une vraie aventurière – mieux valait ne pas s’appesantir sur tout ce qui avait été perdu à votre insu, avant votre éveil.
Tu n’as plus le courage de t’y contraindre, et même si tu as bien conscience que t’apitoyer sur toi-même ne te mènera nulle part, tu n’as tout simplement plus la force de te porter toi-même à bouts de bras. Tu es une pleutre, voilà. La partie de toi qui reste encore capable de raisonner clairement malgré la fatigue le reconnaît avec grande honte, mais voilà : tu es lâche, Rhiannon, et tu n’as pas forcément ta place parmi les courageux qui se battent encore, aux côtés de ceux qui veulent continuer la lutte jusqu’au dernier instant, comme Teddy.
Un homme admirable, ce Teddy.

Même si sa question éveille mille frissons d’angoisse glacée, jusqu’à atteindre la fibre même de tes os. « Hécate… » murmures-tu, tes pensées s’agitant dans toutes les directions. Un rire un peu rauque t’échappe en te déchirant la gorge, trop desséchée pour un exercice qui naguère t’était coutumier. Plein de sarcasme, ce rire amer, alors que naguère tu étais une personne joviale et enjouée… « La semaine dernière, elle a accueilli le psy à la sortie du caisson, en lui annonçant une espérance de vie de deux semaines. J’étais là et je peux t’assurer que ça l’a pas particulièrement mis en confiance, le docteur Messina. J’espère que ses talents de statisticienne peuvent être sujets à contestation. Quant à son aspect philosophe, je la sens plutôt fataliste, si tu veux mon avis. » Elle ne devrait pas l’être, de toute manière. Philosophe. Tu secoues la tête, le regard absent tandis que ton esprit considère à nouveau ce problème qui te hante depuis l’instant de ton réveil, quand tu as constaté l’ampleur des libertés que l’IA prend avec son propre code de base. Est-il encore temps de vous en préoccuper, au vu de vos conditions de vie actuelles, et des chances de survie qui vous sont prédites… ? « Tu sais, Teddy, elle me fait peur, Hécate. Elle n’aurait jamais dû être capable d’évoluer seule, il y a des barrières codées dans la base même de sa conscience. Elle ne devrait même pas avoir de psyché, mais va savoir comment… elle a construit son individualité, alors même que c’était impossible. Je n’ai aucune idée de ce qui s’est passé depuis notre départ, mais je suis sûre d’une chose : ça n’aurait jamais, jamais dû se produire. » Ton regard se porte sur tes mains nouées devant toi. Tu ne sais pas, tu n’as pas la réponse, et ça te terrifie. Ton domaine est censé être une science exacte, mais tu as l’impression que tout est en train de t’échapper.

Et tu ne devrais pas parler de ça aussi ouvertement, pas avec l’IA omniprésente à bord, tu en as bien conscience – mais la fatigue l’a emporté sur ta prudence.
Vous serez bientôt tous morts, de toute manière, alors…

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Message(#) Sujet: Re: Grieve no more Grieve no more EmptySam 17 Oct - 5:27

La nature anxieuse de son amie n’a jamais été un secret, depuis qu’ils se connaissent, depuis les premiers jours de son éveil de son cryosommeil. Il y a quelque chose de bien différent, cette fois-ci, dans l’angoisse qui émane de la rouquine. Quelque chose de glacial qui vient de bien plus profondément et s’attache à autre chose qu’à tout ce qu’ils ont vécu sur l’Arche… tout ce qui leur semble bien futile, alors que l’imminence de la catastrophe finale se rapproche peu à peu.

Les paroles de Rhiannon, celles qui suivent ce petit rire qui ne lui ressemble pas, lui donnent froid dans le dos. Un regain d’énergie qui le fait ramener ses genoux contre sa poitrine, comme un enfant, à la recherche d’un peu de réconfort. Autant devant les pronostics sombres d’Hécate que devant cet esprit intelligent qu’elle a développé seule. Lui qui pensait que depuis le début… que tout ceci était voulu. Penser que ce ne l’a jamais été est… « Crois-tu que… quelqu’un, lui aurait donné des accès qu’il ne fallait pas, pendant le voyage ? », tente-t-il faiblement, la voix étouffée contre ses genoux tachés de terre et de poussière. Tellement de théories circulent à propos de… de tout. De complots qui s’ourdissent sur la station spatiale, qui remonteraient aussi loin que la Terre, en témoignent les interrogatoires menés. Les meurtres. Les attentats. À quoi bon, alors que leur planète n’est plus ? Teddy n’en a aucune idée, mais devant le fait accompli, il peut seulement trouver tout cela… futile.

Son front s’appuie sur ses genoux, ses yeux se ferment, comme si en oubliant le monde autour, celui-ci pourra aussi l’oublier. Ou qu’Hécate ne pourra pas les entendre tenter de deviner ce qui cloche, avec elle. Le soupir retenu, les doigts qui viennent doucement masser ses tempes, pour tenter d’en soulager la douleur. La voix fatiguée casse un peu, alors qu’une autre option, bien plus sombre, lui vient à l’esprit : « Ou ce qu’il s’est passé avec le commandant Sheridan… avec d’autres, avant lui... » D’autres passagers, absorbés, intégrés.
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