Des pi..des pipi...des PIRATES...à bord !!

C’est un drame. Un véritable drame. L’apocalypse. La fin du monde.

Tu as attendu quelques jours depuis l’horrible meurtre lors de cette réunion cauchemardesque avant d’aller voir Alexandria. Mais là, tu ne peux plus attendre. Tu ne peux plus rester cloîtrer dans ta cabine à attendre que ton nom apparaisse avec la mention « A éliminé » sur un dossier confidentiel révélé au grand jour pour tu ne sais pas quelle raison. Si, peut-être que l’on va te tuer, toi aussi pour avoir construit l’Arche. Finalement, si on en est là, c’est de TA faute. Si tu n’avais pas construit l’Arche, on n’en serait pas là aujourd’hui. Alena et les autres seraient encore vivants et ces pirates, ces hackers, ces meurtriers ne seraient pas là en train de tyranniser les passagers de Voyager.

Tu ne peux pas. Tu vas devenir folle, si ce n’est pas déjà le cas, à rester dans ta cabine, à remettre les objets en place (oui, ceux qui sont déjà parfaitement droits et symétriques). Tu as remué tout le couloir entre les cabines de Mar, Allan, Stephen, Alexander et Frye. Tu n’es plus sûre, mais tu crois que tu es rentrée dans une autre cabine que la tienne et que tu l’as rangée… Tout ce qu’il s’est passé t’a chamboulée, mais en plus tu es convoquée, toi, dans quelques jours pour un interrogatoire. Te pensent-ils réellement coupable ? Tu n’es même pas capable de tuer une mouche, comment aurais-tu pu aider pour le meurtre d’Alena ?

Tu tapes machinalement trois fois à la porte du bureau d’Alexandria Michaelides. Vous avez sympathisé lors de la formation et s’il y a bien quelqu’un à bord qui sait et qui pourra te dire, c’est elle. Bien sûr les hautes sphères doivent être au courant de quelque chose, mais de là à te confier les secrets de Voyager rien n’est moins sûr ! La pauvre vient d'être réveillée. Son réveil se fait dans de terribles conditions et tu le déplores totalement. Heureusement qu’elle est là d’un certain côté c’est LA personne de la situation, s’il y a bien quelqu’un sur l’Arche capable de rétablir l’image de la station, c’est bien ELLE.

« Alexandria, c’est Magdalena Hofer, spécialiste aménagement et conceptrice des plans de la station, te souviens-tu ? Puis-je entrer ? » C’est une question de vie ou de mort. Ta voix est tremblante et traduit clairement de ton inquiétude. En plus des aliens si des terroristes se sont glissés parmi les passagers, tu ne donnes pas cher de l’ambiance et de la vie sur Voyager.

Le monde n’a plus aucun sens. Pendant que tu dormais, il s’est passé quelque chose d’inattendu, un grand bouleversement cosmique, et la logique a pris le large sans prévenir personne. La Terre n’est plus. La station Voyager est désormais ton monde tout entier. Tout ce qui fut ta planète et ton passé est uniquement préservé à l’intérieur des serveurs informatiques d’Hécate. Et des aliens décidés à vous dévorer ont envahi une partie du Starship. Bien.
Ah, et visiblement il y a aussi des hackeurs à bord.
Pour eux, tu as une très vague idée de ce qui pourrait bien être en train de se passer. Ton père t’avait prévenue qu’il y aurait potentiellement d’autres personnes parmi l’équipage, qui comme toi dissimulent quelques affiliations pas spécialement recommandables… Serait-ce le cas ? Et si oui, pourquoi n’as-tu pas été mise au courant ?
Il est vrai que ta sortie de cryosommeil a été plutôt chaotique. Si tu restes vigilante, sûrement vas-tu recevoir des informations, des précisions… quelques instructions.

On toque à la porte de ton bureau – enfin, de la pièce qu’on t’a attribuée, et que tu essaies d’aménager tant bien que mal avec les quelques caisses que des opérateurs zigzagant de manière très inquiétante ont sorti de stockage pour toi. Il te manque la moitié de tes affaires, et l’une de caisses contient des objets qui ne t’appartiennent pas… Parfait. Ça commence bien… ! Le nouvel arrivant tombe à point nommé pour te changer les idées. Peut-être s’agit-il d’un des mystérieux pirates de bord, venu t’expliquer les choses… ? Non, visiblement pas : la voix qui parle te semble familière. Le nom, tu le connais – oh oui, tu te rappelles parfaitement de Magdalena ! Un sourire amusé traverse un instant ton visage : l’idée de revoir l’Autrichienne un peu dérangée te fait vraiment plaisir, et tu es rassurée, quelque part, de savoir qu’elle aussi s’est tirée indemne de… de tout ça. Tu te rappelles avec plaisir de votre formation au centre de Cologne, en Allemagne : vous aviez beaucoup discuté, beaucoup ri aussi, beaucoup partagé. Vos histoires respectives vous ont rapprochées, et tu es soulagée de savoir que tu comptes au moins une amie dans l’équipage.

« Bien sûr ! Entre, Magda ! » réponds-tu en déposant sur le bureau la caisse que tu tenais avant d’avancer vers le seuil. La porte coulisse dans la paroi, et tu accueilles ta visiteuse avec un sourire fatigué aux entournures, mais sincèrement content. Tu ne réfléchis pas vraiment : tu la prends dans tes bras, et tu la serres fort. Tout autant pour calmer l’angoisse dans son attitude que pour le contact humain. « Je suis heureuse de te voir, j’ai du mal à m’y retrouver dans tout ce désordre… autant dans le bureau qu’en dehors ! Viens, entre, installe-toi. Je suis à peu près sûre d'avoir des fauteuils quelque part sous les housses. Je ne te demande pas comment ça va… ? Tu es réveillée depuis longtemps ? » demandes-tu, d’un ton hésitant.

Quand tu rentres dans le « bureau » d’Alexandria, tu frôles littéralement l’attaque cardiaque. Tout ce désordre. Tu sais bien qu’elle vient de se réveiller, que les débuts à bord de l’Arche sont toujours chaotiques, ranger ces affaires, etc. Il y a des choses partout. PARTOUT. Tu ne sais même pas où regarder tellement, il y a des caisses dispersées à travers toute la pièce. C’est direct, tu ne te sens pas très bien dans cette pièce où tu as l’impression de ne pas pouvoir respirer. Tu n’es pas étonnée quand Alexandria t’assure ne pas s’y retrouver dans tout ça. Tu regardes un peu méduser la pièce. Tu es un peu décontenancée quand elle te propose de t’asseoir, c’est très aimable à elle, mais…

Tu commences à fouiller un peu sous les housses qu’elle te montre pour te faire une petite place, mais tu n’es pas sûre de pouvoir t’asseoir sereine au milieu de tout ça… Dès que tu peux te frayer un chemin, tu te poses sur les fauteuils, mais machinalement tout en parlant, tu commences à faire des piles autour de toi d’objets par type afin de pouvoir mieux les ranger ensuite. On sent que tu as l’habitude et toute l’organisation qu’il y a derrière tes gestes.

« Oh là là, Alexandria, je suis dans tous mes états… Tu te rends compte, mais tu te rends compte. Les dossiers de passagers à éliminer, les hackeurs, les aliens… Je suis contente que tu sois réveillée, tu es la femme de la situation !  »

L’Arche a bien besoin de la chargée des relations publiques pour rassurer les passagers. Les messages de propagande qui défilent sur les écrans n’ont plus beaucoup d’impact sur le moral et les humeurs de tout le monde à bord. Alexandria tombe à pic !

Tu ne réponds pas à la question de comment tu vas, ton état traduit parfaitement ton mal-être. La veille, tu es déjà allée dans la cellule psychologique mise en place pour les passagers et tu comptes bien y retourner. Tu as besoin d’en parler, d’extérioriser et d’être rassurée quant à la situation à bord.

« Je suis réveillée depuis juillet, ça va faire 8 mois déjà. Ça allait au début, quelques problèmes prévisibles, des morts… Je crois que c’est en septembre avec la destruction de la verrière de l’Arboretum que la situation a commencé à nous échapper… Je ne sais pas comment cela va se terminer...» L’inquiétude se lit sur ton visage plus qu’expressif.

Tu continues à faire tes piles et tu passes quelques objets de temps en temps à ton amie pour l’aider, naturellement, à ranger son bureau. Si tu avais su, tu aurais emmené ton étiqueteuse, tes caisses de rangement, tes post-its, tes stylos pour un rangement parfait !

Tu vois bien la panique dans le regard de Magdalena – et une partie de cette tension vient très certainement du désordre sans nom qui règne dans la pièce qui t’a été attribuée. Et encore, elle n’a pas vu la quantité affreuse de poussière, d’araignées et autres débris que tu as fait sortir de là par un bataillon d’opérateurs bringuebalants (l’un d’eux a bien failli t’éborgner d’ailleurs). Un petit sourire attendri traduit ton amusement lorsque tu la vois parcourir le bureau du regard – ses doigts remuent légèrement, comme si elle s’imaginait déjà tout trier et mettre à sa place. Cette chère Magda ! Elle t’aurait presque manqué, si tu avais eu conscience du temps écoulé depuis votre départ. Pour toi, c’est comme si tu l’avais vue hier encore ! Même si elle a été mise en sommeil quelques jours avant toi. Tu as eu l’insigne privilège de faire partie des derniers à être placés en caisson : il fallait bien que la spécialiste des relations publiques accorde les dernières interviews, prononce les derniers discours, serre les dernières mains. Dire qu’à l’époque, tu avais hâte de pouvoir enfin partir… ! Tu n’es pas trop sûre de ce que tu ressens à présent. Tu n’as pas vraiment eu le temps d’y réfléchir, en fait.

Les mains dans une caisse, tu observes Magdalena s’installer et commencer à faire des petites piles de bric-à-brac, vidant méthodiquement un carton de son contenu qu’elle trie avec une expertise sûrement née de l’habitude. Son stress est perceptible, tout autant dans ses mouvements que dans son intonation tandis qu’elle te raconte les nouvelles, et tu hoches gravement la tête. Oui, huit mois dans ces conditions, tu comprends parfaitement qu’elle se soit sentie oppressée ! D’autant plus que vous êtes vraiment fort peu nombreux, les tâches et les responsabilités de chacun doivent être considérablement accrues – et un instant, tu t’inquiètes un peu de ta propre charge de travail. Que va-t-on te demander de faire, au juste… ? L’aspect « moral de l’équipage » te semble la première priorité – il n’y a que fort peu de personnel au secteur divertissement, si tu as bien suivi – et il va bien falloir que tu arrives à contacter les éventuels pirates à bord, voir qui ils sont, au juste. Et surtout, quelles instructions ils ont reçues. Parce que poursuivre aveuglément un ordre de mission obsolète depuis neuf siècles ne te tente que moyennement…

« L’Arboretum a été détruit ? » Ta surprise est totale : personne ne t’en a soufflé mot, c’est pourtant un événement majeur et conséquent ! Sans Arboretum, pas de culture, pas d’élevage, pas d’observatoire, et surtout, pas de promenades bucoliques sur arrière-plan de fond stellaire ! Peut-être est-ce pour ça que les membres de l’équipage sont extrêmement tendus ? « Comment vous vous nourrissez sans l’Arboretum ?! Vous avez mangé les animaux ? » Est-ce que l’on attend de toi que tu ingurgites des substituts de repas insipides ? Tu n’as pas signé pour ça, hein !

Comment Alexandria peut supporter d’être à ce point dans le désordre ambiant. Comment ? C’est une idée inconcevable pour toi, tu ne te souviens plus la dernière fois où tu as vu autant de désordre… Chez toi, jamais. C’est vrai que les premiers pas dans le nouvel Arboretum étaient dignes d’une scène post-apocalyptique, tout était en vrac. Un spectacle de désolation.

« Un groupe est parti explorer une brèche à l’extérieur de la station. La navette a été déviée par un alien et a percuté la verrière. J’étais avec d’autres à l’intérieur de l’Arboretum, nous avons réussi à fuir à travers les conduits de maintenance. Beaucoup ont perdu la vie et l’alien a profité du chaos pour s’engouffrer dans la zone sécurisée. La section de l’Arboretum a complètement été ravagée. Sa réhabilitation a été une priorité absolue pour notre survie. » Tu marques un temps d’arrêt pour écouter les questions de ton amie. « Tu n’as pas vu les burgers au menu dans le réfectoire ? » dis-tu sur le ton de la plaisanterie tout en continuant à faire tes piles tranquillement.

« Nous sommes rationnés. On mange une nourriture synthétique, un genre de bouillie protéinée et parfois même un substitut de bouillie. Un vrai régal ! Grâce aux expéditions Icarus, on a parfois de la viande issue de bétails alien, des fruits, du poisson… C’est varié, mais c’est rare ! » La nourriture… Peut-être l’un des points que tu détestes le plus à bord, toi qui aimes tellement manger, savourer le bon goût des aliments, les mélanges et les saveurs… Sur Voyager, la nourriture n’a pas de goût. Tu n’es même pas sûre qu’on peut véritablement appeler ça de la nourriture. « Cela fait 4 mois maintenant, les récoltes commencent à reprendre ! Le directeur Campbell protège corps et âme ses élevages. »

Tu aurais tellement préféré lui annoncer de meilleures nouvelles, mais tu as beau chercher… tu n’as pas grand-chose de positif à lui dire, depuis ton réveil, l’équipage enchaîne galère sur galère. En huit mois, tu as tellement de choses à lui raconter. Tellement. Tu ne comprends pas d’ailleurs comment on ne l’a pas réveillé avant, mais tu as entendu dire que les caissons sont capricieux et qu’on ne réveille pas toujours la bonne personne. C’est un peu comme jouer à la roulette russe.

Tu changes de sujet, mais tu le sens ton ventre noué ; certes, le désordre ne doit pas être étranger à cette angoisse grandissante, mais les terroristes à bord non plus. « On t’a dit quelque chose, au sujet de… tu sais… ceux qui ont piraté le système ?? » Tu as un frisson rien qu’à l’idée qu’il y a des terroristes à bord. Tu veux savoir si ton amie sait quelque chose de plus que toi, si tu dois craindre pour ta vie, pour sa vie, pour la vie des autres. Tu ne t’es pas liée avec grand monde à bord, occupée à aider ici et là pour remettre sur pied la station alors tu es contente de voir une amie, une alliée enfin éveillée.

Magda raconte, et tu es suspendue à ses lèvres. Tu as peine à croire ce qu’elle te décrit, mais ton esprit tricote fébrilement de ton côté, et tu imagines l’Arboretum au moment du crash. La grande verrière, magnifique et majestueuse, ton endroit préféré sur les plans virtuels de la station et ensuite, lorsque les premières photos sont arrivées de l’orbite pendant l’assemblage – tout cela, saccagé à cause d’une erreur de pilotage. Causée par un alien, t’explique l’architecte – ça, tu as un peu de mal à le croire. Sur tes dossiers, ils ressemblent à de petites araignées à peine plus hautes que l’assise d’un fauteuil ; comment pourraient-ils dévier une navette aussi imposante que Cygnus et Pegasus ? Ah, mais peut-être y a-t-il plusieurs sortes d’aliens ? Il te semble avoir lu quelque chose à ce sujet dans la pile insensée de compte-rendus divers et dossiers farfelus que l’on t’a transmis sur ton pad.
Et l’on attend de toi que tu fasses avaler à l’équipage que tout va bien dans le meilleur des mondes.
Et que vous avez, tous, une chance insolente d’être encore en vie.
Bien bien.

Magda continue son récit, et tu prends mentalement quelques notes. Ça vaut sûrement le coup de faire ami-ami avec le directeur Campbell, visiblement : il a l’air très dévoué à sa tâche et c’est toujours intéressant d’être dans les petits papiers de l’homme qui a la clé du réfrigérateur. Tu n’es pas trop sûre de vouloir manger de la viande alien (ou de la volaille alien, ou du poisson alien, ou quoi que ce soit d’alien, d’ailleurs) ; mais tu ne dirais pas non à quelques tomates et une ou deux pommes. Heureusement que la catastrophe n’a pas décimé les récoltes, vous seriez dans de beaux draps… La migraine que tu traînes depuis ton réveil se rappelle à ton bon souvenir, et tu retiens une grimace d’inconfort. Il y a trop de choses à penser. Tu dois faire main basse sur une arme, c’est la première priorité (même si ton petit doigt te souffle que l’Arabe aux commandes de la sécurité va chercher à te mettre les bâtons dans les roues) ; vérifier que les stocks d’eau et de nourriture sont suffisants, ainsi que ceux de médicaments (pour te rassurer, sinon tu auras du mal à dormir) ; et faire le point sur les membres de l’équipage éveillés (pour tenter d’identifier tes alliés).

L’ordre d’éveil des passagers te semble d’ailleurs un peu farfelu – pourquoi une coach sportive, une couturière, une chanteuse ? Pourquoi donc, alors que l’on manque visiblement de techniciens et de réparateurs ? Cela dépasse ton entendement, et tu te notes également de te renseigner sur le sujet. Tout cela semble vraiment… anarchique, pour ne pas dire chaotique. La question de ton amie te sort de tes réflexions, et tu secoues négativement la tête, dissimulant soigneusement les rouages de ton esprit qui tournent à plein régime. « Je n’ai eu aucune information à ce sujet, à part ce que l’on m’en a dit à la réunion. J’avais cru comprendre que le problème, c’étaient les aliens ; pas des pirates. Je t’avoue que je peine à m’y retrouver, d’où ma tentative d’installer mon bureau pour pouvoir prendre mes marques et réfléchir. » D’un grand geste du bras, tu désignes le désordre ambiant – considérablement réduit maintenant que Magda a pris les choses en main, d’ailleurs. Peut-être en sait-elle plus, elle, qui est réveillée depuis quelques mois déjà ? Peut-être devrais-tu sonder ses opinions.

« Magda, tout cela me semble… fort mal organisé… Je suis vraiment déçue par la gouverneure Wang, je la pensais plus à même de prendre les bonnes décisions et je constate qu’il n’en est rien. Dis-moi, toi, tu l’as côtoyée… Tu la trouves à la hauteur ? » Tu as glissé dans ton intonation une inquiétude dégoulinante de sincérité, pour sembler réellement concernée par les petits tracas du quotidien.

Tu n’arrives pas à croire que ton Arche a été piratée. Tu veux plus que tout trouver les coupables, ça sera l’enjeu de ces prochains mois : reprendre le contrôle sur les hackeurs et les aliens. En tout cas, tu mets un point d’honneur à essayer par tous les moyens à rendre l’Arche meilleure à tous les niveaux. Tu montres ta déception, il faut à tout prix en savoir plus sur ces pirates de l’internet-space. Tu ne te vois pas aller toquer à la porte du directeur Jaafar et puis ça fait tilt dans ta tête : Alexandria a besoin d’avoir un bureau bien rangé ; pour prendre des notes ; pour s’y retrouver et se renseigner.

« Bien ! Rangeons alors ! Il faut que tu t’y retrouves, j’ai besoin de ton aide pour en savoir plus sur ces pirates ! »

Tu as de moins en moins confiance dans le système mis en place à bord, la sécurité laisse clairement à désirer la preuve étant le piratage et cela malgré les efforts des agents de sécurité. Indépendante, tu préfères de loin faire les choses par toi-même et donc aller chercher les informations qui te sont nécessaires. Voyager n’est plus du tout un lieu où l’on est en sécurité et il faut par tous les moyens redresser la barre et tu comptes bien sur Alexandria pour t’aider dans cette tâche. Son instinct de survie devrait être ton plus grand allié.

« Désormais, il y a deux menaces à bord : les aliens et les pirates. J’aimerais que tu m’aides à en savoir plus, si tu le veux bien, Alexandria. Je ne remets pas en doute les capacités du département Sécurité, mais je me sentirais mieux et plus rassurée si je mène également l’enquête de mon côté, puis-je compter sur ton appui ? » Veux-tu devenir ma partner in crime, justicières de Voyager ?

« C’est une très bonne question, ça. Je t’avoue que je n’ai jamais pris le temps de prendre réellement du recul sur la situation. Je pense que la gouverneure Wang s’est laissée dépasser par les évènements, nous étions préparés à tout. Mais entre ce que l’on te dit et la réalité, il y a, malheureusement, un gouffre immense. Et là, Wang ne semble plus rien contrôler. »

Tu marques un temps d’arrêt pour réfléchir un petit peu à la situation. Tu ne peux que comprendre à quel point ton amie est perdue dans tout ce tumulte d’évènements insensés. Jamais, à aucun moment, tu n’aurais imaginé tout ça.

Tu ajoutes : « Hécate tient également une place importante depuis la mort du colonel Sheridan. »

Magda a pris les choses en main, et tu prends un instant pour admirer la méthode avec laquelle elle s’applique à ramener l’ordre parmi tes affaires. Elle ne semble même pas particulièrement concentrée sur ce qu’elle fait : c’est comme si ses mains savaient d’avance où poser tel ou tel objet, en fonction de son poids, de sa taille, voire de sa couleur. Elle a sûrement raté sa vocation : un brillant avenir de décoratrice d’intérieur s’offrait à elle, comme dans les émissions qui passaient à la télé le dimanche après-midi. Est-ce que, si tu laisses innocemment traîner un pot de peinture sur son chemin, elle va s’en emparer et refaire les murs ? Ce serait sûrement intéressant de tenter l’expérience, un jour, pour voir ce qui se passera. Mais pas aujourd’hui : aujourd’hui, tu tâtes le terrain pour voir si ton amie serait une bonne recrue pour ton plan de prise de contrôle de la station. Ou du moins, si elle te laissera mener ton complot à terme sans s’interposer sur ton chemin…

Pour les pirates, tu sais à quoi t’en tenir, puisque tu trempes un peu toi-même dans cette organisation clandestine vouée à prendre le contrôle de Voyager de la manière la plus complète possible. Tu ne te doutais pas que les autres agents embarqués auraient déjà commencé à mener des tentatives, mais tu vas y mettre bon ordre : il faut un plan, un vrai, avec un grand P, pour fédérer les efforts de chacun. Et puis, pour le moment, tu ne sais pas qui exactement appartient à l’équipe des agents doubles : il va falloir que tu attendes leur prise de contact. Sûrement sauront-ils te donner plus d’informations – que tu te garderas bien de partager avec la trop gentille Magda, qui ne comprendrait pas forcément que tu sois prête à ordonner des exécutions pour accroître ton influence à bord de la station… !

Par contre, concernant les aliens, vous pouvez tout à fait vous entendre, elle et toi : ils sont clairement un obstacle au bon fonctionnement de Voyager, et tu ne peux pas tolérer ça ! L’équipage a besoin d’accéder à la passerelle pour pouvoir opérer les contrôles vitaux de la station, et il va falloir en bouter les intrus. Regagner la maîtrise du pont de commandement aidera sûrement à booster ta réputation, et celle des individus que tu pourras éventuellement choisir comme alliés dans ta démarche. Pour l’instant, tu écoutes attentivement les informations que te donne ta visiteuse, attrapant un carnet vierge pour y coucher quelques notes – tu n’as pas vraiment l’habitude d’utiliser de tablette pour cet exercice-là, tu préfères le grattement du stylo sur le papier. « Je pense qu’on doit se concentrer sur les aliens, c’est une vraie menace, clairement identifiée… Il faudra que tu me montres les enregistrements et les données que vous avez à leur sujet, je t’avoue que je suis très intriguée… Concernant Hécate, c’est l’IA du bord, elle pourra sûrement nous aider à mieux comprendre les aliens je suppose… Bon, il faudra que tu me présentes les gens qui s’occupent de l’IA, que je voie avec eux ce qu’ils peuvent faire pour faciliter nos recherches. En attendant, il faut que je trouve ma cabine, et que je voie ce qu’on peut faire pour améliorer le moral de l’équipage. Si tu veux bien me montrer où c’est, on pourra en discuter en route… ? »

Avec un peu de chance, elle voudra bien t’aider aussi à défaire tes valises… !

Sujet terminé