Faire plus ample connaissance

Depuis quelques jours, Frye était obligé de courir un peu partout. Depuis leur retour de mission qui n'avait pas bien marché, Alejandra était revenue mais avec une attitude étrange. Du coup, elle était en quarantaine à l'infirmerie pour une durée totalement indéterminé. C'est donc Vakarian qui doit la remplacer et jouer leur rôle de directeur. Autant dire qu'il doit se faire à ça et qu'on le demande un peu partout pour diverses questions et la plupart du temps c'est au sujet de Vargas. Les gens ont l'air de vouloir savoir ce qui lui arrive, tout comme à Naël qui est aussi en quarantaine. Alors le spécialiste dit que ce ne sont pas leur affaire et que les docteurs ont déjà dit que c'était une quarantaine préventive et compagnie... Si les gens veulent savoir, ils n'ont qu'à parler aux principaux intéressés à qui il est toujours possible de rentre visite.

La vie du pilote n'est donc pas de tout repos, mais ça ne le dérange pas, il fait avec. Mais il aimerait savoir ce qui arrive à sa collègue, il n'aime pas la savoir enfermé. Les choses ont peut être mal démarré au début entre eux, mais ils sont parvenu à trouver un terrain d'entente pour travailler comme il faut ensemble. Ça serait dommage que ça s'arrête ici, comme ça d'une manière aussi bête et à cause de cette créature qui rode dehors.

Ayant enfin une pause, il décida de se dégourdir les jambes du coté de l'arboretum, il ne devrait pas y avoir grand monde à cette heure là. Il voit quelques passagers, ça pourrait être pire. Depuis l'épisode de l'alien "déguisé" en canard, il y a un peu moins de monde qui s'aventure ici. Au loin, il reconnu Mackenzie avec qui il a effectué sa dernière mission qui aurait pu très mal tournée. Il décida donc se s'approcher pour savoir comment elle allait, après les vives émotions qu'ils ont vécu dehors. Ce n'est pas sa faute s'il s'approcha s'en faire de bruit, ce n'est pas comme s'il y avait des brindilles sèches au sol pour craquer sous ses pas et indiquer sa présence. Peut-être qu'il aurait dû lui parler, plutôt que de poser sa main sur son épaule pour attirer son attention. A peine l'avait-il touché qu'elle sursauta et s’énerva un tout petit peu. Frye se sentit un peu bête, il avait retiré sa main et même fait un pas en arrière, un peu désolé de lui avait fait peur. La demoiselle s'excusa, mais ce n'était pas sa faute. "C'est moi qui suis désolé, j'aurais dû dire quelque chose, je n'avais pas l'intention de vous faire peur." Il fit un léger sourire pour montrer qu'il était désolé. "Ça va, je n'arrête pas de courir avec l'absence de Vargas. C'est moi qui assure son rôle. J'ai juste besoin de prendre mes marques," explique t-il. "Et vous ? Comment ça va ? Remise de vos émotions depuis notre mission ?" Vu son sursaut, peut-être qu'elle était un peu stressé ou c'était juste de la surprise. Mais vu la situation à bord, beaucoup de personnes ont tendance à avoir peur au moindre bruit. "Je me demande toujours pourquoi cette chose, là dehors, ne nous a pas attaqué..." dit-il en repensant à la créature qui faisait face à Alejandra. Une situation étrange et incompréhensible, mais une chose est sûre, les deux en quarantaine ne sont plus vraiment eux même.

Beaucoup de personnes comme Mackenzie sont sensiblement plus peureux qu'avant à bord. Il faut dire que l'alien et les meurtres n'aident pas à rester calme et serein. Frye est militaire, il sait se battre et peut certainement plus facilement venir le danger qu'un simple civil inexpérimenté. Alors, il n'a pas peur et il sait que céder à ce sentiment marquerait le début de la fin. En fait, il n'a simplement pas le droit de flancher. Il doit rester fort, il doit montrer l'exemple, car à la seconde ou un militaire paniquera alors plus rien ne marchera correctement à bord et ça sera le début de la fin.

Pour l'heure, le soldat n'a d'autre choix que de jouer le rôle d'Alejandra, ça prend du temps, mais il faut bien le faire. Il espère vraiment qu'elle sera remise sur pied, de même pour Naël. La demoiselle allait bien, malgré qu'elle n'était pas encore complétement remise de cette aventure, il l'a comprend. Entre la dérive dans l'espace et l'alien qui joue à un jeu étrange, difficile de savoir sur quel pied danser. "On moins, on s'en est sorti vivant et sans blessure, on peut s'estimer heureux." L'important au final c'est ça ? Être en vie. Même si ça aurait pu être mieux avec Alejandra et Naël non contaminés par l'emprise de cette chose qui rode dehors.

La demoiselle proposa de marcher et il hocha la tête en signe d'acceptation, suivant la demoiselle tout en l'écoutant. Elle faisait quelques spéculations aux sujets des aliens et du gros aliens, comme quoi, ils pourraient être en train de les observer, surement inquiet un peu comme eux. Vakarian n'est pas sûr que ce soit ça et ne pas attaquer une fois ne veut pas dire qu'on ne préparer par une attaque plus grande. Faire croire à son ennemi qu'on est pas hostile c'est une tactique comme une autre. "Ce truc nous a quand même foncé dessus quand nous étions dehors. Par sa faute, on aurait pu dériver et mourir... il est loin d'être comme E.T et d'être "amical" à 100%. Je ne sais pas à quoi joue ce truc. Certes, il ne nous a pas attaqué, mais en attendant on a Alejandra et Naël qui sont sous son emprise. Est-ce que c'est vraiment rassurant ? Je suis presque certain que cette créature nous étudie et c'est pas pour devenir copain avec nous. J'ai beaucoup étudié l'histoire des grandes batailles à travers les différentes civilisations de notre monde. Et ce que fait cette chose... ça me donne l'impression à une sorte de Cheval de Troie. Et bien sur... le cheval est déjà parmi nous : Vargas et Yasin." Frye n'a pas l'intention d'inquiéter la demoiselle, mais il dit juste ce qu'il pense. L'attitude des deux personnes en quarantaine n'est pas normal et jusque là, même s'il ne sait pas tout, il ne croit pas qu'il y ait eu un instant de "communication" quand ils passent sur "off". "Désolé, je n'ai pas l'intention de vous faire peur, je pense à haute voix et j'essaie sans arrêt de trouver une logique à tout ça. Ça me torture l'esprit." Nuit et jour, il pense aux évènements, il tente de trouver une raison, un signe, une explication, sauf que ce n'est pas si évident que ça.

Mackenzie changea de conversation et c'était peut être mieux comme ça. Si elle était du genre déjà un peu apeuré, s'il continue de parler de l'alien, il risque de la rendre totalement paranoïaque la pauvre et ce n'est pas du tout son but. Le spécialiste avait oublié, mais elle aidé pour le simulateur et ceci rendait un grand service aux pilotes. "Ce n'est pas toujours facile de résister à ce genre de situation, mais on a reçu l'entrainement pour. Mais je suis aussi quelqu'un qui ne panique pas pour un rien au naturel. Céder à la peur et la panique... qu'est-ce que ça pourrait m'apporter ?" C'est une simple manière de penser, elle pourrait y arriver si elle veut, il faut juste un peu de volonté. "J'avais oublié que vous aidez pour le simulateur. C'est parfait. Ça nous permet de nous entrainer avant de sortir en situation réel. Hormis sur les simulateurs, la plupart d'entre nous n'ont jamais piloté les engins du hangar. Alors, avoir des heures de plus sur nos compteurs, ça nous perfectionne. Je l'ai moi même testé, c'est une merveille. Vous devriez entendre O'Reilly, il était aux anges qu'il a pu le tester." dit-il en rigolant un peu en se rappelant la tête du pilote. "Vous avez l'air de faire pas mal de chose à bord, non ?" Entre s'occuper des plantes, du simulateur et de son métier de base, elle semble être ultra polyvalente.

Comme il le présentait, ses paroles n'étaient pas rassurante, un jour, il faudra qu'il apprenne à garder ses théories pour lui ou du moins pour les autres militaires. Les emmètre devant les civils ça peut faire peur. Disons que son idée était négative, mais elle a ce côté réaliste. Frye n'est pas le spécialiste tactique pour rien, il pense à toutes les éventualités possibles pour ne rien laisser au hasard. C'est son boulot de faire ça et il peut échafauder des théories assez souvent et quand l'une d'entre elle vient, il a tendance à la dire directement. Heureusement, la jeune femme ne partie pas en courant, les bras en l'air et hurlant de terreur "on va tous mourir". Au contraire, bien que ce soit effrayant, elle comprenait sa vision et trouvait même cela logique. Comme elle le disait si bien, tout envisager est surement la meilleure chose à faire pour être prêt. "C'est ça, j'essaie de penser à tout et c'est souvent le scénario catastrophe. Des plans, des théories j'en ai des dizaines, après c'est aussi ma place. Je juge qu'en tant que spécialiste tactique je dois penser à tout et ne rien laisser m'échapper pour la sécurité de tous." Entre les aliens à bord, celui qui est dehors et sans oublier le meurtrier à bord... autant dire qu'il y a de quoi faire.

Mackzenzie indique que céder à la panique n'est peut être pas si négatif et aide certain à "lâcher prise". Il reste assez dubitatif sur ça. Si tout le monde fait ça, si tout le monde cède au moindre mouvement de panique, s'en est fini du Voyager. Elle imagina assez bien les militaires, mais tous ne sont pas aussi fort que ça. Il en a déjà vu s’effondrer sur le terrain, voulant partir dès qu'ils se sont retrouvés sous le feu ennemi. Après, il pense qu'il faut avoir ça dans le "sang". C'est une force qui vient de l'intérieur, ça vient des tripes, c'est peut-être juste l'envie de vivre et celle de vouloir protéger les autres. Quoi qu'il arrive, il sait qu'il ne risque pas de paniquer facilement. "Je pense que ça correspond pas mal aux militaires. Si j'aurais dû choisir des mots pour nous décrire, je pense que j'aurais dit la même chose en ajoutant surement le courage et la folie peut être..." se mettant à rire sur le dernier qualificatif. Après tout ce n'est pas bien faut, pour risquer sa vie, il faut un grain de folie.

Quant à ce qu'elle fait à bord, elle n'hésite pas à se diversifier, à la fois pour aider, mais aussi s'occuper. C'est bien l'une des raisons pour laquelle elle était prés des serres, surement à aider. C'est noble ce qu'elle fait, lui-même n'est jamais allé aussi loin et quelque part, tout ce qui est plantation ne l'a jamais attiré. Sa vie a toujours été tournée vers le sport et le ciel. "C'est bien qu'on ait des personnes comme vous à bord. Mon rôle de spécialiste ne me laisse pas faire autant de choses et les derniers évènements n'aide pas trop maintenant que j'ai aussi endossé le rôle de Directeur. C'est à peine si j'ai le temps d'aller à la salle de sport m'entrainer." Frye donne des cours de combats à Jerry et depuis quelques temps, il n'a pas le temps de la voir pour ça. C'est dommage, surtout qu'il apprécie la jeune femme, c'est surement sa première amie à bord. "En embarquant à bord, je ne sais même pas si j'imaginais qu'on puisse trouver une planète capable de nous accueillir. Ça fait tellement de temps qu'on cherche sans jamais avoir trouvé. Je pense... c'était une aventure à ne pas rater et un moyen de pouvoir piloter quelque chose de nouveau pour moi. Je crois que sur terre, je suis capable de piloter quasiment tout ce qu'il vol, avion de chasse, hélico et même des avions cargos. Alors, vous imaginez... allez dans l'espace... c'était la possibilité de voler d'une autre manière. L'aspect "trouver une planète" n'était même pas important pour moi. A présent, c'est devenu vital et après l’échec d'Amazone, je doute qu'on puisse trouver facilement." A parler comme ça, il doit avoir l'air défaitiste. Mais ce n'est pas le cas ! Du moment que le Voyager est debout, ils ne craignent rien. "Pour le moment, c'est ici chez nous. Le Voyager c'est notre maison et je pense que c'est mieux que rien." Oui, au moins, ils sont vivants c'est le plus important. "Désolé, je ne veux pas paraitre négatif. Mais les planètes ne me semblent pas forcément sur. De mon point de vue, il y a pas mal de facteur hostile. Amazone aurait pu nous tuer. Entre la faune et même la flore, je crois qu'on a vraiment eu beaucoup de chance de s'en sortir avec quelques blessures et une quarantaine." Pourtant, cette aventure sur la planète avait été un bol d'air frais, mais il aimerait que les choses se passent bien pour une fois, ça serait cool, non ?

Faire une pause ? Ce n'est pas vraiment une phrase qui fait partie du vocabulaire de notre militaire. Même quand il dort, il parvient à être hanté par tout ceux à quoi il pense. Déjà, il doit trouver le sommeil, chose qui n'est pas facile, car son esprit ne cesse d'élaborer tout un tas de plan, de possibilité, de théorie... En gros, ça n'en finit plus. Mais il a l'habitude et puis à présent c'est important. Quand il dort, il doit surement rêver de tout ça, mais généralement, à son réveil, il ne se souvient de rien, c'est peut-être mieux ainsi. "Je n'exerce pas un métier ou je peux m'autoriser une pause, surtout depuis que je suis sur le Voyager." Il le vit bien et puis prendre du bon temps à bord ça ne lui semble pas possible de toute manière. Il y a peu de personne réveillé et il faut faire tourner ce tas de ferraille et ce n'est pas une si mince affaire que ça. Entre les aliens qui ont élu domicile à bord, le meurtrier qui cours toujours, les informations peut être vraie qui ont été révélé... c'est un sacré bordel à bord qui ne laisse du repos à aucun responsable. Sans compter que Alejandra lui a donné son rôle de Directrice car elle n'est actuellement plus apte à diriger... vous imaginez... son temps libre c'est drastiquement réduit.

Parler un peu avec Mackenzie lui permettait de penser à autre chose et ce n'était pas si mal. Au moins, ça lui permet de décrocher pendant un laps de temps qui sera sans doute bien trop court. En parlant un peu de ce qu'il faisait, la demoiselle lui demanda si elle connaissait Jerry. Comment ne pourrait-il pas la connaitre ? C'est sa première amie à bord, c'est sa petite protégée, une sorte de petite sœur pour lui. "Oui, je la connais bien. Je lui donne des cours de combat. On se voit aussi souvent que possible pour l'entrainement. C'est un fille génial. J'imagine qu'elle doit vous coacher ?" Oui, une coach peut en effet avoir un coach. Les sports de combat ne sont pas ce qu'elle connait le plus et il a proposé de lui apprendre. Elle devrait lui apprendre au tennis d'ici peu, un échange de bon procédé.

Ils parlèrent de la raison les ayant pousser à venir à bord. Mackenzie semblait surprise qu'il puisse piloter autant de chose et pourtant ce n'était pas un gros challenge. Pour tout ce qui est avion, même si c'est différent entre un avion de chasse et un avion cargo, les bases restent les mêmes. Tout ce qui est technique, les instruments pour lire l'altitude, la pression... ça ne change pas, ça enlève donc une grosse partie et ça reste quasi identique pour un hélico. C'est comme quelqu'un qui veut conduire un véhicule terrestre. Que ce soit une voiture, ou un gros camion de plusieurs tonnes, les bases sont les mêmes, ça va de même avec une moto. Ce n'est pas un si gros deal que ça. Après, il faut aimer apprendre et passer des heures à potasser et travailler tout ça en réel dans les airs. Ce n'est pas un pilote chevronné pour rien. Et puis... voler c'est sa passion, alors pourquoi se limiter à une seule chose quand on peut faire plus ? "C'est effectivement vaste pour un non initié. Mais c'est comme conduire un véhicule. Vous pourriez très bien savoir conduire une moto, une voiture classique et même un dix huit tonnes... En soit, ce n'est pas bien différent. C'est un apprentissage." C'est vrai qu'il n'y a pas grand monde qui pilote autant de chose, mais ceci arrive. Et puis... il est loin d'avoir vingt ans, il a une carrière assez longue derrière lui, il a évolué au cours des années, ceci explique donc cela. "Vous aidez sur le simulateur de vol, ce n'est plus si inconnu que ça. Je pourrais vous expliquer quelques petits trucs, si ça peut vous aider." Ok, il faudra qu'il trouve du temps, chose qui lui manque depuis qu'il a endosser le rôle de directeur, mais Vargas va revenir, n'est-ce pas ? Et tout rentreras dans l'ordre.

Quant à ce qu'elle racontait sur le terre et le fait d'en trouver une autre viable, il était d'accord. Il doit y avoir quelque part dans l'univers une exo-planète qui peut les accueillir. Mais c'est si vaste... c'est comme chercher une aiguille dans une meule de foin. "Gardons espoir, c'est tout ce qu'on a de toute manière. Faut juste espérer qu'on cherche au bon endroit. J'ignore comment vous faites pour savoir à l'avance si tel ou tel planète est possiblement habitable et viable grâce au relevé que vous faites à distance. Mais on finira bien par trouver la perle rare. Sinon... on va devoir s'habituer à cette boite de conserve !" Le soldat termine par un sourire à sa dernière phrase. Ils sont vivants et ont un toit, même si c'est loin d'être le top. La situation pourrait être pire, alors ils ne vont pas se plaindre. "Même si Amazone a été un échec, elle a prouvé que de la vie et de la végétation était possible ailleurs. Tout comme le fait qu'on ait trouvé une navette alien. Ce qui veut dire, que nous ne sommes vraiment pas seul dans l'univers. On finira par trouver !" L'optimiste, c'est tout ce qui leur reste, alors autant l'être. Sinon mieux vaut abandonner maintenant.

Oui, Frye connait plutôt bien Jerry. Ils ont sympathisé assez rapidement en fait. La demoiselle est devenue sa première véritable amie à bord. D'ailleurs, il lui apprend à se battre, une sorte d'échange de bon procédé. Elle devrait un de ces jours lui apprendre à jouer au tennis. "Eh bien, je ne pratique pas qu'un seul sport de combat. J'ai fais pas mal de Taekwondo dans ma jeunesse et aussi de la boxe. Plus ce qu'on nous apprend à l'armée qui se rapproche du close combat. L'important c'est qu'elle comprenne les mouvements. C'est plus pour la forme et le fun. Et puis c'est une sorte de défouloir aussi. Au moins, elle c'est elle qui travaille, ça doit la changer un peu." Il remarqua le regard intrigué de Mackenzie, elle semblait se demander s'il n'y avait pas plus avec la demoiselle ? "C'est juste une amie, elle est comme une petite sœur pour moi." Il y a quelques temps, il aurait peut-être bien voulu qu'il y ait plus, mais elle est plus jeune et son cœur est prit. Ce n'est pas un problème, il tient à elle d'une manière différente à présent. "C'est une fille très sympa et elle est doué en sport. C'est pas pour rien que c'est la coach !" assure t-il.

Dans le futur, il travaillera de concert avec la jeune femme, histoire de lui en apprendre plus sur le pilotage pour qu'elle puisse mieux appréhender les simulations. C'est bien que les gens soient ouverts d'esprits et prêt à travailler avec d'autres pour s'entre-aider. En retour, elle allait même lui expliquer ce qu'elle faisait, car il faut dire que le métier d'astronome est quelque chose de flou pour la plupart des gens. Du moins, c'est le cas pour Frye. Alors, comprendre ce qu'elle fait ça peut-être sympa et il se couchera moins bête comme ça. "Nous n'avons pas fini d'apprendre avec ce voyage. On repousse sans arrêt les limites. On fait un bon en avant, sans même s'en rendre vraiment compte." Il regarda par la verrière, ce n'était qu'un vide immense, des étoiles à perte de vue et surtout l'inconnu. "Un jour, on finira par trouver une terre pour nous accueillir. On réussira à construire quelque chose, il faut juste être persévérant."

La demoiselle imaginait que le sport de combat et le pilotage était complémentaire. En réalité, pas vraiment. Certes, les sports de combats peuvent développer les réflexes et donner une sorte de réactivité plus précise et rapide, mais on peut l'avoir sans pratiquer de sport. Dans le civil, il existait un tas de pilotes qui ne faisait pas spécialement des activités physiques. C'est surement une question de concentration, plus on est concentré, plus à on des chances de ne rien rater.

Mackenzie proposa de présenter d'ici quelques jours à l'équipe des pilotes les nouvelles améliorations qu'elle peut apporter au simulateur de vol. C'est une idée intéressante, il n'est pas contre et avoir les retours et échanges avec les pilotes peut aussi aider la demoiselle. "Je peux en effet leur proposer, je pense que certain seront intéressés." Il sait par exemple que Cieran tient au simulateur, donc il devrait être présent et d'autres feront de même. Puis, une idée qui n'avait rien à voir avec ça lui passa par la tête. "Que diriez-vous "d'apprendre à piloter" ?" demande t-il très sérieusement. Le but n'était pas de faire d'elle une pilote pour le moment. "Vous travaillez souvent sur le simulateur de vol. Si vous comprenez un peu mieux le principe du pilotage, ça peut vous aider à appréhender encore plus nos besoins, non ?"
Dans le cas contraire, c'est comme demande à quelqu'un qui n'est pas pâtissier, d'inventer une nouvelle recette. C'est une fille intelligente, il ne doute pas qu'elle comprendra très vite les bases, même si dans l'espace les choses sont grandement différents de ce qu'il se passait dans atmosphère de la terre. "Je peux vous apprendre, ça sera long, vous ne pourrez pas devenir pilote, mais ça peut vous être utile pour les travaux sur le simulateur." Décidément, Frye est prof de bien trop de choses en ce moment. Mais c'est pour le bien de tous au final, surtout pour les pilotes. Pour autant, il ne la forçait pas, si elle n'avait pas envie ou encore moins le temps, elle peut décliner la proposition. De toute manière, elle sera toujours valable plus tard si jamais elle change d'avis ou trouve plus de temps dans le futur. Avec tout ce qu'il se passe à bord, les journées sont parfois bien longues et le repos beaucoup trop absent.

C'était peut être une proposition un peu dingue de proposer à quelqu'un de lui apprendre à piloter, mais si elle doit aider pour le simulateur, ça sera d'autant plus facile, si elle comprend les notions de pilotages. Avant de piloter un vrai "avion", il lui faudrait bien plus d'une centaine d'heures pour y parvenir. Mais avoir des notions c'est un bon début et il est certain qu'elle apprendra vite. C'est une femme intelligente et une scientifique, non ! Elle en a surement plus dans la tête que lui qui n'est qu'un soldat et nous savons tous que les militaires ne sont pas réputés pour être des génies. Enfin... Frye est un fin tacticien, alors il faut faire attention ! La demoiselle était d'accord pour les leçons de pilotage et une poignée de main scella cet accord entre les deux. Il ne restera plus qu'à trouver le temps de lui apprendre ça. C'est vrai qu'avec son emploi du temps de ministre, il court un peu partout, mais il réussira à s'octroyer un peu de temps, ne serais-ce que pour faire une pause et faire autre chose. "Je vous enverrais un message dès que j'ai dû temps. J'ai quelques petites choses à régler en ce moment, mais j'ai bon espoir que ça règle d'ici quelques jours."

A présent, la demoiselle voulait retourner "chez elle", elle lui propos a de faire un bout de chemin avec elle. Ça serait plus sage, si jamais l'alien traine sur le passage, il pourra peut-être la protéger comme il l'a déjà fait. "Je vais venir avec vous. C'est plus sûr d'être deux dans les couloirs." Un sourire traversa son visage et il laissa la demoiselle faire le premier pas pour commencer à aller vers les dortoirs. Elle doit probablement partager le sien avec d'autres. Frye est un responsable, alors il a son propre dortoir pour lui, c'est un avantage assez sympa. Il ne sait pas s'il apprécierait devoir partager sa chambre avec d'autres. Quoi qu'il n'est pas souvent là, alors il serait un simple fantôme. "Vous partagez votre dortoir avec d'autres personnes ?" demande t-il par curiosité. Tout le monde n'étant pas réveillé, elle pourrait tout aussi bien avoir ce dernier pour elle toute seule. Mais il doute que ce soit le cas. Il doit bien y avoir une personne qui traine avec elle là bas. D'un autre coté, c'est surement mieux de ne pas avoir un dortoir seul vu l'alien et le meurtrier qui traine dans le coin.

Le spécialiste apprit que la colocataire de Mackenzie n'était autre que Ruiling, comment ne pas la connaitre ? C'est la médecin qui est à bord et il a eu l'occasion de la voir déjà pas mal de fois, surtout après son retour de mission sur Amazone où elle a du traiter pas mal de monde, dont Frye qui était l'un des cas les plus graves. "Vous êtes avec Ruiling, c'est une chic fille. La pauvre, elle est débordée de travaille." Tous les bobos du Voyager passent par elle, que ce soit une égratignure ou bien quelque chose de plus grave. C'était la seule personne avec qui elle partageait sa chambre pour le moment, au moins elle est tranquille, ceci aurait pu être pire et puis elle est tombée sur quelqu'un de bien. Quand elle l'imagina très bien, le militaire à le droit à sa propre cabine vu qu'il est spécialiste, c'est le privilège de son rang et ce n'est pas pour lui déplaire. Lui qui n'est pas forcément des plus sociables, il se voyait mal devoir partager sa chambre avec une autre personne et devoir la supporter. Au moins, il peut faire ce qu'il veut, rentrer et sortir sans qu'on lui pose de question ou s'en peur de réveiller l'autre. "Oui, j'ai effectivement une cabine qui est personnelle. C'est la P7. Il n'y a d'ailleurs pas grand monde autour de ma chambre, juste une personne, du coup c'est assez calme. Mais vu que je passe la plupart de mon temps en dehors et à courir partout en ce moment..." Les derniers évènements ne lui laissent presque pas une minute à lui. Surtout avec le rôle de sa supérieur qu'il a en ce moment, ce n'est donc pas de tout repos.

La demoiselle se demanda s'il avait un bureau et il faut dire que non. Il secoua la tête pour indiquer que non. Du moins, pas un bureau personnel et ils ont un quartier attribué ou les pilotes peuvent se retrouver. En plus, à bord il y a bien assez d'espace vide et inoccupé pour se poser et travailler dans le calme si besoin. "Nous avons un bureau du côté du hangar à navette. Mais il y aussi plusieurs salles réservées aux militaires, mais aussi au spécialiste. Du coup, c'est assez facile de trouver un coin pour travailler. Mais il est vrai que je peux rester des heures dans ma chambre quand je ne travaille pas pour étudier des dossiers et élaborer des plans." L'avantage de sa cabine, c'est qu'il est certain d'être au calme, alors c'est l'un des meilleurs endroits ou travailler.

Petit à petit, il s'approcha des dortoirs et rentre dans le périmètre de ces derniers. Ne passant jamais dans ce coin là, il ne connait pas les couloirs. Ça ressemble au sien de ce qu'il voit, avec peut être plus de portes. "C'est combien de personne maximum dans un dortoir ?" demande t-il par curiosité. N'ayant pas eu besoin d'avoir la réponse avant vu qu'il avait sa propre cabine, il n'avait jamais cherché à savoir, mieux vaut tard que jamais ! "Si jamais un jour, vous avez besoin d'aide, n'hésitez pas à venir me voir ou me contacter. Je pense qu'on peut dire... qu'on est amis ?" demande t-il avec un léger sourire. Ce n'est pas son fort de dire ce genre de chose, elle pourrait très bien ne pas avoir envie d'être amie et ne pas le considérer comme tel. Il a fait un énorme effort pour poser la question.