Les secrets du vaisseau extraterrestre

La situation restait tendue. Il fallait croire que chaque jour qui se faisait, un lot de problème arrivait. A la longue, on pouvait douter, se dire que tout le monde était fichu. Cette bien sombre pensée revenait souvent hanter le linguiste. Mais il la chassa à chaque fois, cherchant à rationnaliser, voir le bon côté des choses. Comme par exemple, se dire qu’ils étaient encore en vie, que tant qu’ils pouvaient respirer, il y avait de l’espoir pour tout arranger. Et que, tout pouvait être pire, que sans doute, ils avaient évité la catastrophe. C’était en se répétant cela que l’allemand se rassurait et rassurait qui voulait bien l’écouter.

Le linguiste avait un peu mis son travail de côté. Son principal objectif était passé au second plan, servant juste à se changer les idées quand il ne cherchait pas à aider quelqu’un. Et là, c’était le cas. Le pilote, Cieran, était venu lui quérir son aide. Demande grandement accepter par l’allemand qui y voyait un moyen pour se changer les idées et se sentir utile. Il suivit donc son compagnon jusqu’aux quartiers du troisième membre de leur groupe de travail.

On pouvait se demander comment était la vie à bord. Bien entendue, elle était difficile. Si on ne devait craindre de mourir de manque de nourriture ou d’air, les conditions se dégradaient à vue d’œil. Qu’est-ce qu’Alec n’était pas prêt à donner pour juste une douche de cinq minutes. La mauvaise odeur ambiante passait à présent inaperçu, mais on ressentait souvent le besoin de se laver, de se gratter et difficile de ne pas y penser.
Malgré ce désagrément, notre ami arrivait encore à sourire. Il souriait aux gens qu’il croisait. Freiszmuth espérait que ce petit rien, suffirait à maintenir le moral des troupes, montrait qu’on pouvait encore s’en sortir. Et qui sait, leur travail actuel pouvait sans doute aider. Gardons espoir.

Arrivant devant la porte de Poppy Johnson, Cieran sonna. Il était bien content d’être avec lui. Sur tout le vaisseau, l’irlandais était ce qui se rapprochait le plus d’un ami. Il n’oublia pas sa mésaventure dans le couloir, avec les opérateurs vengeurs. Et il appréciait le rappeler, comme s’il reprochait sur le ton humoristique le pilote ce qui leur est arrivé. Mais là, pas de blague en vue, c’était sans doute un des rares moments de voir Cieran faire quelque chose de sérieux, du point de vue d’Alec.

"Je crois que c'est la première fois que je rencontre fräulein Johnson." Petit détail annoncer en attendant qu’on vienne leur ouvrir.

Il ne connaissait de Poppy que de ce qu’on racontait. C’est-à-dire pas grand-chose si ce n’était australienne, ingénieuse et aimait bricoler sur les opérateurs. Un talent qui fascinait l’allemand et dont il espérait pouvoir étancher sa curiosité à ce sujet.

On ne tarda pas à leur ouvrir et c’était avec surprise, qu’Alec Freiszmuth découvrit une jeune femme tout juste trente ans si ce n’est moins leur ouvrir. Elle semblait énerver, ou fatiguer. En tout cas elle n’avait pas bonne mine. Qui l’aurait pendant ces heures si difficiles ? En tout cas le linguiste ne se laissa pas démonter et salua la jeune femme d’un sourire qu’il voulu radieux, mais dont il était aussi victime de la fatigue. Il tendit sa main vers l’ingénieuse.

"Guten tag Johnson Poppy. Ravis de vous rencontrer."

Alec se montra confiant concernant leur collaboration. En réalité, il pensait surtout que ce serait plus lui le poids mort que qui conque d’autre. Il cherchait donc à apporter un peu de soutient, de positivité. Pourquoi pensait-il cela ? Il avait du mal encore à bien voir son utilité sur le Voyager, et même s’il a aidé pour les pictogrammes, il se demandait en quoi il pourrait être utile avec des études de données informatiques, bref il n’était pas un expert en ordinateur. Mais s’il pouvait aider à en brancher un peut-être…

Cieran restait Cieran, même si son humour cherchait à masquer la détresse qui persécutait tout l’équipage. En tout cas, aussi éprouvante soit la situation, Alec ne fut pas grognon au point de récriminé son ami. Au contraire, il leva les yeux au ciel et lâcha un rire. Déjà à l’idée d’avoir une famille, il avait du mal à imaginer un tel avenir possible. Et quand il s’en donnait la peine d’y songer, c’était une toute autre personne qui occupait son esprit.

L’allemand resta en retrait, laissant le pilote faire les présentations à sa manière et exposer l’objet de leur visite. Alec entra donc restant un peu en arrière. Cieran et Poppy semblaient si bien se connaitre que le linguiste fit confiance en cette relation pour mener la discussion. Ses interventions étaient prévues pour être rapide et rare. Un peu timide, il se voyait mal de se mêler de chose qui ne le regardait pas et ne voulut être un cheveu sur la soupe. Ainsi, même s’il écoutait ce que les deux passagers échangeaient d’une oreille attentive, il se concentrait surtout sur le domaine qui l’intéressait davantage.

L’occasion se fit quand l’irlandais rappela la provenance de ce probable disque dur. Oh que le linguiste enviait cette excursion. Visiter un monde alien, découvrir un vaisseau, une technologie et un langage d’un autre monde… « Pourquoi Hécate ma réveillée en retard » se lamentait le linguiste. Il ne pouvait donc que fantasmer comme un lecteur sur un roman de Jules Vernes, s’imaginant dans ces contrés sauvages, à travers un avatar sans hélas, pouvoir interagir ou un minima.
Loin de faire part de sa déception d’avoir manqué l’expédition, Alec bondissait sur un détail qui pouvait bien se révéler optimiste. Il l’annonçait avec un beau sourire, dont on aurait cru que ni la fatigue de la vie à bord et la crasse, ne pouvait brisés.

"Oui justement, les pictogrammes ont pu être analysé et pour certains identifier grâce à un regroupent de symboles connus sur Terre. Les informations sur le disque peuvent suivre une logique similaire, s'ils viennent de la même civilisation."

Ce serait logique. Quoi qu’un symbole puisse différencier d’un alphabet d’un peuple commun. En tout cas c’était toujours un bout de piste, et même si le début pourrait être compliqué, l’allemand resta optimiste quant à leurs chances de percer les secrets de cet étrange boitier. Et comme signe de bon augure, Poppy trouva un moyen de relier ladite boite à sa machine.

L’excitation était à son combe, Freiszmuth se penchait en avait pour voir, s’attendant à tout voir ou rien. Quel autre secret ces voyageurs d’un autre monde ont-ils laissés ? Serait-ce du texte ou bien de la vidéo ? C’était comme regarder le contenue d’une boîte noire, découvrir la raison de la fin tragique d’un avion.