Rêve ta vie en couleurs

Ces derniers temps, Alec Freiszmuth avait pas mal plancher sur les pictogrammes extra-terrestre. Sa principale mission étant de juste observer et noter à des périodes régulières sauf exception d’observations importantes, le langage employés à bord, cela demandait une concentration extrême pouvant être épuisante, il avait du temps à côté pour travailler sur d’autres projets. Avec l’aide de Mackenzie, l’allemand voyait et revoyait les symboles qui défilaient sous ses yeux. Les déductions d’Hécate n’étaient pas mauvaises, et le linguiste se servait de ces dernières pour avancer dans ses recherches, tenant au courant sa collègues de son avancée.
C’était pendant qu’il avait le nez plonger dans son écran, qu’il remarqua la notification annonçant l’entrée d’un nouveau message. Sur le coup, Alec écarquilla les yeux en découvrant son contenu. Cieran ? Voilà un petit moment qu’il n’avait pas revue son compagnon de bar, mais avoir un de ses messages réjouissait l’allemand. "Un peu de fun... Un complice idéal ? .... Qu'est-ce que l'irlandais avait en tête ?" Se demandait donc Alec.

Il commençait à un peu connaitre le caractère du pilote, un bon vivant à l’esprit d’enfant mais charmant. Curieux de connaitre ses manigances, le linguiste attendait l’arrivé du plaisantin dans le dortoir. Ce dernier fit son entrer, tout sourire. Mais… Il semblait quelque peu faux, et Alec comprit, du moins trouva un principal suspect pour ça. Le pauvre pilote avait une entrave à l’une de ses chevilles. Cela ne passait pas inaperçu. L’allemand voulu l’interroger dessus, mais privilégia avant tout, les raisons de la venue de son compagnon :

"Approuvé dis-tu ? Je peux en douter ?" Demanda t’il sceptique, un sourcil levé.

Sans tarder, l’irlandais exposa en récitant les répliques culte de « Missions impossibles » leur mission. Peindre les opérateurs ? L’allemand n’était pas sûr que ce soit réellement permit, cela viendrait à saccager du matériel du bureau dans un sens, et dans l’autre, est-ce que les machines apprécieraient ou bien leurs supérieurs ? Vraiment, Alec avait des doutes concernant cette mission au combien risqué. Il attrapa néanmoins la bombe de peinture et fit mine de l’étudier. Il tenait probablement entre les mains une future arme d’un délit et le linguiste était trop, propre, trop bien élevé pour ce genre de chose. Il blaguait oui, mais verbalement avant tout. On le savait trop sérieux et on le raillait pour cela.
Il leva les yeux vers son probable complice, qui avait l’expression faciale de celui d’un homme qui était au bord de la folie. Il avait besoin de s’exprimer, de laisser évacuer quelque chose, cela se voyait. Mais avant de l’encourager à toute activité qui vaudrait à Freiszmuth d’être envoyé au coin en signe de punition, il l’interrogea sur sa condition, pointant des yeux, sa jambe quelque peu paralysée.

"Et toi alors ? Te sens-tu capables pour un projet aussi fou ? D’ailleurs… Comment t’es-tu fais mal à ce point ?"

Il était normal après tout, que l’allemand ne soit mis depuis le début dans la confidence. Il savait qu’il ne faisait pas partie des intimes du pilote. Ils étaient allés, bon copain, bonnes connaissances… Mais sans doute pas plus. D’ailleurs, ce qu’on pourrait nommer clichés, était qu’on pouvait bien s’entendre facilement avec un irlandais, mais devenir un de ses amis, la tâche était difficile. Ce n’était pas un défaut, au contraire, Alec y trouvait une qualité, car cela pouvait dire qu’on se montrait sélectif et qu’on ne prenait pas n’importe qui pour ami. Était-ce le cas de Cieran ?
Cependant, ami ou non, l’allemand ne pouvait s’empêcher de s’enquérir de l’état de celui qui l’encourageait à la délinquance. Il l’appréciait beaucoup de plus, et le voir ainsi l’inquiétait. Mais s’il voulait taire sur le sujet, il n’insisterait pas.

Néanmoins, l’allemand mit l’irlandais à l’épreuve, lui soumettant une question importante, qui pouvait tout décider et mettant la foi du farceur à l’épreuve. C’était aussi une tentative d’humour, qui marchait ou pas, à vous d’en juger.

"Et est-ce que cela implique qu’on doit aussi refaire une beauté à Lady Di ?"

Est-ce que l’amie mécanique de O’Reilly était épargner du plan machiavélique de ce dernier ? Ou alors serait-elle une des nombreuses victimes de cet homme fou, possédait par l’esprit du 1er Avril… "Le 1er Avril ? Oh c’est vrai, tout s’explique dans un sens, on perd vite la notion du temps à bord. Surtout quand on passes son temps sur son écran."

Alec n’était pas du tout convaincu par les arguments de Cieran. Il croyait peu à la prétendue autorisation pour saccager et défigurer ces pauvres opérateurs, et encore moins en son histoire de blessure à l’entrainement. Difficile à expliquer, mais l’allemand suspectait autre chose. Peut-être qu’après cette étrange accusation en début d’année dans la salle de conférence et ce meurtre… L’ont rendu quelque peu paranoïaque. Bon, il ne suspectait pas l’irlandais de quoi que ce soit de tordu, juste de ne pas être totalement franc. Par contre, le voir s’insurger contre le fait de maquiller sa précieuse Lady Di, le fit bien sourire. La petite privilégiée qui échappait donc bien à la main farceuse de son ami humain.
Au final, Freiszmuth acquiesça. S’amuser un peu pourquoi pas, il n’était pas contre. Et il était vrai qu’un peu d’amusement aiderait tout le monde à rester positif. Il fallait se changer les idées, ne pas laisser cette paranoïa gangrenait tout le Voyageur. Mais aussi, s’il acceptait, c’était pour une tout autre raison :

"Je soupçonne surtout le fait, que tu aurais besoin de quelqu'un pour te surveiller au cas-où, alors soit."

Et puis, il fallait avouer que quand Cieran vous souriait comme ces « têtes à claques » avec un visage de faux innocent, on avait envie de lui suivre. Après tout, le pauvre homme devait tourner en rond dans son dortoir, et il fallait l’occuper pour ne pas devenir un vrai fou. Et si Alec pouvait contribuer à son bien-être, il en était ravi. Ainsi l’allemand accepta de devenir le complice d’une bien mauvaise blague, digne de jeunes gens à peines arrivés au second cycle.

La première victime était un pauvre mur. Là, Freiszmuth avait du mal à comprendre. Il pensait que seuls les robots seraient victimes, et que justement les murs devaient être épargner. Voilà déjà une affirmation de l’irlandais mise à mal. Ce dernier cependant, n’hésita pas à rappeler les paroles de son compagnon, ce qui surprit l’allemand. Cela remontait il y a quelques mois, n’importe qui l’aurait oublié, mais le pilote lui, semblait l’avoir bien gardé en mémoire, préparant sans doute le grand moment où il pourrait l’utiliser à ses fins. Alec n’avait pas envisagé les choses sous cet angle et se sentait quelque peu pris au piège. Cependant, il ne se priva pour user de la même arme sournoise contre son complice.

"Je veux bien m’amuser et donner le sourire aux autres… Mais n’avais tu pas dis qu’on ne devait pas toucher aux murs ? Alors pourquoi y peindre un salami ?"

Le linguiste examina donc l’œuvre encore un petit instant. En effet on aurait dit un salami, ou pourquoi pas un concombre. Difficile à dire, peut-être que Cieran lui-même ignorait ce qu’il faisait. Puis, Alec se retourna vers lui, le sourire sombre sur le visage :

"Si jamais nous nous faisons arrêter, je témoignerais contre toi lors du procès."

Même si cela pouvait être « illégale » sur le Voyager, Alec comprenait les motivations de Cieran, il n’avait aucune mauvaise intention, c’était un gamin qui voulait s’amuser. Par contre, l’allemand a toujours était quelqu’un d’assez procédurale. Restant bien dans les clous… Pendant une partie de jeu de société par exemple, il respectait soigneusement les règles. Quand il conduisait, ses écarts de conduites furent quasi-nul. Et que dire de lui quand il était au lycée. Elève modèle, calme et respectueux, on ne faisait pas les quatre cents coups avec lui.
Là, c’était comme franchir une barrière, aller dans un autre monde. Freiszmuth secoua sa bombe de peinture, mais cela se voyait qu’il n’avait pas l’habitude de l’utiliser. O’Reilly lui, semblait plus à l’aise à jouer le délinquant et le pauvre, devait avoir trouver le pire acolyte pour ses mauvais tours.

Pourtant, Alec n’était pas de mauvaise foi, il voulait bien tenter, mais n’était de ce bord-là. Il se disait même que si on l’avait vue jeune tenir une bombe dans les mains, on le tuerait sur le champ.

Donc, il se disait que repeindre, oui d’accord, mais comme on le lui avait signalé, que les opérateurs. Respect des règles ! En même temps, il pouvait imaginer un supérieur découvrir le dératé du pilote et lui passer un sacré savon. Une scène à la fois embarrassante… Et amusante à imaginer.

Les explications de l’irlandais ne semblèrent convaincants pour le linguiste. A force de lever un sourcil, Alec risquait de se le bloquer. Il soupçonna le pilote d’agir complétement sous l’impulsivité, improvisant à chaque fois, sans avoir de réel plan en tête. Cela pouvait être dangereux dans un sens. Freiszmuth voyait dans ce genre d’attitude, le risque de « se manger grave » comme on le disait. Pour éviter cela, l’allemand adoptait toujours ou presque, un raisonnement logique, chaque action se devant d’être réfléchis un minimum. Tous deux, étaient si différends sur ce point-ci. Mais ce qui tiqua l’ancien Munichois, c’était le point suivant :

"Minus ? Selon le système métrique, je mesure un mètre quatre-vingt-huit. Toi tu es à peine plus petit que moi, de dix centimètres au moins. Je ne comprends pas..."

L’allemand ne connaissait pas le dessin animé. Il en regardait peu dans sa jeunesse, et peu sur qu’il fut largement diffusé en Allemagne. Alec en regardait quelques-uns pendant ses plus jeunes années, mais trouva rapidement de quoi se distraire autrement. Ceci de côté, Cieran prit la mouche semblait-il du fait que son complice n’eut reconnu la nature de son œuvre. Un poisson ? L’allemand pencha la tête sur le côté pour mieux voir et ne semblait pas plus convaincu une fois de plus.

"Je croyais que c’était une branche."

Incident passé, tous deux tombèrent sur leur premier opérateur. La brave machine ne faisait que son devoir, s’attelant à sa besogne dans le couloir. O’reilly fit penser à un de ces prédateurs, tapis dans l’ombre, attendant le bon moment pour bondir et s’attaquer à la pauvre antilope qui passait par-là. Cependant, au lieu de bondir justement sur la pauvre machine, il se tourna vers son complice, lui laissant une dernière chance pour partir. Ce n’était vraiment pas le genre d’Alec de dégrader les biens publics, mais il était partagé entre le désire de retourner à son bureau et rester pour veiller un minimum sur son ami de bar.
Il enchaina toutefois sur un autre sujet, le projet d’Alec, sa raison principale à bord.

"Cela avance doucement, mais sûrement. Néanmoins, je en voie pas le rapport."

L’esprit du pilote était très vif. Cela devait carburer sur tellement d’idées et de projets. Les prémices de la folie ? Freiszmuth était rester surtout sur sa question, à savoir s’il continuait ou pas. L’un comme l’autre, il sentait que quelque soit sa décision, il allait le regretter, alors il finissait par trancher. Ses décisions étant souvent réfléchis, celle-ci pouvait donc aussi bien avoir était juger comme bonne amenant à du positif à la fin, que faisant partie des dix prisent sur le moment.

"Tu veux qu’on fasse diversion ? Je peux aller lui parler, le distraire pendant que toi, tu refais sa carrosserie."

C’était une stratégie. Si jamais l’opérateur se retournait au moment où les deux farceurs approchaient, ils étaient sans doute cuits, et l’allemand n’était pas encore sûr que ce genre de plaisanterie soit réellement autorisé. Donc, il valait mieux éviter les prises de risques un maximum. Avec un peu de chance, l’opérateur ne remarquera même pas qu’on lui fasse une beauté. Et si jamais il se retournait et constatait les dégâts, l’allemand pouvait soit jouer la comédie comme quoi il fut horrifié devant ce vandalisme, ou bien prendre les jambes à son coup.

Il lui semblait que les opérateurs pouvaient communiquer. Si oui, l’allemand pouvait entreprendre une conversation, parler d’un problème, se renseigner… De quoi faire gagner du temps. Ou, si la machine était muette, prétexter quelques problèmes. Alec n’était pas très bon menteur, mais pensait pouvoir inventer une excuse pour distraire l’attention de la machine. Enfin… Si Cieran validé ce plan.

Un dessin animé ? Alec n’avait pas souvenir d’avoir vue pareille émission avec ces patronymes. Mais soit, il tentera bien quand il aura le temps d’y jeter un coup d’œil. Il connaissait le prince de l’image animée pour enfant, mais ne fut jamais un grand fan. Quelques programmes furent visionnés à son plus jeune âge, mais très vite il dévia pour des programmes plus matures. Par-là nous parlons nous parlons de documentaires ou de films psychologies et thrillers par exemple. En tout cas, les deux farceurs se mirent d’accord sur la suite de leur plan. Alec avait en tête de distraire l’opérateur pour raison de sécurité.
Oui, le repeindre ne lui causera aucun dommage, mais c’était pour s’assurer que le petit robot ne se retourne pas au mauvais moment, enregistre Cieran commettant son forfait, et que l’irlandais se voit infliger d’une lourde punition. Car oui, le linguiste doutait encore que cette blague soit réellement autorisée à bord. Mais il n’aimerait pas voir son compagnon finir enfermer dans une petite pièce pour un siècle. Alors, l’allemand pouvait bien braver ses propres principes un bref moment et pour pas grand-chose non ?

Freiszmuth s’approcha donc de l’opérateur, se voulant le plus détendu qu’il soit. Sourire un peu nerveux, il leva la main en s’adressant au petit robot en lui disant :

"Guten Morgen, pourriez-vous m’aider ?"

L’opérateur se tourna donc vers l’humain et s’approcha de lui, se tenant prêt à écouter le soucie de l’occupant du vaisseau et lui venir en aide telle fut-il conçu pour cet objectif. Alec hésita quand même un peu, car il ne savait pas trop quoi dire en réalité, et jugea la proposition de Cieran idiote de parler de boulot. C’était un peu cliché tout de même. L’allemand se gratta la tête, cherchant ses mots, bredouillant quelques-uns, mais trouva l’inspiration quand il vit approcher à pas de loup l’irlandais qui se préparait à frapper.

"Je me sens encore un peu perdu sur tous les fonctionnement du Voyager. Pour tout appareil en panne, puis-je m’adresser directement à vous ou faut-il que je passe par Frau Hécate ?"

Autant parler boulot, cela marchait assez souvent. Par contre, Alec se posa bien la question à savoir pourquoi se proposer à discuter avec une machine, il n’y était pas habitué, mais paradoxalement, cela se montra plus facile que quand il devait parler au docteur Zhao. Au moins, avec l’opérateur les mots sortaient facilement. En tout cas, l’opérateur répondit simplement avec une neutralité déconcertante, froide et sans émotion. Cela rappelait un peu à l’allemand, la discussion au bar avec Cieran justement, sur l’attachement aux objets et ce qui en découlait. Avec une voix, la machine pouvait effectivement se rapprocher de nous, mais ce ton neutre laissait un fossé, de quoi déstabiliser car on ne sait trop comment se comporter avec eux. Alec saisit donc l’occasion pour tester un peu la machine sur ce point.

"D’ailleurs, je me posais la question quelque fois, si vous permettez qu’on dévie un peu du premier sujet. Comment réagissez-vous face à un accident ? Un drame ou quelque chose dans le genre ?"

L’opérateur ne semblait comprendre, normal, Alec ne savait trop comment formuler la question autrement, ce n’était pas facile. On entendait bien le sifflement de la bombe qui crachait sa peinture. Au départ faible, le son s’amplifiait. Et malgré les questions de l’allemand, l’opérateur tenta de se retourner pour identifier l’origine de se son. Très vite, l’allemand rattrapa la machine pour la garder bien en face de lui, tentant de poser une autre question afin d’encore de la distraire, parlant de la première chose qui lui passait par la tête.

"Et sinon, vous aimez collectionner des choses on m’a dit vous pouvez me dire quoi ?"

La machine ne répondit pas, voulant savoir ce qu’il se passait derrière elle. Heureusement, l’allemand eut donner suffisamment de temps à son complice pour finir son œuvre et disparaitre avant de lâcher prise. L’opérateur se retourna donc, constatant un couloir vide devant lui. Ne comprenant pas ce qu’il se passait et n’arrivant pas à identifier ce qui ressemblait il y a peu, au son d’une fuite de gaz, il revint vers Alec qui… Avait disparue lui aussi.

Les deux farceurs n’allèrent bien loin. A l’angle d’un couloir, à l’abris de tout regard et du champ de vision de leur première victime, l’irlandais et l’allemand se retrouvèrent. Mais ce n’était pas la peur qui semblait animé les deux hommes de manquer de se faire prendre, plutôt l’hilarité. Le pilote éclata de rire, raillant son camarade sur sa performance. Certes, Alec admettait bien qu’il aurait put faire mieux, en tout cas, loin de se sentir honteux, le visage devenir rouge par la honte d’avoir commit un délit sur bien publique, il semblait contaminer par son compagnon, souriant également de la situation.

"Il fallait bien proposer quelque chose pour éviter de te faire griller mon chère. Et pour ma défense, c'est toi qui ma souffler l'idée avant."

En même temps, Freiszmuth savait que cette idée était mauvaise depuis le début, mais sur le moment, ne vit d’autres solutions. Il fallait gagner quelques secondes de plus, donc balancer tout et n’importe quoi aurait était largement suffisant.

"Ravie en tout cas de voir que tu t’amuses." Objecta t’il sur un ton faussement sarcastique.

En effet, même si les deux hommes semblaient si différends l’un de l’autre, opposés sur bien des choses au niveau du caractère, l’allemand appréciait de voir son comparse sourire et le voir aller bien. Il était parti sur une bonne impression le concernant, et depuis ce jour, il appréciait de plus en plus le pilote en qui, il voyait en même temps, un probable bon compagnon. Grâce à lui en plus, cette farce ayant bien faillit déjà leur couter chère, fit oublier un moment les tracas du linguiste.
Alec avait toujours une pensée nostalgique pour la Terre et les siens, et passait un moment seul, ruminent sur leurs pertes si précieuses, se posant un tas de question. En plus de cela, une paranoïa s’installa à bord. Un tueur se cachait parmi eux, on dévoilait des dossiers troublant… Il y avait de quoi se montrer méfiant envers tout le monde après ça. Et même si Alec fit de son mieux pour ne pas se laisser ébranler par tout cela, le doute était présent et ne pouvait s’empêcher de se questionner sur ceux qui voyageaient avec lui.

Et concernant Cieran ? Cet homme pouvait être un suspect comme les autres. Après tout, tous deux ne se connaissaient pas vraiment. Malgré cela, Alec accordait toujours le bénéfice du doute, n’oubliant pas que si on se pointait tous du doigt, pour lui c’était comme se suicider, personne ne s’en sortirait. Et puis, il ne pouvait croire que le jeune homme puisse être une quelconque menace, mise à part pour les opérateurs se promenant seuls dans les couloirs. L’allemand se sentait bien avec lui et refusait de penser un seul instant, que son complice puisse être un tueur de sang-froid.

O’reilly sortie donc une nouvelle bombe de peinture qu’il tendit à son collègue. Alec regarda l’arme du crime avec suspicions. Il faudra bien qu’à un moment ou un autre qu’il s’implique que cela. Hélas, il ne s’en sentait pas capable encore et ne voulait se laisser aussi facilement influencer par le pilote. En tout cas, il était trop tard de faire demi-tour.

"Pourquoi gâcher mes talents ? Je me réserves donc le troisième et montrerais encore, l’étendu de mon talent d’orateur."

Freiszmuth s’était laissé dépasser par les événements, devant mettre en accord le Alec intérieur sérieux et le petit farceur restait enfermer dans sa cage depuis sa naissance. Maintenant, il s’y était un peu mieux préparer psychologiquement, bien mieux que quand il devait parler avec Zhao Ruiling à qui, prononcer juste un mot demandait un effort herculéen. Maintenant, il se sentait avec l’âme d’un guerrier, la force et le courage d’un lionceau. Oui fallait pas trop en demander. Ainsi, d’un geste du bras, ce fut lui qui invita son complice à poursuivre et trouver une nouvelle victime, qui ne tardera pas à se dévoiler dans un second couloir, bien occuper à sa besogne à réparer quelque chose.

Alec leva un sourcil interrogateur. Pas grillé ? L’irlandais avait une confiance arrogante. Son complice fut bien tenté de le laisser se débrouiller afin qu’il se fasse prendre la main dans le sac pour que l’allemand puisse rire un bon coup lui aussi. Mais bon, niveau plaisanterie, il ne manquerait pas d’être servit. Se mettant donc d’accord, tous deux partir pour leur prochaine victime. Freizsmuth oublia encore les tensions qui naissaient à bord. Cela devenait donc difficile d’imaginer qu’un tueur vivait à bord avec eux et cela, il le devait à son nouvel « ami ».

D’ailleurs, comment devait-il considérer leur relation ? Il était clair qu’ils agissaient bien plus que de simples connaissances. Copains de farces ? Après tout, Cieran était venu le chercher pour l’aider dans ses méfaits alors que sans doute, il aurait pu le demander à n’importe qui. Alec eut un petit souvenir bien nostalgique de sa vie d’avant. Des amis, oh il en avait, il ne manquait pas de rencontre. Enfin, ce sont les amis qu’on aimaient retrouver et passer du temps ensemble, mais personne de très intimes. Meilleure ami ou amie, il n’avait pas souvenir d’en avoir eu. Du moins, aucune personne comme dite, à qui on se confierait de tout et n’importe quoi et dont on demanderait de l’aide sans craindre un refus. Au moins, se dire qu’il n’avait plus grand monde de proche l’aida à tourner la page. Ce sont surtout ses parents qui comptaient le plus.
Sinon, il ne fallait pas s’imaginer quelque chose d’aussi loin et fort entre les deux hommes qui arpentaient les couloirs en ce moment-même. Ce n’était qu’une réflexion que se fit l’allemand, se questionnant sur la considération qu’éprouvait l’un et l’autre. Au final, il se disait bien qu’on verra ce que le temps et les efforts feront.

La nouvelle victime ne fut pas difficile à trouver. Cieran O’reilly s’approcha d’elle secouant sa bombe. Mais ce qui suivit ne manqua pas d’amuser la galerie. Au départ choquer, Alec se força à contenir son rire alors que son complice jura, la main bien rouge à cause de son idiotie. Bien énerver, il renvoya l’attention de l’opérateur sur Freizsmuth. Le petit robot devait bien se demander pourquoi cet humain avait de la peinture sur lui et si les machines avaient une conscience, se dirait sans nul doute "Ils sont fous ces humains."
Bref, c’était à notre ami linguiste de jouer, alors il retrouva son sérieux tout en s’approchant de l’opérateur, se raclant la gorge.

"Oui bonjour. Alors voilà, en ce moment nous aimerions rendre le sourire à l'équipage qui parait bien morose. Et pour cela, pourquoi ne pas organiser une petite fête. En tant qu'opérateur de maintenance pourriez-vous me conseiller un endroit ?"
"Lieux de loisir... Réfectoire, Bright Venture. Au vu des conditions et pour votre sécurité, il est déconseillé les excès."
"J’y es penser justement. Ces endroits sont parfaits pour se détendre. Comme musique je pensais à du Beethoven ou bien de l’Amadeus. Sinon, du Tchaikovsky. Pour cela, j’aimerais savoir si les enceintes sont opérationnelle, si vous pouviez juste vérifier leur état."

Pendant qu’ils parlaient de musiques classiques pour une fête, Cieran eut tout le loisir de frapper à nouveau. Prions que pour cette fois-ci, il tournait dans le bon sens la bombe de peinture. Car un deuxième échec, et ce serait fichu. Alec ne pensait pas que l’opérateur se laisserait surprendre à nouveau. Pour le moment, la machine renseignait bien l’allemand, expliquant que tout était opérationnel dans ces endroits, et en profita même pour expliquer comment organiser une fête, auprès de qui, il devrait s’adresser etc. Le linguiste hocha donc la tête, prenant bonne note et se sentant en même temps motiver, pour réaliser cette idée qui ne fut au départ qu’un prétexte.

Une fête, pourquoi pas ? Ceci aiderait les gens à se détendre. Après oui, ils devaient faire plus que jamais attention à leurs réserves, mais un lieu avec une bonne musique et de quoi discuter et se distraire, cela aurait un effet bénéfique à long terme, l’allemand en était convaincu. Pleinement plonger dans la réflexion, le souffle compresser de la bonbonne de peinture le rappela à la réalité.

Cette fois-ci, Alec ne put empêcher l’opérateur de se retourner et prendre la main dans le sac Cieran. Les deux humains furent figés sur place pendant un court instant, se demandant bien sans doute qu’elle allait être la réaction du petit robot. Ce dernier s’en alla tout simplement, laissant les deux farceurs prendre la fuite. Que ce soit réellement autoriser ou non, l’allemand et l’irlandais ne tenaient à trainer dans le coin, disparaissant dans l’un des nombreux couloirs du vaisseau. Alec envisagea le pire pendant qu’il pressait le pas, imaginant se faire violement taper sur les doigts, engueuler par un responsable et voir finir avec un dossier.

Il retrouva néanmoins son calme quand tous deux trouvèrent un abri plus ou moins sûr, pensant être cacher de tout éventuel problème. Cieran contempla son chez d’œuvre raté, qui s’était tromper de toile. Un beau et gros trait vert qui découpait son vêtement en deux. On pouvait dire qu’il était marqué par son crime et que les autorités n’auront aucun mal à retrouver le coupable pour le mettre en cellule. Image exagérée certes, mais amusante pour le linguiste.

"Oh ! Moi je te trouve bien plus beau comme ça." Taquina l’allemand en ajoutant d’un ton se voulant plus ferme. "Mais si on a des ennuis après, j’aurais juste à montrer que c’est toi le fautif."

Bien sûr, il plaisantait. Alec n’était pas du genre à lâcher ses proches, les dénoncer pour sa pomme. Le quarantenaire était conscient de sa part de responsabilité, et se voyait mal de lâcher son partenaire de la sorte. D’ailleurs, ce dernier en profita pour demander de continuer. Levant donc les yeux au ciel, plutôt vers le vide qui se trouvait aussi bien au-dessus que tout autour… Que c’était compliqué dans l’espace, Alec attrapa la bombe de peinture.
C’était son tour après tout non ? Il n’allait pas revenir sur sa parole. Donc il saisit son arme, mais avec une certaine incrédulité. Il la regarda comme s’il ne savait trop ce que c’était ou comment cela fonctionnait. Suivant donc son « ami criminel », les deux hommes partirent chercher un nouvel opérateur à qui, on allait refaire une beauté. En chemin, l’allemand s’amusait à secouer la bombe, histoire de se donner le coup de main et un peu de courage car là… Il allait officiellement entrer dans le monde du crime, en dégradant un bien public.

Les opérateurs n’étaient pas difficiles à trouver. Constamment au travail, ils ne se cachaient pas et on en croiser un presque tous les deux couloirs. Façon de parler. Un leur tournait le dos, remontant justement le couloir. Il pourrait faire une cible parfaite, mais le risque zéro n’existait pas. Comme pour le précédent, le moindre bruit suspect pouvait mettre en alerte leur victime et tout serait fichu parterre.

"Bon, tu veux à ton tour faire diversion ?"

Ce serait la bonne occasion de voir si oui ou non, l’irlandais serait meilleur baratineur que son compère allemand. Et aussi, voir si oui ou non, l’allemand serait meilleur artiste que son partenaire irlandais. Enfin, Alec n’avait qu’une bombe de peinture jaune, il ne risquait pas de faire grand-chose avec, et ce serait la première fois de sa vie, qu’il userait d’un tel instrument. L’art n’était pas trop son genre. Pourtant, il s’y était essayer à la peinture, mais avec pinceaux et palette de couleur.
Ses toiles, probablement brûler sur Terre, n’avaient rien de chef d’œuvre. Freiszmuth était le premier à reconnaitre sa médiocrité qui était proche de celle d’un enfant des premières années d’écoles.

Peut-être arriverait-il à dessiner un beau soleil sur une plage doré ? Ou bien faire n’importe quoi et provoquer une catastrophe sans nom avec sa maladresse légendaire… Tout était possible et l’échec était fort possible…

Les rôles furent donc inverser. Cieran jouera la diversion, Alec le dégradeur. C’était à pas de loup que l’allemand s’approchait de la machine. Son estomac se nouait, ses membres se raidirent. Il avait peur de se faire prendre oui, mais aussi ce n’était pas facile pour lui non plus de se lancer dans la délinquance. D’ordinaire, il aurait réprimandé son compagnon pour un tel acte. Le voilà entrain de le commettre. Quelle ironie. Pouvait-on vraiment justifier ceci par le fait qu’on s’ennuyait ? Que les lois de la Terre étaient mortes en même temps que leur monde ? Que Cieran avait peut-être raison, que ceci rapporterait un bien fou à l’équipage ?

Toutes ces questions torturaient l’esprit d’Alec. Pourtant, si son esprit doutait, son corps lui était bien lancer. Il avait doucement secoué sa bombe, le cœur battant fort, avant de pointer son arme sur l’opérateur. Il respira doucement, prit un peu son temps et puis… Appuya.
Un jet jaune sortie donc de la bombe pour venir s’écraser contre la coque métalliser de l’opérateur. Ce dernier avait vraiment une très longue liste de fonction. Depuis le début, il énuméra chaque tâche à se demander si au final, ce n’était pas lui qui faisait tout le boulot. L’allemand joua donc sur la pression de la peinture, apportant différentes teintes de jaunes du plus foncé au plus clair.

Tout ceci ne fut pas vraiment discret et l’opérateur voulu visiblement se retourner. Le linguiste eut le réflexe d’arrêter et cacher son arme dans son dos, souriant par avance que tout allait bien, pas de raison de s’inquiété. Puis, se voyant hors de danger, reprit sa farceuse besogne. Il était bien concentrer dans ce qu’il faisait, et au bout de quelques minutes, il eut terminé son chef d’œuvre chef-d'oeuvre.

Souriant d’avoir terminé, il fit un signe de tête à son complice, afin de prévenir qu’il avait fini et que c’était l’heure de filler. Le linguiste pressa le pas, abandonnant donc sa malheureuse victime, ne sachant trop s’il devait avoir de la peine ou rire de son sort. Comme pour le dernier, les deux hommes purent trouver un refuge au croisement d’un couloir où il serait plus facile de faire un petit topo.

"Verdammt ! Je n’aurais jamais cru qu’un opérateur pouvait être aussi multifonction."

Alec connaissait que les bases concernant ces machines. Et c’était plutôt comique de voir que pour mieux apprendre à les connaitrais, l’allemand dû passer par une plaisanterie aussi puérile. Ceci lui donna donc l’idée qu’après tout cela, il irait mieux se renseigner à leur sujet. Sans aucun doute que l’irlandais dirait que ce nouvel opérateur serait plus joli ainsi.
Pourtant, Freiszmuth ne put s’empêcher d’éprouver un rien de remord. Les opérateurs ne devaient être sensibles à la moquerie. Ces machines n’avaient pas d’âmes comme on disait. Pourtant, il ne pouvait pas s’empêcher, non du tout, d’éprouver un peu de pitié. Bah ! L’allemand ne cherchait pas à se montrer méchant, il taquinait juste. Et si jamais les opérateurs exprimaient un mécontentement, il s’excuserait.

En tout cas, le voilà bien plonger dans le monde de la criminalité. Si jusqu’ici il avait veillé à ne pas franchir la ligne, le linguiste était à présent un odieux tagueur qui sera rechercher par toutes les forces de l’ordre du Voyager. Ira-t-il en prison ? Sera-t-il condamné à une lourde peine où il ne sortira pas avant ses cent soixante-dix ans ? Bien sûr, tout ceci était bien exagérer, une idée farfelue pour rigoler un peu, mais Alec savait que ce qu’ils faisaient auraient des conséquences.

Pas le temps de souffler on dirait, le duo partait déjà pour une nouvelle victime. Un dernier opérateur, voilà une idée qui rassura l’allemand. Avoir repeint le petit robot, lui procurait tant d’émotion contradictoire. Difficile de trier pour s’en faire un avis, mais à la longue, le linguiste éprouvait une certaine culpabilité. Si l’irlandais lui, voyait les choses à court terme comme l’amusement du moment, Alec pensait aux possibles conséquences à la fin. On risquait fort de le lui reprocher, et si jamais il venait à faire une catastrophe, comme éclabousser le sol de peinture par accident ou une personne passant à côté… Freiszmuth se voyait mettre en garde à vue pendant des semaines, boulet au pied et condamné à des travaux d’intérêt généraux pendant des décennies.

Rien que s’imaginer les menottes aux poignets et obliger de nettoyer les couloirs avec une brosse à dent, lui donner des sueurs froides. Lui qui depuis tout petit faisait honneur à la réputation des siens, en se montrant fanatique du règlement, respectueux de l’ordre. Le voilà qui tombait dans la délinquance. En même temps… Alec savait que pas grand-chose stopperait son complice dans sa folie et on dirait bien que ce dernier… En avait grandement besoin. Sans doute qu’à cause de sa jambe, il fut coincé depuis un moment, à tourner en rond et avait besoin d’activité.

Quand O’Reilly l’interrogea justement sur son impression, Alec ne savait trop quoi répondre. Le quarantenaire était bien tenté de lui renvoyer en pleine figure qu’il risquait gros à cause de lui. Au lieu de cela, Freiszmuth lâcha un petit sourire qui se voulait mesquin.

"Je te dirais ça, une fois que nous serons en prison à cause de toi." Se moqua donc bien bêtement l’allemand.

En réalité, Alec pouvait éprouver un certain plaisir. Pouvait, non cela était même sûr. Car même s’il était probable que le pilote eut choisit Alec pour l’accompagner comme dernier choix, l’allemand éprouvait un réel plaisir de partager ce moment avec lui. Il aimait bien son compagnon de bar et se disait que s’il n’était pas là avec une certaine arrogance, Cieran aurait été tenter d’aller plus loin dans ses farces.

La cible était en vue et comme pour toutes les précédentes, elle fut occupée par sa besogne sans se douter de rien. Le linguiste se posa la question, à savoir qu’une fois leur forfait terminer, est-ce que les opérateurs seront équipé par la suite d’un détecteur de mauvais farceurs ? L’allemand hésita un instant, mais se sachant bien embarquer dans cette histoire, refusa de partir dès maintenant.

"Bon. Passes mois en deux alors, mais refais diversion alors."

L’exercice fut donc répété. Alec approcha à pas de loup de l’opérateur avec une bombe bleu et verte. Il réfléchissait à quelle œuvre il pourrait reproduire sur la carrosserie métallisée de la machine, mais il était tenté de faire quelque chose de simple et rapide, afin de minimiser les risques de se faire attraper. C’était fou quand même de constater à quel point, Voyager était vide de toute autre présence humaine. Etaient-ils tous partie pour une fêtes, une cérémonie, une réunion ? On se croirait sur un vaisseau fantôme où seuls les deux farceurs furent les survivants.
Si le fait qu’il n’y est personne pouvait être une forme de sécurité, dans le sens où personne ne les surprendrait, Freiszmuth ne fut pas plus rassurer. Déjà, n’importe qui pouvait débarquer par surprise, profitant d’une baise de la garde pour les interpeller. Il fallait donc regarder dans tous les sens, surveiller ses arrières.

En tout cas, l’allemand accorda une grande confiance à l’irlandais. Si ce dernier remarquait le moindre danger, il préviendrait surement son complice pour une retraite en urgence. Donc, approchant doucement de l’opérateur par derrière, secouant ses armes colorées, le linguiste les pointa doucement vers la coque du robot, se tenant prêt à agir…

Sans trop savoir comment, comme si on rêvait, et qu’on voyait la scène changeait et que tout paraissait normal, les deux tagueurs se retrouvèrent subitement encercler. Alors qu’ils voulaient s’en prendre à juste un pauvre opérateur n’ayant rien demander, plusieurs de ses semblables volèrent à son secours. Alec regardait d’un air ahurie les petits robots qui bloquaient toutes les issues, et se retrouva dos au mur, à côté de son complice. Il redoutait le pire et il avait raison. Leurs fins bras métalliques étaient armés de bombes de peintures. Ce n’étaient pas des couteaux fort heureusement, mais l’allemand n’était pas rassuré concernant le sort qui les attendaient.

Il se disait que les opérateurs semblaient peu se soucier de ce qu’on faisait, que repeindre au final leur carrosserie ne les dérangeait pas. Comme coller un autocollant à un ordinateur, la machine ne se plaindrait pas. Pourtant, ces boites flottantes semblaient avoir comprit ce qui se passait. Ou bien était-ce Hécate qui réprimait leurs actions et dans ce cas, confirmait que Cieran lui avait mentit concernant l’autorisation de repeindre ces pauvres êtres artificiels. En tout cas, le linguiste pouvait comprendre qu’à travers ces « Zzzzzzt ! » les robots hurlaient "VENGANCE !"

"C'est avec plaisir que je te laisse les réprimandes !" Répondit Alec.

L’allemand savait très bien que face à un responsable de la sécurité, il craquerait, ne pouvait supporter une violente réprimande. Lui qui se vantait d’avoir un casier vierge depuis sa naissance, il se voyait tâcher tant sur le plan réputation que physiquement d’ailleurs.
Comprenant qu’il n’aura pas le choix, le linguiste attrapa aussi une bombe de peinture dans chaque main qu’il tendit comme un héros de film d’action tiendrait une paire de pistolet. S’il fallait se battre, il se défendra corps et âme, refusant de se rendre aussi facilement. Visiblement, l’irlandais semblait tout aussi fougueux, voir plus.

Suit au conseil du pilote et d’un ultime bourdonnement de l’ennemi, le carnage commença. Freizsmuth vida ses bombes devant lui, fermant les yeux sous l’assaut des machines. Il poussa un cri de guerre, frappant où il pouvait, alors qu’il se fit tout autant arroser. Difficile de décrire le combat. On pouvait juste dire qu’on assistait à une explosion de couleur. Cela pouvait faire penser, pour ceux étant un minimum familier à la chose, à la fête indienne de Holi. Sauf que de voir des hommes et des femmes se jetaient des pigments de couleurs dans la joie et la drogue, ce sont de pauvres humains qui défendaient chèrement leur peau. Et là, vers la fin des combats, on pouvait entendre raisonner de loin, leur ultime cri de terreur, de rage et de désespoir, d’horreur même ! Et nous nous arrêterons ici pour le combat finissant sur une note que les jeunes, qui n’existaient plus, diraient « badass. »

*****

Dans le couloir, les opérateurs s’étaient enfuit, après avoir commit leur sinistre vengeance. Ils abandonnaient là, deux corps humains, laissé contre le mur, joliment redécoré d’une dizaine de teinte chacun. Alec semblait à bout, exténuer, choquer même par ce qu’il venait de leur arriver. L’arroseur arrosé comme on dit, il ne pensait pas finir ainsi. Il tourna rapidement la tête pour voir Cieran, son complice d’infortune qui ne fut pas plus épargner. Le voyant en si mauvaise en point que lui.

"Je te déteste." Lâcha l’allemand.

Il aurait toutes les raisons du monde d’en vouloir au pilote. Ce dernier l’avait en trainer dans une série de crimes colorés. Sur son dossier, on risquait de lire à présent « taggeur délinquant, personne non sérieuse et dangereuse ! » Et surtout, finir ainsi, bien sale, à terre comme un pauvre mendiant qu’on ignorait. Oui, on pouvait comprendre le ressentiment de Freiszmuth. Néanmoins, il serait difficile de le prendre au sérieux, surtout qu’après avoir dit ça, juste deux secondes après, le linguiste se mit à rire.

"Seigneur ! J’ai du mal à croire ce qui viens de nous arriver."

Oh non ! Il vaudrait mieux éviter de raconter cela à qui que ce soit même. Qui les croirait et puis, on pointerait facilement le doigt sur eux. Et Alec ne se sentait pas encore prêt d’avoir un blâme sur son dossier. Il précisera qu’il ne fut qu’une victime dans l’histoire, entrainer par un fou furieux à la bombe de peinture et qu’il avait menacé de défigurer ses affaires s’il ne le suivait pas. Cela passerait ? Déjà qu’Alec n’était pas doué en mensonge, même lui ne croirait pas une pareille histoire. Mais bon, il se vit justement puni pour son crime, il priait pour qu’on vienne en rajouter.

Cieran se leva le premier et tendit sa main pour aider l’allemand. Ce dernier lui lança un regard de travers avec un petit sourire mesquin, avant d’attraper cette main pour se hisser. Il lâcha face à cette promesse faite un petit :

"J’aimerais bien le croire."

Après ce traumatisme, on pouvait les voir tous deux liés d’une certaine manière qui sans nul doute, encouragerait le pilote à reprendre le même complice quand une farce lui traversera l’esprit. Mais il y avait quelque chose d’autre encore, qui semblait avoir à jamais changer les choses entre les deux hommes. L’allemand sourit à son compagnon quand il parla des opérateurs de comment ils devaient être à présent.

"Comme tu le dirais, ils sont sans doute plus beaux et plus design qu’avant non ?"

Ces petits robots devaient ressemblées à des tableaux modernes volants à présent. Tous passagers qui en verraient un se poserait de nombreuses questions, et que dirait-il dès qu’il verra les deux taggeurs en plus piteuse état ? Ils étaient couverts en quelque sorte du sang de leur crime.

Le véritable ressentit d’Alec se fit vite remarquer. Car le linguiste après tout cela, attrapa Cieran pour le serrer dans ses bras, le sentir contre lui. Si au départ il appréciait juste l’irlandais, le trouvant sympathique et de bonne compagnie, à présent il s’attachait fortement à lui. Après une telle guerre, les liens se renforçaient disait-on. Cela fit du bien à l’allemand ce petit délire, ça l’aider à se changer les idées et se plaisait de se dire qu’il pouvait compter le pilote comme un de ses amis, même si le ressentit n’était peut-être partager, l’allemand pouvait vite s’emballer, mais il était emporté par l’émotion.

Après cette grosse embrassade, il relâcha son complice, plus souriant encore.

"Je dois dire que si tu trouves quelqu’un d’autre après ça, je serais un peu jaloux."

Un nouveau rire s’échappa du quarantenaire. Déjà qu’en ayant signé pour cette expédition, il ne pensait pas devoir affronter des aliens et être perdu au milieu de l’espace, mais il s’imaginait encore moins finir dans le banditisme, la délinquance et qu’il y aurait trouver un certain goût. Un dernier regard autour de lui pour constater les dégâts.

"Tu as raison, filons d’ici. Mais si on nous pose la question on ne se connait pas d’accord ?"

La petite plaisanterie classique qui marchait assez souvent et dont Freiszmuth ne pouvait s’empêcher de la faire, la trouvant bien choisit au vu de la situation.