[INTRIGUE] Phase 1.2 D'un Sommeil sans Rêve ☾ Groupe 1 — 0-G

Date d'inscription : 14/01/2019

1.2	D'un sommeil sans rêve À un cauchemar éveillé

30 septembre 2919

GROUPE #1 ‘0-G’
Adrian, Alejandra, Cieran, Frye, Hassan, Meghan, Naël, Pauline, Siya & Veronica

Intrigue animée par Aura· (Rhiannon).

TOUR 1

Rêve d’une balade en gravité zéro

La station est calme, ces jours-ci ; et en ce lundi 30 septembre 2919, une effervescence inhabituelle règne du côté de la baie des navettes. Quelques opérateurs ingénieurs et leurs confrères métalliques de maintenance s’affairent autour de Cygnus, préférée à sa voisine Pegasus pour la sortie du jour. Et quelle sortie ! Pas moins de dix personnes seront du voyage, cette fois, et les pilotes entraînés scrutent d’un regard sceptique leurs passagers pour cette virée dans l’espace autour de la station. Telle une mère-poule attentive, Alejandra garde à l’œil ses ouailles : si elle a confiance – relativement – en Adrian, Cieran et Veronica, elle redoute les réactions des profanes. Bien sûr, pour cette sortie exploratoire visant à s’introduire par la brèche de la coque pour explorer la passerelle, il est logique que Meghan et Naël soient présents, pour mettre à profit leurs compétences d’éclaireurs. Hassan et Pauline ont tous deux un intérêt légitime, lui à la sécurité et elle au renseignement, pour tenter d’évaluer les risques et les mesures à prendre, avec les lumières de Frye et son expérience tactique, d’accord. Mais pourquoi donc la gouverneure leur a-t-elle imposé d’emmener Siya ? D’accord, il est intéressant de filmer l’expédition pour garder trace de tout cela ensuite, mais… ?
Un soupir résigné lui échappe, et elle supervise l’enfilage des combinaisons de sortie spatiale de son petit groupe, veillant à ce que chacun enfile bien une combinaison de la couleur de son uniforme. Une fois les étiquettes à scratch transférées desdits uniformes aux combinaisons – deux par personne, une portant son nom en haut du torse à gauche, la seconde affichant le drapeau sur le haut de l’épaule droite – et chacun à peu près calme, les casques sont vérifiés et fixés également. Un instant de battement pour vérifier que tout le monde respire bien, puis l’embarquement à bord de Cygnus se fait.

Trente minutes plus tard, dans l’Arboretum, les passagers présents se massent contre la verrière pour regarder passer la navette, faisant coucou à qui mieux mieux au personnel en transit vers la section accidentée.

Consignes

Date IRP : 30 septembre 2919 (on dira que c'est un lundi, comme en 2019. )
Date IRL : Du lundi 12 août au dimanche 18 août, 18h (France).

Ce sujet est réservé aux personnages inscrits indiqués dans le cadre en haut. ↑

Bienvenue dans l'espââââce ! Vous êtes dix, et nous ouvrons les paris sur ceux d'entre vous qui vont périr affreusement. Pour l'instant tout va bien : ce tour couvre uniquement votre équipement et le décollage de Cygnus, ainsi que son parcours le long de la station. Quand le tour se termine, vous êtes en train de longer l'Arboretum. Vous êtes relativement près, les gens le long de la verrière de la station peuvent voir vos silhouettes derrière le hublot, et il y aura sûrement des gens derrière les télescopes de l'Arboretum pour vous regarder !

Je ne précise pas qui pilote. Vous êtes quatre avec la formation pour le faire, choisissez qui c'est qui conduit ! (Ce choix aura des conséquences plus tard, mais pas de pression, hein. )

Vos combinaisons ne sont pas comme celles utilisées par nos astronautes actuellement ! Les nôtres sont plus légères, parce que, bah la science tahvu. Les nôtres sont plutôt comme ça : de la couleur de vos uniformes. Vous pouvez reconnaître tout le monde en vous aidant des drapeaux et des noms sur les étiquettes à Velcro. Vos casques sont transparents, ils ne deviennent opaques qu'en cas de rayonnement solaire à bloquer, et comme là vous êtes loin de toute lumière... Et comme l'image peut induire en erreur, je précise que NON, vous n'avez PAS de jetpacks. Votre capacité d'oxygène est de douze heures d'autonomie. Vous portez toujours vos comlinks, leur signal est relayé par l'équipement de la combinaison.

La station n'est donc éclairée que par sa propre lumière ! La navette est équipée d'un projecteur de type spot, pour éclairer des endroits spécifiques. Les projecteurs extérieurs encore en fonctionnement ont été allumés par Hécate pour faciliter votre avancée (bon, c'est pas fameux, sur les centaines fixés à la coque, seuls sept ont consenti à s'allumer).

Pourquoi vos personnages sont-ils là ? Pour tenter d'entrer dans la zone sinistrée par l'extérieur, cette fois, pour une reconnaissance en navette. On a donc 4 pilotes, entraînés à l'apesanteur, des experts en infiltration, en tactique, en reconnaissance, en sécurité, en renseignement... et une réalisatrice de vidéos parachutée là par la gouverneure pour garder trace de ce qui se fait. Pourquoi la gouverneure a-t-elle voulu faire ça au mépris du danger, eh bien parce que le scénario, tahvu. Je précise que Siya a donc emmené sa GoPro.

Côté pesanteur, vous avez la gravité artificielle de Voyager, jusqu'au moment où vous sortez du hangar. Une fois dehors, ça flotte, donc on s'attache les enfants ! Tout le matériel transporté doit être sécurisé.

Bon voyâââââge.

Date d'inscription : 17/06/2019

Enfin ! Quelque chose à faire qui ne soit pas de la maintenance, du bricolage ou de la mécanique, enfin une mission à l'extérieur de Voyager. Voir le ciel, les étoiles, tenir un manche à balai entre les mains et quitter le sol de la station, c'est bien tout ce qu'attendait Cieran. Évidemment, les conditions ne sont pas des plus idéales puisqu'ils vont devoir prendre le Cygnus et laisser leurs chasseurs sur Voyager mais bon, une mission, ce n'est déjà pas si mal. Ils seront nombreux, dans la navette, et Cieran observe sans beaucoup s'en cacher ceux qui l'accompagneront dans cette mission de difficulté modéré. Il les connaît tous, de vue au minimum, vu le peu de gens réveillés jusqu'à présent et sait que ce sont des gens qui sauront garder leur sang-froid. A priori.

Avec l'aisance de l'habitude - ils l'ont fait des centaines de fois pendant leur formation et en entraînement, après tout - l'irlandais enfile sa combinaison, vérifiant d'un geste machinal les attaches et les fixations. "Nous n'avons toujours pas réglé la question de qui pilotera cette merveille." Lance-t-il, veillant tout de même à se tenir loin de leur cheffe histoire qu'elle n'entende pas la conversation. Comment rester le chouchou s'il se la met à dos, après tout ? La logique voudrait que ce soit Adrian, qui a déjà piloté le Cygnus en mission, ou Veronica, qui est pilote d'exploration et donc probablement la mieux taillée pour le boulot. Mais renoncer aussi facilement à faire valoir ses droits et son envie ne plaît pas tellement à Cieran, aussi va-t-il bien falloir trouver une façon de trancher.

Scratchant la bande patronymique sur son torse, l'irlandais termine de se préparer avant d'enfiler ses gants et d'agiter les mains, saisissant ensuite son casque pour le poser en équilibre précaire sur le sommet de son crâne. "On se la joue à pierre-feuille-ciseau ?" C'est la méthode la plus simple pour les départager, après tout. Laissons le talent de chacun, et ses capacités de fin stratège, décider. "Sans tricher." Ajoute-t-il en regardant Adrian, lui aussi vêtu de sa combinaison. Il se méfie, le pilote, du mexicain et de ses capacités parfois suspectes.

Les gants et la combinaison ne laissent pas une grande place à la communication gestuelle, mais cela devra bien faire l'affaire. Sans le moindre regard pour les autres passagers qui, s'ils entendent la conversation, pourraient bien les trouver quelque peu déconcentrés de la mission cruciale qui les attend, l'irlandais observe ses camarades. Un dernier regard pour s'assurer qu'Alejandra est occupée à autre chose et Cieran claironne :"Pierre-feuille-ciseau !" Suivant les règles, c'est à ce moment là que chacun doit brandir son outil de prédilection et l'irlandais tend la main devant lui, les doigts légèrement repliés. C'est une feuille, parfaitement. Ou peut-être un ciseau. Ca dépendra de ce que les autres ont, après tout. "Páipéar," Lance-t-il avec enthousiasme. Adrian ne parle pas irlandais, et il n'a clairement pas appris ce mot de vocabulaire à Veronica. Si cela tourne en sa défaveur, il n'aura qu'à mal traduire. Lui parle un minimum espagnol, les deux autres n'ont aucune chance de tenter la même stratégie.

Spoiler:

« Nous n'avons toujours pas réglé la question de qui pilotera cette merveille. » Il a comme une impression de déjà-vu qui le fait doucement sourire. Son regard passe de l'un à l'autre de ses camarades de vol, puis virevolte jusqu'à leur cheffe, comme pour s'assurer qu'elle est éloignée. Il ne répond pas, mais le pincement de ses lèvres et son air suffisant sont assez éloquents pour ne pas avoir à s'exprimer. Puis, son attention est un instant attirée par la seule civile qui va les accompagner pour cette mission. Encore. Nouvelle impression de déjà-vu, beaucoup moins agréable cette fois. Il s'attarde particulièrement sur la petite vidéaste qui n'a rien à faire dans un tel voyage. Les nouvelles mesures d'entraînement imposées n'y changeront rien, les civils ne sont pas préparés à ce genre de risques et eux-mêmes ne sont pas là pour faire du baby-sitting.

Il fronce un peu le nez, puis se tourne vers ses camarades en plein débat quand Cieran propose une manière de résoudre leur désaccord. « On se la joue à pierre-feuille-ciseau ? » Sourcil haussé, sourire en coin. Ben voyons, il a peur de passer second si l'on juge sur les seules compétences ? « Sans tricher. » Adrian lève les mains au ciel, l'air innocent. « Juro por mi vida*. » déclare-t-il avec culot, tout sourire. Il sait que son ami irlandais les comprend un peu et il s'en amuse.

Tous les trois se mettent en position et font le décompte. Au moment clef, le Mexicain présente une main plate. Mais à la vue de celle de Cieran qui prend la même forme, il écarte un peu les doigts, déclarant avec triomphe : « Ciseaux ! » Il agite l'index et le majeur, comme pour mimer des ciseaux qui coupent. Après tout, vu l'épaisseur des gants, c'est plus difficile de faire dans le détail, ce n'est pas sa faute.

*je le jure sur ma vie

Spoiler:

Il y a de la fébrilité, dans ses gestes, alors qu’elle enfile sa combinaison à toute vitesse dans le vestiaire, avant de rejoindre ses collègues dans le hangar. De l’excitation, dans son pas élastique, alors qu’elle observe les militaires et Siya, sa voisine de dortoir, assemblés devant Cygnus. La navette lui semble encore plus belle, aujourd’hui, à quelques minutes à peine de leur exploration. Porteuse de promesses. La brunette rejoint Adrian et Cieran, afin de terminer sa préparation… et pour régler l’épineux détail du pilotage de la navette. Et elle tombe à point : « Nous n'avons toujours pas réglé la question de qui pilotera cette merveille. » Elle a l’impression de s’entendre, en juin, dire la même chose à Adrian, et si elle avait accepté de laisser la place au Mexicain, la situation est désormais bien différente. Hors de question qu’elle se laisse marcher dessus, cette fois-ci : cette mission sera la sienne. Si on ne la laisse même pas piloter pendant les missions de reconnaissance stratégique, Ronnie ne voit pas ce qu’elle fait sur ce vaisseau. Elle est déjà prête à plaider son point lorsque Cieran fait sa proposition : « On se la joue à pierre-feuille-ciseau ? Sans tricher. Juro por mi vida. Un regard à la ronde, prudent, avant qu’elle glisse, frimeuse : J’espère que vous êtes prêts à me regarder piloter. »

Pas un pour rattraper l’autre.

Les pilotes se regroupent, l’air de rien, afin de ne pas attirer l’attention sur leur petit manège. Manquerait plus qu’on vienne leur reprocher de ne pas prendre la mission au sérieux ! Au contraire, même, ils la prennent avec tellement de sérieux qu’ils sont incapables de déterminer qui est le meilleur pour la mener, tant ils s’estiment les uns et les autres (oui, Ronnie a déjà préparé une excuse). « Pierre-feuille-ciseau ! » Les trois mains jaillissent - toutes, pendant un instant, dans une forme (approximative) de feuille. « Ciseaux ! Pap… ¿ Perdon ? Tu avais fait un papier, Adrian, je t’ai vu !, s’exclame la pilote, outrée (et pourtant pas réellement surprise) que l’homme ose tricher, alors qu’il avait tout justement promis de ne pas le faire. Et Cieran, c'est quoi cette feuille ? ¿ Lo dice en serio ?* » Sa main gantée vient claquer celles de ses collègues, annulant la partie et générant aussitôt un concert (chuchoté) de protestations, d’excuses et de pauvres négociations - tu n’as pas bien vu, hermosa - je n’ai pas dit “papier” - ah, alors c’est quoi, “feuille”, si ce n’est pas ça, en irlandais ? - les gants sont trop épais, ça vous a empêché de bien voir - j’ai le plus d’expérience - évidemment, si tu es le seul à piloter, tu seras toujours le seul avec de l’expérience qui ne font pas du tout avancer l’enjeu du jour. Ceci jusqu’à ce que la Portoricaine déclare : « Foirfe**, vous l’avez cherché » et qu’elle quitte le cercle, afin de rejoindre l’officier Vargas, juste un peu plus loin dans le hangar. Une solution qu’elle tenait à éviter, pour l’issue évidente de cette option, mais aux grands maux les grands remèdes.

« Madame. Salut militaire, le dos bien droit, les talons collés. Les pilotes Muñoz, O’Reilly et moi-même désirons savoir qui est affecté au pilotage de Cygnus, pour cette mission d’exploration. » Elle est déjà résignée à ce que Cieran soit désigné par la directrice des vols extérieurs (il n’est pas le chouchou pour rien, il faut bien que ça ait ses avantages). Ça lui semble tout de même plus juste que d’être recalée par deux gamins incapables de jouer serait-ce à roche-papier-ciseau sans tricher.

*Vous êtes sérieux ? (espagnol)
**Parfait (irlandais)

Spoiler:

Date d'inscription : 02/06/2019

Enfin.
Nous allions enfin pouvoir commencer les missions de reconnaissance à l’extérieur. Fini les missions d’intérim en tant qu’agent de surveillance, la fine équipe était de sortie, parée à faire ce pourquoi elle avait été formée et… Que faisaient ces imbéciles au juste ? Je me retournai assez vivement à entendre quelques éclats de voix dans mon dos. Ils se croyaient discrets peut-être ? Après un an de formation commune, ils pensaient vraiment que je serais dupe de leurs petites magouilles ? Ils allaient me faire honte devant des personnes éminentes du Starship Voyager, dont Hassan, qui n’en manquerait pas une pour me faire remarquer que je ne tenais pas mes hommes. Ils avaient vraiment conscience des enjeux actuels ou il allait falloir que je leur rappelle en haussant le ton encore une fois ?

J’interrompis ma tâche, à les jauger d’un regard sévère, les bras croisés, jusqu’à ce que Veronica vienne me trouver. Tiens, j’aurais cru que Cieran aurait été le premier à venir faire amende honorable… Je lui enfilai son casque sur la tête, tapant un bon coup dessus pour « vérifier » qu’il était bien fixé, avant d’en lancer un second vers Adrian. J’avais visé la tête, mais le mexicain avait encore assez de réflexe pour ne pas se la prendre en pleine face et l’arrêter avant. « Finissez de vous préparer, tous les deux. Adrian, tu vérifies les combinaisons et les casques de tous les passagers et tu les fais monter à bord. Cieran, je compte sur toi pour les derniers réglages de la navette… » Je baissai le regard vers Veronica, face à moi, avec une expression peu amène… Avant de lui désigner d’un pouce derrière mon épaule la navette en question. « Veronica, tu pilotes aujourd’hui, c’est ton domaine d’expertise. Va te mettre en place. » Je glissai dans un murmure tandis qu’elle me dépassait ce qui ressemblait presque à des menaces. « Ne me déçois pas. »

Bien ! Maintenant que la joyeuse bande était séparée et bien occupée, je devrais avoir la paix au moins jusqu’à ce que nous finissions les derniers préparatifs. Je ne les quittais plus du regard, cette fois, à vérifier qu’ils faisaient correctement leur boulot. Surtout Veronica. Rien ne devait être laissé au hasard, il en allait de notre réputation… Et notre survie. Je fis signe aux passagers, une fois à l’intérieur, de s’installer sur les emplacements prévus à cet effet. « Gardez bien l’œil ouvert, nous n’allons pas tarder à décoller. » Je pris moi-même place à côté de Veronica, pour vérifier les contrôles avec elle. Je lui faisais moins confiance qu’à Adrian pour mener à bien cette mission, mais il était temps pour elle de passer l’épreuve du feu à son tour. Et puis, au moins, j'étais quasiment sûre que la navette rentrerait en un morceau avec elle. Je me retournai par moment pour les fusiller du regard au moindre bavardage, et m’assurer que chacun prenait bien place.

Meghan et Naël étaient de la partie, encore une fois, et sauraient nous montrer toute l’étendue de leur savoir-faire en matière de reconnaissance. Hassan était une épine dans le pied dont je me serais bien passée, mais sa présence était aussi légitime que celles de Frye et de Pauline, afin récolter des informations, et d’apporter un regard sur la situation par rapport à leurs différentes expertises. Mais la dernière… ? Je ne savais pas vraiment quoi en penser. J’espérais surtout qu’elle ne nous gêne pas dans nos manœuvres. Je me retournai dans mon siège pour les regarder tous un à un. « Bien. Tout le monde est paré ? »

Spoiler:

Pauline avait été choisie pour une mission dans l’espace. Elle était particulièrement enthousiaste à cette idée jusqu’au moment où elle a entendu parler les pilotes. Était-ce possible d’avoir été choisi pour être sur le Starship Voyager et d’être aussi immature ? Son envie de sortir du vaisseau et de vivre une expérience unique retomba d’un coup : elle allait devoir confier sa vie à des guignols. Il n’y avait même pas de questions à se poser, une personne était pilote de reconnaissance, pourquoi discuter de qui serait le pilote ? Si cette femme était compétente pour cela, ce devait être elle. L’orgueil et les envies n’avaient rien à faire dans la conversation. Était-ce vraiment des professionnels ?

Fort heureusement, il y avait au moins une personne sensée parmi eux et c’était leur supérieur. Elle mit fin à la situation en donnant ses ordres mais Pauline avait eu le temps de s’inquiéter et de noter que ces gens n’étaient probablement pas dignes de confiance au vu de la légèreté avec laquelle ils envisageaient cette sortie. La dernière expédition qui avait été menée avait couté la vie à deux d’entre eux, on ne pouvait ignorer la dangerosité de cette sortie.

Cela dit, elle n’avait pas le choix et elle commença donc à se préparer. Si les plans sont disponibles, elle étudie la configuration de l'endroits où ils se rendent jusqu'à les avoir mémorisés. Elle enfila sa combinaison et son casque tout en visualisant ce qu’elle savait de la zone qu’ils devaient explorer. Elle fit ensuite un petit tour de la navette afin de repérer les différents points d’observation les mieux placés qui lui permettraient d’utiliser au mieux ses compétences d’observation le moment venu.

Quand elle eut fini d’enfiler sa combinaison, elle attendit les ordres. Peut-être Hassan avait-il des consignes particulières à lui donner. Elle restait donc à sa disposition, en restant suffisamment à l’écart pour ne pas être mêlée aux conversations de façon directe mais suffisamment proches pour les entendre.

Spoiler:

Date d'inscription : 11/06/2019

Que dire de la situation au cours de ces derniers mois, alors que septembre touche à sa fin ? Globalement, il n’y a pas eu d’énormes brèches de sécurité : mis à part certaines jeunes ingénues qui tentent de passer des portes défaillantes, de ce qu’il a en mémoire ? Rien de bien grave. Rien qui ne frappe, tout du moins, quand Hassan y repense. Sa couverture du l’ensemble du vaisseau habité, des coursives aux portes des chambres en passant par les ateliers de robotique ou la morgue est d’ailleurs quasiment redevenue opérationnelle la moitié du temps ! Il a également, voilà un mois de cela, regagné le contrôle sur le poste auxiliaire dégagé lors de leur désastreuse virée fin juin et les alentours. En revanche, pour tout ce qui concerne la sécurité hors des murs de métal – et autres trucs utilisés pour construire le vaisseau, il y connaît rien – c’est à Alejandra qu’il s’en remet. Et sur ce sujet, elle a son entière confiance ! A défaut de bien l’apprécier…
Quand on lui a parlé d’aller faire une virée dans l’espace, histoire d’évaluer les dégâts autour de la zone scellée et d’accéder à celle-ci par l’extérieur, il n’a pas hésité. Utiliser l’autre entrée et ainsi pouvoir estimer les dommages internes, explorer un peu plus en sûreté la zone endommagée : à ses yeux, l’idée est plus que bonne. Il y trouve également son compte. Avec prudence, ils pourront sans doute ainsi mieux évaluer la menace qui rampe derrière les portes condamnées par Hécate, ainsi que les dommages physiques.

C’est pour ça qu’il est là, pour être à peu près utile, en ce 30 septembre. Sans un mot, le directeur de la sécurité a enfilé la combinaison spatiale bleue lui étant destinée (une partie de lui a trépigné d’impatience, comme un gamin. C’est déjà quelque chose d’être dans l’espace, mais voilà. Il lui arrive d’avoir des petites joies sur rien. ), un air tranquille et confiant sur le visage.
Il est entrain de lisser soigneusement le drapeau du Liban sur son côté, le visage encore libre, par fausse maniaquerie, quand les chamailleries commencent. Il ne dit rien, le grand dans le fond, mais au sourire qu’il s’efforce de cacher la situation l’amuse grandement. (Partiellement parce qu’il connaît bien au moins deux des pilotes, et partiellement parce qu’il est bien heureux que ça soit pas ainsi que ses agents se répartissent les patrouilles. ) Aucune remarque, bien entendu, car Alejandra s’est bien passée de critiquer sa gestion durant leur mission précédente… Donc Hassan attendra, au moins, qu’ils soient rentrés, pour lui faire part de son ressenti.
Juste au cas où ça se passe mal.

Le chef de la sécurité, ombre silencieuse à l’arrière, englobe du regard tous les passagers. Au moins, cette fois, ils n’auront pas à s’encombrer de civils. Ou presque. Il échange un regard avec Pauline. Il l’apprécierait presque, la Française. Efficace et discrète. Une fois prêt il embarque avec les autres, hochant simplement la tête à la question de la directrice des vols. Il n’est qu’un passager cette fois, et ne pas être en charge perturbe quelque peu le Libanais, habitué à devoir gérer son département depuis son réveil et toutes les missions qui s’y rapportent.

Spoiler:

Date d'inscription : 11/06/2019

Si nous avons été réveillés, ce n’est pas pour rien. Hécate a sans doute soigneusement sélectionné les personnes à sortir du cryosommeil… Il y a trop peu d’éclaireurs à mon goût. Et déjà presque une dizaine de personnes en moins, alors que cela fait 4 mois que les premiers réveils ont eu lieu. La dernière mission dans la zone scellée a été bien plus catastrophique et traumatisante que nous le pensions de prime abord, même si les disparitions étaient déjà inquiétantes. Mais ce cadavre totalement momifié. Et rayon momies, j’en connaissais un rayon… Mais c’était impossible qu’un cadavre aussi frais soit dans cet état. Et je ne parlais même pas de l’espèce d’horreur qui nous avait fait fuir. Nous étions retournés pourtant, début juillet et cela s’était admirablement bien passé. Pas de danger en vue.

Et maintenant, nous voilà à nous préparer à partir en reconnaissance. A sortir du vaisseau. Je suis impatient, clairement. Mon regard s’est mis à briller alors que je revêt la combinaison, même si elle n’est vraiment pas pratique. J’ai été habitué à porter des tenues encombrantes, même si je préfère voyager léger quand je pars en reconnaissance. Mais là, on parle de sortir du vaisseau et de tenter de s’introduire par la brèche. Même si j’ai décidé d’embarquer sur ce vaisseau pour fuir l’horreur de la guerre sur la terre, je ne peux nier ressentir un frisson d’excitation dés qu’il est question d’aller au devant du danger. J’aime ça, tout simplement. Même si cela peut me coûter la vie. Au moins, je suis utile. Parce que le reste du temps… Je suis plutôt désœuvré. Autant les scientifiques ont toujours un truc à faire, autant nous autre, militaires… Ce n’est même pas notre boulot d’assurer la sécurité à bord.
Mon regard se porte sur les autres membres de l’équipage. Il y a Meghan, bien sûr. Finalement, nous partons tout le temps en mission ensemble. Il n’y a que nous. Au moins, cela permet d’apprendre à se connaître et travailler ensemble. Il y a Hassan également. Et puis, le quatuor de pilotes. Pendant quelques instants, je les envie de les voir se chamailler pour savoir qui va piloter. C’est cet esprit de camaraderie qui me plait dans l’armée. Et me manque en ce moment. Je souris devant leurs enfantillages, alors qu’ils s’attirent quelques regards désapprobateurs, avant qu’Alejandra ne tranche et ne mette fin à leurs conjectures. Personnellement, cela ne me faisait pas remettre en cause leur professionnalisme. Surtout que j’ai pu les voir à l’œuvre. Chacun sa façon de décompresser.

Je termine de mettre le drapeau de l’Égypte sur le tissu brun de ma combinaison et mets le casque avant de prendre place dans la navette, non loin de Meghan. Je ne suis pas serein de ne pas avoir d’armes en fait. On a vu la dernière fois que cela aurait été utile mais je ne décide pas. C’est la chef des pilotes qui dirige cette fois. J’espère qu’elle saura agir judicieusement et se servir au mieux des compétences de chacun. Nous envoyer, Meghan et moi en éclaireurs par exemple et pas tous ensemble. Cela n’avait pas été concluant en juin.

Spoiler:

Date d'inscription : 17/06/2019

Ils n'ont même pas eu le temps d'essayer de la rattraper que Veronica est partie trancher leur conflit auprès de l'autorité suprême. Sans attendre qu'on le lui fasse remarquer, Cieran ajuste correctement son casque face au regard noir d'Alejandra, évitant ainsi le traitement réservé à ses camarades. Il n'ose rien dire concernant leurs ordres, bien conscient que l'air fermé de leur éminente directrice n'augure rien de bon pour celui ou celle qui se risquera à prendre la parole, chouchou ou pas, même s'il ne peut ignorer le signe rien moins que discret de Veronica. C'est elle l'idiote, non mais ! Ils ne se sont sans doute pas montrés aussi discrets qu'ils le pensaient, certes, mais elle n'était pas non plus obligé d'aller faire trancher leur litige auprès de leur cheffe. Et en plus, malgré la déception de ne pas être celui qui pilote, il n'est sûr d'envier sa place.

Résistant à l'envie de fanfaronner auprès des autres pour être le seul bon élève correctement préparé - il pourra bien le faire tout à l'heure -, Cieran songe qu'au final, il reste le petit préféré : à Adrian la tâche de babysitter leurs passagers ! Après un salut militaire dans les règles de l'art, l'irlandais laisse donc ses camarades pour s'éloigner en direction de la navette procéder aux réglages préliminaires et à la check-list d'avant-vol, laissant Veronica se charger du poste de pilotage. Il a largement de quoi faire de toute façon et vérifie également le bon fonctionnement des éléments extérieurs, histoire que rien n'entrave leur départ. Les câbles de remorquage qui maintiennent la navette en place dans le hangar lorsqu'elle ne sert pas sont déjà tous enlevé et Cieran s'assure que rien ne traîne avant le décollage, avant de faire une dernière vérification visuelle de l'engin et de ses composants, notamment des lumières s'ils ne veulent pas être complètement aveugles là-haut. C'est à la suite du dernier passager qu'il se hisse à son tour dans le Cygnus, vérifiant l'étanchéité de la porte et le bon amarrage de tout le petit matériel embarqué avec eux dans la navette. Tout doit être parfaitement sanglé sans quoi, en gravité zéro, ils risquent d'avoir quelques surprises.

Veronica s'est installée aux commandes et Cieran profite de la proximité d'Adrian pour lui lancer avec amusement :"¿ Te gustas ser una azafata*, flyboy ?" Son accent espagnol est sans nul doute une catastrophe mais au moins, peu de gens comprendront la question. Le regard noir d'Alejandra l'empêche de continuer à parler et, repentant, l'irlandais a la bonne grâce de baisser les yeux avant de vérifier avec Adrian que leurs passagers sont bien harnachés, en silence cette fois. Tensions des harnais, sangles correctement ajustées, un tas de détails qui peuvent faire une nette différence en vol sans oublier que contrairement à eux qui ont l'habitude, régler une sangle avec des gants n'est pas une tâche des plus aisées ! Il a bien remarqué les regards de Pauline et sa façon de tourner autour du Cygnus mais essaye de ne pas y accorder pas grand intérêt : si elle quelque chose de concret à lui reprocher, qu'elle aille se plaindre à l'officier Vargas !

Le Voyager se profile bientôt dans les hublots et l'irlandais ne peut s'empêcher de l'admirer. Leur maison. Leur arche de Noé. Sans même que cela soit une pensée consciente, sa main cherche machinalement le crucifix autour de son cou, dont il peut à peine sentir la présence avec sa combinaison et ses gants. Que Dieu les protège. Même s'il ne doute pas d'arriver à destination avec Ronnie aux commandes. C'est plutôt l'après qui l'inquiète quelque peu.

*Est-ce que ça te plaît d'être une hôtesse de l'air ?

Spoiler:

L’expression peu amène de leur supérieure met la puce à l’oreille de Veronica, comme quoi leur manège n’est peut-être pas passé aussi inaperçu qu’ils le pensaient, tous les trois. Il importe toutefois de ne rien laisser paraître et elle attend, impassible, que l’officière rende son jugement. Celui-ci passe d’abord par un casque enfilé de force sur sa tête, puis enfoncé dessus (« aïe ») avec une force suffisante pour que les attaches viennent automatiquement en mordre les charnières. La brune replace le casque, pendant que Vargas donne ses ordres à Cieran et Adrian, gardant apparemment la Portoricaine comme plat de résistance. C’était à prévoir, en fait, qu’elle seule se mérite son ire, après tout, c’est toujours sur elle que la Dominicaine semble passer ses nerfs, et ー« Veronica, tu pilotes aujourd’hui, c’est ton domaine d’expertise. Va te mettre en place. » Un clignement d’yeux surpris, avant que par automatisme, elle salue sa supérieure et se mette aussitôt en route vers Cygnus. Pas sans un dernier commentaire d’Alejandra, pour ses seules oreilles : « Ne me déçois pas. Compris, madame. »

Il n’y a pas de remerciement à formuler, malgré toute sa joie silencieuse. C’est son travail, son affectation, son domaine d’expertise. Tout ce que Veronica peut assurer à sa supérieure, c’est qu’elle ne la décevra pas.
Soudainement, elle ne sait pas si elle est vraiment heureuse, de cette affection, ou uniquement très angoissée d’avoir Vargas par-dessus son épaule, attentive au moindre de ses faits et gestes.

Elle se retourne et à ses deux amis, elle signe un mot doux avant d’arriver à la navette et d’y grimper et de s’installer à la place du pilote. La Portoricaine vérifie les différents cadrans, voyants et autres indicateurs, avant de régler la taille de son harnais de sécurité et de s’attacher bien confortablement dans son siège. Veronica inspire longuement, pendant quelques secondes, avant de porter la main à son casque et d’y activer le micro. Sa voix est calme, maîtrisée : « Poste de contrôle, ici Cygnus. La navette est pilotée par Dragonfly, avec le soutien au copilotage de l’officier Vargas, toutes deux seront en contact direct avec vous pendant le vol. Décollage dans cinq minutes pour la mission d’exploration de la brèche. » Devant elle, un petit rétroviseur qui lui permet de suivre l’embarquement de tous les passagers de la navette et les vérifications d’usages menés par ses collègues. Un signe (militaire) de Cieran lui assure que tout est fermé, un autre d’Adrian que tous les passagers sont attachés. « Décollage dans trente secondes. » Ses doigts activent le voyant lumineux qui accompagne silencieusement le lent décompte, tandis que le hangar se vide et que la navette se met en position pour décoller, dès que les portes s’ouvriront sur l’immensité du cosmos. « Décollage imminent. »

Un grand saut.
Une grande aventure.

Spoiler:

Sérieusement ? Elle va demander l'arbitrage d'Alejandra ? Pire. Idée. De l'univers. Et c'est peu dire. Adrian a à peine le temps de jeter un regard vers Cieran que leur cheffe est devant eux et leur passe un savon en bonne et due forme. Il rattrape de justesse le casque lancé dans la direction approximative de son beau faciès – il a des réflexes, tout de même – et doit retenir de sourire devant la situation, tel un gamin pris en faute. Au coeur des gamineries, il lui reste tout de même un zeste de bon sens et une bonne dose de professionnalisme. Il salue donc Alejandra sérieusement, droit comme un i, avec un « oui madame ! » digne du plus docile des soldats, avant de se mettre au travail.

Vérifier les combinaisons et les casques de tous les passagers. Quel boulot ingrat ! Mais un boulot néanmoins important. Le bon pilote est un pilote qui s'assure que son matériel est en état et bien installé, c'est déjà la moitié du travail fait pour s'assurer de revenir en un seul morceau. L'autre moitié étant un talent incontesté.

Adrian se place à la porte de la navette et vérifie les combinaisons de tout le monde, ajustant une fermeture ici, replaçant un casque là. Il est peut-être un fanfaron notoire, mais il connaît son job et il le fait avec sérieux – même si ce n'est pas le poste qu'il désirait pour cette mission. Il jette d'ailleurs un coup d'oeil à Veronica, au moment de grimper dans la navette, du côté des commandes de pilotage. Il sait qu'elle est taillée pour cette mission, mais ça ne l'empêchera pas de râler pour la forme et de commenter ses moindres petites erreurs ou hésitations. Pour son bien. Pour qu'elle s'améliore. Bien sûr.

« "¿ Te gustas ser una azafata*, flyboy ? » Il ricane mais s'abstient de répondre en apercevant l'oeil incisif de leur cheffe tourné dans leur direction. Tous les deux se remettent au travail et vérifient cette fois que tout le monde est attaché. Puis il s'installe à son tour aux côtés de son camarade. Tous les deux ne manquent pas le geste affectueux de Veronica et Adrian se penche vers son ami pour murmurer : « Je parie le prochain nettoyage de la navette qu'elle va mal gérer la propulsion au décollage. » Le ton est conspirateur mais nullement mauvais. Il a toute confiance en Veronica, mais que serait un peu de camaraderie sans quelques défis ?

Quand Veronica se tourne vers eux pour vérifier que tout est en ordre, il fait signe que les passagers sont bien attachés. Puis, après avoir jeté un regard circulaire sur lesdits passagers, un nouveau murmure : « Tu crois qu'on aurait dû prévoir les sacs à vomi ? » La plupart des militaires ont certainement vécu un peu de gravité zéro durant leur formation, mais ce genre de décollage ? Il n'en est pas certain. Quant à la petite civile...

Rien pourtant n'est plus grisant que la sensation de quitter le sol. La navette s'avance le long du hangar, prend de la vitesse, quitte peu à peu le métal froid pour se retrouver dans le vide, face aux étoiles. Il ne connaît aucune sensation qui égale celle-ci. Absolument aucune.

Spoiler:

Date d'inscription : 14/01/2019

Ces dernières semaines, Meghan les avait passées à explorer et réhabiliter le début de la zone scellée. Elle se sentait encore coupable d’avoir abandonné Seth et Ellias. C’était une Meghan concentrée qui se dirigeait vers les quais d’embarquement. Un peu morose, en vrai elle avait un peu peur et redoutait cette mission. Elle n’était pas directement aux commandes, mais tout de même. Meghan restait extrêmement professionnelle, mettant ses sentiments de côté le temps de la sortie en navette à bord de Cygnus. L’espace d’un instant, elle avait voulu refuser, puis elle s’était dit que cela la changerait. Elle était curieuse de voir la station de l’extérieur.

Meghan salua tout le monde comme il se devait et se dirigea vers les équipements. Un regard insistant envers Naël, fidèle équipier qu’elle aimait retrouver à chaque mission et à Pauline qui excellait dans son domaine. Un sourire en coin et un petit rire à l’égard de Cieran, Veronica et Adrian qui étaient trop mignons tous les trois, il n’y avait pas à dire et un retour à la réalité avec une Alejandra parfaite dans son rôle de ~~maman poule~~, ~~bergère ?~~ directrice de vols. Autoritaire et ferme, elle était née pour ça.

Elle enfila sa combinaison, son casque – sa tenue - prenant soin de bien choisir sa couleur, etc... Meghan et Siya s’entraidèrent pour coller leurs étiquettes à scratch respectives, non sans quelques rires discrets quand elles collèrent leurs noms à l’envers. La spécialiste exploration était allée à la rencontre de la caméraman afin de faire sa connaissance avant de partager ce voyage spatial en commun et puis pour voir si elle avait besoin d’aide en attendant qu’Alejandra donne les ordres. « Ca va ? Pas trop peur ? » demanda-t-elle pour Siya.

Combinaison. Casque. Elle était prête à partir. Assise non loin de Naël, à côté de Siya, elle était au fond, mais ça allait. Elle n’avait pas peur et elle savait qu’elle était bien entourée en théorie tout devait bien se passer. Elle ne connaissait pas les talents de pilotage de Veronica, qu’elle ne connaissait pas très bien, mais avait une totale confiance en Alejandra. Le décollage s’était bien passé.

Au moment de passer devant l’arboretum, elle regardait par les hublots avec un grand sourire, déjà la fierté d’être dans cette navette et ils étaient choux à faire coucou de l’autre côté de la verrière comme si la navette partait pour un grand et long voyage alors que non, on faisait juste le tour de la station pour aller examiner la brèche. Meghan se sentait mieux qu’au début, elle était rentrée dans son rôle d’exploratrice et n’avait qu’une hâte voir un peu cette fameuse brèche et ce qu’ils allaient y trouver. C’était primordial pour l’avancée de la mission.

Spoiler:

Pauline s'installa sur son siège, un peu à l'arrière - les places avant étant réservées aux pilotes - et s'attacha convenablement. Tout le monde pris sa place et il fut temps de penser au départ. Evidemment, elle était un peu nerveuse puisque c'était sa première sortie dans l'espace, son premier décollage ayant été fait sous cryo. Elle n'avait donc pour expérience réelle que son entrainement de résistance aux secousses et d'un peu de maîtrise de la zéro gravité.

Le décollage se passa sans grande difficulté. N'ayant aucune expérience, elle ne pouvait évaluer si la pilote s'en était bien sorti et elle ne pouvait pas faire confiance aux commentaires des autres pilotes pour l'évaluer. Cela dit, ça restait un décollage et ça secouait. C'était quelque chose que de voir la station de l'extérieur, cela lui fit une sensation bizarre.

A l'intérieur de la station, on avait pas forcément l'impression d'être perdu dans l'espace loin de tout, ce n'était pas le cas dans cette petite navette où on pouvait voir le vaisseau autant dans son immensité que son délabrement et l'espace à perte de vue. C'était à la fois grisant et terriblement angoissant. Pauline se sentit exitée comme une gamine, la situation avait au moins eu comme point positif de lui offrir cette expérience exceptionnelle.

Après un moment, elle reprit un peu la maîtrise d'elle-même, cachant le sourire béat de son visage et s'adressa aux autres afin de préparer la mission :

- Quelle est la stratégie exactement ? Nous savons qu'il y a quelque chose de létal dans la zone, que fait-on si nous y sommes confrontés ? Quelles sont les ordres ? Doit-on rester en observation ou envisager autre chose si cela est possible...

Par autre chose, elle laissait à la porte ouverte : contact, élimination, les possibilités restaient plurielles et il ne fallait pas être aveuglés par un désir de vengeance mais agir de la façon la plus rationnelle possible et qui apporterait le plus de bienfait au vaisseau et à ses occupants.

Spoiler:

Date d'inscription : 02/06/2019

Si son rôle dans l’équipe de documentation était à l’origine plus à l’écriture et à la direction, l’absence d’équipe à ce jour donne à Siya l’occasion de tenir la caméra et de revenir à la simplicité de ce qu’elle fait de mieux : travailler avec elle-même. Elle prend cette mission très à cœur, non seulement parce que la gouverneure a réquisitionné ses talents pour avoir les meilleures prises de vue possible, mais aussi parce qu’elle a l’occasion de se mêler à un cercle qu’elle a peu l’occasion de fréquenter, si ce n’est sa chère voisine de dortoir – et accessoirement professeure d’espagnol et élève d’hindi – Veronica. Elle la salue de loin mais la voit occupée à parler aux autres pilotes, sans doute de détails très importants pour l’expédition, alors n’ose pas aller la déranger.

Au milieu de tous ces gens expérimentés, la jeune femme se sent comme une étrangère. Un rien peut ébranler le peu d’assurance qu’elle parvient à bâtir et si elle ne peut pas entendre le fond de leur pensée, elle le devine, aux regards qu’on lui jette, qu’elle est un boulet au pied de cette ribambelle de militaires. Cependant, en accrochant le drapeau de l’Afrique du Sud sur la combinaison de Meghan Seagers, elle se sent un tout petit peu intégré. Le moment de complicité qu’elles échangent suffit à la convaincre qu’elle a une alliée ici – en plus de Ronnie, cela va sans dire.

Et aussi, elle est un peu excitée. Car elle va partir dans l’espace tout de même ! Enfin… elle y est déjà à bien y réfléchir, mais ce n’est pas pareil : tout ce qu’elle voit au quotidien sont les structures du Voyager. A côté, s’envoler dans les étoiles, tourner des images qu’elle ne parvient même pas à imaginer à ce moment précis, c’est fascinant. Tout dans sa vie l’a menée à ce moment et rien ne pourra lui enlever ça. Alors, spontanément, lorsque Meghan lui demande si elle a peur, l'Indienne répond : « Non ! J’ai hâte ! » Elle ne sait pas si elle a peur, car elle ne se projette pas aussi loin.

Bien sûr, elle a appris ce qui s’est passé lors des missions d’il y a quelques mois, mais si elle peut concevoir le danger, elle ne le ressent pas à ce moment précis. Seulement de l’incertitude noyée dans une envie de vivre de nouvelles expériences et de les capturer à l’aide de sa petite caméra – qu’elle vient de finir de fixer, au moins pour le décollage – ce qui n’est pas si loin de ce qu’elle avait dans le cœur lorsqu’elle partait pour un pays inconnu à l’époque. Installée et attachée au fond à côté de Meghan, casque bien fixé sur sa masse de cheveux, combinaison complète avec drapeau et nom dans le bon sens, caméra allumée pour ne pas manquer une miette du voyage, Siya sent que le départ est imminent – ça va se passer ! – et envoie un regard plein d’étoiles, un sourire sincère et innocent, à sa voisine de siège.

On décolle. C’est… impressionnant.

Son cœur s’envole un peu, mais se remet vite à sa place. Manque d’habitude, mais pas particulièrement sensible de ce côté-là. Siya regarde ses camarades s’agiter derrière les vitres de l’arboretum. Elle leur répond discrètement, ils ne la remarqueront sans doute pas, mais au moins ceux du vaisseau non plus. Elle n'est pas une gamine. Non. Ils ne doivent pas le croire.

Spoiler:

Date d'inscription : 14/01/2019

1.2	D'un sommeil sans rêve À un cauchemar éveillé

30 septembre 2919

GROUPE #1 ‘0-G’

Intrigue animée par Aura· (Rhiannon).

TOUR 2

Big boum, badaboum

L’ambiance est globalement détendue, dans la cabine de Cygnus, et les passagers ne perdent pas une miette du spectacle tandis que la navette longe paisiblement le flanc de Voyager. Les dégâts sont visibles à l’œil nu : ici, la marque d’une collision avec une micrométéorite, là, des traces d’usure… La station fait bien son âge, il faudra certainement le travail de plusieurs années avant de pouvoir la remettre en état, et c’est le cœur serré que les ingénieurs restés en sécurité à bord observent les images des caméras embarquées, fixées à l’extérieur de Cygnus. Celle de Siya se met à transmettre également, mais rien de particulier ne se passe pour le moment : l’on voit simplement des individus en combinaison spatiale faire coucou par le hublot.

Jusqu’à ce que le système de communication ne retransmette soudain un « Mierda ! » définitivement portoricain, et que les caméras enregistrent quelques secondes plus tard un grésillement parasite qui nimbe les écrans d’un nuage de points blancs… Au poste de pilotage, Veronica n’a guère le temps d’en dire plus – elle a vu trop tard la forme sombre aux contours indistincts qui se précipite droit sur Cygnus, noir sur noir, et ne peut éviter le choc qui secoue violemment la navette, l’envoyant tourbillonner follement sous l’effet de la force cinétique. A l’arrière, dans la cabine, les sangles des harnais se resserrent brutalement sur les passagers ballottés en tous sens. Un nuage d’étincelles illumine l’intérieur – et l’extérieur ! Et l’alimentation électrique de Cygnus se coupe d'un coup, plongeant la navette dans le noir complet.

La proximité avec Voyager permet tout de même à Hécate de maintenir le contact avec les comlinks. Au bout de quelques secondes qui semblent une éternité, dans le chaos et la confusion, le pad d’Alejandra s’allume, porteur de nouvelles instructions. Sur l’écran, clignotant sereinement, la course déviée de Cygnus à la suite du choc qu’elle vient de calculer s’affiche… droit sur une trajectoire de collision avec l’Arboretum, grandissant rapidement devant la navette qui continue à tourner sur elle-même.

Et le compte à rebours. Précis, définitif, irrévocable.

58 secondes avant impact.

Consignes

Date IRP : 30 septembre 2919 (on dira que c'est un lundi, comme en 2019. )
Date IRL : Du lundi 19 août au dimanche 25 août, 14h (France).

Ce sujet est réservé aux personnages inscrits indiqués dans le cadre en haut du topic. ↑

C'est la cata ! Cygnus a percuté quelque chose - seules Alejandra et Veronica on vu quelque chose, et trop indistinctement pour savoir de quoi il s'agit. Ça avait grosso modo la taille d'un minibus et c'était tout sombre, vous n'en savez pas plus !

Ce tour couvre un laps de temps assez court. Cygnus tourne sur elle-même comme une vis sur son axe, et s'est trouvée projetée en avant droit vers la verrière de l'Arboretum. Les systèmes électriques du bord sont déconnectés. La navette n'avance pas très vite, elle ne sera peut-être pas détruite à l'impact, mais il y a des chances que ça casse un peu la jolie verrière et vous en avez parfaitement conscience. Le tour se termine au moment où Cygnus emboutit ladite verrière (hélas, en 58 secondes vous ne pourrez pas l'éviter). Ce laps de temps est dédié à votre préparation à l'impact ! Une mission a été envoyée à l'un de vous pour vous éviter de mourir sur le coup, soyez attentifs.
Je rappelle donc : ce tour couvre CINQUANTE-HUIT SECONDES. Si vous parlez, dites-le à voix haute avant de poster pour vous chronométrer et check que vous ne dépassez pas cette durée, c'est extrêmement court !
(Hécate vous conseille des posts courts, afin de pouvoir poster éventuellement plusieurs fois.)

Je rappelle que votre capacité d'oxygène est de douze heures d'autonomie. Vous portez toujours vos comlinks, leur signal est relayé par l'équipement de la combinaison, Hécate peut vous entendre. Par contre, vu la faiblesse de la portée, seul l'audio est relayé, les gens ne reçoivent plus la vidéo. La caméra de Siya enregistre toujours mais ne streame plus en direct.

Côté pesanteur, faire la toupie comme ça aurait tendance à vous éjecter de vos sièges en direction de la paroi extérieure de Cygnus. Pensez à bien vous tenir si votre harnais est détaché pour une raison ou pour une autre, et méfiez-vous des objets volants.

Bon voyâââââge.

(Toujours pas de limite de mots. Vous avez été sages au premier tour, on va voir si vous restez raisonnables).

Comme tout le monde, Pauline n'avait pas eu le temps de voir le coup venir. Dans un élan de mauvaise foi, elle eut une réflexion sur les capacités des personnes avec qui elle avait embarqué. Elle le savait, on ne pouvait pas faire confiance aux pilotes. Elle n'aurait même jamais du monter dans ce truc.

Elle se sentit ensuite projetée et fut totalement sonnée pendant quelques secondes. Quoi que ce fut, c'était gros et elle s'était mordue la lèvre qui saignait abondamment, lui mettant un gout de fer dans la bouche. Elle porta la main à ses lèvres. Le sang forma des petites perles qui commencèrent à flotter partout autour de son visage et qui s'écrasaient parfois sur un obstacle : sièges, murs, personnes. Elle n'y fit pas attention.

Elle voyait l'Arboretum qui s'approchait et avait l'impression d'être anesthésiée. Elle allait mourir mais ne ressentait rien, ni tristesse ni sentiment d'urgence. Elle attendait seulement que ça se passe. Comment avaient-ils pu percuter quelque chose ? C'était complètement insensé. Elle eut un élan de pragmatisme :

- On n'a pas de radar dans cette navette ?

Sa voix ressortit par le système vocal de la combinaison. Ce vaisseau avait peut-être été construit par un enfant irresponsable ou conduit par une personne qui n'était pas capable de regarder son tableau de bord mais s'ils n'avaient pas de radars, ils avaient une combinaison. Ce n'était évidemment pas une solution optimale mais à court terme, c'était probablement mieux que la mort pulvérisés dans un éclatement de métaux et de carburants en mode "feu d'artifice". De toute façon, elle n'avait pas le temps d'y réfléchir et la dangerosité de son plan ne lui effleura donc même pas l'esprit.

Ils avaient une petite chance et cela redonna à Pauline le contrôle d'elle-même. La panique monta aussi vite que l'adrénaline et elle hurla :

- Il faut s’éjecter. Vite !

Enfin... Si c'était seulement possible.

Spoiler:

Date d'inscription : 17/06/2019

L'impact a été violent et, le pire de tout, imprévisible. Le Cygnus part en vrille et si leurs combinaisons sont prévus pour encaisser plusieurs G, leur permettant ainsi de rester conscients, Cieran doute fortement de l'état de santé des passagers guère habitués .C'est bien plus pour celles qui pilotaient qu'il s'inquiète : la navette tourne tellement, les plaquant contre leur harnais, que se détacher pour aller vérifier l'état de santé de leurs pilotes serait une pure folie. Mais seules les filles peuvent espérer redresser la navette avant l'impact, ou tout du moins contrôler vaguement la trajectoire. Pour le moment, leurs passagers s'agitent et la fille des renseignements se met à crier qu'il faut s'éjecter. Elle est cinglée ou quoi ? C'est une putain de navette, pas un chasseur !

"Hey ! Personne ne bouge, c'est compris ?" Crie Cieran dans son micro, histoire d'être sûr que tout le monde l'entende. Il comprend la peur, la panique, l'envie et le besoin de faire quelque chose... mais se détacher ou tenter une manœuvre désespérée, ce serait tous les condamner à mort. "On garde son harnais, on la ferme et on attend les ordres." Ordonne encore l'irlandais, la voix ferme et décidée. A peine y a-t-il une pointe d'accent qui indiquera à quiconque l'écoute qui parle, mais il n'en a rien à faire. Les explications seraient trop longues et les communications doivent être dégagées afin de pouvoir réagir au plus vite pour suivre les indications des pilotes. Cieran n'a rien vu de l'impact, le seul signe d'alerte étant le juron de Ronnie, guère suffisant pour leur laisser entrevoir quoi que ce soit, mais il a toute confiance en les deux jeunes femmes pour leur éviter une collision qui serait fatale.

"Valkyrie, Dragonfly, passagers sous contrôle. En attente." Annonce-t-il, basculant sur la fréquence privée des pilotes. Sous contrôle, c'est vite dit puisqu'ils sont sanglés dans leurs sièges et ne peuvent pas bouger, mais Cieran espère que ses avertissements les garderont où ils sont. Il ne panique pas, le pilote : c'est plutôt le détachement qui l'envahit, ça et une clarté d'esprit inégalable. Il est formé pour ce genre de situation, justement, ne pas paniquer et faire ce qui doit être fait. Rien, dans ce cas précis : détacher son harnais sans que le Cygnus ne soit redressé serait suicidaire.

Spoiler:

Le choc est violent. Adrian laisse échapper un juron, noyé dans la masse de cris et autres réactions générées par la panique de la situation. Il sent le harnais le retenir, les points d'appui qui le compressent un instant avant que tout ne se mette à vibrer et à secouer dans tous les sens. Le Mexicain reprend vite ses esprits – vite étant un bien grand mot dans l'urgence, à un instant où chaque seconde compte. Le compte à rebours a déjà commencé et les réactions ne se font pas attendre. Pendant que Cieran remet en place les esprits dissidents, Adrian lève les yeux vers le poste de pilotage. Il ne peut qu'espérer que les deux femmes se portent bien, malgré la violence de la collision avec... il ne sait quoi. Il a une pensée pour Veronica surtout, qui sait bien mieux que lui gérer des appareils de ce gabarit, et qui est définitivement la bonne personne pour remédier à la situation. S'il y a quoi que ce soit à faire.

Les secondes s'écoulent, implacables. Malgré la force de la rotation de l'appareil, il parvient à jeter un oeil sur le côté, parvenant ainsi à voir une partie des passagers. Du coin de l'oeil, il aperçoit la directrice Castel qui semble avoir le visage à l'air libre, alors qu'il a vérifié les combinaisons de tout le monde. À quel moment a-t-elle eu cette idée saugrenue ? Ranchérissant à la suite de Cieran, il crie dans la direction approximative de la spécialiste des renseignements. « Et vous, remettez votre visière, tout de suite ! » Et plus pour lui-même. « ¡ Hostia* ! » Il ne comprend pas ce qui a pu lui passer par la tête. Mais il est plus concentré sur les mots de son camarade, qui confirme aux pilotes en charge que tout est sous contrôle. Si seulement...

Il n'a désormais plus d'autre choix que de se tenir fermement à son siège et prier pour que l'impact ne désintègre pas la navette, et eux au passage.

*équivalent de "nom de dieu"

Spoiler:

Dans la navette, cela secouait de plus en plus à chaque seconde et l'espace qui semblait si beau et si paisible quelques secondes plus tôt n’était plus qu'un amas sombre et tourbillonnant. Il était impossible de distinguer quoi que ce soit au dehors. Ce serait un miracle si personnes ne finissaient le casque rempli de vomi. Que ce serait glamour pour les cadavres… Heureusement personne n’aurait à nettoyer ça, leurs cadavres errant dans l'espace.

Visiblement, on devra subir l'impact. Cela lui semble beaucoup plus risqué que de sortir de la navette mais tant pis, ce n'est pas elle qui maîtrise le tableau de bord. Elle n'a donc pas le choix. Tandis qu'elle suffoque de panique, elle entend quelqu'un lui dire de remettre son casque. Elle ne s’était même pas rendue compte qu'elle l'avait enlevé. Elle le remet donc au plus vite et le sang commence à flotter à l’intérieur de son casque ce qui lui obstrue la vue. Tant mieux, comme ça elle ne se verra pas mourir.

Puisqu'ils ne peuvent rien faire, Pauline repasse en mode spectatrice de sa propre existence et attend simplement comme on le lui dit. Pas de prières, elle ne croit pas en dieu et pas non plus de fil de vie qui repasse devant ses yeux, ça, c'est pour eux qui ont une mort lente. Heureusement, ce ne sera pour elle, même s'il n'est pas très agréable de se regarder mourir.

Devant elle, l'Arboretum qui est probablement peuplé de gens auxquels elle ne pense pas, chacun d'eux va mourir mais les autres n’auront probablement qu’un sursis. Si les lieux ne sont plus utilisables, il ne sera plus possible d'avoir de la nourriture pour tout le monde. Si c'est réparable, ils s'en sortiront peut-être, sinon ce sera la famine. Ça se sera une mort lente. Finalement, la mort de Pauline était certainement plus souhaitable.

Spoiler:

N’en déplaise aux mauvais joueurs et aux tricheurs, tout allait bien, depuis le décollage (parfait, propulsion impeccable) jusqu’à la sortie du hangar (sans accrochage), puis leur lente remontée le long du flanc de l’Arche (un long fleuve tranquille). Veronica ne porte guère de regard sur les marques d’usure de l’immense vaisseau, occupée à mesurer chaque mouvement, chaque tournant, à évaluer chaque obstacle potentiel. Ceci jusqu’à ce qu’elle distingue la chose qui fonce sur eux, le nuage d’ombres qui semble aussitôt les engloutir. Les avaler, navette et passagers, dans un choc suivi d’une série de tonneaux spaciaux. La pilote est accrochée à ses contrôles fermement, les dents serrées et les paupières étroitement closes, et lorsqu’elle rouvre les yeux, c’est dans le noir le plus total.
(dans l’estomac de la chose)

La lueur du pad d’Alejandra attire son attention. Des instructions et illustrations (animées) qui ne parlent pas aussi clairement, pourtant, que Starship Voyager qui se rapproche et se rapproche encore. La voix d’une femme résonne dans son casque, pleine de pragmatisme, et Ronnie se surprend à lui répondre, mécanique : « Rien sur le radar. » Dans une telle noirceur, les radars la guident, et ceux-ci n’ont rien vu. Rien détecté. La forme sombre et mouvante, énorme, c’est bien son regard qui l’a captée au dernier moment.
Puis, la femme hurle.
Ronnie a seulement envie de hurler, elle aussi, de lui hurler de se taire, de laisser faire les professionnels, de ne pas parler de ce qu’elle ne connaît pas, qu’elle aurait dû rester devant ses caméras sur l’Arche, avec quelques jurons fleuris en renfort. Ça ne sert à rien de hurler, toutefois, pas alors que tout le monde peut l’entendre à même son casque, et que les cris de la Castel ont comme seule utilité de faire vriller ses tympans. Les voix (enfin, les cris) d’Adrian et de Cieran suivent les récriminations de la spécialiste, dans des ordres clairs et concis. Une bouffée chaude d’affection pour les deux pilotes - elle les embrasserait, à ce moment précis, pour les remercier. « Pas besoin de crier, dit-elle, la voix blanche, mais toujours aussi maîtrisée. Si elle panique, tout le monde paniquera, et il est hors de question qu’elle panique. Pas maintenant. Shamrock, Firefly, merci ; tenez-vous prêts à aider les passagers lorsque l’ordre sera donné. Tout le monde, restez calmes. »

La brune n’est affreusement pas à l’aise de parler sur la fréquence d’urgence, d’être entendue par tout le monde, mais elle n’a pas le choix. Alors elle choisit soigneusement ses mots, afin que ceux-ci n’élèvent aucune velléité supplémentaire d’éjection chez qui que ce soit. Elle tourne légèrement la tête, afin d’aviser Alejandra à ses côtés, sans que ses yeux quittent la console, ou la verrière qui se rapproche inexorablement : « Valkyrie. Les contrôles ne sont plus opérationnels et je suis aveugle. L’impact pourrait ne pas détruire la navette, notre vitesse est suffisamment réduite pour cela, mais il est inévitable. » Elle préfère ne pas parler de l’Arboretum.

Spoiler:

Date d'inscription : 15/06/2019

(Je suis désolé, je n'avais pas vu que l'intrigue avait commencé et avec le bug de FA qui n'envoyait plus d'alerte mail, j'étais tel un petit chat perdu !)

Aujourd'hui allait être la première mission de Frye. Il aurait préféré partir sur terre et quand je dis terre c'est fouler un sol autre que celui de l'acier du Voyager. Mais, il se contentera de fouler l'acier d'une autre partie du vaisseau, la partie "inaccessible" et dangereuse. Quelque part, il y aura surement un peu d'action. Frye a eu l'occasion de voir le rapport de la mission précédente qui n'a pas été très glorieuse, cette fois-ci, il espère que les choses vont se passer sans trop de problèmes.

Il aurait pu prendre les commandes de la petite navette, mais il avait mieux à faire en préparant plusieurs plans "d'attaque" une fois qu'ils seront à l'intérieur. Bien avant, il avait préparé un plan de vol pour préparer la trajectoire afin que le pilote puisse l'utiliser, ce n'était pas une très longue distance, mais dans l'espace il faut prendre différents facteurs en compte. Pour l'heure, il était en train de finaliser ses plans et stratégies histoire de garder tout le monde en vie. Le soldat était arrivé parmi les derniers à bord, son nez toujours sur la tablette afin de régler quelques menus détails et mémorisant également le plan du vaisseau où ils se rendent. Assez rapidement, il enfila sa combinaison, c'est qu'il n'a pas l'intention de mourir asphyxié pour une erreur aussi bête que d'avoir oublié de la revêtir.

Une fois tout le monde prêt et en place, il était enfin l'heure de partir vers l'aventure... ou la mort ? Le décollage se fit sans encombre, la pilote s'en sortait très bien, il pouvait le sentir aux bonnes vibrations de la navette. Enfin... c'était avant de sortir dans l'espace et qu'un choc assourdissant ne perturbe cette douce harmonie. Ceci fit enfin décoller son nez de sa tablette pour regarder autour en direction de la pilote qui n'était pas loin. La panique s'installait, mais en bon soldat, il s'efforça de garder son calme et d'analyser la situation. Les moins expérimentés avaient peur et l'une des passagères proposa une chose absurde. Se détacher dans le cas présent ça serait l'assurance de se vautrer sur les parois de cet engin. Aux commandes, c'était du sérieux, le choc avait dû griller les circuits et ça ne risque pas de les aider, d'autant plus que le Cygnus se dirigeait dans la mauvaise direction, assurant probablement une mort de l'équipage et des passagers, sans oublier une brèche mortelle dans la verrière. Bref, on risque une hécatombe si personne ne trouve une solution. Peut-être qu'un court-circuit pourrait faire remarcher la navette, un peu à la manière des voitures que les petits voyous volaient en tentant de les démarrer avec les fils. Même si ça marchait, le temps de réaliser l'opération, il serait trop tard, l'impact ne pourra pas être évité, c'est presque sûr. A présent, il ne reste qu'à s'accrocher et croiser les doigts pour que ça se passe mieux que prévu. Ses mains vinrent se serrer sur son harnais, bien accroché à celui-ci, prêt à subir l'impact dans quelques secondes.

Spoiler:

Date d'inscription : 02/06/2019

Je n’avais rien à redire sur le décollage de Veronica, qui devait pourtant avoir une certaine pression sous mon œil critique, constamment braqué sur elle. J’étais presque ennuyée de ne pas trouver quelque chose à redire, alors que nous longions tranquillement le flanc du Voyager pour évaluer les dégâts. Je laissai les personnes à l’arrière se charger de prendre des clichés et des notes, préférant rester concentrée sur la conduite de Veronica. En théorie, nous n’avions qu’à faire un petit tour en exploration, et repartir aussitôt. Rien de bien compliqué, non ? Sauf que notre première mission à l’extérieur de la zone sécurisée s’était finie sur une note amère, et nous ne savions toujours pas à quoi nous attendre. Je me sentais faussement à l’abri dans l’espace, comme si rien ne pouvait nous arriver à bord d’un vaisseau… Jusqu’à ce que les cieux étoilés soient subitement assombris.

J’écarquillai les yeux, face à cette surprise de taille, alors qu’une forme sombre nous percuta avec fracas. Je portai mes mains aux lanières de mon harnais par réflexe, tout mon corps tendu dans l’appréhension du choc. « Qu’est-ce que c’était que ça ? » Je me tournai subitement vers la pilote, avant de jeter des coups d’œil frénétiques au tableau de bord. Pourquoi nous ne l’avions pas détecté plus tôt ? Que s’était-il passé au juste ? Un grésillement pour toute réponse, avant que l’alimentation électrique ne se coupe subitement, sans me laisser le temps de me remettre du choc.

La seule lumière qui filtra dans le noir complet fut celle de mon pad, avec de nouvelles instructions. Je restais sidérée par les données fournies par Hecate, répétant d’une voix blanche : « La trajectoire a été recalculée… Nous fonçons droit sur l’Arboretum. » Je pris une brève inspiration, tremblante. « 58 secondes avant impact. »

Moins d’une minute à vivre.

Je rivai mon regard à Veronica, prenant la pleine mesure de ce verdict. Les contrôles étaient inopérants et le générateur de secours avait dû être atteint également, car il n’avait pas pris le relais. Nos chances de survie étaient extrêmement minces, sauf si… « Les valves mécaniques ! » Je m’activai subitement, mes mains cherchant à tâtons les leviers sur le tableau de pilotage. « Eclaire-moi avec le pad. » A la lueur vacillante, j’attrapai les manettes pour prendre le contrôle des propulseurs de poussée situés sous chaque aile, et sur le dos et le ventre de Cygnus, dosant savamment pour réduire au mieux la vitesse de ses rotations et réduire l’impact qui devait nous être fatal. La manœuvre était complexe, surtout avec le compteur en fond, plongé dans le noir à tourner encore et encore… Mais je sentis une nette amélioration qui me redonna un semblant d’espoir. Je lâchai avec force, taisant toutes potentielles protestations à l’arrière : « Que tous les passagers se cramponnent et se préparent à la collision imminente ! »

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Date d'inscription : 11/06/2019

Il ne dit rien, Hassan. Il obéit, car il n’est pas en place et lieu de poser ses ordres ou même de dire la moindre chose. Il n’y connaît rien au vol, faut pas trop lui en demander non plus. Il a bien assez à gérer comme ça. Encore que les rapports qu’il a reçu des avancées du simulateur pourraient laisser à penser qu’il y comprend quelque chose… Mais ce n’est qu’une façade, comme pour de bien nombreuses choses. Le vol se passe plutôt bien, jusque là. Un aperçu des années et des siècles ayant marqué le vaisseau – qui n’était pas réellement prévu pour. Même un œil non-averti le voit.

Et puis vient le choc. Brutal. Il ne réagit pas en hurlant, juste un grondement, raclement de gorge qui vire au grognement quand il est projeté. Il n’a pas le temps de mettre des mots sur la surprise qui le prend. Les harnais qui retiennent Hassan l’empêchent de partir en flottant joyeusement se crasher contre un mur, le sol, ses collègues et amis – mais ça ne retient pas le magnifique « Hmfpjgnh » quand il a l’impression de s’étouffer. Ni le « bordel »* entre ses dents serrées, une fois la collision et le court-circuit passé, une fois qu’ils sont partis en tourbillonnant. Sa propre tête tourne, tourne violemment, plaqué contre son siège et les sangles le retenant lui donne l’impression de s’imprimer en lui. Certains ont crié, juré – sa spécialiste, peut-il voir, a vaguement saigné et gardé sa visière ouverte. Il n’est pas sûr que ça soit la meilleure des idées –. Le Libanais, lui, est silencieux malgré les mots qui lui brûlent les lèvres alors qu’ils foncent à toute vitesse vers l’Arboretum. Le visage fermé – pour éviter de montrer son trouble, sérieusement secoué – il se raccroche à ce qu’il lui reste de contrôle et de sang-froid pour juste s’accrocher. Son esprit est vide. Réagir. Attendre. Analyser ce qu’on peut, même si on n’y connaît rien. Il ne peut rien y faire, mais il ne laissera pas la panique l’emporter.

La navette continue de trembler, et son imagination lui jouerait presque des tours – mais en moins d’une minute quand s’approche de vous une verrière (ou que vous tourbillonnez vers elle), que vous n’y connaissez que dalle aux navettes, votre imagination tourne à plein régime.

*en français. :miguel:

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Date d'inscription : 11/06/2019

Le décollage se passe bien, même si je me crispe instinctivement, en m'accrochant alors que ça secoue. Je ne suis pas vraiment habitué à cette sensation. Mais je n'ai jamais eu le cœur fragile, ni le mal des transports, alors ça passe, tandis que je me concentre sur ce qui peut bien nous attendre derrière cette brèche. Cela ne dure pas longtemps, alors qu'en une fraction de secondes, la quiétude à l'intérieur du Cygnus disparaît, tandis qu'on percute violemment... Quelque chose. C'est le noir complet et le harnais me bloque la respiration en me maintenant contre le siège, m'empêchant de voler comme un fétu de paille à l'intérieur de la cabine. La pilote a juré, et il n'y a probablement pas qu'elle d’ailleurs. je crois que moi aussi, dans un réflexe totalement humain et naturel face à un truc que je ne comprend pas. Enfin, si, on a été heurté. Ou on a heurté un truc. La navette tourbillonne. Droit vers l'arboretum où se trouvent nombre de passagers... Alice et Mar s'y trouvent-elles ? Allons-nous tous mourir bêtement ? Quoique leur mort était plus probable et atroce que la nôtre en fait.

J'aurais du paniquer. Il reste moins d'une minute avant l'impact. Mais... Peut-être que la navette est suffisamment solide pour ne pas exploser. En revanche, c'est plus délicat pour les civils massés dans l'arboretum. Comment échapper à ça ? Et pourtant, les pilotes s'activent. Et ça, ça rassure. Ils ne paniquent pas, ils savent ce qu'ils font. Chacun son boulot. Ils se sont montrés détendus et puérils toute à l'heure, mais face au danger, on voit qu'ils sont compétents. Et leur chef semble trouver une solution. De toutes façons, je ne peux absolument rien faire. Je suis harnaché, coincé et incompétent dans ce domaine précis. Hormis faire confiance... Obéir. Je ne peux même pas prier. Je n'ai aucun dieu vers lequel me tourner.

Et puis, il y a l'annonce d'Alejandra qui enjoint de nous cramponner. On ne peut rien faire d'autre de toutes façons. Inconsciemment, je ferme les yeux. Cela ne sert à rien, mais je n'ai pas envie de voir la mort en face. Tout mon corps se crispe, en attente du choc, alors que j'essaie de caler ma tête au mieux. Nous avons été suffisamment secoués comme ça, autant éviter d'aggraver les choses. Et si on s'en sort... Je sais pas. peut-être que je me dirais qu'il y a au moins une bonne étoile, à défaut de dieu. Ou que mes compagnons pilotes sont juste excellents. Et j'espère que dans l'arboretum, la panique n'a pas causé plus de ravages encore que l'impact qui va avoir lieu.

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Date d'inscription : 14/01/2019

Meghan n’a pas le temps de réagir et de toute manière qu’aurait-elle fait ? Un cri lui échappe quand son corps sent la secousse et l’impact. Instinctivement, elle se cramponne à son siège comme elle peut, elle sent que cela n’est pas vraiment suffisant. Elle ne sait pas trop quoi faire, là de suite. Les radars n’ont rien détecté ? Ou Veronica n’a pas vu ? Cela lui semble quand même peu probable qu’une pilote confirmée ait loupé un projectile qui semble grand pour les avoir dévié de la trajectoire initiale ? Et qu’en plus, Alejandra, à ses côtés, aussi ? Non, ça aurait fait « bip bip ». Ce n’est pas normal !

« Qu’est-ce qu’il vient de se passer ? On a touché quoi ? » Elle sent les sangles de son harnais de sécurité se resserraient sur sa poitrine. L’espace d’un instant, elle a du mal à respirer. La navette se met à tourbillonner dans le vide et la verrière se rapproche de plus en plus d’eux. Les lumières de Cygnus se coupent, comme si cela n’est pas suffisant, forcément… Même si Meghan a l’habitude de garder son calme, c’est peut-être le moment de paniquer quand même. Et si on se crash sur Voyager ? Tous les mignons petits passagers qui font coucou par le hublot, qu’adviendra-t-il d’eux ?

Et nous ? Est-ce que la navette peut supporter le choc ? Elle n’en sait absolument rien, elle suppose que si on nous donne l’ordre de rester dans la navette, c’est qu’il y a des chances de survie sinon nous aurions reçu d’autres ordres ou bien il n’y a plus d’espoir et il faut attendre passivement l’heure de notre mort….

Meghan est un peu sous le choc à la fois par ce qu’il vient de se passer, mais aussi par les propos de Cieran qu’elles trouvent assez secs. Elle comprend qu’il faut garder le calme, mais quand même… Il y va peut-être un peu fort là ! Meghan se mut dans son siège avec une impression de s’être fait engueuler comme une enfant ! Elle trouve qu’il aurait pu être un peu plus compatissant…

Enfreignant les recommandations de Cieran, Meghan lance dans les dernières secondes « Sachez que j’ai été heureuse de faire ce voyage avec vous ! » Honnêtement, si elle doit mourir dans dix secondes qu’on parle ou qu’on ne parle pas ne change pas grand-chose !

Elle n’y croit pas vraiment, mais elle se surprend à supplier Dieu de les sauver et d’avoir pitié d’eux. Ils n’ont pas fait neuf cents ans de voyage pour que cela se termine ainsi aussi bêtement. Elle regarde Siya pour éviter de regarder par la fenêtre et voir l’impact sur la verrière.

Meghan a entièrement confiance en Veronica et Alejandra, leurs vies sont entre leurs mains et elle espère vraiment qu’elles vont trouver une solution pour tous les sauver.

Tout va bien se passer.
Tout va bien aller.

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