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 La plus grande menace vient de nous

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Message(#) Sujet: La plus grande menace vient de nous La plus grande menace vient de nous EmptyVen 1 Nov - 22:05

1.3
 
La plus grande menace vient de nous
Où Cieran passe de "Petit Con" à "Dangereux Psycho"
• Date : 2 novembre 2919
• Statut du RP : Privé
• Résumé : Cieran a été appréhendé et mis sous bonne garde - après confiscation de son club de golf - suite à son attaque envers Leontina. Il est grand temps pour lui de s'expliquer... Et de faire face aux conséquences.
• Recensement :
Code:
• [b]2 novembre 2919:[/b] [url=http://starship-voyager.forumactif.com/t535-la-plus-grande-menace-vient-de-nous]La plus grande menace vient de nous[/url] - [i]Cieran O'Reilly & Hassan Jaafar[/i]
Cieran a été appréhendé et mis sous bonne garde - après confiscation de son club de golf - suite à son attaque envers Leontina. Il est grand temps pour lui de s'expliquer... Et de faire face aux conséquences.
     


Dernière édition par Hassan Jaafar le Ven 1 Nov - 22:07, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: La plus grande menace vient de nous La plus grande menace vient de nous EmptyVen 1 Nov - 22:07

Le comlink d’Hassan bippe et vibre alors que celui-ci passe la porte de l’infirmerie pour retourner à son bureau. L’alerte lui signale un message laissé à son attention sur son pad. Un message en provenance d’un de ses patrouilleurs, auxquels il a plus tôt laissé des consignes extrêmement claires. Avec un homme psychologiquement instable avec déjà une victime à son actif en cavale dans les couloirs – bien qu’il y ait peu d’endroits où se planquer lorsqu’on sait que l’oeil implacable de la sécurité est braqué sur chaque recoin habité de ce foutu vaisseau – le Libanais ne saurait se permettre de laisser la chose impunie et l’homme courir. D’autant plus qu’il a assisté à la scène, et qu’il aurait pensé réussir à le chopper en se rendant évaluer les dégâts auprès de Leontina. Bien qu’inquiet, le chef de la sécurité a confiance en ses militaires et en l’évolution de la situation. L’homme sera rattrapé et maîtrisé rapidement, avant que d’autres ne subissent ses assauts furieux.

Il ne peut pas fuir, le pilote. Ne peut pas leur échapper. S’il brise une caméra pour un instant de répit, ce sera une autre qui attrapera son reflet dans un hublot, son ombre sur le sol ou sa silhouette au détour d’un couloir. S’il tente de se réfugier dans une pièce loin de la population ou au contraire de se mêler à la foule, le simple fait de déverrouiller une porte permettra de dater son passage et de le localiser. Il ne peut pas fuir, à moins de rejoindre la zone scellée – et encore. Il faudrait qu’Hécate lui ouvre… (Et quel dingue pourrait vouloir y remettre les pieds ? )

Il ne peut pas leur échapper, que sa fuite soit volontaire ou non. Tôt ou tard, Hassan ou ses hommes lui tomberont dessus. Et, visiblement, constate le Libanais alors qu’il prend connaissance du message, c’est déjà chose faite. L’individu a été appréhendé dans un couloir non-loin des dortoirs et amené dans une des cellules aménagées dans des salles du secteur sécurité, sous bonne garde.
Comprendre qu’il mobilise cinquante pour cent des effectifs totaux déployés sur le terrain du département sécurité, actuellement. De quoi faire gonfler ses chevilles.

Le directeur Jaafar presse donc le pas pour reparcourir dans l’autre sens un chemin qu’il a emprunté plus tôt. Il croise certaines personnes sur son chemin, dont il connaît les visages et les noms pour les avoir étudiés et vu s’afficher sur son écran. Eux, par contre, lui jettent de vagues regards effarouchés voire complètement perdus. A leurs yeux, il est un inconnu. Peut-être que d’autres ont raison, il devrait vraiment sortir plus souvent.
Arrivé dans le secteur, il bifurque à droite et s’engage dans une zone réglementée – il s’identifie avant d’y accéder. Devant lui, le court couloir se dessine. Après un regard vers le militaire en charge de surveiller leur hôte, Hassan l’ouvre d’un passage de son comlink devant le détecteur. Seuls les militaires reconnus et accrédités par le directeur sont en mesure d’ouvrir ces portes, en plus de lui – autant dire une poignée à peine.

Le calme est feint, dans le remerciement murmuré à son garde. Evidemment. Le Libanais aux traits tirés où pointe la colère se tient sur le côté de la porte alors qu’il enjoint le militaire ayant gardé jusque là Cieran à les laisser seuls. La porte hermétique et aveugle se verrouille derrière lui : comme s’il s’agissait là d’une indication, le directeur ensuite se rapproche du coupable et sa voix se fait tranchante, glaciale.
(Il l’a vu l’attaquer. La présomption d’innocence, là, il peut s’asseoir dessus. )
« Pilote O’Reilly. Je suppose que j’ai pas besoin de vous expliquer les raisons de votre présence ici ? »
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Message(#) Sujet: Re: La plus grande menace vient de nous La plus grande menace vient de nous EmptyVen 1 Nov - 23:24

Il ne comprend pas ce qui s'est passé Cieran, même avec toute la bonne volonté du monde. Il a cru, il a réellement cru... il ne comprend pas. Alors qu'on l'a gentiment éjecté de l'infirmerie pour mieux s'occuper de Tina, il marche vers son dortoir sans voir personne, le visage ensanglanté de la jeune femme devant les yeux. Il s'est excusé cent fois, mille fois peut-être, la panique l'empêchant de croire aux paroles rassurantes du médecin et aux mots de réconfort de la brésilienne. Parce qu'il a paniqué, ça c'est sûr, devant l'énormité de ce qu'il a fait, devant la blessure de Tina alors que rien ne le justifiait. Rien. Il a réellement cru...

Ce sont les gens de la sécurité qui l'ont sorti de ses pensées, mais pas de son cauchemar éveillé. Il n'a rien dit Cieran, pas opposé la plus petite résistance, alors qu'il est encore sous le choc de ce qui est arrivé et que la culpabilité, lancinante, refuse de lui laisser un moment de répit. Il n'a aucun souvenir du chemin parcouru, d'être traité comme un criminel dangereux - il l'est, peut-être ? - ou des paroles qui ont été échangées. On lui demande de s'asseoir - ça, il se souvient - et il se laisse sagement tomber sur le banc le pilote, les coudes sur les genoux et les mains enfouies dans ses cheveux. Il est complètement perdu Cieran, il n'arrive pas à appréhender ce qui s'est passé et si la panique a reflué, il lui reste une étrange impression de distance. La marque rouge sur sa joue gonflée, et les quelques strips qui la décorent, est impressionnante mais il ne la sent même pas, plongé dans une torpeur dont il ne cherche pas vraiment à se défaire.

Il ne sait pas combien de temps il patiente, sous bonne garde, avant que le bruissement de la porte qui s'ouvre, et se referme, ne perce le brouillard de ses pensées. Il ne relève même pas la tête quand la voix tranchante du directeur de la sécurité retentit, se contentant de la secouer négativement. Non. Il sait très bien pourquoi il est ici. Mais la rigueur militaire et le respect de la hiérarchie, profondément ancré chez l'irlandais, finissent par l'obliger à sortir de la bulle paniquée dans laquelle il s'est enfermé. Il relève bravement la tête, le pilote, pour regarder le nouveau venu. "Non M'sieur." Finit-il par lâcher dans ce qui n'est qu'un murmure, mais qui reste compréhensible. Il ne se lève pas, il n'est pas sûr d'en avoir les ressources, maintenant qu'il est recroquevillé sur ce banc. Cieran se doute qu'il devrait se défendre, peut-être. S'expliquer, sans doute. S'excuser ? Les yeux gris de l'irlandais se fixe à nouveau sur le sol sous ses pieds, avant qu'il ne reprenne la parole.

"J'ai cru que... j'ai paniqué." Sa voix n'est qu'un murmure, à nouveau, comme s'il avait peur de parler à haute voix et de rendre tout ça réel. "J'ai frappé Ti-Léontina." Se rattrape-t-il, et il n'est pas difficile de discerner l'incrédulité dans ses paroles. Ce n'était pas supposé arriver. Il a paniqué, et il était tellement sûr !
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Message(#) Sujet: Re: La plus grande menace vient de nous La plus grande menace vient de nous EmptySam 2 Nov - 20:31

Ils n’ont pas besoin de ça. Il y a bien assez de cas, à bord de la station, pour ajouter à la longue liste un pilote à moitié fou qui dézingue à toute allure les gens au détour des couloirs : entre les gens cloîtrés en salle de sport du soir au matin, la spécialiste qui s’évertue à poursuivre comme la moitié de son département un opérateur malveillant, le foutu canard (la cane, pardon) qui cancane quelquefois trop fort pour les quelques micros de l’Arboretum, les amants qui se tripotent joyeusement à peine sortis des caissons… Tout une foule hétéroclite un peu pétée après neuf cent ans, bien trop humaine dans son comportement. Si l’on pouvait, justement, éviter de rajouter l’aspect criminel à ce tableau, tout ce beau monde ne s’en portera que mieux.

Ils n’ont pas besoin de ça. Hassan face au pilote, le regard dur, semble plus qu’insondable dans l’immuabilité qu’il renvoie. Ca ne l’empêche pas de fixer l’homme en face de lui et d’analyser comme il le peut ce qu’il a sous les yeux. (Il s’y connaît peut-être un peu trop en hommes défaits. ) Il voit une forme affalée sur un banc, un mensonge, un corps écrasé par le prétendu poids d’une culpabilité que tout en lui semble porter : les murmures comme s’il ne savait pas parler plus fort, les hésitations. Même son regard qui se rive dans le sien tremble, incertain. Il pourrait être convainquant.
Car il en a vu, des menteurs poussés par la folie des extrêmes et désireux de voir couler le sang. Il craint que cette engeance n’ait mis les pieds sur le vaisseau, que cette doucereuse folie n’ait gagné l’esprit du pilote.

En ce moment même, le Libanais met de côté toute rancœur, toute antipathie secrète – plus ou moins – qu’il nourrit envers le pilote : la froideur qu’il se doit de conserver pour ne pas laisser ses sentiments entraver l’analyse de la situation ne saurait se parer des reflets du ressentiment pour une simple remarque des mois plus tôt. La chose est autrement plus grave, tout de suite. Une attaque personnelle à son ego, insignifiante, n’est plus rien aujourd’hui. Sa colère est celle d’un homme qui a pour responsabilité la sécurité de plusieurs milliers de personnes et qui voit un de ses compatriotes compromettre stupidement un calme déjà bien fragile. Un pilote auquel il a fait assez confiance pour donner des armes, plus d’une fois. Un militaire, entraîné, un des protecteurs – et non un bourreau.
« Vous avez paniqué. »
Chaque mot est comme un coup de fouet qui claque dans l’air, manié par le directeur contenant encore sa rage. Son accent épaissit involontairement les syllabes. « Vous avez paniqué et agressé mademoiselle Tavares à coup de club de golf. »

Hassan, le pad à la main jusque là éteint, le sort de sa veille pour y jouer une séquence accélérée des vidéos de surveillance datant d’il y a quelques heures. Son visage n’a pas bougé. Respire-t-il seulement ? « Sachant que... ses doigts tapotent l'écran pour afficher les caméras braquées sur la zone en question, ainsi que l'horodatage. Une dizaine de minutes plus tôt, vous vous étiez sciemment rendu dans la réserve d’équipement sportif pour prendre ce club, avant de vous mettre à errer dans les couloirs, le tout en le brandissant de manière menaçante. » Son regard s’attarde à peine sur les silhouettes pixellisées. Il ne saurait nier les images brutes sous ses yeux, pas vrai ? Imperturbable, c'est sur un ton glacial que le directeur demande : « Vous vous foutez de ma gueule, O'Reilly ? »
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Message(#) Sujet: Re: La plus grande menace vient de nous La plus grande menace vient de nous EmptySam 2 Nov - 21:51

Il ne relève pas la tête, l'irlandais, même en sentant le regard dur du directeur de la sécurité se river sur lui. Il n'est pas sûr, de toute façon, d'avoir envie d'affronter l'accusation qui se trouvera dans les yeux de l'homme : il a déjà assez à faire avec sa propre culpabilité, et Tina ensanglantée qui refuse de quitter ses pensées. Le silence s'étire, douloureux et lourd de sens, et pas une fois Cieran ne relève le regard, perdu dans la contemplation du sol. Il peine à comprendre et à appréhender ce qui s'est passé, et d'autant plus à fournir une explication qu'il ne sait pas. C'est comme si son esprit se refusait à lui apporter une réponse logique, lui renvoyant, à chaque instant, le sang sur le visage de leur barmaid, le poids du club dans sa main, et l'horreur de ce moment.

La voix du directeur claque soudain dans le silence, froide et contenue, et Cieran avale bruyamment sa salive. Presque malgré lui, il relève les yeux, écoutant l'énoncé de ses actions. Même lui, il a dû mal à croire qu'il est pût être aussi stupide que ça. Sans contexte, sans rien du tout, il est clair que ses actions semblent totalement dénuées de sens, et pourtant... il ne sait pas, le directeur. Et Cieran ne sait pas comment lui expliquer, parce qu'il ne sait pas vraiment, non plus. Tout est embrouillé dans sa tête, la panique se mêle à la fatigue et au stress, et il ne sait pas, tout simplement. "Non, Monsieur." Souffle-t-il sans pour autant hausser la voix.

Hassan a dû mal à le croire, probablement, et Cieran ne le blâme pas : il a du mal à y croire lui-même, encore sous le choc des évènements. Il doit s'expliquer pourtant, le pilote, c'est bien pour ça qu'il est là, non ? Jouant nerveusement avec le bracelet de son comlink, il tente d'éclaircir tout ça. " J'ai-jai vu quelque chose. Une ombre. Je me suis dit que..." Il prend une inspiration tremblante le pilote, baissant les yeux à nouveau. L'aveu lui coûte, parce qu'il sait bien que ce n'est pas normal. Qu'il est coupable. Mais Hassan, encore une fois, n'était pas là. Il n'est pas dans sa tête, et Cieran doute qu'il puisse comprendre. Il se doit d'essayer, tout de même. "Que je pouvais m'en occuper tout seul."

C'est une mauvaise décision, il le sait. Avec le recul, avec ce qu'il s'est passé, cela lui semble encore plus évident, mais sur le moment, c'était différent. Totalement différent. "J'ai aidé à ranger la réserve il y a quelques semaines, et je me suis rappelé que..je me suis dit qu'il me fallait une arme. Pour affronter... Pour ne pas qu'il puisse s'enfuir. Encore." Il n'est pas persuadé que ses explications tiennent la route l'irlandais, mais il ne sait pas comment s'expliquer. Comment dire qu'il a voulu prendre les choses en main, justement parce qu'il ne l'a pas fait la dernière fois ? Il s'est figé, il a paniqué. Il était impuissant. Et il ne veut plus revivre ça, il veut agir, il veut... il ne sait pas trop. Ne plus ressentir cette impression d'inutilité ? "Je ne voulais faire de mal à personne." Explique-t-il doucement, sans cesser de triturer son comlink.
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Message(#) Sujet: Re: La plus grande menace vient de nous La plus grande menace vient de nous EmptySam 2 Nov - 22:44

La colère du Libanais est un orage gelé et implacable, méthodique. Il ne restera rien, il en est certain : il éclairera chaque zone d’ombre, interrogera chaque souffle et chaque mouvement pour savoir le pourquoi du comment. Comprendre sa motivation, entrer dans sa tête autant que faire se peut, jauger comme il en est capable de la dangerosité actuelle du pilote. Tout savoir. Ce n’est pas uniquement par voyeurisme malsain que les caméras sont braquées jour et nuit sur les habitants : c’est pour les comprendre. Les anticiper.
Mais personne ne sait mieux s’expliquer que soi-même, après tout.

Hassan se fige imperceptiblement et la tension envahit ses épaules, son cou, son coeur. Dans un silence qui a changé sans que l’on ne puisse expliquer pourquoi, bien plus lourd qu’à son arrivée, il écoute le pilote aux mouvements presque fébriles tenter d’expliquer son geste. Oh, ce n’est pas ce qu’il craignait et pourtant ça s’en rapproche. Ce n’est pas le mal auquel il pensait faire face, mais c’en est un autre tout aussi insidieux et dangereux… Un poison qu’il a lui-même expérimenté.
S’il sait le reconnaître si vite, c’est qu’il peut encore goûter sur sa langue la douceur amère du souvenir qui ne sait réellement s’effacer, qu’il peut encore entendre ses oreilles sonner et résonner de sons lointains ; quelquefois encore, lorsque la fatigue le prend, l’homme redevient un adolescent plein d’espoir et de fougue lâché sur les pentes du Mont-Liban, maghwār de coeur plus que de nom encore. C’est une fange glauque et bourbeuse, un des pièges les plus vicieux et toxiques dans lequel l’esprit d’un homme peut glisser. Fils vengeur du regret, frère du remords et cousin de la folie : à sa famille, ce dangereux mal emprunte les plus mortelles de leurs caractéristiques pour s’en parer fièrement.
Il comprend.
Ca ne l’excuse en rien, mais il comprend.
(Et c’est pour ça qu’il sait dire qu’il est devenu si dangereux. )

Sa déglutition est un peu plus difficile, le pad s’éteint de lui-même sans qu’il ne s’en aperçoive. Il jette un regard pour le poser quelque part mais se résout à le garder en main, faute de poche pratique ou d’endroit  où l’abandonner. La colère est toujours là, mais elle a une raison de s’apaiser désormais. Elle a un motif pour s’épuiser. Il laisse le silence s’étirer entre eux, son regard insondable où la fureur peine à briller avec la même intensité posé sur le pilote qui semble si misérable. Un lourd soupir passe ses lèvres avant qu’il ne reprenne la parole. Il est le représentant de l’ordre déjà bien fragile à bord.
« A ne pas vouloir faire de mal vous en faites bien trop involontairement. » Toujours ce ton lourd de reproches où jamais vraiment la rage ne flamboie, qui resterait égal dans la plus sourde des colères. « Vous connaissez la procédure pour le signalement d’une de ces saloperies. Vous y attaquer seul relève du foutu suicide. » Il n’a presque pas d’ombre, le chef de la sécurité, sous le néon qui jette sa lueur blafarde sur les murs.

« Vous nous avez tous mis en danger en réagissant de cette manière, et pas seulement celle que vous avez blessée. C’était irréfléchi de votre part. Vous pouvez vous estimer heureux qu’aucune blessure grave ne soit à déplorer. Je n’ai pas encore averti votre directrice de cette affaire. » Alejandra, le sujet qui fâche. Dans cette affaire-là, Hassan a encore la priorité sur elle. C’est peut-être son pilote, mais c’est en sa qualité de danger à l’ordre public qu’il s’occupe de son cas. « Nous ne pouvons pas tous nous permettre d’attaquer les ombres. »
Et là, pendant un court instant, son regard et sa voix vacillent. L’homme imposant n’est guère plus vaillant que celui qui est recroquevillé, là, sur son banc. La même peur au coeur. Les mêmes rêves, sans doute, qui les tourmentent, les mêmes angoisses quand une porte se bloque et que son mouvement rappelle le bruit des pattes chitineuses sur le sol de la station.
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Message(#) Sujet: Re: La plus grande menace vient de nous La plus grande menace vient de nous EmptyDim 3 Nov - 8:51

Le directeur de la sécurité ne parle pas et dans le silence qui s'épaissit, Cieran a l'impression que ses paroles résonnent sur les murs jusqu'à ne plus avoir aucun sens. La tête résolument baissée pour ne pas lire les reproches et la culpabilité qu'il sait présente dans les yeux de l'homme qui lui fait face, aussi sûr qu'il les ressent lui-même, il ne cesse de triturer le bracelet de son comlink. Ce n'est même pas de la nervosité, c'est bien de la panique qui l'habite, la terreur et le choc qui s'accrochent et dont il ne parvient pas à se défaire. Le silence s'éternise, mais il se garde bien de relever la tête, sans savoir si Hassan trouvera quoi que ce soit dans ses paroles. Il n'y a même pas de débat à avoir, de toute façon : il est coupable. Il s'en veut à mort, mais cela ne change rien au fait qu'il soit le seul fautif de l'histoire.

C'est Hassan qui brise le silence, et dans ses mots Cieran ne peut que voir le reflet de ses propres reproches. Il ferme les yeux l'irlandais, acquiesçant à peine. Il le sait, oui, que tout ne s'est pas passé comme il le pensait, que sa décision a été la mauvaise. Qu'il aurait dû agir autrement, qu'il devait agir autrement. Mais il n'a pas réfléchi, pas même pensé, dominé qu'il était par la peur et la volonté farouche de ne pas être impuissant, cette fois. De montrer ce qu'il vaut. Il ne l'avouera jamais à personne le pilote, mais il doute fortement d'être à sa place sur le Voyager. Il est moins doué qu'Adrian, n'a pas l'expérience de Veronica, et il ne sait tout simplement pas comment se positionner. Etre le chouchou d'Alejandra, c'est un jeu, aux yeux de tous. Pas des siens. Il en rit, il en plaisante mais au fond, c'est un statut qui le rassure, même s'il n'est pas vrai.

Les mots d'Hassan sont durs, même si l'irlandais les approuve. Oui, il sait. Et non, il n'a pas obéi aux ordres, pas même à la plus élémentaire prudence. En toute honnêteté, il n'est pas sûr d'avoir réellement été en état d'y songer. Comme lorsqu'il s'est figé après la mort de Sara, son esprit a refusé tout net de prendre un autre chemin. La mention d'Alejandra le fait finalement relever la tête pour poser ses yeux sur l'homme qui lui fait face. Il lit en lui la même peur, un bref instant, la même angoisse qui le réveille la nuit et l'empêche de se rendormir, écoutant chaque bruit, doutant de chaque ombre. "Non, on ne peut pas." Reconnaît-il à mi-voix. Que peut-il bien répondre aux reproches d'Hassan, alors que tout est vrai ? Ses remords ne sont rien, pas assez, trop tard. Bien trop tard. "Je regrette ce qu'il s'est passé." Souffle Cieran, sans détourner les yeux, cette fois. "Et je suis prêt à en assumer les conséquences." Sa voix vacille à peine sur le dernier mot. Il est prêt, espère-t-il, à voir la déception dans les yeux de sa boss. A voir les autres le considérer comme un danger. "Juste..." Et il hésite, le pilote, à formuler ces quelques mots, baissant à nouveau la tête. A-t-il seulement le droit de demander quoi que ce soit ? "Je-je ne veux pas perdre ma place." Il la murmure, cette peur, terrifié à l'idée que les mots ne deviennent réels. Il n'est même pas sûr qu'Hassan ait entendu quoi que ce soit, alors que le regard implacable du directeur de la sécurité ne le quitte pas. Il ne veut pas qu'on le cloître dans une pièce, Cieran, et qu'on en balance la clé. Etre inutile, à nouveau, loin des navettes, loin des chasseurs, loin de tout ce pour quoi il est là. Il voudrait supplier qu'on lui donne une chance de se racheter, une chance de prouver qu'il regrette et qu'il fera tout pour que ça n'arrive plus.

Il reste silencieux, pourtant, bien conscient qu'en aucun cas il n'a le droit de formuler une quelconque demande, pas après ce qu'il a fait. Il tord ses mains l'une contre l'autre l'irlandais, plus nerveux soudain, et culpabilise de demander quelque chose pour lui, après ce qu'il a fait. Espérer quelque chose après avoir attaqué Tina est monstrueusement égoïste, il s'en rend bien compte.
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Message(#) Sujet: Re: La plus grande menace vient de nous La plus grande menace vient de nous EmptyDim 3 Nov - 19:21

Il pensait avoir plus de contrôle sur lui-même que ça. Sa voix lui a échappé, juste un instant : pendant un millième de conversation, sur la fin d’une phrase à peine, l’homme inflexible s’est craquelé ; la colère a cédé la place aux sentiments incontrôlés et à la peur vicieuse qui rampe en chacun d’entre eux depuis leur première incursion dans la zone scellée ; ses mots, à tort, n’ont plus reflété la justice impartiale du directeur de la sécurité responsable de leur survie au coeur du vaisseau à tous et indirectement de leur vivre-ensemble, mais bien Hassan le soldat juste derrière : celui qui tourne sur sa couchette et se réveille en sueur dès qu’il ferme les yeux. Dormir est pour ceux qui ont déjà perdu leur esprit en des tourments. Il pensait que, comme des dizaines de fois auparavant – le scénario n’est pas si nouveau, la raison et le mal changent mais les reproches restent, les visages se confondent mais les mots  sont les mêmes – il n’aurait aucun mal à laisser derrière lui les troubles qui agitent son esprit.

Il pensait savoir se contrôler. On en apprend tout les jours sur la manière dont on a niqué notre psyché.
Au moins Cieran semble-t-il presque conscient. La honte l’accable, tout son corps sous le poids de l’incompréhension et de la culpabilité semble ployer : homme rabougri sous ses erreurs, saura-t-il se redresser ? (Il doit se redresser. Il décevrait bien trop Hassan s’il venait à rester ainsi diminué. )
La demande formulée à mi-voix ne tombe pas dans l’oreille d’un sourd, mais le directeur se garde bien d’avoir la moindre réaction face à lui. Ce n’est pas de son ressort de décider ce qu’il adviendra du pilote au sein du Voyager… Pas entièrement. Il peut entraver son retour à l’activité, le garder dans sa cellule jusqu’à une date bien trop vague, le maintenir à l’écart de toute civilisation jusqu’à l’intervention de sa cheffe ou de plus hautes autorités encore. Il le pourrait.

Sans doute le fera-t-il pour un temps. La menace que représente un élément mentalement instable au sein du Voyager est trop complexe, trop lourde à gérer : si à l’entrée ils ont volontairement écarté tous les profils enclins à se laisser sombrer bien trop facilement, il y avait une raison. Ils n’auraient pas pu prévoir la pression à laquelle serait soumis les militaires face à cette menace inconnue, l’horreur des formes de vie hostiles ayant pris d’assaut le vaisseau. Ils n’auraient pas pu prévoir que les pires des scénarios – de ceux qu’on mettait à l’époque dans les films ou les jeux de survie – deviendraient un quotidien trop réel.
On ne prévoit jamais quand l’horreur vous tombe dessus.

« Vous ne regagnerez pas vos fonctions immédiatement, c’est certain. De là à vous en démettre entièrement, la décision ne me revient pas. Du moins, pas à moi seul. » Etrangement, leur discussion est presque plus calme et respectueuse que les quelques échanges qu’ils ont pu avoir auparavant. Il y a de la colère et des réprimandes, plus que jamais la hiérarchie et le pouvoir jouent entre eux, mais il y a autre chose.
(Hassan dans son engueulade cherche à amener la paix en lui, la paix entre eux. )

Le libanais ne bouge pas. Ses jambes fatiguées le démangent, il ne voudrait rien de plus que de se mettre à parcourir la pièce, mais quelle image donnerait-il à nerveusement l’arpenter ? Il doit être un bloc gelé, un froid monolithe. « Vous êtes un danger pour l’équipage et pour vous-même. Vous êtes pour l’heure trop instable pour être réintégré à l’environnement du vaisseau. Nous ne pouvons pas vous laisser retourner à votre poste comme si de rien n’était, je sais que vous en avez conscience. » Il sait que la sentence est dure à entendre, encore plus à prendre en compte…. Et ce n’est pas fini, oh ! Le pire reste à venir. Ce n'est qu'un avant-goût de son martyr.
Il faut bien que quelqu’un prenne ce rôle du salaud que tout le monde s’accorde à détester pour ses décisions.
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Message(#) Sujet: Re: La plus grande menace vient de nous La plus grande menace vient de nous EmptyDim 3 Nov - 22:55

Il n'aime pas le silence le pilote, il a toujours détesté ça. Même en mission, même lorsque le silence radio est de mise, il y a toujours quelque chose pour l'accompagner : le discret vrombissement d'un moteur, le léger bip d'un instrument, quelque chose de familier. Il déteste ce silence oppressant qui s'étire et qui semble prendre toute la place, entre ces quatre murs vierges et sans âme. Il le craint, même, mais il n'ose pas le rompre parce que cela fait partie de sa punition, au même titre que la culpabilité et les cauchemars qui, sans aucun doute, viendront remplacer ceux qui le réveillent depuis la mission dans la zone scellée. Ici, même si sa raison lui certifie qu'aucune ombre ne viendra se glisser, aucun bruit ne le fera se réveiller, Cieran ne peut s'empêcher de se sentir plus perdu et terrifié que jamais.

L'adrénaline retombe doucement, et il frissonne dans sa tenue légère l'irlandais. Il a ôté son pull à l'infirmerie, tâché du sang de Tina, et le rappel lui serre soudain le ventre. Le choc s'estompera, il le sait, et il l'appréhende : quand il sera pleinement en possession de ses moyens, l'énormité de ses erreurs viendra le heurter de plein fouet. Pour l'instant, Cieran nage en plein cauchemar : quand il se réveillera, ce sera pire. Bien pire. Hassan le laisse dans sa peur et ses incertitudes, ne lui adressant pas un mot de trop, et quand il reprend la parole, l'irlandais sursaute presque. Il relève les jambes, les genoux contre le torse, dans l'espoir de récupérer un peu de chaleur. Peine perdu, il le sait : le froid vient de lui-même, de cette terreur qui s'est installée sans qu'il y prenne garde, à force de murmures dans les couloirs et d'ombres qui n'existaient que dans sa tête, peut-être. Il s'oblige à lever les yeux vers le directeur de la sécurité, et les mots de l'homme lui laisse comprendre qu'il a entendu ses paroles. La sentence tombe, l'assomme presque, tandis qu'il serre les dents pour ne pas laisser échapper le moindre son. A peine ferme-t-il les yeux quelques secondes, vacillant légèrement.

Sans mot dire, il contemple l'homme qui continue de parler froidement, sans faire montre d'émotions d'aucune sorte, alors qu'il tient probablement son avenir entre ses mains. L'injustice de la chose se bouscule à sa culpabilité grandissante, pour laisser la place à un grand vide. Ses états de service parleront pour lui, peut-être. Il s'est donné sans compter depuis son réveil, mais peut-être que cela n'a pas d'importance. Peut-être qu'il ne mérite pas de rédemption. Les mots d'Hassan enfoncent cette conviction dans son esprit, et l'homme a sans doute raison. Il est dangereux. Il aurait pu tuer Tina, si un bref sursaut de lucidité ne lui avait pas fait retenir son coup au dernier moment. Il ne mérite pas de compassion, pas plus qu'une seconde chance.

"Tuig...Je comprends."
Acquiesce doucement l'irlandais. Tout dans son ton et son attitude évoque la défaite, l'absence de combativité. A quoi bon se battre, alors que l'on est coupable ? "Je ne vais pas..." Quoi, s'enfuir ? Se rebeller ? "Je ne vous poserai pas de problèmes." Certifie le pilote, glissant ses bras autour de ses genoux pour se réchauffer un peu. Il se sent vide, un peu nauséeux, et il sait bien que c'est la culpabilité qui prend de plus en plus de place. La réalisation fait jour dans son esprit, petit à petit, mais il ne sait pas encore vraiment quoi en faire. Ca viendra. "Qu'est-ce qu'il va se passer ?" Demande soudain Cieran, posant ses yeux clairs sur le visage impassible d'Hassan. "Pour Tina." Précise-t-il, l’inquiétude colorant ses paroles.

Pas pour lui, non. Peut-on être traduit en cour martiale pour avoir attaqué un civil ? Est-ce qu'on, réellement, le suspendre définitivement, comme l'a laissé entendre le directeur de la sécurité ? Il ne veut pas savoir. Pas maintenant. Jamais. Un nouveau frisson, et il se recroqueville davantage encore. Il se sent glacé de l'intérieur, l'irlandais. Vidé. Ses yeux se perdent un instant dans le vide, son esprit tente d'évoquer un bruit, un frisson dans l'air, et il s'oblige à reposer ses yeux sur Hassan. Il n'est pas paranoïaque, et il n'est absolument pas fou. Il est juste... fatigué. Terrifié. Surtout terrifié.
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Message(#) Sujet: Re: La plus grande menace vient de nous La plus grande menace vient de nous EmptySam 9 Nov - 23:55

Il en faut bien un, toujours, pour tenir le rôle de celui que tous détestent. Celui qui fait appliquer les lois et les ordres, l’inébranlable pilier au regard torve et à la carrure peu engageante : il faut un exécuteur sans quoi le monde ne tourne pas. Un gardien, un protecteur de l’ordre lorsque tout part à vau-l’eau. Il en faut un pour tempérer les ardeurs et calmer les plus apeurés, un qui ne tremble pas, qui ne cède pas. Un qui dans la colère sait la retenir pour éclater en privé. Il en faut un qui voudrait bien, lui aussi, certains soirs se recroqueviller en songeant à ce qu’il a fait ici ou plus tôt dans sa vie, trembler du vide intérieur où se loge la culpabilité et les souvenirs dangereux.
Il en faut un qui donne l’impression de ne pas ressentir, qui applique à la lettre les ordres et les lois édictés, qui n’a pas peur, le moment venu, de se salir les mains pour que la paix règne. (Au final, n’est-ce pas là tout ce qu’il cherche ? ).

Ca ne veut pas dire qu’Hassan ne ressent pas tout au fond de lui une forme de considération pour le pilote. Très clairement frappé par la peur qui s’est infiltrée dans le vaisseau, ébranlé par les créatures de cauchemar qu’ils ont vues passer dans les couloirs – qu’ils ont fui, repoussées péniblement en se précipitant vers la sortie –, Hassan imagine que son esprit a décidé de capituler. Au moins pour un temps, celui-ci a cédé sous la pression trop intense, la digue retenant les souvenirs de leur incursion a du s’effondrer et laisser filer d’autres horreurs qui se sont confondues avec la réalité juste devant ses yeux.
C’est un soldat marqué. Un homme, un de plus, qui va devoir apprendre à vivre avec. ( de ce mal on ne sait pas guérir.  )

« Mademoiselle Tavares restera à l’infirmerie tant que ses blessures ne lui permettront pas de rejoindre son dortoir. A la suite de ça, tout comme vous, elle sera convoquée pour un examen psychologique… Sans compter que ses propres accès à tout objet pouvant être considéré comme une arme revus et probablement interdits, tout comme les votres. »
Il ne s’avance pas sur ce qu’il va faire. D’un œil attentif il suit le pilote. Chaque mouvement, chaque respiration : tout chez lui traduit la détérioration angoissante de son esprit, l’hésitation de savoir ce qui est réel ou ne l’est plus, la prise qu’il n’a plus sur ses peurs, qui alors s’infiltrent dans ses heures de conscience et font pourrir sa conception de la réalité.

« Je vais vous garder ici pour quelques cycles, le temps que vous vous calmiez. A la suite de cette quarantaine, vous serez escorté jusqu’à votre dortoir. Tous vos déplacements seront surveillés et consignés, et il y aura toujours un membre des patrouilleurs avec vous au minimum. De plus, tant qu’un des médecins du bord ne vous a pas reçu pour une évaluation psychologique complète, aucune négociation concernant vos fonctions ou votre retour à la communauté ne saurait être envisageable. »

Hassan n’est pas à l’aise – pas plus que ça. Lui qui a cotoyé la misère et la douleur bien trop souvent a bien du mal face aux troubles qui agitent le pilote. Ca pourrait être lui, là, sur ce banc, à craindre les ombres. « Aucune communication ne vous sera autorisée dans cette cellule. Une fois sorti, seules les interactions physiques vous seront interdites. Tout contact avec l’équipage, tant que nous n’aurons pas la confirmation par le médecin, ne sera pas autorisé.»

Le néon continue de clignoter, au-dessus. Il transforme la pièce en une scène plus que pathétique dans sa lueur clinique. « O’Reilly, comprenez bien que je ne fais pas ça pour m’acharner sur vous. Vous le comprenez ?  La question est sans doute un peu bizarrement formulée mais elle a le mérite d’être aussi claire que le directeur de la sécurité sache le faire. Sur ce visage dur où c’est à peine si on aurait pu lire la colère, une fois encore son expression ne trahit rien. Tout au plus une vague considération, une inquiétude sous-jacente.
(Et s’il ne supporte pas l’homme, il s’inquiète pour le passager sous sa protection. )
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Message(#) Sujet: Re: La plus grande menace vient de nous La plus grande menace vient de nous EmptyDim 10 Nov - 22:05

Cieran hoche la tête lorsqu'Hassan énonce ce qui attend Tina, sans en être aucunement surpris. Sans qu'il y pense consciemment, ses doigts viennent toucher sa joue gonflée, les quelques strips qui referme la plaie, bien léger souvenir laissé par la louche de leur barmaid. Ca ne fait pas réellement mal, non, même s'il aura sûrement un joli bleu en souvenir. C'est toujours moins que Tina, et ses points de suture. Par sa faute. Mais Hassan n'en a pas encore fini avec lui, et chaque nouvelle phrase, chaque nouvelle sentence est comme un coup de maillet qui résonne dans le crâne du pilote. Pêle-mêle, il absorbe les informations sans vraiment s'y attarder. Quarantaine. Surveillance. Evaluation. Les mots s'enchaînent, cruellement, sans lui laisser le temps de reprendre pied.

Et la sentence finale tombe, lui coupant presque le souffle. Il pose la main à côté de lui, sur le banc, pour ne pas vaciller. Pas de contacts physique. Aucun. Comme s'il était un dangereux criminel, qui pouvait blesser à n'importe quel moment. Un animal sauvage. Un... Un monstre. C'est ce qu'il est devenu ? La question du directeur le prend presque au dépourvu, et Cieran lève les yeux vers lui, indécis. L'homme vient de lui annoncer qu'il n'aura ps le droit au contact humain, même le plus basique, comme si son acte était une peste qui pourrait se propager. Il vient, littéralement, de le condamner à la solitude, et les implications de ses paroles résonnent dans l'esprit du pilote, s'y bousculant à l'infini. "Vous ne me croyez pas." Il n'y a aucune accusation dans cette constatation, pas même une once de colère. Il devrait être en colère, peut-être, à cette idée, mais le vide qu'il ressent étouffe tout, le laissant anesthésié. Vaguement inquiet, également : si Hassan ne le croit pas, est-ce que, lui-même, a la moindre raison de se faire confiance ? "Vous pensez que je vais recommencer." A nouveau, c'est une simple constatation, même si l'idée le terrifie. Est-il, réellement, capable de recommencer ? Deviendra-t-il un danger permanent, un inutile qu'il faut garder enfermé ?

Si le directeur de la sécurité ne le croit pas, pourquoi est-ce que celui chargé de son évaluation psy le croirait-il ? Est-il condamné à vivre sous restriction l'irlandais, à ne plus jamais espérer piloter un jour? Il panique à nouveau, Cieran s'en rend bien compte, et il s'efforce de calmer sa respiration qui se précipite soudain. Inspire. Expire. Sa plus jeune sœur venait souvent se glisser dans son lit après un cauchemar, et il s'efforçait de calmer ses angoisses comme il s'efforce, à l'instant, de calmer les siennes. Inspire. Expire. Il se rend soudainement compte, l'irlandais, qu'il n'a pas répondu à la question de l'homme en face de lui. Pas réellement. "Je..." L'incompréhension se fait claire dans les yeux du pilote, posés sur Hassan. Il n'est pas sûr de comprendre réellement la question, ni même de se rappeler en quoi elle consiste. " Comprends ? Vous... vous vous efforcez juste de protéger l'équipage..." Le doute est lourd dans sa voix pourtant, parce qu'il n'est pas vraiment sûr que ce soit la réponse à l'interrogation de l'homme. "Contre moi." Inspire. Expire. Il ne paniquera pas, pas à nouveau. Il n'est pas un danger : il a paniqué, mais c'est terminé. Tout va bien se passer. La sensation de froid et les tremblements ne s’arrêtent pas, mais Cieran s'efforce de s'accrocher à cette pensée : il ne recommencera pas. Il n'est pas un danger. Il voudrait seulement y croire, un minimum.

Et Veronica ? La présentation du simulateur ? Il ne lui a même pas encore envoyé son discours pour qu'elle le valide, et ils doivent régler les derniers détails techniques. Il sera surveillé à chaque mouvement. Il ne pourra même pas la prendre dans ses bras. Les idées s'enchaînent, mais la dernière lui serre le cœur, un moment, avant que la lame glacée du doute ne s'y glisse : voudra-t-elle seulement le serrer dans ses bras, alors qu'il est un criminel ? Il a failli tuer Léontina. Il est coupable. Il est... va-t-elle le traiter comme un fou dangereux, comme le fait le directeur de la sécurité en ce moment ? L'idée l'oblige à fermer les yeux, luttant pour garder la panique sous contrôle. Inspire. Expire. Calmer son coeur qui bat la chamade. Inspire. Encore une fois. Il n'est pas fou. Cela ne se reproduira pas.
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Message(#) Sujet: Re: La plus grande menace vient de nous La plus grande menace vient de nous EmptyDim 10 Nov - 23:37

Il flotte et se délite sous ses yeux. Ce n’est pas qu’une image, comme Hassan a longtemps cru, c’est réel. Au fur et à mesure que les mots sortent – durs, implacables, dégueulasses : ils lui laisseraient un arrière-goût amer et métallique en bouche s’il se penchait sur le côté humain de la chose au lieu de se convaincre qu’il s’agit de la seule chose à faire – le directeur peut voir la panique et la confusion combattre en lui. Ce sont là les derniers fils qui retiennent entre eux les lambeaux de l’esprit des hommes qui en ont trop vus. L’agitation avant l’effondrement, lorsque ceux-ci cèdent, que leur fille panique s’incline face à la démence. A l’oubli de soi.
Le constat qui passe les lèvres du pilote amène un bref haussement d’épaules chez le Libanais. Il ne sait pas. La colère qui tourbillonne encore en lui ne s’est pas totalement calmée et trouve un vecteur utile dans l’application de la loi : Hassan purge son énervement devant la connerie monumentale d’un gars qui a paniqué en punissant le coupable de manière juste et en réparant ses torts. Dans la froideur qu’il met entre eux, il ne fait cependant pas écho à leur relation déjà glaciale au possible. 

Le directeur se tait et ne parle que quand il est certain que le militaire en face de lui est stable. Capable de lui parler. Il éprouve une forme bien singulière de pitié pour un homme dont il n’a que faire, qui lui court sur les nerfs et lui donne envie de lui pourrir la vie sans jamais le faire. Le pilote reste un des derniers membres de leur civilisation, et il reste sous sa juridiction ainsi que sa protection. Il a beau être un horrible petit con, sous ses airs bravaches il se brise comme tous les hommes. Il tremble sur son banc, isolé, une forme lointaine qu’il semblerait impossible de toucher ou d’approcher. Hassan le condamne au néant et à la disparition pour des heures, peut-être des journées ; il l’enferme pour le bien du vaisseau autant que pour lui permettre à lui de redescendre dans un endroit neutre, inhospitalier mais au moins incapable de lui inspirer la terreur. Un lieu terne, sans surprise. Le plus dangereux.

Il ne veut pas adoucir la peine : le crime est grave, l’attaque doit être punie en conséquence. Mais Hassan n’est pas un menteur ou un manipulateur, encore moins un sadique : le pilote semble bien assez conscient pour tenir la conversation et dans cette brume visqueuse qui entoure les actes motivés par la peur il semble s’engluer.
« Je protège, oui. Je vous protège de vous. » Un choix relativement ambigu de mots de la part d’un quadragénaire qui ne sait pas bien jongler avec. « Vous êtes une menace pour le vaisseau autant que pour vous-même. Dans les deux cas, il est de mon ressort de m’assurer que vous ne soyiez plus un danger. Qu’il s’agisse de protéger la population ou de vous empêcher de virer dingue. »

On dirait que ça ne l’affecte pas. Qu’il n’en a rien à foutre de lui, des autres. Qu’il n’est là que pour d’un geste de la main détruire des existences. Le rôle de l’immonde connard auquel personne ne veut s’attacher, il le remplit avec brio.

Pourtant dans le regard qu’il a sur lui avant de se détourner, il y a cette pitié teintée de peur. La peur que les cauchemars finissent par dévorer son esprit. « Et je pense pas que vous allez recommencer, sur ça, je vous crois,  dit-il, le dos tourné. Je pense que c’est une bataille que vous saurez livrer avec brio, que vous tiendrez longtemps. Mais que sans aide, seul, un jour ou l’autre, vous perdrez. » Un soupir passe ses lèvres sans qu’il n’ose le regarder. Les décisions ont déjà été prises, c’est quasiment une conversation qui pourrait s’initier entre eux : bancale et détruite, pleine de non-dits et d’ombres, mais une véritable conversation. « C’est ce que nous récoltons, pour avoir posé le pied là-bas. Des foutus souvenirs qui vous bouffent. »
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Message(#) Sujet: Re: La plus grande menace vient de nous La plus grande menace vient de nous EmptyLun 11 Nov - 15:32

Dans le silence qui s'étire, à chaque fois, Cieran ne peut s'empêcher de lire la froideur de l'homme qui lui fait face. Son détachement, sa distanciation presque, et il ne peut s'empêcher de se demander, distraitement, si cela à quoi que ce soit à voir avec lui. Pas la situation, non : il est assez lucide, le pilote, pour ne rejeter la faute sur personne d'autre que lui-même. Il est coupable, cela ne fait aucun doute, et il mérite ce qui lui arrive. Mais l'homme qui lui fait face, à la fois juge et bourreau pour le moment, ne montre aucune compassion, aucun état d'âme, et Cieran se demande si c'est de sa faute. Est-ce parce que le crime est si terrible qu'il n'a pas le droit au moindre sentiment ? Est-ce parce que leur relation était déjà détérioré, bien avant cela ? Est-ce que ça a quelque chose à voir avec Leontina ? A moins qu'il ne se fasse des idées, tout simplement : ce ne serait pas la première fois.

Il a du mal à réaliser, Cieran, ce qu'implique sa punition et Hassan semble lui laisser le temps d'en saisir toutes les implications. Mais l'homme ne comprend pas, il ne peut pas comprendre ce que la solitude représente pour le pilote. Le froid et le vide qui résulte du choc de l'attaque s'atténue doucement, mais le vide est remplacé par la solitude, une solitude d'autant plus poignante qu'il ne l'a jamais réellement apprivoisée. Il ne sait pas ce que c'est d'être seul, Cieran, et ne l'a probablement jamais été de sa vie. Hassan se rend-t-il compte de ce à quoi il le condamne ? Que le remède sera probablement pire que le mal ? Le directeur reprend la parole, et Cieran ferme brièvement les yeux. Chaque mot est un nouveau coup de poignard, qui touche d'autant plus facilement sa cible que la brume de l'agression commence à se dissiper. Il y croit, presque, aux mots du libanais. Il est un danger. Pour les autres, et pour lui-même. Et Cieran ne doute pas de ses paroles, parce que sinon il lui dirait que ce n'est pas la bonne méthode. Pour le voir devenir cinglé, l'enfermer est définitivement la meilleure façon de faire. Mais peut-être qu'il mérite cet isolement. Peut-être bien que c'est la seule chose à faire. Sûrement, d'ailleurs, n'a-t-il pas le droit de protester. Pas après ce qu'il a fait.

La voix d'Hassan retentit soudain et, contrairement à tous les mots précédent, ce ne sont pas des accusations ou des sentences. Il n'y a pas vraiment de chaleur dans la voix du directeur, mais ce qu'il redonne à Cieran, en quelques mots, est bien quelque chose qui lui a été enlevé, arraché même, jusqu'à présent : l'espoir. Un espoir ténu, diffus, aussi fragile qu'une bulle de savon mais un espoir, quand même. Et ce n'est pas rien. L'espoir que peut-être, l'avenir n'est pas aussi noir qu'il lui semble alors qu'il se tient sur ce banc, pétri de culpabilité et de doutes. Les derniers mots de l'homme font revenir ses pensées sur Veronica, un bref instant, alors qu'Hassan lui tourne le dos. Un bref instant, la peur qu'il ne s'en aille et ne le laisse seul, définitivement seul, étreint le cœur de l'irlandais. Mais le directeur ne semble pas déterminé à s'en aller et c'est un pilote indécis qui l'observe, sans savoir quoi dire. Quoi confier. Chacune de ses paroles sera écoutée, analysée, et ressortie contre lui, il le craint. Il ne veut pas qu'on l'empêche de piloter à nouveau. Mais s'il ne se décide pas à parler, Hassan partira, et Cieran soupèse le pour et le contre avant de trancher.

"C'est... c'était la première fois que je me suis retrouvé face à un ennemi, arme à la main." Il se force à garder sa voix légère et indifférente, mais ses yeux le trahissent, il le sait bien. Il se mord la lèvre pour ne pas revivre les sentiments qui l'ont habité, ce jour-là, et qu'il n'était pas prêt à affronter. Il n'y est toujours pas prêt. "Je pensais que ce serait différent. Que je serais différent." Il se demande comment l'homme devant lui, un militaire endurci, prendra son aveu de faiblesse. Peut-être pensera-t-il, comme l'irlandais le pense souvent, qu'il n'a pas sa place à bord ? Qu'il est dangereux, imprévisible, et absolument pas digne de confiance ? "Ca n'excuse pas ce que j'ai fait." Continue Cieran, plus fermement. Il n'a aucune excuse, il le sait bien. "Et je ne cherche pas l'absolution." Tina lui a pardonné, elle lui a dit, mais lui ne parviendra sans doute pas à le faire. "Comment est-ce que vous faites ?" Demande-t-il après quelques secondes de silence. C'est presque une supplique, qu'Hassan distinguera dans sa voix. Un guide, une aide : Cieran est prêt à prendre n'importe quoi, pourvu qu'il cesse de voir cette ombre à chaque couloir.
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Message(#) Sujet: Re: La plus grande menace vient de nous La plus grande menace vient de nous EmptyLun 11 Nov - 17:06

Cieran n’est pas le seul problème à bord, c’est juste le premier qui s’est déclaré. L’élément déclencheur, conséquence de la paranoïa et de la peur qui embaument et intoxiquent tout la zone habitable du Voyager. Ca aurait pu être Meghan, torturée comme le directeur l’est, par les corps qui encore sont en arrière ; ça aurait pu être le spécialiste Vakarian avec une autre arme de fortune qui défoncerait les crânes de ses coéquipiers ; ça aurait pu être un des nombreux civils perdus dans les couloirs de maintenance, ou bien l’un de ceux que Hassan voit défiler bien trop souvent dans son bureau en accusant un opérateur défectueux d’être une des horreurs alien ; ça aurait, même, pu être cette sportive qui a laissé filé la bestiole – et à raison.
Des dizaines d’autres personnes, des esprits tous différents qui lentement empoisonnés par la brume anxiogène se craquellent. Ca aurait pu. Mais au final, c’est le pilote qui a le premier cédé à la menace interne, avec Leontina. Un mois que tourne en rond la menace dans leurs couloirs, c’était écrit, certains allaient craquer sans solution trouvée et malgré les patrouilles supposées leur apporter un semblant de sécurité.
Qu’on ne se fasse pas d’illusions : la barmaid elle aussi aura en temps et en heure le droit à ses remontrances et à ses propres sanctions… Lorsqu’elle sera en état de comprendre.

Peut-être est-ce normal, en y repensant, que ça soit lui. Il le revoit piler net dans ce couloir, incapable d’avancer alors que Sara tombe, que les bestioles blessées font claquer leurs pas sur les carreaux bien trop clairs du sol. Figé dans la violence de la scène et l’inattendu. (C’est lorsqu’il repense à ces moments-là, plus tard, que le Libanais se demande quand-est-ce qu’il a appris à avancer et à ne plus réagir à l’horreur de la vie. Qu’il se demande quelle réaction est la plus humaine, la plus normale. )
Les mots qui passent ses lèvres, qu’Hassan entend résonner derrière lui, ne font qu’appuyer ce qu’il pensait. La situation lui a échappé, face à une nouveauté dangereuse pour laquelle il n’a pas été formée : on ne peut lui en vouloir. A tort, d’autres diraient sa faiblesse, surtout quand les autres pilotes présents n’ont pas eu de mal à continuer vers la sortie.
Mais l’irlandais n’a jamais foutu les pieds sur le terrain de ce qu’il comprend. Peut-être parler de faiblesse ?

L’homme reconnaît ses torts et accuse ses erreurs, ne cherche pas à s’en dégager et en retrouve juste la cause – plus pour lui que pour le directeur. La question le frappe de plein fouet et trouve un haussement d’épaules en réponse. Que lui répondre ? Qu’il ne dort pas pour ne pas en rêver ? Qu’il s’inquiète, lui aussi, à chaque tournant de voir une de ces bestioles surgir et lui sauter à la gorge à travers les écrans ? Il pourrait tenter un mensonge, s’il savait mieux mentir, lui dire que ça passera pour peu qu’il pense que la situation finisse par être maîtrisée – mais cette affirmation ne lui ferait que plus de mal.  « C’est toujours dur, de faire face directement. » ajoute le quadragénaire à mi-voix sans être même sûr d’être entendu.
Ca vous quitte jamais vraiment. Il y a d’autres ombres qui, dans ses rêves, le guettent au tournant. Des ombres humaines qui vous sautent tout autant à la gorge, toutes aussi meurtrières, cachées dans les boyaux souterrains et dans les ruines du Sud-Liban, dans les villes assiégées et dans les labyrinthes bombardés près de la frontière syrienne. Ca vous quitte jamais.

Ca, il ne peut pas lui dire. Les pensées, souvenirs violents qui tambourinent alors dans son crâne alourdissent et ralentissent sa diction. Le regard qu’il lui lance – parce qu’il a besoin de s’ancrer, juste quelques secondes, pour ne pas déraper trop loin – cache à grand-peine la tempête prête à se déchaîner. « Y a pas de miracle. On fait comme on peut. J’évite de le garder pour moi, quand… Quand les mots peuvent sortir. J’fais ce que je peux pour occuper le vide, pour rationaliser. Je me rapporte aux règles, aux – aux procédures, quitte à être trop prudent. C’est un combat. » Qu’on sera forcés de continuer jusqu’à la mort. « Je me dis que les gens d’ici ont besoin de nous, termine-t-il. Son accent épaissit les choses, il tente de reprendre le contrôle des mots. Que si on cède ils suivront et que ça ne peut être que pire, parce qu’ils sont loin d’être aptes à se défendre. »
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Message(#) Sujet: Re: La plus grande menace vient de nous La plus grande menace vient de nous EmptyLun 11 Nov - 22:13

Il ne sait pas trop si le murmure de l'homme lui est destiné ou non. Peut-être pas, alors le pilote se garde bien de répondre. Il a eu l'entraînement, il a eu la théorie, il a tout ce qu'il faut, sauf l'expérience. Lorsqu'il a passé les entretiens pour obtenir une place à bord du Voyager, Cieran a rêvé d'aller dans l'espace, s'imaginant déjà explorer des univers inconnus. La réalité est tellement loin de tout ça ! Il ne s'imaginait pas les nuits sans sommeil, les monstres bien trop réels qui hanteraient ses cauchemars et ses journées bien trop occupées. Il ne s'imaginait pas combattre, face à face, avec l'une des pires menaces que l'humanité puisse rencontrer. C'était possible, en théorie, mais il n'y a jamais réellement crû. Alors il préfère ne pas montrer qu'il a entendu, parce qu'il ne sait pas quoi répondre.

Ses yeux croisent ceux du directeur, un instant effrayé par ce qu'il croit y lire. L'homme est étrangement explicite, alors que Cieran pensait réellement que sa question n'allait pas trouver de réponse, et il reste silencieux, réfléchissant. "Continuer à avancer. Coûte que coûte." Soupire-t-il, avant de passer une main dans ses cheveux. Il tremble toujours, mais discuter avec Hassan lui remet un peu de baume au cœur. Il se sentirait presque normal, et non comme une bête sauvage sous haute surveillance. Il y a toujours la culpabilité, la honte et la peur, mais il sait bien qu'il devra apprendre à les gérer. A ne pas voir, dans les yeux de chaque personne qu'il croisera, une sentence irrémédiable. Aucune communication. Aucun contact. La solitude, pendant de longues heures. Alors il profite, autant qu'il le peut, de la conversation parce qu'il a beau ne pas apprécier le directeur de la sécurité, l'homme représente pourtant un contact humain, le seul qui lui sera autorisé pendant quelques temps. Il s'efforce de rejeter cette pensée l'irlandais, luttant contre la nausée et la déprime, préférant tenter de comprendre.

Hassan sait de quoi il parle, l'irlandais le réalise sans peine. Il ne peut imaginer ce que le libanais a vécu, pour lui tenir ce genre de discours, et sa honte d'être celui qui a craqué sous la pression n'en brûle que plus vivement. "Je n'ai pas fait assez." Culpabilise-t-il. Il a laissé la peur gagner la partie, la panique obscurcir ses sens et à cause de ça, il a mis en danger la vie d'une innocente. Il aurait dû faire quelque chose, il aurait dû réagir avant, et il ne l'a pas fait. La culpabilité flambe à nouveau, plus douloureuse que jamais, et ses doigts viennent effleurer sa blessure à la joue, qui commence à le démanger. Nouvelle douleur, méritée elle aussi. Ses yeux clairs se reposent sur Hassan, observant l'homme qui lui fait face et qui a sans doute connu plus de souffrances dans sa vie qu'il n'en connaîtra jamais. Il pourrait presque le plaindre, ou l'admirer, si l'homme n'était pas aussi froid. Est-ce donc comme cela que l'on gère le quotidien, et qu'on garde la panique sous clé ? En se détachant de tout, en collant, comme le directeur le dit, aux règles et aux procédures, pour savoir quoi faire et ne surtout pas penser ? Il n'est pas sûr de vouloir devenir ainsi, le pilote. "Et comment garde-t-on l'espoir de jours meilleurs ?"

La question est à peine soufflée, tellement il hésite. Leur avenir s'annonce sombre et pour continuer à avancer, il a besoin de voir de la lumière au bout du tunnel, l'irlandais. Il ne veux pas donner l'impression de s’appesantir sur lui-même, pas alors que Tina souffre sur son lit à l'infirmerie, mais il ne peut s'empêcher de se demander pourquoi continuer à avancer. Pourquoi ne pas s'effondrer. Hassan lui a dit qu'il le penser capable de surmonter cette épreuve, mais le pilote n'en est pas aussi sûr. Parce qu'une fois sa peine purgée, il lui restera toujours cette peur, insidieuse, et la culpabilité qui va avec. Il restera toujours un alien dans leurs couloirs, une ombre à chaque porte, un climat latent de peur qui lui mine le moral. Alors, comment fait-on ?
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Message(#) Sujet: Re: La plus grande menace vient de nous La plus grande menace vient de nous EmptySam 16 Nov - 22:26

Est-il encore totalement avec lui ou ses propres ombres ont-elles commencé à le bouffer de l’intérieur, lui aussi ? Des ombres plus anciennes que celles qui hantent la station, de celles qui ont survécu à la destruction de la Terre et au long sommeil. Des ombres fantasmées, des ombres craintes, de celles qui naissent des esprits pour mieux grandir dans les cauchemars et ne jamais réellement prendre forme. Il a beau se penser avec un sang-froid à tout épreuve, un air de « j’ai déjà vu pire » au fond des yeux, son calme face aux situations de crise ne saurait durer pour toujours. Un jour le pire va revenir le frapper avec violence et se rappeler à son bon souvenir, lui déchirer son mental d’acier et faire de lui pire qu’un assisté. Un faible. Un jour, il sera tributaire de ces pensées qu’il combat depuis des années, de cette pression qui depuis plus de vingt ans pèse, et ce n’est pas rien de chaque fois se rajouter un poids à ce fardeau déjà lourd.

Il espère que le pilote ne finira pas entièrement rongé par des souvenirs de couloirs emplis d’ombres comme lui. Il ne le souhaite à personne. Mais peut-être est-ce déjà bien trop tard. « C’est l’esprit. »
Avancer, même si ça fait mal, parce que reculer n’est pas une option. Personne ne voudrait regarder en arrière, personne ne voudrait retourner sur ses pas. C’était mieux avant, c’est pour ceux qui ne sont pas fichus d’assumer ce qu’ils sont devenus. On œuvre pour le futur, pas pour une grandeur passée. On se construit sur ce qui est arrivé.
En face de lui, quand il lui jette un œil, le pilote tremble toujours. Il se construira sur cette erreur – sans doute autant sur la punition, lourde, sanction irrévocable. Il s’en relèvera.
Hassan ne craint pas pour lui de ce côté-là. Il espère juste qu’il ne sera pas con au point de refuser de chercher de l’aide alors que déjà son esprit le crie.

« Vous avez pas réfléchi. C’est différent. C’est votre peur qui a pris le dessus sur... » Il agite les mains, le visage tordu en une grimace : parler couramment anglais, soit. Un anglais de communication standard, poussé peut-être, mais certainement pas lorsque l’on s’aventure dans ce champ particulier.
(Ou peut-être que leur langue n’a pas d’équivalent pour ce qu’il veut dire.)
« Vous vous êtes laissé dépasser au lieu de suivre les consignes. Une réaction humaine. » Et au fond, c’est l’humain qu’il cherche à supprimer. Triste constat. Trop d’humanité vous empêche quelquefois d’avancer.
De la grimace il passe au pauvre sourire, de celui qui allume son regard à peine un instant. Le Libanais a déjà entendu cette question. Un peu différente, certes, lorsqu’elle est sortie de la bouche de Tina il y a un mois, mais l’idée est la même. Le désespoir est là, aussi. La peur face à l’inconnu.

Le directeur prend une inspiration. L’air recyclé de la station est, le constate-t-il, toujours tiède – que donnerait-il pour une lourde brise sèche qui vous irrite les poumons jusqu’à en tousser, vous donne le tournis et vous gratte la gorge ! « En se rappelant qu’on est en vie. Que chaque jour on est un peu plus proches de mettre la main sur ces saloperies, de trouver un endroit habitable. On garde espoir en… Juste en avançant. En ayant confiance en ceux qui nous entourent et en la station, parce que seul on est bon qu’à se monter contre les autres et à tout foutre en l’air. »
L’homme hoche la tête. La conversation n’est pas enregistrée, il n’y a pas de micro dans cette cellule – pas encore. En revanche, bien en vue, une caméra filme tout leur échange. Chacun de leurs mouvements. « On n’est rien sans les autres. C’est toujours seul qu’on bascule. »
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Message(#) Sujet: Re: La plus grande menace vient de nous La plus grande menace vient de nous EmptyLun 18 Nov - 21:57

Un pâle sourire étire les lèvres de l'irlandais quand le directeur de la sécurité, cherche à... quoi, le réconforter ? e rassurer L? Il n'est pas sûr que de lui dire qu'il est un imbécile qui ne réfléchit pas est un réel compliment, mais c'est toujours mieux que d'être un assassin sanguinaire. Hassan semble prendre à cœur le fait de lui expliquer, qu'il comprenne, et une langue qui n'est pas sa langue natale est forcément un obstacle. Mais il hoche la tête l'irlandais, pour montrer qu'il comprend. Il aurait dû obéir, privilégier les ordres, et supprimer ses pensées porteuses de distractions. Etre efficace, fonctionnel. Etre un soldat obéissant.

Il sait être un soldat obéissant l'irlandais. Réellement, il sait s'effacer et se plier aux ordres. Hassan l'ignore peut-être pourtant, mais la formation des pilotes diffère de celle des soldats. Ils ont, pour la plupart, un appareil coûtant des milliers d'euros dans les mains, capable d'anéantir beaucoup de choses. On leur apprend à être des soldats, mais à réfléchir, aussi. A penser, à innover, à être capable de réagir. Et aussi fort que Cieran désire parfois être un parfait petit soldat, il ne peut pas s'empêcher de penser. D'analyser, de critiquer, même si c'est seulement dans le secret de son esprit. Il ne peut pas, et ne veut pas, être un robot. Un non-humain. Ce n'est pas lui et ce ne sera jamais lui, peu importe qu'il s'y essaye de toute ses forces. Etre un humain a causé des blessures à Tina, aujourd'hui, mais Cieran a appris de cette erreur. Il en tirera parti, parce qu'il est humain. Réfléchi. Il l'espère de tout son cœur.

"Juste en avançant."
Répète-t-il à mi-voix, cessant de jouer distraitement avec l'attache de son comlink pour regarder Hassan. La leçon de l'homme se fraye un chemin dans son esprit, et Cieran se mord la lèvre, pensif. "Ce n'est pas une conversation facile à avoir, il faut bien le dire." Souffle-t-il, la culpabilité lui serrant encore davantage la gorge. Il n'en a parlé à personne, de ces ombres dans les recoins et des bruits furtifs qui le réveillaient la nuit. Il pensait que revenir sur les lieux lui apporterait de la sérénité, mais c'est bien le contraire qui s'est produit, et il ne sait pas comment il a pû faire pour déraper autant, l'irlandais. Même avec le recul, il ne comprend pas. Il aurait dû, tout en lui lui hurle qu'il aurait dû parler de ses peurs, de ses faiblesses, mais la crainte qu'on ne lui refuse le droit de voler, dans cet état, à été la plus forte. A cause de ses propres peurs, il a failli tuer Tina, et il a gâché beaucoup de choses. "Comment avouer que l'on est terrifié par des ombres, alors que l'on refuse de se l'avouer à soi-même ?" Demande-t-il, sans attendre réellement une réponse. Il l'a dit, il ne cherche pas l'absolution, pas plus qu'il ne se cherche d'excuses. Il est totalement coupable de ce qui s'est passé.

Cieran réprime un nouveau frisson, bien qu'il sache pertinemment que l'endroit est suffisamment chauffé pour les besoins d'un humain. L'idée de passer des heures ici, seul, n'est sans doute pas étrangère à ses tremblements. Il ne discutera pas de sa punition, parce qu'il sait ne pas en avoir le droit, mais cela ne veut pas dire pour autant qu'il l'accepte de gaieté de cœur. Elle le terrifie, cette idée de rester seul avec lui-même, après ce qu'il s'est passé. Il culpabilise d'être terrifié, d'ailleurs, ne pouvant s'empêcher de songer à leur barmaid, seule sur son lit à l'infirmerie. Par sa faute.
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Message(#) Sujet: Re: La plus grande menace vient de nous La plus grande menace vient de nous EmptySam 30 Nov - 20:49

Juste en avançant. Oh, comme ça paraît con, dit comme ça ! Comme Hassan voudrait que, juste en avançant, on soit capable de se débarrasser des ombres qui toujours planent au coin de ses yeux et au fond de son esprit ! Que, juste en avançant, il soit possible de ne plus entendre les corps tomber, de ne plus voir ses frères mutilés, fous à lier pour ceux qui reviennent du Mont-Liban ou de bien plus loin. Que juste en avançant lui-même n’ait plus peur des formes arachnéennes qui montent et se penchent sur lui, entrent dans sa bouche et l’étouffent pour aspirer sa vie, son âme, son tout. Que juste en avançant il puisse dormir tranquille et tranquille affronter le lendemain. Les messages, les conneries, la solitude de son département qui petit à petit est de plus inutile tel que le suggère l’attaque simultanée des deux. Un département vide.
Sécurité illusoire.

Et il continue à avancer en portant le poids des peurs de tous et le visage du connard, en se faisant passer pour celui qu’il n’est pas parce qu’il faut bien que quelqu’un se détruise à tenter vainement de réguler la menace au coeur du vaisseau, que si la seconde n’est toujours pas réveillée et Hécate – saloperie électronique – pas consciente du danger comme un humain pourrait l’être quelqu’un dont c’est le rôle doit l’endosser.

Quelqu’un doit veiller de sa froideur sur les êtres qui se détruisent pour que, petit à petit, ils soient de moins en moins au coeur du vaisseau. Cieran n’est que le premier. D’autres suivront tant que la menace dont il parle – l’écho de ses mots dans la petite pièce amène un durcissement du regard du directeur, comme s’il ne voulait pas voir – ne sera pas éradiquée entièrement. Laissez la gestion de la faim grandissante aux autres, aux roboticiens et aux gestionnaires du parc naturel et des ressources, aux gars en charge de l’arboretum : Hassan, lui, s’occupe de tenter de garder les gens en vie. Et c’est pas flamboyant.

Un instant, la pensée que la russe Yelena aurait du garder son poste lui traverse l’esprit : il n’est pas si légitime que ça. Il ne sait même pas si d’autres le murmurent déjà. (Peut-être que cette peur ne vient que de lui. )

« C’est ou on se l’avoue, ou l’on finit bouffé par elles.*  Si vous ne dites rien, reprend le Libanais dans une langue plus compréhensible pour le pilote prostré, détruit, bien trop amoché encore, ces pensées finiront par vous tuer. C’est pas être faible que d’avouer avoir peur ou pas savoir quoi faire. Faut que vous vous rentriez ça dans la caboche. C’est pas être faible d’être humain. On a tous peur, vous faites pas d’illusions. Peut-être que vous ne voulez pas le montrer parce que vous pensez qu’il faut que vous soyiez irréprochable, mais... » Sa main s’agite. « Comme j’ai dit, ça vous bouffera. Et si ça vous infecte… Affecte, se reprend-t-il, mis à part finir par des crises de dinguerie et de psychose, vous serez plus d’une grande aide à personne. Et surtout pas à vous-même. »
L’homme se rapproche de la porte sans un autre réel mot. Ce n’est pas la fin : c’est le début de bon nombre de choses. Les hostilités entre eux ont changé de genre, d’une guerre d’enfants dans une cour elle devient un affrontement pour la stabilité du vaisseau. « J’pense que vous saurez vous reprendre, O’Reilly. »
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Message(#) Sujet: Re: La plus grande menace vient de nous La plus grande menace vient de nous EmptyDim 8 Déc - 21:51

Hassan lui répond dans sa propre langue, avant de vite se rattraper, précisant sa pensée. Peut-être. Sûrement, même, que le directeur a raison : il finira par devenir fou, s'il garde tout en lui. Il le sait depuis longtemps, pourtant, mais la leçon ne semble jamais apprise. Il n'est pas aussi sûr, pourtant, que se montrer faible est une solution mais il se garde bien de l'avouer. Ses pensées sont trop embrouillées, encore, emmêlées entre la culpabilité et le choc qui s'atténue doucement pour qu'il s'y attarde correctement. Comment penser à avouer ses faiblesses, alors que quelques instants de peur sont parvenus à mettre la vie de quelqu'un en danger ? Les quelques secondes qui précèdent l'accident refusent de quitter son esprit, la brève terreur qu'il a cru lire dans les yeux de Tina, son visage ensanglanté, ses mots qui se voulaient légers mais qui l'ont, lui, terrifié encore plus. Si être faible, c'est parvenir à ce résultat... il ne sait pas trop, Cieran, si c'est réellement une solution.

Le léger bruit des pas d'Hassan sur le sol lui font relever les yeux, et il étouffe tant bien que mal la brusque terreur qui éclate dans son esprit à cette vision. C'est stupide, tente-t-il de se raisonner, il n'est plus un enfant qui a besoin d'être veillé à chaque heure. C'est pathétique, mais il ne peut s'en défendre, il ne veut pas rester seul. Qu'importe que ce soit Hassan, pour le moment juge et bourreau, il ne veut pas rester ici, isolé dans cette terreur qui lui glace le sang. Les paroles d'encouragement de l'homme résonne dans le vide, et c'est un regard qu'il sait désespéré que Cieran pose sur l'homme qui s’apprête à le laisser seul avec ses pensées. Il est un danger, une menace. Il doit être isolé. C'est la dure réalité, n'est-ce pas ? Froide, clinique, mais il est nécessaire qu'il se la rentre dans la tête. Pour le moment, aux yeux de tout le monde, il n'est plus fiable. Et en toute honnêteté, c'est bien difficile à admettre. Il tremble encore, le pilote, et ne fait pas réellement confiance à sa voix pour ne pas flancher. Il se contente de hocher la tête, reportant ses yeux clairs sur le sol, sous ses pieds. Il voudrait en être persuadé, lui aussi.

Il le sait, le plus dur reste à venir. Il ne craint pas l'évaluation psy à venir, ni même l'isolement forcé auquel Hassan l'a condamné. Enfin, ce n'est pas ce dont il a le plus peur. Non. Ce qu'il craint désormais d'affronter, ce sont les regards. La déception, le jugement, la crainte, autant d'émotions qu'il sait qu'il devra lire dans les yeux de ceux qui, au cours des semaines précédentes, en sont venus à compter énormément pour lui. Le dégoût, peut-être. La perte de confiance. Ce qu'il croit lire dans les mots du directeur de la sécurité, il le verra dans le regard des autres. Peut-être... peut-être est-ce un mal pour un bien, de rester ici. Il n'est pas sûr d'être assez stable, mentalement, pour affronter le jugement des autres. "J'ai une faveur à vous demander." Finit-il par lancer à Hassan, après une inspiration tremblante. "Ne soyez pas trop dur avec Tin... Léontina. Peu importe ce qu'elle vous dira, elle n'est en rien responsable de ce qui est arrivé." Il n'est pas en droit de demander quoi que ce soit, mais s'il a le droit à un dernier souhait, il doit être pour leur barmaid. Il le sait, elle est bien plus déstabilisée qu'elle n'ose le montrer, perdue sur le Voyager sans aucun de ses anciens amis à se raccrocher. Ils n'en parlent pas vraiment mais il a des yeux, Cieran, pour voir à quel point elle se sent étrangère ici. Il n'est probablement pas le seul.

Ses yeux se reposent sur le sol, plutôt que sur Hassan. Hassan qui va partir. Il n'est pas vraiment persuadé, Cieran, que ce soit une bonne idée de regarder la porte qui se referme, avec un air qui sera bien trop définitif à son goût. Il ne va pas se mentir, il n'est pas pressé d'être laissé tout seul avec ses propres pensées.
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Message(#) Sujet: Re: La plus grande menace vient de nous La plus grande menace vient de nous EmptySam 14 Déc - 22:49

La distance entre eux ne sera jamais plus aussi courte : sans parler de confiance, sans parler de confidences ou d’amitié – n’exagérons rien – il y a entre les deux militaires un non-dit qui les lie plus sûrement que leur passif houleux ne sait les séparer. Hassan a su pendant quelques instants infimes voir l’infirmité de l’esprit de l’Irlandais, cette maladie insidieuse qui les guette tous et qui pourrait tous les réduire au même état que lui si rien n’est fait. Il a su entendre dans sa voix et voir dans sa tenue, ses gestes, les échos d’un mal qui se terre en lui aussi et qui n’attend que le bon moment pour ressurgir : un couloir trop étroit, un néon qui claque, un opérateur qui s’emballe.
Pour tous, cependant, avant de l’aider à s’en sortir et lui permettre de s’élever, de mettre autant de distance entre les sombres pensées et lui, il doit le punir. Il l’a mis face à ses actes. Viendra bientôt le temps des sanctions et de la pénitence. Le temps de la guérison malgré la privation – car c’est ainsi qu’on apprend et que l’on se dompte. Qu’on arrive à avancer : on se prend un mur dans la gueule, on souffre, on croit ne plus pouvoir mettre un pied devant l’autre. C’est comme ça que nos peurs s’infiltrent en nous et qu’on les expire partiellement.
Hassan ne sait pas si c’est le mieux à faire – à ses yeux, c’est cependant la seule manière qu’il connaisse pour limiter la casse le plus qu’il le puisse.

« Vous êtes pas en état de me demander… » Commence l’homme à moitié tourné vers la sortie. La distance entre eux n’a jamais été aussi courte mais déjà l’instante se brise et bientôt va remettre entre eux cette froideur hiérarchique qui a toujours été.
Déjà l’instant se brise, mais ses filaments s’accrochent entre eux. Hassan finit par écouter la supplique du pilote. Un soupir fatigué passe ses lèvres alors qu’il se retourne : c’est l’homme épuisé qui lui fait face plus que le directeur pendant quelques secondes. « Que ça soit elle ou vous, vous semblez totalement oublier que j’ai des yeux sur toute la station. Mademoiselle Tavares n’est pas innocente dans cette affaire, malgré ce que vous me demandez. Si son arme était… Définitivement autre, il n’en reste pas moins qu’elle aussi aura des comptes à rendre. Je ne suis pas dur. » Le regard du chef de la sécurité ne trahit rien de ses pensées, à nouveau : vide. Inexpressif. L’homme qui fait ce qu’il doit parce qu’il le doit, qui sait fermer la porte à ce qu’il ressent – ou tout du moins le cacher. « Je suis là pour assurer notre sécurité. La votre comme la sienne. Son état repousse de quelques jours sa propre évaluation… Mais elle y aura le droit, également, et tout comme vous sera soumise à une surveillance accrue une fois retournée à la communauté. »

Il reste vague, sur le traitement de la barmaid. Sur sa visite, à peine une heure plus tôt, à l’infirmerie également. Ces informations n’ont pas à lui être transmises. « Ce n’est pas une faveur que je peux vous accorder. Je peux juste vous assurer que nous ferons ce qui est en notre possible pour qu’elle et vous soyez pris en charge et réintégrés, si possible. Mais je peux pas promettre de ne pas la juger. Elle a sa part de faute, elle aussi. »
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Message(#) Sujet: Re: La plus grande menace vient de nous La plus grande menace vient de nous EmptyDim 22 Déc - 13:13

Il sait qu'il n'a rien à demander, non seulement pour lui, mais également pour quelqu'un d'autre. C'est trop tôt et pourtant, il sait qu'il doit demander. C'est égoïste, et Cieran ne cherche pas à se mentir à lui-même : il le fait autant pour lui que pour la jeune femme. Il croit, sincèrement, qu'elle n'y est pour rien là-dedans, et qu'il porte la faute presque exclusivement. Qu'elle en pâtisse serait non seulement une erreur, mais un poids supplémentaire pour sa propre conscience. Hassan proteste, mais bientôt, c'est un homme plus fatigué qu'agacé qui se tourne vers lui, avant de lui expliquer avec un tact que l'irlandais ne soupçonnait pas que leur barmaid est autant fautive que lui. A nouveau, le directeur lui explique ce pour quoi il est là, lui assurant ne pas être plus dur que nécessaire. Peut-être est-ce vrai. Sûrement, même. Mais sincèrement, face à la sentence qui plane et la peur de ce qui se dessine comme son avenir proche, le pilote ne sait pas trop s'il doit l'approuver ou pas. Il préfère se taire.

Sa requête ne sera pas honorée : en toute honnêteté, Cieran le savait, mais il se devait d'essayer, égoïstement. Pour l'heure, cela ne soulage pas sa culpabilité, pas réellement. "Si possible." Répète le pilote à mi-voix. Maintenant que le choc s'atténue, c'est bien la panique qui bataille avec sa culpabilité. L'idée même de n'être plus rien, de se voir retiré tout ce pour quoi il est là, sur le Voyager, est une chape de plomb qui menace de le suffoquer. Mais personne ne peut rien y faire, pas même Hassan, pas même lui. Personne. C'est trop tard, bien trop tard.

"Okay." Soupire l'irlandais et, parce que les valeurs qu'on lui a inculquées demeurent les plus fortes, il ajoute tout de même. "Merci. De m'avoir écouté." D'avoir écouté ses peurs, ses angoisses, ou juste sa requête alors que rien ne le justifiait ? Il ne précise pas, Cieran, et il ne le juge pas réellement utile. Qu'Hassan croit ce qu'il veut, cela n'a pas d'importance de toute façon. Rien n'en a, désormais : quand l'homme sortira d'ici, ce qui ne saurait tarder, l'irlandais se retrouvera seul avec sa culpabilité et ses peurs. Sa politesse n'entre pas en ligne de compte. "Vous n'y étiez pas obligé." Est-ce seulement vrai ? C'est une offre de paix, de la part du pilote, pour ces tensions qui désormais lui semblent bien enfantines. Il a été élevé dans la religion catholique l'irlandais, avec la conviction fermement ancré qu'avoir des manières irréprochables est obligatoire, et qu'apprendre à pardonner est essentiel. Ils se fichaient bien de lui, ses camarades, sur ce point précis. Alors ce pas en avant, même s'il est accusé, même si Hassan est celui qui fait office de bourreau pour le moment, est plus un réflexe qu'une volonté propre. Dernières paroles d'un condamné qui pardonne à celui qui le mène à l’échafaud ?
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Message(#) Sujet: Re: La plus grande menace vient de nous La plus grande menace vient de nous EmptyVen 27 Déc - 22:08

Il ne peut pas savoir le poids que les condamnations de Leontina ou la sienne vont amener sur ses épaules, savoir que déjà il s’en veut d’ainsi diviser, sans doute, l’équipage encore plus quand ils auraient tant besoin de se regrouper. D’une certaine manière c’est ce manque d’esprit d’équipe qui aura poussé, c’est ci, c’est ça. C’est l’homme quoi qu’il arrive, c’est ce foutu esprit qui à un moment ne sait plus encaisser et finit par lâcher. Hassan regrette de punir la faiblesse que lui-même sait grandir et arrive encore à museler en lui – il regrette de ne pas pouvoir aider. (Mais la fureur et la peur d’un incident plus grave, d’une tuerie de masse, ça plane dans l’esprit et ça ne pardonne pas, ça ne se laisse pas oublier. Il aurait pu arriver pire, bien pire, si le pilote ne s’était pas réveillé. )

Le merci le cueille en plein ventre et pourrait lui couper le souffle, l’achever plus sûrement que les piques et les remarques mauvaises, les regards ou même les coups. Hassan tressaille à peine, réagit vaguement : faire réagir le géant imposant à la voix rocailleuse qu’il est est déjà un exploit en soi. Il bouge à peine mais c’est suffisant. La fissure est ouverte et le Libanais n’ose pas le regarder à nouveau. Qu’il pense que c’est de la honte, qu’il pense que c’est du dégoût ou de la pudeur, peu importe. Hassan ne veut juste pas qu’il puisse voir en lui les mêmes failles, si profondes qu’elles bouffent le peu d’énergie qu’il arrive à se consacrer. « Y a rien à remercier. » Le ton est plus bourru qu’à l’ordinaire, presque gêné pour le coup. Il ne peut pas. Il ne peut pas se lancer à nouveau dans une explication, s’ouvrir encore un peu et le laisser entrevoir ce que lui-même ne contrôle pas réellement. « C’est pas parce que t’as merdé que tu mérites pas qu’on t’écoute et qu’on te comprenne. »

Le libanais, comme pour s’excuser de la sympathie qu’il aurait pu un instant par mégarde laisser sentir se tourne à nouveau vers la porte – qui s’ouvre face à lui, cette fois. La distance revient. Infranchissable, cette fois.
Revenus au point de départ.
« Essayez de vous reposer. De faire le vide. De profiter, même lui n’y croit pas, à la manière dont le mot est prononcé, du silence qui va pas durer, pour faire le point. Votre période d’isolement durera aussi longtemps que  nécessaire – mais si tout se passe bien, vous serez réintégré rapidement aux autres. Sous bonne garde. Mais réintégré. » Et tout va bien se passer, pas vrai ? Hassan veut y croire.
Il veut croire que ça ne sera qu’un cas isolé. Qu’il saura, lui aussi, combler les fissures que la peur creuse en lui insidieusement.
Qu’ils sauront, un jour, éradiquer cette peur vorace qui les dévore – ou, à défaut, se débarrasser de ce qui la cause pour enfin la museler.
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Message(#) Sujet: Re: La plus grande menace vient de nous La plus grande menace vient de nous EmptyLun 30 Déc - 22:39

Il ne voit pas Hassan éviter son regard, il ne voit pas le tressaillement de l'homme, bien trop penché sur sa propre misère et la peur de son avenir pour s'occuper d'être réellement attentif à autre chose. Et pourtant, quand le directeur répond, l'irlandais ne peut s'empêcher de le regarder avec surprise. Il n'attendait pas de réponse, pas vraiment. Juste un haussement d'épaule, avant que la porte ne se referme pour le laisser seul au milieu de ses propres peurs. Il n'espérait pas de sympathie, d'excuses ou de justification. Muet, le pilote ne sait que répondre. Oh, les mots se bousculent dans sa tête, fruits d'une morale ancienne mais qu'il connaît parfaitement, mais il ne sait pas s'il doit les laisser s'échapper. Il reconnaît la sagesse des paroles, l'humanité même de l'homme en ces quelques mots qui lui sont adressés, et n'ose pas lui répondre. A quoi bon s'apitoyer sur son sort, de toute façon ?

Aussi vite qu'elle est apparue, leur connivence disparaît alors même que la porte s'ouvre, sur un monde dont le pilote est désormais privé pour quelques heures. Le discours d'Hassan est maladroit, et même l'homme doit bien s'en rendre compte. C'est au-dessus des forces de l'irlandais de lui répondre, et il se contente d'un bref hochement de tête. Rien de militaire, rien d'officiel, parce qu'il ne peut pas. Se reposer. Faire le vide. Il est enfermé ici comme un criminel dangereux, peut-on seulement lui suggérer d'oublier quelques secondes le visage ensanglanté de Tina ? Sa peur panique lorsqu'il a accompagné la jeune femme à l'infirmerie ? Cette impression de ne pas savoir où il en est, d'avoir la tête sous l'eau sans grand espoir de remonter à la surface ? Il sent que l'homme lui offre une réassurance, un encouragement peut-être, mais Cieran est au-delà de l'espoir, pour le moment. Et quand la porte se referme, il rassemble tout ce qu'il a de volonté pour ne pas paniquer à nouveau. Inspire. Expire. Doucement. Ses poings fermés se posent sur ses yeux et il appuie, fort, pour ne pas laisser la panique déborder, les larmes s'échapper peut-être bien aussi.

Il réalise. Il était sous le choc tout à l'heure, mais il réalise, petit à petit, et le souffle lui manque. Il ne peut que se concentrer sur sa respiration le pilote, la douleur qu'il s'inflige lui-même, comme un ancrage dans cette réalité qu'il n'est pas certain de vouloir appréhender. C'est presque naturellement que ses peurs se tournent vers Dieu et si la prière ne quitte pas ses lèvres, c'est tout son cœur, tout son être qu'il tourne vers le Tout-Puissant. C'est un réflexe, acquis depuis tout jeune, et il prie, Cieran. Pour l'âme des disparus, pour chacun de ceux qui peuple aujourd'hui le Voyageur. Pour Tina. Pour lui. Dans cet acte si habituel, l'irlandais puise le courage de ne pas craquer, de ne pas se précipiter vers la porte. Il n'y a rien, ici, que lui et ses angoisses. Ses doutes. Parler à Hassan ne l'a pas soulagé, mais c'était nécessaire, il le sait. Il devra sans doute parler, encore, à bien d'autres gens mais pour l'instant, c'est la solitude qui l'enserre de ses griffes. Mais il ne paniquera pas. Pas ici. Pas maintenant.
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