[INTRIGUE] Phase 1.1 ☾ Le plus long des sommeils nous a menés en enfer...

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Tu étais déjà au courant de la nouvelle. Tu as fait partie des personnes qui ont décidé de lancer l’expédition de la veille, tu as même aidé à son organisation. Dans la mesure, où tu étais déjà partie en expédition le 22 juin avec notamment Naël, tu avais laissé la place à d’autres. De plus, vous aviez volontairement changé les créneaux horaires des missions pour ne pas aller dans les zones scellées toujours à la même heure et donc cela ne correspondait plus à ton cycle sur Voyager.

Tu regardes Hassan, c’est lui qui est venu t’annoncer en personne, discrètement, la mauvaise nouvelle. Maintenant, on avait besoin de toi pour aller les secourir. Si tu avais su… Le poids de la culpabilité est bien plus lourd que tu ne l’imaginais, tu te sens coupable de ne pas les avoir accompagnés, d’avoir potentiellement mal organisé l’expédition et de les avoir menés à leur perte. Vous n’avez plus aucun visuel de l’équipe sur les caméras encore en marches qui vous montre la passerelle, le pont, l’anneau de survie…  Ils n’apparaissent sur aucune image… Il y a tellement peu de caméras encore fonctionnelles que vous avez décrété que cela relevé presque de l’impossible de retrouver l’équipe d’exploration de cette manière.

Impulsive, si cela ne tenait qu’à toi tu serais allée les chercher tout de suite, mais, tu le sais agir sans réfléchir n’est jamais bon, alors tu avais préféré passer tes nerfs sur un punching-ball en salle de sport.
C’est là que tu croisas, comme à votre habitude, Alejandra qui détecta tout de suite que tes poings cognés plus forts, que tu avais les sourcils froncés et que tu étais un poil agacée. Ton visage était expressif, il y avait clairement un problème. Tu lui expliquas la situation, tu ne savais mentir et dans tous les cas tu avais besoin d’en parler pour te soulager, il fallait que cela sorte… Tu étais trop énervée pour pouvoir commencer ton cycle de repos et pourtant Alejandra su te raisonner pour que tu ailles te reposer. Il le fallait surtout si le lendemain, tu partais en mission !

Tu écoutes attentivement les paroles de la gouverneure, soigneusement choisies, elle ne veut pas effrayer toute l’assemblée. L’heure est grave et cela devient urgent de détecter à quoi nous avons à faire. Hassan est le premier à se porter volontaire, tu le suis sans l’ombre d’une hésitation. C’est également ton devoir de veiller à ce que les équipes d’exploration reviennent en un seul morceau et au complet. Tu t’avances, passant à côté d’Alejandra et lui murmurant un « Merci » ; merci pour ses conseils avisés de la veille et merci d’avoir compris la situation.

«  En tant que spécialiste des explorations, je suis également volontaire ! Évidemment. » dis-tu à voix haute, d’un ton ferme. Regardant les autres présents dans la salle pour voir qui auraient potentiellement le profil pour vous rejoindre.

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Je savais déjà que la situation était grave. Il aurait fallu être aveugle ou particulièrement naïf pour ne pas se rendre compte de la précarité dans laquelle nous étions. Et pourtant, je n’avais pas cru que c’était à ce point-là. Si tout le monde s’agitait à propos de la réunion d’urgence à venir, autant dire que moi, j’étais un brin plus circonspect, ne sachant pas vraiment sur quel pied danser, ne sachant pas si je pourrais vraiment me rendre utile ou si je ne serais qu’un poids dans cette expédition. Pour autant, difficile de rester les bras croisés en espérant que tout s’arrange par magie. Ca n’a jamais été mon genre et, au vu de la façon dont évoluent les choses, ça ne risque pas d’arriver.

Mais c’est la visite de Meghan au petit matin, juste avant la réunion, qui m’a décidé pour de bon. Ses arguments ont fait mouche et elle n’a pas vraiment eu à insister pour que je me retrouve là, appuyé contre le mur, à observer tous les gens présents à mesure qu’ils entrent dans la pièce. Faut dire que je suis arrivé un peu en avance, toujours à mon habitude d’observer et d’essayer de comprendre au mieux ce qui se passe autour de moi. Les propos de la gouverneure ne donnent pas forcément le meilleur des éclairages mais j’ai comme l’impression qu’on devra s’en contenter et y aller avec le peu d’éléments en notre possession. De toute façon, on ne va pas ignorer le problème plus longtemps.

J’écoute avec attention les questions de chacun, guettant les réponses qui ne seront peut-être pas forcément celle qu’on aurait aimé entendre, avant de souffler, d’une voix calme. « Je suis volontaire également. Nous avons besoin de tous ceux qui se sentent à même d’affronter ce qui se passe de l’autre côté, quoi qu’il ait pu arriver. Et que quelqu’un puisse également retranscrire au mieux ce qu’on voit et ce qu’on entend. Pour que ceux restés en arrière sachent ce qui se passe exactement. Mais pour qu'on puisse aussi analyser tout ça après coup. En tirer les leçons nécessaires. On m’a proposé ce rôle que j’accepte évidemment. Ce que nous allons trouver là-bas risque de changer notre vie actuelle et notre vision des choses. Et cela nous obligera peut-être à prendre des mesures que nous n’aurions pas imaginées. Il va falloir se préparer à toutes les éventualités, même les pires. » Surtout les pires.

Que ce soit la mort de l’équipe concernée, la rencontre avec ceux qui les auraient attaqués et j’en passe. Tellement de possibilités qui se bousculent dans mon esprit que, pour un peu, j’en aurais presque le tournis. Mais je suis entouré de gens compétents qui savent parfaitement ce qu’ils font. De vrais spécialistes capables de réagir au mieux à toutes les situations. Ou quelque chose dans le genre en tout cas. Même si là, les situations n’étaient pas vraiment prévues.

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Trouver un rythme et s’habituer à la vie sur l’arche n’étaient pas vraiment évidents. En même temps, il faut dire que l’entraînement n’avait pas vraiment prévu autant de dysfonctionnements et de complications au quotidien. Personne ne s’était attendu aux sautes de courant, ni aux déclenchements impromptus de l’alarme à n’importe quelle heure, à la vétusté toute bête de l’équipement… Pas plus que quiconque n’avait été préparé à la disparition de la Terre et du Commandant, ou encore de la collision avec une vie extraterrestre. C’était beaucoup trop à appréhender, beaucoup trop à gérer et à assimiler. Cela se ressent dans l’attitude et le comportement de chacun, que ce soit ceux qui errent comme des âmes en peine, qui semblent être perdus à longueur de temps, ou encore ceux qui se plongent à corps perdu dans le travail. Comme moi. Mais nous avons chacun cette même ombre dans le regard, cette douleur mêlée à de la peur, avec un zeste d’espoir… et de rage aussi. De vivre et d’aller de l’avant. Quelque chose du genre.

Je me pince l’arrête du nez en soupirant alors que j’éteins l’ordinateur et quitte la pièce, rejoignant rapidement la salle indiquée. Réunion d’urgence. C’est déjà long comme délai, deux mois, avant de convoquer tout le monde et de… de quoi d’ailleurs ? Discuter, informer, tenter enfin quelque chose ? Mais je sais bien qu’il y a pléthore de difficultés plus urgentes à gérer et de problèmes à régler, et que rien n’est simple, surtout pas pour eux je pense.
Je m’assois sur une des chaises libres du premier rang, saluant rapidement ceux déjà là sans trop y prêter attention, mon attention concentrée sur la gouverneure et son discours soigneusement préparé. Rien de bien surprenant dans tout ce laïus, jusqu’à ce qu’elle arrive à la fin, jusqu’à ce qu’elle lâche l’air de rien qu’une équipe de reconnaissance est portée disparue et qu’elle perde un peu cette assurance qu’elle s’efforçait d’avoir. Disparue. Morte ? Perdue ? Coincée ? Elle a à peine fini de parler que déjà certains se portent volontaires. Rien de véritablement étonnant dans ces propositions. Retrouver les autres, savoir au moins ce qui est arrivé, comment et pourquoi, connaître l’état des zones dites inaccessibles, pouvoir accéder au système de navigation… Qu’importe la raison en vérité.

« Ils ont tous disparus en même temps ? S’ils avaient des radios, toutes les communications ont été coupées simultanément ? De qui était composée l’équipe ? »

Loin de moi l’idée de supposer que les militaires ou autres agents de la sécurité n’étaient que des muscles sans cervelles, toutefois vu l’état des installations par ici, je n’osais imaginer ce que cela pouvait donner de l’autre côté… S’ils s’étaient retrouvés dans une pièce scellée ou s’ils avaient eu à faire à un problème informatique, d’ingénierie ou que sais-je encore, sans expert, que pouvaient-ils bien faire ? Je laisse mon regard errer autour de moi, fixant un instant chacun de ceux qui se sont déjà proposés.

« Je ne suis pas certaine que mes compétences soient utiles là-bas, mais je ne pourrais pas non plus rester ici à ne rien faire. Vous n’aurez pas besoin de me tenir la main, je suis capable de me débrouiller, et je pourrais aider s’il y des soucis d’ordres techniques. »

Normalement. Même si, comme dit, on ne sait guère ce qu’on va trouver là-bas. Qu’ils soient morts ou vivants, il faut savoir ce qu’il se passe… Et peut-être sont-ils encore vivants qui sait.

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Courriel pour Rhiannon:

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Un mois dans cette nouvelle vie seulement et c'était déjà le bordel. Sauf qu'il n'y avait aucune échappatoire... Notre univers était réduit à ce vaisseau et rien d'autre. Un vaisseau où se tapissaient des dangers dont nous n'avions même pas idée. Qu'une équipe entière d'exploration ai disparu ne me disait rien qui vaille... J'aurai très bien pu en faire partie. Mais j'avais été chanceux, quelque part, envoyé ailleurs avec Meghan. Et maintenant, je pouvais me lancer en reconnaissance à mon tour. Sans surprise, elle se porta volontaire. Il n'y aurait pas beaucoup de militaires dans cette expédition. Et encore moins spécialisés dans ce type de mission. Et si j'étais doué en terrain hostile et à l'air libre, je n'avais pas encore fait mes preuves dans l'espace confiné d'une boite de conserve géante. C'était le moment ou jamais non ? Autour de moi, les questions fusaient, les bras se levaient pour rejoindre la mission. C'était courageux de la part des civils, qui n'avaient pas forcément l'expérience ou les bagages pour le faire... Qui pouvaient potentiellement être tués. On ne savait pas ce qu'il était advenu de nos camarades de la veille. Volatilisés, tout simplement.

Et puis, je me rapprochai de Mar. Premier contact humain depuis 900 ans à mon réveil. Cela créait des liens. Et elle était plutôt sympa comme fille. Pas du genre à se laisser faire. Mais aucune des femmes présentes ici n'était ainsi. C'était sans doute ce qui était le plus bizarre pour moi, qui avais grandi dans une autre culture, pétri d'une éducation totalement différente de l'occidentale. Ici, les femmes ne se cantonnaient pas à s'occuper de la maison et faire des enfants. C'étaient des femmes d'action. Et ça me faisait encore grincer des dents. J'adressai un sourire encourageant à la jeune femme, avant de lâcher : "Je serai de l'expédition évidemment." Ma voix s'imposa parmi les autres qui tenaient à peu près le même discours. "Je suppose qu'au delà de gérer la sécurité des membres de la mission, il nous faudra bien quelques scientifiques pour comprendre ce qu'il se passe, que ce soit un problème informatique ou... biologique." Qui savait ce qu'il y avait à bord de ce vaisseau ? Peut-être un micro organisme extra-terrestre, des spores, une maladie quelconque qui se serait développée pendant notre sommeil suite à un réveil précoce... On ne savait pas. Alors, toutes les bonnes volontés étaient à prendre, même si il valait mieux que certains n'aient pas qu'un cerveau, mais aussi des réflexes.

Je cherchai le regard de ma supérieure, Meghan, avant de la saluer et de me rapprocher d'elle, murmurant : "On va avoir beaucoup de civils à gérer durant cette expédition." J'étais militaire, je ne pouvais pas concevoir de laisser des frères d'armes en danger et je devinais que ce n'était pas facile pour Meghan non plus. Puis, après un instant de silence et l'avoir observée, je repris : "On va découvrir ce qui leur est arrivé. Ce sont les risques et chacun de nous les connaît. Et si nous savions à peu près à quoi nous avions à faire sur terre, là, c'est le plongeon dans l'inconnu." Et c'était à la fois effrayant et... excitant. on se serait cru dans un film de science fiction.

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Le matin, tu t’étais levée à l’aurore. Tu avais fait ton petit footing autour de l’arboretum et des quelques endroits où tu aimes bien aller. Puis, tu étais allée toquer discrètement dans le dortoir A-22. Tu souhaitais parler à Peter et tu le pris à part. La gouverneure t’avait demandé d’aller lui proposer le rôle de « petite voix de l’exploration » comme tu dis.

Tout le monde ne pouvait partir en mission, vous vous doutiez de l’engouement des passagers à aller dans la « zone interdite », malheureusement déjà une dizaine de personnes comme prévue c’était beaucoup alors plus c’était ingérable et inenvisageable. La gouverneure ne pouvait envoyer tous les passagers, c’était du suicide et surtout très imprudent. Alors, vous aviez décidé que les passagers seraient scindés en deux. D’un côté, le groupe de volontaires, car vous n’aviez pas assez d’éclaireurs ni de militaires pour assurer la mission de A à Z. Et de l’autre, les autres passagers qui resteraient dans le réfectoire avec la gouverneure. Peter serait le lien entre les deux groupes.

Tu ne le connaissais pas avant ce jour-là, tu avais vaguement entendu qu’il y avait un gars qui allait raconter votre histoire, mais tu ne t’étais pas intéressée plus que ça à ce qu’il faisait… Au saut du lit, tu as pu faire sa connaissance donc et lui proposer de faire partie de l’expédition.

☾☾☾

Ils ont beaucoup de questions et nous avons si peu de réponses. C’est bien pour cela qu’il faut partir en expédition si urgemment pour trouver les réponses. Tu prends la parole malgré tout pour essayer de donner plus de détails sur la situation, mais l’éloquence ne fait pas partie de tes points forts.

« Nous avons perdu le contact hier en fin d’après-midi. Le signal s’est brouillé et nous ignorons totalement leur position exacte… Ils étaient quelques parts sur le pont. Nous n’avons pas plus d’information au sujet de leur disparation. » Ce que tu ne dis pas c’est qu’Hassan et l’équipe de surveillance ont, apparemment, entendu des cries, que leurs talkies-walkies sont surement tombés et potentiellement, dans la panique, se sont fait écraser. Sans compter que nul n’est revenu au point de départ, de ralliement, personne n’a essayé de sortir de la zone scellée, c’est vraiment mauvais signe ! Des bribes de conversation ont été entendues, mais ces informations sont restées confidentielles par crainte de créer un mouvement de panique sur l’Arche.

«  Ils étaient six. Il y avait deux éclaireurs, un pilote, un ingénieur, un agent de surveillance et un technicien. Nous avions déjà fait une mission d’exploration dans la zone le 27 juin pour sécuriser le secteur afin que les techniciens puissent réparer les caméras de surveillance… Aucun signe de vie ou de dangers n’avaient alors été détectés. » Tu marques un temps d’arrêt, tu t’en veux tellement…

D’une voix plus assurée, tu reprends : «  Cette fois, nous comptons sur le nombre pour être plus en alerte face au potentiel danger qu’il pourrait y avoir ! »

Tu souris à Naël, tu comptes sur lui pour t’appuyer et t’assister durant la mission. « Oui, il va falloir être vigilants et rester groupé… J’espère que ça ira…» Tu es inquiète et même si tu essaies de le cacher ça se voit à travers les paroles que tu murmures à Naël… Il ne reste plus beaucoup d’éclaireurs, Naël est très précieux.

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Je détestais l’inaction. Je ne comprenais que trop bien le sentiment de Meghan qui, la veille, avait passé ses nerfs à marteler des sacs de sable jusqu’à ce qu’elle se décide enfin à se confier un peu. Nous réagissions toutes deux de la même manière, en cas de situation de stress, et c’était sans doute pourquoi il était si évident pour moi de lui dire quoi faire. Non, nous ne pouvions pas rester les bras ballants à attendre le pire, mais il fallait garder la tête froide et prendre du repos. Le lendemain, nous aurions tous les idées plus claires, et il serait alors temps d’organiser une mission de sauvetage… Enfin, s’il restait quoi que ce soit encore à sauver. Ca, je ne le disais pas à Meghan, mais à l’entendre faire le point de la situation après la gourverneure Wang Mei-Lin, je craignais le pire.

J’avais délaissé mes tâches quotidiennes pour me rendre à cette réunion, que j’attendais avec impatience depuis la veille. J’avais laissé les uns et les autres s’exprimer, restant adossée au mur, plus en retrait. Les volontaires s’enchaînèrent, une fois le verdict tombé, des militaires comme des civils. J’étais un peu plus dubitative quant à l’utilité de ces derniers, qui risquaient de nous ralentir et qu’il allait falloir protéger. Ce fut Adrian qui me convainquit de leur potentiel, à demander de l’aide à sa petite camarade rousse avec l’IA d’Hecate. Je notais dans ma tête que cette tête brûlée avait des fois également de la suite dans les idées. La petite génie a la tête des scientifiques et une poignée de ceux-ci se proposèrent aussi. Pouvait-on espérer trouver l’origine du problème, avec toute cette fine équipe ? Je me rapprochai ostensiblement d’Alexander, pour lui glisser à mi-voix : « Tu viens aussi ? Nous ne savons pas si la menace est organique ou mécanique. Je ne doute pas que tu auras également ton utilité. »

Je le dépassai ensuite pour me porter aux côtés de Meghan, à qui j’adressai un signe de tête, en soutien muet, avant de m’adresser à elle autant qu’aux autres. « Vous pouvez compter également sur moi, ça va de soi. » J’écoutai attentivement les questions éventuelles et pertinentes que certains émirent, et la réponse fournie ensuite. Meghan allait à l’essentiel et faisait son maximum pour éviter un vent de panique. Maintenant que nous étions face à une menace inconnue, perdus dans l’espace, nous devions nous attendre à tout. Et, pire encore, savoir que nous étions les derniers de notre espèce n’aidait pas. Chaque perte était inestimable. L’équipe de reconnaissance avait été sévèrement amputée de ses premiers membres éveillés. Les pilotes étaient nombreux à être sortis de stase, c’était à nous de les assister dans cette mission périlleuse. Nous avions la formation militaire adéquate et Hassan Jaafar ne pourrait pas refuser de l’aide en plus. « On est presque autant de civils que de militaires. Il appartient à nous d’ouvrir et de fermer la marche, et à vous de percer ce mystère. Equipez-vous en conséquence. »

Mon regard s’attarda plus longuement sur Seth et Adrian, dont j’attendais qu’ils fassent honneur aux pilotes, même hors de leur cockpit. Je tournai ensuite la tête vers Meghan, avec une expression déterminée. Je lui en faisais le serment muet. Cette fois, nous rentrerions tous indemnes.

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Alec était réveillé depuis pas mal de temps, déjà. L’étau qui lui coupait souvent le souffle, les premiers jours, les premières semaines, avait fini par s’estomper, quand Zoe avait fini par le rejoindre. Il préférait la savoir vivante à ses côtés, qu’enfermée dans des caissons qui pourraient devenir défaillants ou être victimes de robots fous. Il se sentait presque invulnérable, avec sa meilleure amie et sa force, à ses côtés. Qu’importe que leur relation ne soit pas conventionnelle, ils s’épaulaient, c’était l’essentiel ! Elle pouvait compter sur elle autant qu’il savait pouvoir compter sur lui. Et si ça voulait dire s’engager pour des missions complètement folles… Il était prêt à le faire.

C’était d’ailleurs pour ça qu’il s’était rendu dans la salle de réunion Thomas Pesquet. Il se garderait bien de dire son nom à haute voix, à cet homme. Il savait très bien qui il était, il avait même eu la chance de rencontrer le spationaute une fois dans sa vie, et avait failli écorcher son nom. Heureusement qu’il s’était arrêté avant de l’appeler Pastèque. C’était un très bon fruit, mais il l’aurait très probablement mal pris – à raison. Secouant la tête, il se concentra sur les propos de la gouverneure, au lieu de laisser son esprit partir dans tous les sens.

S’il sembla hésiter un instant, à sa demande de volontaires, il avait en réalité déjà pris sa décision. Ou en tout cas, Alejandra acheva de le convaincre d’une décision presque prise. Hochant la tête, il lui répondit sur le même ton. « Bien sûr. En plus de la menace, si les systèmes sont endommagés… il faudra les réparer. Et je ne vais pas me débiner, quand les plus jeunes s’y rendent aussi. Un peu de ma sagesse d’homme ayant vécu sera indispensable. » Il lui fait un clin d’œil, la laissant s’éloigner.

Était-ce vraiment la bonne décision, malgré tout ? Mais il n’allait pas revenir en arrière, surtout pas après avoir dit à Alejandra qu’il viendrait. Et puis il était curieux de nature, et surtout, ils étaient très peu à être sortis de leur caisson, dans le département d’ingénierie et informatique. Ils ne seraient pas de trop – aucun d’entre eux. Rhiannon pourrait probablement reconnecter Hécate au reste du vaisseau, et Vassili… les guider ou les appuyer ? Bref. Ils seraient très utiles, voilà tout. Il prit la parole, après plusieurs des personnes présentes, mais cela n’importait guère. Ce qu’il avait à dire l’était, important. « Je me porte volontaire,  bien évidemment. Il y aura fort à faire, si le matériel informatique a été endommagé. J’assisterai Rhiannon, et chacun d’entre vous, autant que je suis en mesure de le faire. Surtout si nous devons enregistrer ce qu’il se passe, pour les sauvegardes de Peter. Amenons-nous des drones pour ce faire ? »

S’arrêtant pour attendre une réponse, il finit par reposer une nouvelle question. « Serons-nous tous armés ? Nous avons, normalement, tous été formés un minimum. Si nous devons nous défendre… » Il regardait particulièrement Hassan Jaafar, en disant ça. Après tout, c’était lui qui l’autoriserait, non ? Bien que la blonde à la tête des explorations avait peut-être son mot à dire. Il regarda le chauve, qui lui faisait diablement penser à Monsieur Propre, un Monsieur Propre qui nettoyait plutôt des scènes de crime que des maisons cependant vu sa carrure et son regard, puis Meghan Seagers, quêtant leur approbation.

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Je répondis à Meghan avec un léger sourire encourageant, mais un regard grave. Nous ferions tout pour que ça aille en tous les cas. Qu'est-ce qui avait bien pu changer en trois jours ? Qu'est-ce qui avait pu arriver à nos camarades ? Mais l'avantage que nous avions sur eux était d'être préparés au pire. Vigilants. Et armés, pour le corps militaire en tous les cas. Une décision qui me laissait mitigé... D'un côté, mieux valait ne pas confier une arme à n'importe qui, d'un autre, il nous faudrait veiller sur les civils. Mais ce n'était pas la première fois pour certains d'entre nous.

L'heure du rendez-vous arriva vite et je récupérai mon tazer, ainsi que la caméra censée filmer toute l'expédition. j'avais été surpris qu'on me confie cette mission. Et flatté. J'espérais que tous les civils sauraient tenir leur rôle et obéir aux ordres sans broncher. Ce n'était pas toujours évident, mais j'avais confiance en Meghan. Et en Hassan, par extension. La logique voulait que les militaires armés encadrent les civils, afin de veiller à leur sécurité et éviter les pertes. Et comme j'étais éclaireur et avais la caméra... Je devais probablement me situer vers l'avant. Si on m'en laissait l'occasion.

Et une excitation manifeste s'empara de moi quand Hassan Jafaar prit la tête, nous permettant d'entrer dans la zone interdite. Excitation intérieure, alors que je restais stoïque et aux aguets, mon regard observant le moindre recoin, mes oreilles guettant le moindre bruit suspect. Je ressentais de nouveau la tension de mes missions sur terre. Missions qui avaient fini par le dégoûter du genre humain d'ailleurs. Et qui m'avaient poussé à embarquer dans cette aventure qui avait pris une allure dramatique.

Le décor qui s'offrait à nous était stupéfiant. Un vrai film d'horreur, avec le mobilier saccagé et ces fils coupés. En espérant qu'il n'y avait pas un début d'incendie quelque part avec cette odeur qui flottait dans l'air. Je n'en perdait pas une miette, filmant avec la caméra ce lugubre décor. Une voix féminine rompit le silence, nous interpellant sur une radio retrouvée... Et c'était de mauvais augure. Pour ma part, j'étais à la recherche de l'origine de brûlé, curieux et vaguement inquiet. Silencieux.

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Je levai les yeux au ciel, devant les habituelles excentricités d’Alexander. J’avais fini par m’y habituer, mais il restait parfois difficile de le prendre au sérieux, encore plus quand il jouait les grands sages du haut de nos trois ans d’écart. Il n’avait pas un caractère évident, mais c’était un homme brillant, difficile de prétendre le contraire. Nous avions besoin de lui dans l’équipe pour palier à toute éventualité.

Pour une fois, Hassan ne se fit pas un malin plaisir de me contredire. Le chef de la sécurité passait le plus clair de son temps à me mettre des bâtons dans les roues. Je l’imaginais déjà nous sortir son habituel laïus sur la prudence, ce qu’il ne manqua pas de faire. Je retins un soupir désobligeant à son encontre, surtout que la gouverneure décida de lui donner raison. Qu’importe, j’aurais une arme en main et mes pilotes aussi, c’était le plus important à retenir, même s’il ne s’agissait que de bêtes pistolets à impulsion électrique. Je n’allais pas le contredire devant la gouverneure et me contenta d’un sourire un peu crispé en réponse.

C’était l’heure.
Je vérifierais que Seth et Adrian étaient prêts, et me retins de distribuer mes ordres. Cette mission d’exploration et de sauvetage était confiée aux bons soins de Meghan Seagers et Hassan Jaafar, et c’était exceptionnellement à eux qu’ils auraient à répondre. Je m’équipais également en conséquence, uniforme bleu à l’insigne d’or, mon taser en main. On me confia également un talkie-walkie pour répondre aux questions éventuelles de ceux restés en arrière. Je l’accrochai à ma ceinture, faisant signe au chef de la sécurité. « Je vais fermer la marche, pour avoir une meilleure vue d’ensemble, s’il me faut répondre aux questions émises de l’autre côté. » Simple question de logique. J’aurais besoin d’avoir un œil partout.

Hassan fut le premier à s’engager dans la zone scellée. Mes deux mains étaient renfermées sur mon arme. Je regardai régulièrement derrière nous, marchant à reculons, pour vérifier qu’aucun danger ne pouvait nous prendre en tenailles. Pour le moment, mon talkie-walkie ne me déconcentrait pas, me laissant pleinement à ma mission principale. Je laissai le soin à Peter de relater ce que nous voyons de notre côté, mais rien, pour le moment, n’attestait d’une présence hostile. Nous étions désespérément seuls. Je m’attendais à tout moment à trouver des corps sans vie ou à voir bondir un alien depuis le plafond… Ridicule. Je me serais crue dans un remake d’un de ces vieux films qui finissaient toujours par la mort prématurée de la majorité des militaires de l’escouade.

Pour le moment, tout ce qui attestait d’un passage était cette radio retrouvée par la spécialiste du renseignement. « Vous pouvez la faire fonctionner ? » Elle nous permettrait peut-être de trouver des indices supplémentaires. Mais où était donc son propriétaire ? « Ils ont dû fuir. S’il l’avait en main, elle a pu tomber. Vous voyez des traces de lutte ? »

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J’écoute avec attention les questions et les explications de Meghan. Elles restent bien maigres mais, au moins, nous avons un semblant de base, quelques infos qui permettront aux militaires d’échafauder un plan. Si tant est que la chose est possible. Pour autant, le fait de ne pas être armé alors que nous n’avons pas la moindre idée de ce sur quoi nous allons tomber est presque aussi inquiétant que de songer au fait que les autres n’auront rien de plus qu’un taser. Même s’il est vrai qu’un trou dans la coque ou dans le corps de l’un d’entre nous serait du plus mauvais effet, je veux bien le reconnaître. Pour autant, j’aurais quand même bien aimé que l’un ou deux d’entre eux puisse prendre ce risque parmi les militaires au moins.

Et voilà que nous préparons la mission. Je lève un sourcil quand Pauline m’explique ce que je dois faire et, surtout comment. A sa dernière phrase, je me contente de la fixer un instant, avec un léger sourire en coin. « J’en ai beaucoup oui. Mais aucune à laquelle vous ne pourrez répondre ou qui ne vous donnera pas envie de m’en coller une. Donc je vais m’abstenir. Mais arrêtez juste de me donner l’impression que vous savez bien mieux que moi ce qui nous attend ou ce que je saurais faire ou pas, c’est agaçant. Enfin, rassurez-vous, j’essaierais de ne pas me mettre à hurler comme une fillette en cas de danger. Même si je ne vous promets rien. » Mon sourire s’est fait taquin alors que je me fends d’un clin d’oeil et que je m’éloigne, contrôlant de nouveau mon matériel.

Je prends une grande inspiration alors que nous nous engouffrons dans les couloirs. Et je souffle, d’un ton tranquille, à l’attention des personnes nous écoutant de l’autre côté. « Nous sommes entrés dans la zone. Tout est calme. Pas de trace de lutte, pas de sang. C’est comme s’ils s’étaient volatilisés. » Pour le moment, rien de surprenant ou que nous n’avions pas déjà vu dans d’autres lieux du vaisseau ou que je ne m’attendais pas à voir ici au vu de la collision dont nous avons entendu parler. Je vois le regard de Pauline s’attarder sur quelque chose et je reprends, toujours sur le même ton. « Miss Castel a trouvé une radio. Le matériel semble intact, mais c’est à confirmer. Difficile de savoir si elle a été laissée là volontairement ou pas, il n’y a rien qui pourrait, au premier abord, permette de choisir une option plutôt que l’autre. Aucune présence, qu’elle soit hostile ou non. » Et même s’il y a des grésillements de câbles ou autre, tout est vraiment beaucoup trop calme. A un point que j’en retiens même parfois mon souffle, sans m’en rendre compte. Même si à la question de Vargas, je regarde autour de moi, comme pour chercher des traces de quelque chose. N’importe quoi qui nous prouve qu’ils ne se sont pas volatilisés comme par magie.

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Le roboticien ne masque pas son mécontentement, à la réponse du directeur de la sécurité. Pas de drones opérationnels ? Donc il était plus urgent de réparer des robots – qui devaient, certes, faciliter leur vie quotidienne – que de réparer des drones qui pouvaient leur être d’une grande aide, lors d’expédition de ce genre ? Soupirant, il laissa un certain temps s’écouler, lui aussi, avant de répondre. « Dans ce cas, peut-être faudrait-il redéfinir vos priorités, et exposer vos besoins aux personnes en charge d’y répondre. » Il était, peut-être, un tantinet agacé d’avoir reçu une réponse négative au sujet des armes, mais il savait quand même qu’il avait parfaitement raison. Il n’aurait pas pu faire des miracles, mais réparer au moins un ou deux drones aurait certainement pu être fait.

« Dans ce cas, je suppose que vous n’avez aucun scrupule à avoir nos morts sur la conscience, comme vous avez probablement celles de l’équipe précédente envoyée. Vous savez peut-être réagir, sous la pression, mais rien ne vous a préparé à réagir face à la menace qui nous attend, parce que vous ne la connaissez pas. Pour peu qu’ils ne ressemblent en rien à ce à quoi vous êtes habitués et que vous soyez bien trop accaparés pour nous protéger, il serait judicieux de nous en fournir. » C’était un plaidoyer inutile, qu’il faisait là, mais qu’importe : il voulait faire entendre son opinion et sa voix. Et ce fut effectivement sans effet. Il prit congé, comme les autres.


Se rendant au réfectoire à l’heure dite, il ne put retenir une moue méprisante à la mention des « bonnes mains » qu’étaient Hassan Jaafar et Meghan Seagers – si c’était réellement le cas, ils auraient fait en sorte que des drones soient opérationnels, et n’auraient pas laissé certains membres du groupe sans défense. Car Alec était persuadé que si la menace avait réussi à vaincre la première équipe de secours, y aller sans armer tout le monde était une décision stupide. Même s’il était hors de question qu’il se débine. Il avait emmené du matériel, cherchant à prendre l’indispensable, même s’il ne pourrait faire du travail de précision.

Il était parti au milieu du groupe : il n’avait rien à faire, ni en tête, ni en queue. Après tout, il ne sera là que pour s’occuper du matériel informatique, si nécessaire. Il fronça les sourcils, à constater l’état déplorable du matériel informatique – qui l’intéressait beaucoup plus que le reste de la scène. C’était important de l’observer, mais on lui avait bien fait comprendre que ce n’était pas son rôle, aussi se cantonnait-il à ce qu’il connaissait. S’il pouvait rétablir quoi que ce soit… Ce serait une très bonne chose.

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Pas d’armes. Des tasers pour les militaires. Je comprends la nécessité de contrôler et gérer la situation, mais étant donné qu’il s’agit d’une mission de secours, que nous n’avons, officiellement, aucune nouvelle de l’équipe précédente, je trouve cela dangereux et aléatoire. Et je ne suis pas la seule à trouver cela limite, même si je n’irai pas jusqu’à le dire aussi ouvertement qu’Alec. Sur le fond je suis d’accord, mais l’un dans l’autre, cela ne change rien. Et c’est particulièrement frustrant de se retrouver ainsi démunie, sans savoir ce que nous allons trouver, ni dans quel état. Au moins ai-je récupéré un talkie, jouet bien inutile en soit vu que je n’ai pas le rôle de transmetteur, mais dont le poids est malgré tout rassurant dans ma main. Je grimace un sourire en songeant qu’il pourra servir de massue à défaut d’autre chose.
Je hoche mécaniquement la tête aux différentes recommandations, et je ne peux retenir un sourire en entendant malgré moi l’échange entre Pauline et Peter, la voix du groupe donc. Je ne devrais pas être soulagée de ne pas être la seule à la trouver… arrogante ? Quelque chose du genre. Et ce n’est pas le moment je sais.

J’inspire profondément, me mordillant nerveusement l’intérieur des joues, et je suis prudemment les autres, aussi silencieusement que possible, tendant l’oreille à l’affut du moindre bruit. Sauf qu’il n’y en a pas, de bruit, si ce n’est quelques grésillements, nos pas qui résonnent et ce bip incessant. Rien. Et pas une trace de l’équipe précédente. Enfin si une. Une radio abandonnée. Ce qui est bien davantage flippant encore. Quel soldat ou civil partirait en laissant sa radio si le danger ne l’avait pas totalement pris par surprise ? Ce qui veut dire qu’ils ont fui à partir d’ici, et que malgré tout, ils n’ont laissé aucune autre trace. Et surtout qu’aucun n’est revenu. Ça devrait me rassurer, il n’y a pas de sang ni de combat apparent. Sauf que c’est loin d’être le cas.

« L’odeur de brûlé peut provenir de l’utilisation de tasers ? »

Je fronce les sourcils, regardant autour de moi, essayant de localiser la source du bip qui m’inquiète presque plus que le reste. Pourtant, le système qui déconne et les pannes informatiques ou électroniques, ça arrive aussi de notre côté, les portes qui bloquent, l’alarme qui reste bloquée, ce genre de trucs, mais c’est stressant non ? Et étrange. Non je ne m’éloigne pas, je suis sage, mais j’ai besoin de savoir quand même. Découvrir la source du bruit, c’est quelque chose que je peux faire, quelque chose que je peux contrôler, analyser, comprendre. Contrairement à la disparition d’une équipe entière… Et peut-être que oui, peut-être que c’est un des systèmes d’accès ou dans le genre comme le mentionne Théodore.

« On peut peut-être chercher d’où ça vient ? Allez à l’aveuglette c’est bien, mais sans savoir où ils sont… » Ou ce qu’ils sont advenus. Je jette un coup d’œil à Hassan. « Ça donne un but immédiat. » Ce qui permettrait de canaliser et calmer tout le monde non ?… Ouais, ou pas.

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